Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Rose et l’Amarante

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 141r).
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LA ROSE ET L’AMARANTE


Une amarante qui avait poussé à côté d’une rose lui dit : « Comme tu es belle ! tu fais les délices des dieux et des hommes. Je te félicite de ta beauté et de ton parfum. — Moi, répondit la rose, je ne vis que peu de jours, amarante, et même si l’on ne me cueille pas, je me flétris ; mais toi, tu es toujours en fleur et tu restes toujours aussi jeune. »

Il vaut mieux durer en se contentant de peu que vivre dans le luxe quelque temps, pour subir ensuite un changement de fortune et même la mort.