Fleurs de rêve/Qui conduit la lune ?

)
Boehme et Anderer (p. 36-37).



QUI CONDUIT LA LUNE ?


(Traduit du grec moderne)


L’ENFANT


Ma petite Maman, dans sa course lointaine,
Qui donc conduit ce grand, ce clair astre d’argent
Qui, blanchissant la nuit la rend belle et sereine ;
Qui donc ? dis-le moi, ma maman !

Derrière la montagne, oh ! vraiment chose étrange !
Vois, lentement il monte à l’horizon
Et s’avance, comme une grosse orange,
Au sein de l’azur calme en un très doux frisson !

Point d’arrêt ; donc, il connaît bien sa route :
Oh ! qu’il glisse léger dans cet immense champ !
Où s’en va-t-il ainsi ? il connaît bien, sans doute,
Son chemin, n’est-ce pas, ma petite maman ?


Tu ne me laisses pas, toi, marcher solitaire ;
Ta main soutient ma main et partout me conduit :
A-t-il aussi cet astre, ainsi que moi, sa mère
Qui le mène là haut dans l’air — sa mère à lui ?


LA MÈRE


Mon petit, tu es jeune, oh oui ! bien jeune encore
Mais quand tu grandiras et de corps et d’esprit
Tu comprendras comment cette lune que dore
L’éclat pris au soleil échange avec l’aurore
Sa place dans la sphère — Aime Dieu, mon chéri !