Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Loup et la Chèvre (bilingue)
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LE LOUP ET LA CHÈVRE
Un loup vit une chèvre qui paissait au-dessus d’un antre escarpé. Ne pouvant arriver jusqu’à elle, il l’engagea à descendre ; car elle pourrait, disait-il, tomber par mégarde ; d’ailleurs le pré où il se trouvait était meilleur ; car le gazon y était tout fleuri. Mais la chèvre lui répondit : « Ce n’est pas pour moi que tu m’appelles au pâtis, c’est pour toi qui n’as pas de quoi manger. » Ainsi quand les scélérats exercent leur méchanceté parmi des gens qui les connaissent, ils ne gagnent rien à leurs machinations. |
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Λύκος καὶ αἴξ. Λύκος θεασάμενος αἶγα ἐπί τινος κρημνώδους ἄντρου νεμομένην, ἐπειδὴ οὐκ ἠδύνατο αὐτῆς ἐφικέσθαι, κατωτέρω παρῄνει αὐτῇ καταβῆναι, μὴ καὶ πέσῃ λαθοῦσα, λέγων ὡς ἀμείνων ὁ παρ᾿ αὐτῷ λειμών ἐστι, ἐπεὶ καὶ ἡ πόα σφόδρα εὐανθής. Ἡ δὲ ἀπεκρίνατο πρὸς αὐτόν· « Ἀλλ᾿ οὐκ ἐμὲ ἐπὶ νομὴν καλεῖς, αὐτὸς δὲ τροφῆς ἀπορεῖς. » Οὕτω καὶ τῶν ἀνθρώπων οἱ κακοῦργοι, ὅταν παρὰ τοῖς εἰδόσι πονηρεύωνται ἀνόητοι τῶν τεχνασμάτων γίνονται.
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