Firmin Brabant. Histoire politique interne de la Belgique (Hubert)

Histoire politique interne de la Belgique. Cours fait à la Faculté de philosophie du collège Notre-Dame-de-la-Paix par le P. Firmin Brabant, de la Compagnie de Jésus.


Le P. Brabant nous était déjà connu par un mémoire remarquable sur Régnier au Long-Col, duc de Lotharingie, et une étude savante sur le Grand Conseil de Philippe le Bon. Il publie aujourd’hui le résumé du cours d’histoire politique interne de la Belgique qu’il fait aux élèves du collège N.-D.-de-la-Paix à Namur.

Bien que spécialement consacré à l’histoire constitutionnelle, ce livre fait à l’histoire des faits une part suffisante pour que le lecteur saisisse facilement les causes qui amènent le développement graduel des institutions politiques.

Un chapitre préliminaire est consacré à la classification et à l’appréciation des sources ; c’est une chose excellente et malheureusement trop souvent négligée dans les ouvrages belges. C’est une étude assez sommaire, mais très consciencieusement faite, et l’on ne peut y critiquer que de rares omissions[1] et une discrétion parfois excessive dans l’appréciation[2]. Le P. Brabant aborde ensuite les institutions carolingiennes, expose le démembrement de l’empire carolingien, et arrive à son sujet propre, à la formation du duché de Lothier ; c’est en effet seulement à cette époque que l’on commence à relever les traces d’une vie nationale indépendante dans les Pays-Bas. Il examine après cela les transformations de la féodalité, l’origine des communes, le mouvement démocratique et communal dans les diverses provinces, l’unification territoriale sous les ducs de Bourgogne et l’unification morale qui en est la suite, et il poursuit son étude à travers le régime monarchique jusqu’à la fin du xviiie siècle.

L’auteur connaît parfaitement les sources, et il les utilise avec une grande sûreté de critique ; il n’est pas moins au courant des travaux modernes[3]. Son travail, malgré l’aridité du sujet, se poursuit avec infiniment de méthode, d’ordre et de clarté. Il est juste de constater aussi que le P. Brabant apporte le plus grand calme et la plus louable impartialité dans l’examen des questions controversées et brûlantes. Son manuel est de nature à rendre de réels services aux jeunes gens désireux de s’initier à l’étude scientifique des institutions belges.


Eugène Hubert.

  1. Il n’indique pas l’importance des comptes communaux.
  2. Par exemple quand il s’agit de juger la valeur historique des écrits de Feller.
  3. Nous avons été étonné de ne pas voir citer le meilleur ouvrage écrit en Belgique sur la période bourguignonne, l’Essai sur le rôle politique et social des ducs de Bourgogne dans les Pays-Bas, par Paul Fredericq.