Fleurs de rêve/Une petite histoire

)
Boehme et Anderer (p. 63-64).



UNE PETITE HISTOIRE



Ce n’est pas le récit du navire novice
Qui n’avait de sa vie encore navigué ;
À la lire on y trouve un… un presque délice,
C’est un délassement pour l’esprit fatigué.
Aussi n’est-elle ni longue, ni languissante,
N’a rien d’impénétrable ou de mystérieux ;
Elle est très, très courte et, peut-être, intéressante !
Prêtez-moi pour l’entendre un intérêt sérieux.


Avis :

Mon histoire est un peu géographique.

J’étais en pension.
J’étais en pension. La ville nostalgique
Que baigne l’Océan vous tous la connaissez ;
Ses sables sont toujours par les flots caressés…

Et c’est Beyrouth… Beyrouth la porte de Syrie,
Dont l’azur est riant et la rive fleurie.

Et c’était l’examen qu’on dit semestriel.
Notre examinateur, un excellent mortel,
Avait mis de côté tout intérêt de science
Et n’agissait qu’avec une extrême indulgence ;
Devant lui l’élève à l’autre se succédait,
Écoutait tous ses mots, pensait, y répondait.

Arrivait le beau tour d’une enfant. Fort à l’aise
En face d’un dessin de la terre Française,
Elle attendait un geste, un mot, une question.
« Où sont les Alpes ? » dit-il d’un aimable ton.
Le doigt fier, esquissant un fort immense geste,
D’une voix qui voudrait être toute céleste
Elle répondit . . . . . . . . . . . .
« Les Alpes sont dans la mer Méditerranée ! »