Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Cheval et l’Âne

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Cheval et l'Âne.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 63r).
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LE CHEVAL ET L’ÂNE


Un homme avait un cheval et un âne. Un jour qu’ils étaient en route, l’âne, pendant le trajet, dit au cheval : « Prends une partie de ma charge, si tu tiens à ma vie. » Le cheval fit la sourde oreille, et l’âne tomba, épuisé de fatigue, et mourut. Alors le maître chargea tout sur le cheval, même la peau de l’âne. Et le cheval dit en soupirant : « Ah ! je n’ai pas de chance ; que m’est-il arrivé là, hélas ! Pour n’avoir pas voulu me charger d’un léger fardeau, voilà que je porte tout, avec la peau en plus. »

Cette fable montre que, si les grands font cause commune avec les petits, les uns et les autres assureront ainsi leur vie.