Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Zeus et la Pudeur (bilingue)
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ZEUS ET LA PUDEUR
Zeus, ayant façonné l’homme, mit aussitôt en lui les diverses inclinations ; mais il oublia d’y mettre la pudeur. Aussi ne sachant par où l’introduire, il lui ordonna d’entrer par le fondement. Elle regimba tout d’abord contre cet ordre qui l’indignait ; enfin sur les instances pressantes de Zeus, elle dit : « Eh bien ! j’entre, mais à condition qu’Éros n’entrera pas par là ; s’il y entre, moi, j’en sortirai aussitôt. » De là vient que depuis lors tous les débauchés sont sans pudeur. Cette fable montre que ceux qui sont la proie de l’amour en perdent toute pudeur. |
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Ζεὺς καὶ αἰσχύνη.
Ζεὺς πλάσας τοὺς ἀνθρώπους τὰς μὲν ἄλλας διαθέσεις αὐτοῖς ἐνέθηκε, μόνην δ᾿ ἐνθεῖναι τὴν αἰσχύνην ἐπελάθετο. Διὸ καὶ μὴ ἔχων πόθεν [ἂν] αὐτὴν εἰσαγάγῃ, διὰ τοῦ ἀρχοῦ αὐτὴν εἰσελθεῖν ἐκέλευσεν. Ἡ δὲ τὸ μὲν πρῶτον ἀντέλεγεν ἀναξιοπαθοῦσα. Ἐπεὶ δὲ σφόδρα αὐτῇ ἐνέκειτο, ἔφη· « Ἀλλ᾿ ἔγωγε ἐπὶ ταύταις εἰσέρχομαι ταῖς ὁμολογίαις ὡς Ἔρως μὴ εἰσελεύσεται· ἂν δ᾿ εἰσέλθῃ, αὐτὴ ἐξελεύσομαι παραυτίκα. » Ἀπὸ δὴ τούτου συνέβη πάντας τοὺς πόρνους ἀναισχύντους εἶναι. Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι τοὺς ὑπ᾿ ἔρωτος κατεχομένους ἀναισχύντους εἶναι συμβαίνει. |