Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Lampe (bilingue)

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LA LAMPE


Une lampe enivrée d’huile, jetant une vive lumière, se vantait d’être plus brillante que le soleil. Mais un souffle de vent ayant sifflé, elle s’éteignit aussitôt. Quelqu’un la ralluma et lui dit : « Éclaire, lampe, et tais-toi : l’éclat des astres ne s’éclipse jamais. »

Il ne faut pas se laisser aveugler par l’orgueil, quand on est en réputation ou en honneur ; car tout ce qui s’acquiert nous est étranger.

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Λύχνος

Μεθύων λύχνος ἐλαίῳ καὶ φέγγων ἐκαυχᾶτο ὡς ὑπὲρ ἥλιον πλέον λάμπει. Ἀνέμου δὲ πνοῆς συρισάσης, εὐθὺς ἐσβέσθη. Ἐκ δευτέρου δὲ ἅπτων τις εἶπεν αὐτῷ· « Φαῖνει, λύχνε, καὶ σίγα· τῶν ἀστέρων τὸ φέγγος οὔποτε ἐκλείπει. »

Ὅτι οὐ δεῖ τινα ἐν ταῖς δόξαις καὶ τοῖς λαμπροῖς τοῦ βίου τυφοῦσθαι· ὅσα γὰρ ἂν κτήσηταί τις, ξένα τυγχάνει.