Framès/Partie I/VIII

Imprimerie Poupart-Davyl et Cie (p. 15-16).

VIII


 
Framès aima Cora d’un amour platonique.
Et ce fut là son tort. Dans un siècle impudique
Où tous les sentiments se vendent au rabais,
Aimer d’un tel amour, c’est le fait d’un dadais.
Or l’angélique miss, malgré son air de prude.
Certes eût préféré quelque homme à la voix rude.


Quelque lutteur de cirque au poil brun, aux bras forts,
Qui pût dans ses ardeurs ployer son frêle corps,
À ce bel amoureux, qui, d’un langage tendre,
La faisait voyager dans le pays de Tendre,
Au poëte rêveur, au chercheur d’idéal,
Qui, pour sa déité, dressait un piédestal.
Sous ces longs cils baissés, sous ce charmant sourire,
Couvait le monstrueux désir de l’hétaïre,
Dans ce corps délicat, si frais, si pur de ton.
Rampait une âme vile, une âme de goton.