Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Puce et le Bœuf (bilingue)

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LA PUCE ET LE BŒUF


Un jour la puce faisait au bœuf cette question : « Que t’a donc fait l’homme pour que tu le serves tous les jours, et cela, grand et brave comme tu l’es ? Moi, au contraire, je déchire impitoyablement sa chair et je bois son sang à pleine bouche. » Le bœuf répondit : « J’ai de la reconnaissance à la race des hommes ; car ils m’aiment et me chérissent, et me frottent souvent le front et les épaules. — Hélas ! reprit la puce, pour moi ce frottement qui te plaît est le pire des malheurs, quand il m’arrive par hasard d’être prise entre leurs mains. »

Les fanfarons de paroles se laissent confondre même par un homme simple.

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Ψύλλα καὶ βοῦς.


Ψύλλα δέ ποτε τὸν βοῦν οὕτως ἠρώτα·
« Τί δὴ [παθὼν] ἀνθρώποις ὁσημέραι δουλεύεις,
καὶ ταῦτα ὑπερμεγέθης καὶ ἀνδρεῖος [τυγχάνων],
μοῦ σάρκας αὐτῶν οἰκτίστως διασπώσης
καὶ τὸ αἷμα <αὐτῶν> χανδόθεν πινούσης; »
Ὁ δ᾽· « Οὐκ ἄχαρίς εἰμι μερόπων γένει·
στέργομαι γὰρ παρὰ αὐτῶν καὶ φιλοῦμαι [ἐκτόπως],
τρίϐομαί τε συχνῶς μέτωπόν [τε] καὶ ὤμους. »
Ἡ δέ· « Ἀλλ᾽ ἐμοὶ γοῦν τέως τῇ δειλαίᾳ
ἡ σοὶ φίλη τρίψις οἴκτιστος <δὴ> μόρος,
ὅτε καὶ τύχῃ συμϐαίνει <μοι ἁλῶναι>. »

Ὅτι οἱ διὰ τοῦ λόγου ἀλαζόνες καὶ ὑπὸ τοῦ εὐτελοῦς ἡττῶνται.