Fondements de la métaphysique des mœurs (trad. Lachelier 1904)/Préface



FONDEMENTS


DE LA


MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS


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PRÉFACE


L’ancienne philosophie grecque se divisait en trois sciences : la Physique, l’Ethique et la Logique 1. Celle division était parfaitement conforme à la nature des choses, il n’y a pas lieu dcclierclier à la perfectionner ; mais on peut y ajouter le principe surlequel elle se fonde, afin île s’assurer ainsi d’une part qu’elle est complète, et de pouvoir de Faillie en déterminer exactement les subdivisions nécessaires.

Tonle connaissance rationnelle esl, ou bien matérielle el se rapporte alors « 1 quelque objet, ou bien formelle el s’occupe alors seulement de la forme de l’entendement el de la raison en eux-mêmes, et des règles universelles de la pensée en général, sans distinction des objets. La Philosophie formelle s’appelle la Logique ; la Philosophie matérielle, celle qui se rapporte à des

1. Aristote (Topiques, I, 14) classe les problèmes philosophiques en problèmes éthiques, problèmes physiques et problèmes logiques. Cette classification, » laquelle De correspondent pas du reste les oeuvres d'Aristote lui-même, fut généralement suivie dans les écoles grecques après le Stagirite, notamment dans l'école stoïcienne. objets déterminés el à leurs lois, est double ; car ces lois sont ou bien des lois de la nature, ou bien des lois de la /i6e>*/é.La science des premières s’appelle la Physique, la science des secondes est l’Ethique. La Physique est encore appelée Doctrine de la nature, et l’Ethique Doctrine des mœurs.

La Logique ne peut pas avoir de partie empirique, c’est-à-dire de partie où les lois universelles et nécessaires de la pensée reposeraient sur des principes empruntés à l’expérience ; car autrement elle ne serait plus une logique, c’est-à-dire un canon de l’entendement ou de la raison valable pour toute pensée el susceptible d’être démontré. Au contraire la Philosophie naturelle, aussi bien que la Philosophie morale, peuvent avoir chacune une partie empirique ; la première, en effet, doit déterminer les lois de la nature considérée comme objet de l’expérience ; la seconde, les lois de la volonté humaine, en tant qu’elle est affectée par la nature, c’esl-à-dire’d’un côté, les lois d’après lesquelles tout arrive, de l’autre les lois d’après lesquelles tout doit arriver, en tenant compte, il est vrai, des conditions par suite desquelles souvent ce qui devrait arriver n’arrive pas.

On peut appeler empirique toute philosophie qui prend son point d’appui sur les principes de l’expérience ; quant à celle dont la doctrine repose uniquement sur des principes a priori c’est une philosophie pure. Lorsque celte dernière est purement formelle, elle se nomme Logique ; quand elle est restreinte a certains objets déterminés de l’entendement, elle s’appelle Métaphysique*.’

i. Kant entend ici par Métaphysique, non pas la science de 1 être ni sol, mais une science purement rationnelle, c’esl-à-dire a priorA, dont l’objet peut d’ailleurs faire partie du monde des phénomènes. C’e.-I ainsi qiicsuuslelitredc/Vincipes qiicsuuslelitredc/Vincipes de la nature..il expose les concepts et les lois qui dominent la nature physique, en tant que ces concepts et ces lois peuvent être découverts a priori. Dans la Métaphysique des mœurs il expose également a priori le C’est de cette manière que se forme en nous l’idée d’une double métaphysique, une Métaphysique de la nature et une Métaphysique des mœurs. La Physique aura ainsi une partie empirique et aussi une partie rationnelle ; l’Ethique, de même ; seulement la partie empirique de celte dernière science pourrait s’appeler particulièrement Anthropologie pratique *, tandis que la partie rationnelle serait la Morale proprement dite.

