Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Hermès et le Statuaire (bilingue)

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HERMÈS ET LE STATUAIRE


Hermès, voulant savoir en quelle estime il était parmi les hommes, se rendit, sous la figure d’un mortel, dans l’atelier d’un statuaire, et, avisant une statue de Zeus, il demanda : « Combien ? » On lui répondit : « Une drachme. » Il sourit et demanda : « Combien la statue de Héra ? — C’est plus cher, » lui dit-on. Apercevant aussi une statue qui le représentait, il présuma qu’étant à la fois messager de Zeus et dieu du gain, il était en haute estime chez les hommes. Aussi s’informa-t-il du prix. Le sculpteur répondit : « Eh bien ! si tu achètes les deux premières, je te donnerai celle-ci par-dessus le marché. »

Cette fable convient à un homme vaniteux qui ne jouit d’aucune considération chez autrui.

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Ἑρμῆς καὶ ἀγαλματοποιός.


Ἑρμῆς βουλόμενος γνῶναι ἐν τίνι τιμῇ παρὰ ἀνθρώποις ἐστίν, ἧκεν ἀφομοιωθεὶς ἀνθρώπῳ εἰς ἀγαλματοποιοῦ ἐργαστήριον. Καὶ θεασάμενος Διὸς ἄγαλμα ἐπυνθάνετο πόσου. Εἰπόντος δὲ αὐτοῦ ὅτι δραχμῆς, γελάσας ἠρώτα τὸ τῆς Ἥρας πόσου. Εἰπόντος δὲ ἔτι μείζονος, θεασάμενος καὶ αὑτοῦ ἄγαλμα ὑπέλαβεν ὅτι αὐτόν, ἐπειδὴ καὶ ἄγγελός ἐστι καὶ ἐπικερδής, περὶ πολλοῦ ποιοῦνται οἱ ἄνθρωποι. Διόπερ ἐπυνθάνετο ὁ Ἑρμῆς πόσου, καὶ ὁ ἀγαλματογλύφος ἔφη· « Ἀλλ᾿ ἐὰν τούτους ἀγοράσῃς, τοῦτόν σοι προσθήκην δώσω. »

Πρὸς ἄνδρα κενόδοξον ἐν οὐδεμίᾳ μοίρᾳ παρὰ τοῖς ἄλλοις ὄντα ὁ λόγος ἁρμόζει.