Imprimerie Poupart-Davyl et Cie (p. 21-22).


XI


C’est l’heure du festin, vampire ténébreux !
Le corps est virginal, le sang est généreux,
Viens, les os craqueront sous ta lubrique étreinte,
La chair grésillera sous la brûlante empreinte
De tes rouges baisers, goule, tu compteras
Les râles, les soupirs, et tu t’enivreras.
Comme un succube ardent, Cora, sur sa victime,
Étancha cette soif des voluptés qu’anime
Le souffle impétueux des désirs renaissants.
L’amour pour cette impure était plaisir des sens.

Redoutables Circés, belles enchanteresses,
Qui changez en tourments d’ineffables caresses,
Vous qui pouvez loger par vos enchantements,
Dans un immonde corps l’àme de vos amants ;
Sirènes au cœur faux, aux lèvres séduisantes,
Sorcières qui portez en vos gorges luisantes
Les prompts embrasements de l’impudicité,
Le Malin vous choisit pour peupler sa cité.