Franck - Dictionnaire des sciences philosophiques/2e éd., 1875/Abbt (thomas)

Dictionnaire des sciences philosophiques
par une société de professeurs et de savants
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ABBT (Thomas), un des plus élégants écrivains et des penseurs les plus distingués de l’Allemagne, pendant le dernier siècle Né à Ulm, à la hn de 1738, il se signala, tout jeune encore, par son amour et son aptitude pour les études sérieuses. Il suivit les cours de l’université de Halle, ou il commença à se consacrer à la théologie. Mais il ne tarda pas à quitter cette science pour la philosophie et les mathématiques. Il fut nommé successivement professeur extraordinaire (professeur suppléant) de philosophie à l’université de Francfort-sur-l’Oder et professeur de mathématiques à Rinteln. Dégoûté à la fois du séjour de cette ville et des fonctions de l’enseignement, il étudia le droit, puis se mit à voyager dans le sud de l’Allemagne, en ïrance, et en Suisse. Enfin, il mourut à la fin de 1766, conseiller aulique et membre du consistoire Tennemann le comprend dans l’école de Leibniz et de Wojff : mais il fut beaucoup moins occupé de métaphysique que de morale. Encore dans cette dernière science s’est-il plutôt signalé comme écrivain que comme philosophe. Doué d’une imagination vive, d’une plume élégante et facile, il exerça sur sa langue maternelle une influence salutaire, et contribua avec Lessing à faire entrer la littérature allemande dans de meilleures voies. Un tel écrivain ne se prête pas facilement à l’analyse ; aussi nous contenterons-nous de citer ses ouvrages. Ils furent tous recueillis après sa mort par Nicolaï, et publiés en six volumes à Berlin, de 1768 à 1781. Il en parut une seconde édition en 1790. Parmi ces écrits, touchant des matières fort diverses, il n’y en a que deux qui méritent l’attention du philosophe ; l’un a pour titre : de la Mort de la pairie, in-8, Breslau. 1761 ; et l’autre, dn Mente, in-8, Berlin, 1765. Heinemann, dans son livre sur Meridelssohn, in-8, Leipzig, 1831 ; a aussi publié de lui quelques lettres adressées à ce philosophe, avec lequel il était lié d’amitié.