Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Éleveur d’abeilles (bilingue)
Pour les autres éditions de ce texte, voir L’Éleveur d’abeilles.
◄◄◄ | Fables d’Ésope Traduction d’Émile Chambry |
►►► |
L’ÉLEVEUR D’ABEILLES
Un homme, ayant pénétré chez un éleveur d’abeilles, en son absence, avait dérobé miel et rayons. À son retour, l’éleveur, voyant les ruches vides, s’arrêta à les examiner. Mais les abeilles, revenant de picorer et le trouvant là, le piquèrent de leurs aiguillons et le maltraitèrent terriblement. « Méchantes bêtes, leur dit-il, vous avez laissé partir impunément celui qui a volé vos rayons, et moi qui vous soigne, vous me frappez impitoyablement ! » Il arrive assez souvent ainsi que par ignorance on ne se méfie pas de ses ennemis, et qu’on repousse ses amis, les tenant pour suspects. |
235
Μελισσουργός. Εἰς μελισσουργοῦ τις εἰσελθών, ἐκείνου ἀπόντος, τό τε μέλι καὶ τὰ κηρία ὑφείλετο. Ὁ δὲ ἐπανελθών, ἐπειδὴ ἐθεάσατο ἐρήμους τὰς κυψέλας, εἱστήκει ταύτας διερευνῶν. Αἱ δὲ μέλισσαι ἐπανελθοῦσαι ἀπὸ τῆς νομῆς, ὡς κατέλαβον αὐτόν, παίουσαι τοῖς κέντροις, τὰ πάνδεινα διετίθεσαν. Κἀκεῖνος ἔφη πρὸς αὐτάς· « Ὦ κάκιστα ζῷα, ὑμεῖς τὸν μὲν κλέψαντα ὑμῶν τὰ κηρία ἀθῷον ἀφήκατε, ἐμὲ δὲ τὸν ἐπιμελούμενον ὑμῶν δεινῶς τύπτετε. » Οὕτως ἔνιοι τῶν ἀνθρώπων δι᾿ ἄγνοιαν τοὺς ἐχθροὺς μὴ φυλαττόμενοι, τοὺς φίλους ὡς ἐπιβούλους ἀπωθοῦνται.
|