Tous les métiers, toutes les industries, tous les arls ont gagné à la division du travail, qui consiste en ceci qu’un seul homme ne pouvant pas tout faire, chacun se borne à un genre de travail déterminé qui, par sa technique, se distingue nettement des autres, afin de l’accomplir avec la plus grande perfection possible et avec plus de facilité. Partout où le travail n’est pas ainsi divisé et partagé, où chacun est l’homme de tous les métiers, la barbarie la plus profonde règne encore. Cela posé, il y a une question qui mériterait peut-être examen et c’est la suivante : La Philosophie pure ; dans toutes ses parties, ne réclamerait-elle pas un homme spécial et ne serait-il pas avantageux pour tout l’ensemble du monde savant que ces hommes,’qui vendent au public *, conformément à son goût, un mélange d’empirique et de rationnel combiné suivant toutes sortes « le proportions qu’eux-mêmes no connaissent pas, qui s’appellent eux-mêmes des penseurs indépendants et qui traitent de rêveurs ceux qui so consacrent à l’éludo de ce qui est purement rationnel, fussent avertis de ne pas pratiquer à la fois deux métiers très différents au point do vue technique, dont chacun réclame peut-être un talent particulier et qu’une même personne ne peut

système des concepts purs qui doivent présider a la conduite humaine. 1. L’Anlliropologieest, pourKanl, l’élude psychologique de nos facultés ; elle esl pratique, quand elle est

faite au point de vue de l’action. Le dernier ouvrage de Kant est une Anthropologie in pragmatischer llinsieht.

2. Kant parait faire allusion aux philosophe* de l’école de Wollf. réunir sans faire de mauvaise besogne ? Mais je me borne ici à demander si la nature même de la science n’exige pas que l’on sépare toujours soigneusement la partie empirique de la partie rationnelle, qu’avant la Physique proprement dite (empirique) on place une Métaphysique de la nature, avant l’Anthropologie pratique, une Métaphysique des mœurs, soigneusement épurée de tout élément empirique. Ce serait le seul moyen de savoir de quoi la raison pure est capable dans les deux cas et à quelles sour is elle puise ellemême son enseignement a priori. Cel’e tâche pourrait d’ailleurs être remplie soit par tous les professeurs de morale (dont le nom est légion), soit seulement par quelques-uns qui se sentiraient pour cela une vocation. N’ayant en vue maintenant que la philosophie proprement morale, je restreins la question posée tout h l’heure au point suivant : Ne pense-t-on pas qu’il esl, de la plus absolue nécessité de constituer une bonne fois une Philosophie morale pure, entièrement débarrassée de tout élément empirique appartenant à l’Anthropologie. Qu’une pareille philosophie puisse exister, c’est ce qui résulte avec évidence de l’idée même que tout le monde se fait du devoir et de la loi morale. Tout le monde est contraint d’avouer qu’une loi, pour avoir une valeur morale et fonder une obligation, doil avoir le caractère d’une absolue nécessité, que le commandement : « lu ne dois pas mentir », n’est pas seulement valable pour les nommes, mais que, s’il y a d’autres êtres raisonnables, ils doivent s’y conformer ; qu’il en est de même de toutes les lois morales proprement dites, que, par conséquent, le principe de l’obiigalion ne doit pas être ici cherché dans la nature de l’homme, ni dans les circonstances extérieures où il se trouve placé, mais a priori dans les seuls concepts de la raison pure, et que touL aulrc précepte, fondé sur les principes de la seule expérience, en admettant même qu’il soit universel, pour peu qu’il s’appuie sur une base empirique, voire même sur un seul motif, pourra peut-êlre s’appeler règle pratique, mais jamais loi morale.

