Examen du livre de M. Darwin sur l’origine des espèces/Avertissement
Les philosophes du xviiie siècle, et en cela ils étaient très-peu philosophes, personnifiaient la Nature. Voyez Rousseau, Buffon, d’Holbach et les autres.
Voltaire est le premier qui ait osé dire à ses contemporains que ce qu’on nomme Nature n’est qu’un grand art.
« Lors même qu’on accorderait, dit Bayle, que la Nature, quoique destituée de connaissance, existerait d’elle-même, on ne laisserait pas de pouvoir nier qu’elle fût capable de pouvoir organiser les animaux, vu que c’est un ouvrage dont la cause doit avoir beaucoup d’esprit. »
Que j’ai toujours haï les pensers du vulgaire !
Qu’il me semble profane, injuste et téméraire !
Mettant de faux-milieux entre la chose et lui[1].
La Nature personnifiée est un faux-milieu.
D’un autre côté qu’est-ce que l’espèce ?
J’examine ici le livre de M. Darwin[2].
À son opinion : la mutabilité des espèces, j’oppose l’opinion contraire : celle de leur fixité.
Les naturalistes prononceront.