Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Aveugle

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 27r).
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L’AVEUGLE


Un aveugle avait l’habitude de reconnaître au toucher toute bête qu’on lui mettait entre les mains, et de dire de quelle espèce elle était. Or un jour on lui présenta un louveteau ; il le palpa et resta indécis. « Je ne sais pas, dit-il, si c’est le petit d’un loup, d’un renard ou d’un autre animal du même genre ; mais ce que je sais bien, c’est qu’il n’est pas fait pour aller avec un troupeau de moutons. »

C’est ainsi que le naturel des méchants se reconnaît souvent à leur extérieur.