Ainsi* non seulement les lois morales, avec leurs principes, se distinguent essentiellement, dans toute connaissance pratique, de tout ce qui peut contenir quelque chose d’empirique, mais encore toute philosophie morale repose entièrement sur sa partie pure, et, appliquée à l’homme, loin d’emprunter quoi que co soit à la connaissance empirique de l’humanité (Anthropologie), elle lui donne, en lant qu’il est un être raisonnable, des lois a priori. Il est vrai qu’il faut un jugement affiné par l’expérience, tant pour discerner les circonstances dans lesquelles ces lois trouvent leur application, que pour leur assurer l’accès de la volonté humaine et les rendre efficaces dans la conduite pratique. L’homme, en effet, est affecté par tant d’inclinations, que, tout en étant capable de concevoir l’idée d’une raison pure pratique, il n’est pas assez fort pour rendre cette idée efficace tu concrelo dans la conduite de sa vie.

Une Métaphysique des mœurs est donc absolument nécessaire, non seulement pour satisfaire l’esprit de spéculation, en découvrant la source des principes pratiques qui résident a priori dans notre raison, mais encore pour sauver les mœurs de toutes les perversions auxquelles elles sont exposées, tant, qu’il leur manque ce fil directeur et cette règle suprême, condition de tout jugement juste. Car, pour qu’une action soit moralement bonne, il ne suffit pas qu’elle soit voit’forme à la loi morale, il faut encore qu’elle soit accomplie en vue de cette toi* ; autrement cette conformité à la loi serait essentiellement contingente et trompeuse parce

t. Kant résume ici nettement I qu’il scmMc eonsMérer miunie l’idée dominante de sa morale | évidente. qu’un principe étranger à la morale, tout en produisant parfois des actions conformes à cette loi, en produirait aussi bien d’autres fois qui lui seraient contraires. Or la loi morale dans toute sa sincérité et toute sa pureté (et c’est ce qui importe avant tout en pratique) ne doil être cherchée nulle part ailleurs que dans une Philosophie pure ; il faut donc commencer par cette philosophie (Métaphysique), car sans elle il ne pourra jamais exister aucune Philosophie morale ; je dirai même que la science qui mélange les principes purs avec les principes empiriques ne mérite même pas le nom de philosophie (car la philosophie se dislingue précisément de la connaissance rationnelle vulgaire par ce trait qu’elle expose dans une science à part ce que cette, connaissance ne conçoit que confusément) ; elle mérite encore bien moins le nom de Philosophie morale, car, par la confusion qu’elle établit, elle porte préjudice à la pureté des mœurs et va contre sa propre destination.

On ne doit pas s’imaginer que ce que nous demandons ici se trouve déjà dans la Propêdeutique que le célèbre Wolff* a placée avant sa Philosophie morale, dans l’ouvrage qu’il a intitulé Philosophie pratique générale, et que nous ne devions pas nous engager sur un terrain vraiment nouveau. Précisément p ? rce que celte Propédculique devait être une Philosophie pratique générale, elle n’a pas considéré une volonté d’une corlaine espèce, par exemple une volonté capable de se déterminer entièrement par des principes a priori, sans aucun mobile empirique, volonté que l’on pourrait nommer volonté pure, elle n’a considéré que la faculté de vouloir en général, avec toutes les actions et condii.

condii. Wollf, philosophe allemand, né en 1679, à Bres.lau, enseigna avec beaucoup de succès une philosophie inspirée de Leibniz, a laquelle Kant lui-même se rat lac lia pendant la première partie de sa

