Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Meurtrier (bilingue)

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Meurtrier.

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LE MEURTRIER


Un homme qui venait de commettre un assassinat était poursuivi par les parents de sa victime. Étant arrivé au bord du Nil, il rencontra un loup ; il eut peur et monta sur un arbre de la rive, où il se cacha. Mais là il aperçut un dragon qui montait vers lui ; alors il se laissa choir dans le fleuve ; mais dans le fleuve un crocodile le dévora.

La fable montre qu’aucun élément, ni la terre, ni l’air, ni l’eau, n’offre de sûreté aux criminels poursuivis par les dieux.

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Ἀνδροφόνος.


Ἄνθρωπόν τις ἀποκτείνας ὑπὸ τῶν ἐκείνου συγγενῶν ἐδιώκετο· γενόμενος δὲ κατὰ τὸν Νεῖλον ποταμόν, λύκου αὐτῷ ἀπαντήσαντος, φοβηθεὶς ἀνέβη ἐπὶ δένδρου τῷ ποταμῷ παρακειμένου καὶ ἐκεῖ ἐκρύπτετο. Θεασάμενος δὲ ἐνταῦθα δράκοντα κατ᾿ αὐτοῦ διαιρόμενον, ἑαυτὸν εἰς τὸν ποταμὸν καθῆκεν· ἐν δὲ τῷ ποταμῷ κροκόδειλος αὐτὸν κατεθοινήσατο.

Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι τοῖς ἐναγέσι τῶν ἀνθρώπων οὔτε γῆς, οὔτε ἀέρος, οὔτε ὕδατος στοιχεῖον ἀσφαλές ἐστι.