Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Loup et l’Âne

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Loup et l’Âne.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 100r-101r).

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LE LOUP ET L’ÂNE


Un loup, étant devenu chef des autres loups, établit des lois générales portant que, tout ce que chacun aurait pris à la chasse, il le mettrait en commun et le partagerait également entre tous : de la sorte on ne verrait plus les loups, réduits à la disette, se manger les uns les autres. Mais un âne s’avança, et secouant sa crinière, dit : « C’est une belle pensée que son cœur a inspirée au loup. Mais comment se fait-il que toi-même tu aies serré dans ton repaire ton butin d’hier ? Apporte-le à la communauté et partage-le. » Le loup confondu abolit ses lois.

Ceux qui semblent légiférer selon la justice ne s’en tiennent pas eux-mêmes aux lois qu’ils établissent et décrètent.