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XI. — Industrie ; produits minéraux.

Ses richesses minérales sont l’objet d’exploitations assez importantes ; nous signalerons d’abord l’anthracite et la houille. L’ensemble des concessions houillères, au nombre de sept, embrasse une étendue de 19,730 hectares, dont le produit en 1887 a été de 13,066 tonnes. Les centres d’extraction de houille les plus importants sont ceux de Fercé, communes de Sablé, Solesmes, Juigné-sur-Sarthe, Auvers-le-Hamon, Gatines, etc. L’anthracite est extrait à Viré, Montfron, communes d’Auvers-le-Hamon ; à Poillé, Brûlon, Solesmes, la Promenade, comprenant des sections de communes déjà citées, et partie des territoires d’Asnières, Avoise et Juigné.

Le minerai de fer se rencontre à Aigné, Assé-le-Boisne, la Bazoge, Berfay, Brûlon, Chemiré-en-Charnie, Chenu, Moulins-le-Carbonnel, Poillé, Saint-Célerin et Vibraye.

Il y a des carrières de marbre à Asnières, Auvers-le-Hamon, Brûlon, Chassillé (brèche-paille), Gréez (sérancolin rouge), Joué-en-Charnie (brun-panaché et gris-perlé), Juigné, Sablé (marbre noir et couleurs variées), Solesmes (marbres dits de l’Ouest). Dans ces deux dernières communes, 3 usines hydrauliques, dont une à Solesmes (400 ouvriers), emploient 800 lames à scier et produisent par an pour 400,000 fr. de marbre.

Les carrières de pierre de taille sont nombreuses à Crannes-en-Champagne, dans la forêt de Bonnétable, Luché-Pringé, Poncé, Pruillé-le-Chétif, Théligny, Sablé, Villaines-la-Carrelle.

Il y a des ardoisières à Parennes, Saint-Georges-le-Gaultier, etc. ; des pierres meulières, à Villaines-la-Gonais et à Parigné-l’Évêque ; de l’argile pour poterie, à Aulaine, Brains, etc. ; des marnières, à Ancines, la Chapelle-du-Bois, Parigné-l’Évêque, etc. ; des tuffeaux et des tourbières, à Ardenay, Mayet, Parigné-l’Évêque, Luché et Thorée ; de la chaux, à la Chartre et Soulitré (chaux hydraulique), Malicorne, Percé, Parigné-l’Évêque, etc. ; de la magnésie, à Fresnay, etc.

Les sources minérales, assez nombreuses, ne sont pas l’objet d’une exploitation importante ; nous citerons : la source salée de Chemiré-le-Gaudin, celles de Fontaine-Blanche, d’Épineu-le-Chevreuil ; la source dite de la Peur-au-Prêtre, à Saint-Mars-la-Brière ; celles de Neuvillette, de le Chevalerie, à Noyen, Saint-Marceau, et de Parigné-l’Évêque, toutes trois ferrugineuses ; de Poncé, Précigné, Ruillé-sur-Loir, et Saint-Remy.

Parmi les industries qui ne naissent pas directement du sol, les plus importantes sont : la fabrication de la toile de chanvre et de lin. Les métiers sont nombreux à Arconnay, Arnage, Bouloire, Bourg-le-Roi, Brette, Cherré, au Chevain, à Connerré, Dissé-sous-le-Lude, Fresné-sur-Sarthe, Gesnes-le-Gandelain, Saint-Victeur, Thorigné, au Mans, à Loué, Parigné-l’Évêque, Cormes, la Ferté-Bernard, Beaumont-sur-Sarthe, Mamers, au Breil, à Sillé-le-Guillaume, Gesnes, Bouloire, Verneil-le-Chétif, Challes, etc. Cette fabrication occupe environ 4,400 métiers ; toutefois elle a beaucoup perdu de son importance. — Il existe des filatures de chanvre ou de lin à Champagne, au Mans, à Yvré-l’Évêque ; de coton, à Bessé-sur-Braye et à Marçon ; une filature de laine, à Saint-Calais ; une fabrique de serges, à Saint-Calais ; des fabriques de siamoises, à Bessé-sur-Braye et à Saint-Calais ; de futaines, à Bessé. — Au Mans se fabriquent des bâches, et à Mayet des couvertures, de l’ouate à Château-du-Loir, Dissay-sous-Courcillon, Vaas et Vouvray-sur-le-Loir.

En résumé, la transformation du coton a lieu dans 7 établissements (13,000 broches et 225 métiers, dont 100 mécaniques), celle de la laine dans 4 établissements (500 broches, 160 métiers) et celle du lin et du chanvre dans 9 usines (4,000 broches, 4,500 métiers dont 500 mécaniques).

Des papeteries ont été établies à Aubigné, à Avoise, Bessé, Chahaignes (papier et carton), Challes, Cherré, la Courbe, la Flèche, au Lude, à Parigné-l’Évêque, Piacé, Poncé, Saint-Mars-la-Brière (ces usines occupent 790 ouvriers, emploient 480 chevaux-vapeur et ont fabriqué en 1884, 90,000 q. m. de papier et de carton valant en tout 6,300,000 fr.).

