Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Âne et le Chien voyageant de compagnie

Pour les autres éditions de ce texte, voir L’Âne et le Chien voyageant de compagnie.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 122r).
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L’ANE ET LE CHIEN VOYAGEANT DE COMPAGNIE


Un âne et un chien faisaient route ensemble. Ils trouvèrent à terre une lettre cachetée. L’âne la ramassa, rompit le sceau, l’ouvrit et la lut de manière à être entendu du chien. Il y était question de pâture. je veux dire de foin, d’orge et de paille. Le chien s’ennuyait pendant la lecture de l’âne ; aussi lui dit-il : « Descends de quelques lignes, très cher ; peut-être trouveras-tu dans la suite quelque chose qui se rapporte à la viande et aux os. » L’âne ayant parcouru tout l’écrit, sans rien trouver de ce que le chien cherchait, celui-ci reprit la parole : « Jette ce papier à terre, ami ; car il est tout à fait insignifiant. »