Framès/Partie II/VI

Imprimerie Poupart-Davyl et Cie (p. 43-44).


VI


« Ô toi qui fais pâlir l’étoile matinière,
« Toi dont les yeux d’azur m’inondent de lumière,
« Fée à la douce voix, délicate péri,
« Laisse-moi contempler d’un regard attendri

 « Ces flots de cheveux blonds tombant sur ton épaule,
« Comme au bord d’un ruisseau le feuillage d’un saule.
« Laisse-moi m’enivrer de ce parfum d’amour
« Qu’exhale ta beauté, ton front au pur contour
« M’apparaît rayonnant d’une sainte auréole.
« C’est la rose embaumée entr’ouvrant sa corolle
« Aux brises du matin, quand ta bouche sourit,
« Et si ton sein gonflé se soulève sans bruit,
« Je crois voir au travers d’une gaze pudique
« Le paros éclatant d’une déesse antique. »

Ainsi parla Framès dans son ravissement,
Et l’enfant frémissait… d’un doux frémissement.