Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Cygne pris pour l’Oie

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Cygne pris pour l’Oie.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 75r-76r).
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LE CYGNE PRIS POUR L’OIE

Un homme opulent nourrissait ensemble une oie et un cygne, non point pour le même objet, mais l’un pour son chant, l’autre en vue de sa table. Or lorsque l’oie dut subir le destin pour lequel on l’élevait, il faisait nuit, et le temps ne permettait pas de distinguer les deux volatiles. Mais le cygne, emporté à la place de l’oie, entonne un chant, prélude de son trépas. Sa voix le fit reconnaître et son chant le sauva de la mort.

Cette fable montre que souvent la musique fait ajourner la mort.