Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Loup et le Cheval

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Loup et le Cheval.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 99r-100r).

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LE LOUP ET LE CHEVAL


Un loup, passant dans un champ, y trouva de l’orge ; mais ne pouvant en faire sa nourriture, il la laissa et s’en alla. Il rencontra un cheval et l’amena dans le champ ; il avait, disait-il, trouvé de l’orge ; mais, au lieu de la manger lui-même, il la lui avait gardée, vu qu’il avait du plaisir à entendre le bruit de ses dents. Le cheval lui répondit : « Hé ! l’ami, si les loups pouvaient user de l’orge comme nourriture, tu n’aurais jamais préféré tes oreilles à ton ventre. »

Cette fable montre que ceux qui sont naturellement méchants, même quand ils se targuent d’être bons, n’obtiennent aucune créance.