Femmes arabes avant et depuis l’islamisme/Exorde

Librairie nouvelle/Tissier (p. 1-2).

EXORDE.


Qu’était-ce donc, aux temps d’avant l’Islamisme, que la vie de la femme dans cette société, dans ce monde fragmenté en tribus, chez ces Arabes épars à travers leur Arabie, sur leur Hédjàz et sur leur Saracène ? Comment la femme passait-elle son existence sur cette immensité dont le sable est le lit, dont le ciel est le dôme, le désert, enfin, avec les feux et les mirages du jour, avec la lune et les étoiles de la nuit ?

Les femmes arabes d’il y a douze ou quinze siècles avaient-elles une vie intellectuelle ? avaient-elles une influence, une valeur et une action sociales ?

Je le dis en vérité, la femme arabe a grandement dégénéré. Sa position dans la famille a été plus nettement et plus sérieusement régularisée par l’Islamisme ; mais l’Arabe musulmane n’a pas tardé à perdre la situation intellectuelle et morale de l’Arabe païenne. Je veux un peu parcourir, d’abord, les anciennes époques de la gentilité, puis dessiner en traits rapides mais caractéristiques, ce que les brunes beautés de l’Arabie, celles du désert surtout, ont conservé de leur physionomie primitive, de leur âme native, jusqu’aux deux premiers siècles de l’Islamisme. Aujourd’hui, elles n’existent plus guère que comme sexe, ou, si nous voulons être plus courtois, comme beau sexe. Les hommes, c’est le vilain sexe, soit dit sans vanité.