Ferrum est quod amant
Œuvres complètes de François Coppée, L. Hébert, libraire, , Poésies, tome I (p. 59-60).
Ferrum est quod amant
À José Maria de Heredia.
Sous les pleurs du jet d’eau qui bruit dans la vasque,
Armide étreint les flancs du héros enchaîné.
Près d’Ares, qui de sang ruisselle, Dioné
Mêle ses fins cheveux aux crins rudes d’un casque
Donc, ô femme, toujours ton caprice fantasque
Aux boucles des brassards s’accroche fasciné.
Ton orgueil, par le glaive absurde dominé,
Tombe aux pieds des pesants pourfendeurs comme un masque.
Si tu t’offres ainsi, lubrique, à ces vainqueurs,
C’est qu’ils ont comme toi versé le sang des cœurs.
C’est que ta lèvre rouge est pareille à des traces
Sanglantes sur l’épée aux sinistres éclairs,
Et que, mieux qu’au miroir, dans l’acier des cuirasses
Tu te plais à mirer tes yeux cruels et clairs.