Imprimerie de John Lovell (p. 86-87).

XLVII.

LA MORT ET LE BÛCHERON.


Un pauvre bûcheron accablé de vieillesse
xx xxxDéplorant son malheureux sort
xx xxxÀ grands cris appelait la mort.
Elle accourt. — Que veux-tu ? — Soulagez ma détresse ?
xx xxxLa mort répond : viens avec moi.
— Avec toi !… pourquoi faire ? Oh non, je t’en supplie
xx xxxPar pitié, mort ! retire-toi ?…
Je t’ai vue, et j’ai peur !… je préfère la vie.

xx xxxLa mort, en cruelle qu’elle est,
xx xxxFerme l’oreille à la prière.
Elle n’épargne rien et fauche sans arrêt.
Ni le palais des rois, ni la pauvre chaumière
Ne la font un instant reposer en chemin.
Elle frappe partout, porte sur tout la main,
Et va saisir le riche au milieu d’un festin
Aussi bien que le pauvre étendu sur la paille
xx xxxQui l’invoquait faute de pain.
Rapide, impitoyable, elle accourt et se raille
De nos plus beaux projets, de nos pleurs, de nos cris…
« Viens, dit-elle au vieillard ; viens, dit-elle à son fils,
« Vous me manquiez… entrez vous mêler à ma ronde.
« Tout meurt !… C’est moi qui suis la maîtresse du monde

« Le temps vit sous mes lois… venez, point de sursis…
« Rien ne vous appartient, pas même une seconde !…
« Laissez là vos palais, vos amis et votre or…
« Grâce, beauté, talent, descendez aux lieux sombres,
« Grâce« Pour moi vous n’êtes que des ombres ;
« Grâce, bea« Je suis la MORT !… »