Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Renard et le Singe disputant de leur noblesse (bilingue)

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LE RENARD ET LE SINGE DISPUTANT DE LEUR NOBLESSE


Le renard et le singe voyageant de compagnie disputaient de leur noblesse. Tandis que chacun d’eux détaillait ses titres tout au long, ils arrivèrent en un certain endroit. Le singe y tourna ses regards et se mit à soupirer. Le renard lui en demanda la cause. Alors le singe lui montrant les tombeaux répondit : « Comment ne pas pleurer, en voyant les cippes funéraires des affranchis et des esclaves de mes pères ? — Oh ! dit le renard, tu peux mentir à ton aise : aucun d’eux ne se lèvera pour te démentir ».

Il en est ainsi des hommes : les menteurs ne se vantent jamais plus que quand il n’y a personne pour les confondre.

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Ἀλώπηξ καὶ πίθηκος <περὶ εὐγενείας ἐρίζοντες>.


Ἀλώπηξ καὶ πίθηκος ἐν ταὐτῷ ὁδοιποροῦντες περὶ εὐγενείας ἤριζον. Πολλὰ δὲ ἑκατέρου διεξιόντος, ἐπειδὴ ἐγένοντο κατά τινα τόπον, ἐνταῦθα ἀποβλέψας ἀνεστέναξεν ὁ πίθηκος. Τῆς δὲ ἀλώπεκος ἐρομένης τὴν αἰτίαν, ὁ πίθηκος ἐπιδείξας αὐτῇ τὰ μνήματα, εἶπεν· « Ἀλλ᾿ οὐ μέλλω κλάειν, ὁρῶν τὰς στήλας τῶν πατρικῶν μου ἀπελευθέρων καὶ δούλων; » Κἀκείνη πρὸς αὐτὸν ἔφη· « Ἀλλὰ ψεύδου ὅσα βούλει· οὐδεὶς γὰρ τούτων ἀναστὰς ἐλέγξει σε. »

Οὕτω καὶ τῶν ἀνθρώπων οἱ ψευδολόγοι τότε μάλιστα καταλαζονεύονται, ὅταν τοὺς ἐλέγχοντας μὴ ἔχωσιν.