L’industrie métallurgique est représentée dans le département par les forges et fonderies de Chemiré, à Chemiré-en-Charnie (250,000 kilogrammes de fonte et 170,000 kilogrammes de fer par an), d’Antoigné à Saint-James (haut-fourneau), de Cordé, du Mons, de Vibraye (essieux), de l’Aulne à Montreuil-le-Chétif, de la Gaudinière à Sougé-le-Ganelon, de la Ferté-Bernard, d’Écommoy, de Mamers, de Saint-Calais, l’usine métallurgique de la Cholière, les forges de Spay, d’Orthe ; les fonderies de cuivre (quincaillerie et horlogerie) du Mans, de Boessé-le-Sec (fonderie et tréfilerie de laiton), Mont-Saint-Jean, Douillet-le-Joli (laminoir de cuivre) et la fonderie de cloches du Mans. La production totale annuelle du fer, en 1887, a été de 32 tonnes.

Le grand nombre de cours d’eau qui sillonnent le départ. a contribué à y rendre prospère l’industrie de la meunerie et de la minoterie.

Les fabriques de poterie et faïence sont assez nombreuses : il en existe surtout à Aulaines, Bonnétable, Connerré, Écommoy, Fillé-Guécélard, Cérans-Foulletourte, Guécélard, Ligron, Malicorne, Neuvillette, Précigné, Prévelles et la Suze (production totale, en 1884, environ 630,000 fr.).

Les tuileries, briqueteries et fabriques de drains sont réunies à Écommoy, Nuillé-le-Jalais, Bonnétable, Cherré, Soulitré, Précigné, Maresché, Saint-Aignan, Saint-Calais, au Mans, à Changé, etc.

Les fabricants de sabots et de chaux sont disséminés sur tout le territoire, notamment à Neufchâtel, Saint-Rigomer, la Fresnaye, Bonnétable, Château-du-Loir, Gréez, Jupilles, Mayet, Coulans, Torcé, etc.

Il existe deux verreries : à Coudrecieux et à Montmirail.

Il ne nous reste plus qu’à énumérer par ordre alphabétique les diverses industries qui, vu leur peu d’importance, n’ajoutent rien à la physionomie industrielle du département, mais qui ne laissent pas que de contribuer à sa richesse dans une large mesure. On fabrique la bière à Loué, Mamers et au Mans ; les chapeaux, au Mans, au Lude ; les chaussures, à la Flèche, à Neufchâtel, à Bonnétable, à Conlie, à Mamers, au Mans, etc. ; les conserves alimentaires, au Mans (près de deux millions de boîtes par an), à Neuville, la Suze.

Le Mans possède 12 corderies ; les corroieries sont nombreuses au Mans, à la Flèche, etc. Il y a des clouteries à Conlie, Loué, au Mans ; des ateliers de construction de machines, au Mans (machines fixes, locomobiles, béliers hydrauliques), à Bonnétable, Beaumont-sur-Sarthe, la Chartre, Château-du-Loir, Vaas, la Flèche, Fresnay, Sillé-le-Guillaume, etc. ; de machines à coudre, au Mans ; des distilleries, à Bessé (betteraves), au Breil, à Rouillon, etc. ; des féculeries ou amidonneries, à la Flèche, à Bazouges, au Lude, au Mans, à Thorigné, Yvré-le-Pôlin ; des fabriques de fleurs artificielles, au Mans, au Breil ; d’horlogerie, à Mayet ; des imprimeries, à la Chartre, Château-du-Loir, la Ferté-Bernard, la Flèche (2), Fresné-sur-Sarthe, Mamers, au Mans, à Sablé et à Saint-Calais ; de lingerie, au Mans et à Pont-de-Gennes ; de lunettes, à Connerré ; de toiles métalliques (et une tréfilerie), à Connerré (cette importante usine exporte ses produits non seulement en France, mais en Belgique et en Hollande); de produits chimiques (carbonate de magnésie), au Mans ; des pépinières, au Mans, à la Flèche, etc. ; une savonnerie, à Pontlieue ; des scieries mécaniques, à Château-du-Loir, Connerré, la Ferté-Bernard, la Flèche, Lavenay, Luché-Pringé, au Lude, au Mans, à Mayet, Thorigné. Vouvray ; des teintureries, au Mans, à Loué, au Lude, à Saint-Calais, etc. ; des taillanderies, à Noyen, au Grand-Lucé, etc. ; des tanneries, à la Flèche, Fresné-sur-Sarthe, au Lude, à Mamers, au Mans, à la Suze, etc. ; une fabrique de wagons, au Mans ; et enfin des fabriques de vitraux peints, au Mans et à Mayet.

Les établissements industriels de la Sarthe comprennent ensemble 256 machines à vapeur ayant une force totale de 2,480 chevaux.