Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Lion et l’Onagre

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Lion et l’Onagre.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 91r-92r).
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LE LION ET L’ONAGRE


Le lion et l’onagre chassaient aux bêtes sauvages, le lion usant de sa force, l’onagre de la vitesse de ses pieds. Quand ils eurent pris un certain nombre de pièces, le lion partagea et fit trois parts qu’il étala. « Je prendrai la première, dit-il, comme étant le premier, puisque je suis roi ; la deuxième aussi, comme associé à part égale ; quant à la troisième, celle-là te portera malheur, si tu ne te décides pas à décamper. »

Il convient en toutes choses de se mesurer à sa propre force, et de ne point se lier ni s’associer à de plus puissants que soi.