carrière. Sa morale est une morale toute naturaliste dominée p.ir l’idée de perfection. L’ouvrage auquel il est fait ici allusion est la f’hitosophia practica unitersali » (1738). tions qui conviennent à celle faculté conçue sous cet aspect général, et, par là, l’ouvrage de Wolff se distingue de la Métaphysique des mœurs à peu près comme la Logique générale se dislingue de la Philosophie Iranscendanlale ; la première de ces sciences exposant les opérations et les règles de la pensée en général, la seconde se borne aux opérations et règles de la pensée pure, c’est-à-dire de la pensée en tant qu’elle connaît les objets, a priori. En effet, la Métaphysique des mœurs doit étudier l’idée et les principes d’une volonté pure possible et non pas les actions et les conditions de la volonté humaine en général, lesquelles sont puisées pour la plus grande part dans la Psychologie. Le fait que, dans la Philosophie pratique générale, on parle (il est vrai sans y être autorisé) de lois et de devoirs, ne prouve rien contre ma thèse. Car les fondateurs de celle science se montrent en cela fti’èles à l’idée qu’ils s’en font ; ils ne distinguent pas les principes d’action qui nous sont présentés comme tels purement a priori par la seule raison et qui sont à proprement parler moraux, des motifs empiriques que rentendemehl transforme en concepts généraux par une simple comparaison d’expériences. Sans attacher d’importance à la différence d’origine de ces motifs, ils n’en voient que la quantité plus ou moins grande (les considérant tous comme d’égale valeur), cl c’est ainsi qu’ils forment leur concept d’obligation. Ce concept,’a'vrai dire, n’est rien moins que moral, mais c’est le seul que l’on puisse demander à une philosophie qui ne tient aucun compte de l’origine des concepts pratiques possibles et ne s’inquiète pas de savoir s’ils sont ci priori ou seulement a posteriori 1.

1. Kant reproche ici a Wolff, comme tout à l’heure à ces philosophes qu’il ne désignait pas d’une manière précise, de n’avoir point

distingué mifllsammenl te point de vue empirique et psychologique du point de vue rationnel et inélanliy. « ique. Kanl veul une morale absolument Ayant l’intention de publier un jour une Métaphysique des mœurs, je lui donne pour préface ces Fondements. A la vérité, la seule base’sur laquelle on puisse édifier cette science est une critique de la Raison pure pratique de même que la critique de la raison spéculative, déjà publiée, est la base de la Métaphysique de la •"litre *. Mais, d’une part, la première de ces critiques.1 v:4 pas d’une nécessité aussi absolue que la seconde, parce qu’en matière morale la raison humaine, même chez le vulgaire, peut facilement être amenée à un haut degré de justesse et de développement, tandis que dans son usage théorique mais pur elle est exclusivement dialectique*; d’autre pari, pour qu’une critique de la raison pure pratique puisse être achevée, je trouve indispensable de pouvoir démontrer l’unité dans un principe commun de la raison spéculative et de la

lument pure de tout empirisme, prescrivant à la volonté des régies rigoureusement a priori. WollT, an contraire, étudie les lois de la volonté en général, comme le logicien étudie les lois de la pensée en général, sans se demander quelle eîl l’origine de ces lois, tandis que la philosophie Iranscendantale détermine purement a priori les lois et les concepts nécessaires de la l>ensée. WollT, en outre, dans la recherche du principe de la morale, quoiqu’il prétende procéder a priori, « inspire en réalité de l’expérience. En tlfel, l’idée de perfection, qui est l’idée de l’achèvement de notre personnalité ou de l’accomplissement des lins de notre nature, n’est nullement un principe » i priori, c’est la nature mil nous la suggère. Dans la pensée île Kant, il ne peut y avoir qu’un principe moral ■ qui’soit vraiment a priori, c’est le principe du devoir pur. Enfin, la morale de WollT n’explique pas Tobligalion. Elle se borne a déclarer obligatoire l’acte pour lequel plaident

le plus grand nombre de raisons. i. Avantiledélerminerflpriorité » lois de li nature physique/"il faul par la critique séparer le connaissable de l’inconnaissable el découvrir les règles nécessaires auxquelles les phénomènes doivent se plier pour devenir connaissables. De même, avant de déterminer « priori les concepts directeurs de la conduite pratique, les devoirs, il faut d’abord faire la critique de la Raison pratique, alin de savoir ce que nous pouvons connaître a priori du devoir.

