Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Rose et l’Amarante (bilingue)
Pour les autres éditions de ce texte, voir La Rose et l’Amarante.
◄◄◄ | Fables d’Ésope Traduction d’Émile Chambry |
►►► |
LA ROSE ET L’AMARANTE
Une amarante qui avait poussé à côté d’une rose lui dit : « Comme tu es belle ! tu fais les délices des dieux et des hommes. Je te félicite de ta beauté et de ton parfum. — Moi, répondit la rose, je ne vis que peu de jours, amarante, et même si l’on ne me cueille pas, je me flétris ; mais toi, tu es toujours en fleur et tu restes toujours aussi jeune. » Il vaut mieux durer en se contentant de peu que vivre dans le luxe quelque temps, pour subir ensuite un changement de fortune et même la mort. |
323 Ῥόδον καὶ ἀμάραντον. Ῥόδῳ παραφυὲν ἀμάραντον ἔφη· « Οἷον ἄνθος εὐπρεπὲς εἶ, καὶ ποθητὸν καὶ θεοῖς καὶ ἀνθρώποις· μακαρίζω σε τοῦ κάλλους καὶ τῆς εὐωδίας. » Τὸ δὲ εἶπεν· « Ἐγὼ μέν, ὦ ἀμάραντον, πρὸς ὀλίγον καιρὸν ζῶ, καί, κἂν μηδεὶς ἐκκόψῃ με, τήκομαι· σὺ δὲ ἀνθεῖς καὶ ζῇς ἀεὶ οὕτω νέον. » Ὅτι κρεῖσσον ὀλιγαρκούμενόν τινα διαμένειν ἢ πρὸς ὀλίγον τρυφήσαντα μεταϐολῆς δυστυχοῦς τυχεῖν ἢ καὶ ἀποθανεῖν. |