Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Hermès et le Statuaire

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 50r).

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HERMÈS ET LE STATUAIRE


Hermès, voulant savoir en quelle estime il était parmi les hommes, se rendit, sous la figure d’un mortel, dans l’atelier d’un statuaire, et, avisant une statue de Zeus, il demanda : « Combien ? » On lui répondit : « Une drachme. » Il sourit et demanda : « Combien la statue de Héra ? — C’est plus cher, » lui dit-on. Apercevant aussi une statue qui le représentait, il présuma qu’étant à la fois messager de Zeus et dieu du gain, il était en haute estime chez les hommes. Aussi s’informa-t-il du prix. Le sculpteur répondit : « Eh bien ! si tu achètes les deux premières, je te donnerai celle-ci par-dessus le marché. »

Cette fable convient à un homme vaniteux qui ne jouit d’aucune considération chez autrui.