Mercure de France (p. 256-257).

CLVI

L’honnête femme.


Balzac a voulu, un jour, élever le mur d’Adrien entre la femme honnête et l’honnête femme. Démarcation romantique, aujourd’hui sans exactitude. Les deux sont devenues la même. C’est l’éternelle Bourgeoise de Bethléem qui refuse l’hospitalité à l’Enfant Sauveur et qui jette la Rose mystique au vent du nord.

L’honnête femme est celle qui a eu le premier prix d’arithmétique à 14 ans et qui fait peur aux dix mille anges que la Visionnaire d’Agréda voyait autour de l’Immaculée Conception.

L’honnête femme est la morose et brûlante épouse du grand Cocu déchaîné…

Ô Prostituées sans mensonge pour qui Jésus a souffert ; pitoyables et saintes Putains qui n’avez pas honte des pauvres et qui témoignerez au Dernier Jour, que pensez-vous de cette gueuse ?