Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Devin

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Devin.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 102r-103r).

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LE DEVIN


Un devin, installé sur la place publique, y faisait recette. Soudain un quidam vint à lui et lui annonça que les portes de sa maison étaient ouvertes et qu’on avait enlevé tout ce qui était à l’intérieur. Hors de lui, il se leva d’un bond et courut en soupirant voir ce qui était arrivé. Un des gens qui se trouvaient là, le voyant courir, lui cria : « Hé ! l’ami, toi qui te piquais de prévoir ce qui doit arriver aux autres, tu n’as pas prévu ce qui t’arrive. »

On pourrait appliquer cette fable à ces gens qui règlent pitoyablement leur vie et qui se mêlent de diriger des affaires qui ne les regardent pas.