3. Kant, en morale, attache une importance toute particulière à la raison populaire ; il en invoque, souvent le témoignage, jugeant que la conscience du devoir, telle qu’elle existe cher tout honnête homme, ne peut rire une illusion. Il estime, au contraire, qu’en matière spéculative, la raison vulgaire est incapable, par ses seules forces, de distinguer le vrai du faux. Ainsi jamais le bon sens populaire ne comprendra la distinction du phénomène et de la chose en soi. raison pratique, car il s’agit après tout d’une seule et même raison dont les applications seules doivent être distinguées. Or, je ne pourrais réaliser une œuvre aussi complète sans y mêler des considérations d’une lout autre nature qui embrouilleraient le lecteur. C’est pourquoi, au lieu d’appeler ce livre : Critique de la raison pure pratique, j’ai préféré me servir du titre de Fondements de la Métaphysique des mœurs 1[1].

En troisième lieu, comme une Métaphysique îles mœurs, en dépit de ce titre quoique peu effrayant, est susceptible d’une forme populaire et plus appropriée à l’entendement vulgaire, je trouve utile de publier à part ce travail préparatoire des Fondements, afin de ne pas mêler plus tard à un enseignement plus facile les subtilités inévitables en cette matière 2[2].

Ces Fondements, que je présente au public, n’ont d’autre objet que de rechercher et d’établir exactement le principe suprême de la moralité, travail qui, par son objet, forme à lui seul un tout bien distinct des autres recherches éthiques. À la vérité mes assertions sur ce point capital, qui jusqu’ici est loin d’avoir été étudié d’une manière satisfaisante, gagneraient beaucoup en clarté, si ce principe était appliqué à tout le système et recevraient une importante confirmation de ce fait que partout on le verrait suffire ; mais j’ai dû renoncer à cet avantage, qui au fond répondrait plutôt à un intérêt personnel qu’à une utilité générale, parce que le fait qu’un principe est d’une application facile et paraît suffisant ne fournit pas une preuve sûre de sa justesse ; il éveille au contraire en nous une certaine partialité qui peut nous empêcher de l’examiner et de l’apprécier en lui-même, avec toute la rigueur convenable sans avoir aucun égard à ses conséquences. : La méthode que j’ai adoptée dans cet écrit est celle qui semble la plus convenable lorsque l’on veut s’élever analytiquemenl de la connaissance vulgaire à la détermination du principe suprême de cette connaissance et ensuite par une voie synthétique redescendre de l’examen de ce principe et de ses sources jusqu’à la connaissance vulgaire où il trouve son application. Les divisions de l’ouvrage seront donc les suivantes :

I. Première section. — Passage de la connaissance inorale de la raison vulgaire à la connaissance philosophique.

H. Deuxième section. — Passage de la philosophie morale populaire à la Métaphysique des mœurs.

111. Troisième section. — Dernier pas qui nous élève de la Métaphysique des mœurs à la Critique de la Raison pratique pure’.

— i. Dans la première section, Kant part du concept du devoir tel qu’il se révèle naturellement à toute conscience humaine, et il montre la nécessité de découvrir le fondement de ce concept.

Dans la seconde section, Kant détermine le concept d’impératif catéfrorique, et découvre par une anayse toute logique ce que contient

ce e ncepl. Il s’élève ainsi de la philosophie populaire a la métaphysique des mœurs.

Enfin, dans la troisième section, il aborde la question qui doit faire l’objet de la Critique de la Raison pratiqué : Comment un impératif catégorique est-il possible, et comment démontrer que ce concept n’est pas illusoire ?


Notes de Kant modifier

  1. 1. Kant ne fera donc pas dans cet ouvrage la critique de la Raison pratique ; il affirme le devoir, il analyse le contenu de ce concept, sans en démontrer la valeur objective.
  2. 2. En effet, la Métaphysique des mœurs de Kant est une sorte de morale pratique a priori, parfaitement accessible à tous les esprits.

Notes du traducteur modifier