Essais et Notices - La Révolution racontée par des correspondances privées

Essais et notices – La Révolution racontée par des correspondances privées
Raymond de Vogüé

Revue des Deux Mondes tome 39, 1907


ESSAIS ET NOTICES

LA RÉVOLUTION RACONTÉE PAR DES CORRESPONDANCES PRIVÉES

L’auteur des Origines de la France contemporaine indiquait en 1877, dans une lettre publiée récemment, que l’histoire de la Révolution était encore dans les cartons des Archives. Les historiens qui étudient cette période troublée savent quelle est la richesse de la mine et combien sont abondans les renseignemens que renferment ces vieilles liasses. Aussi les dépouillent-ils patiemment, avec la certitude d’être récompensés de leurs efforts. M. Pierre de Vaissière, qui nous offre aujourd’hui un important ouvrage, a réuni sous le titre de Lettres d’aristocrates une série de correspondances, extraites des fonds révolutionnaires des Archives nationales et formant un faisceau de dépositions authentiques sur les principaux événemens qui se sont succédé, en France, de 1789 à 1794[1]. Le titre du volume nous indique ce qui fait son unité : les témoins que nous entendons appartiennent à une même classe, celle des anciens priilégiés : « On me reprochera peut-être, — dit l’auteur dans sa remarquable Introduction, — d’avoir fait œuvre de parti en ne donnant la parole qu’aux adversaires de la Révolution… J’ai voulu illustrer d’une manière vivante et avec plus de force que ne l’aurait pu faire, je crois, aucune autre exposition, ce grand fait historique qu’est la mort de la noblesse française. Ainsi ce travail ne se rattache nullement à la défense d’une idée politique, mais bien plutôt aux études que j’ai entreprises sur l’ancienne noblesse de France[2]. »

M. de Vaissière n’était point tenu de nous donner ces explications ; il suffit d’ouvrir son livre pour se convaincre qu’il répond aux exigences de la critique historique la plus sévère. S’effacer derrière les documens, se contenter de faire connaître les personnages dans de brèves notices, après les avoir identifiés avec beaucoup de discernement, leur laisser la parole sans jamais intervenir dans le débat, n’est-ce pas là le meilleur moyen de donner à une œuvre le caractère objectif ? Le travail qu’il vient de mener à bonne fin constitue, par l’ensemble de ses qualités, le modèle que pourront se proposer ceux qui entreprendront des publications du même ordre. M. de Vaissière a groupé en trente-cinq chapitres trente-cinq correspondances en respectant l’intégrité de chacune d’elles, de manière à intéresser le lecteur au sort des diverses personnes qui tiennent la plume, en même temps qu’aux événemens publics dont leurs lettres se font l’écho ; le classement qu’il a adopté lui a permis cependant d’observer à peu près l’ordre chronologique des grandes journées de la Révolution.

« L’intérêt des choses humaines, — a écrit éloquemment Lamartine, — n’est pas dans la grandeur des situations ou des événemens, mais dans l’émotion de l’âme où ces situations et ces événemens retentissent. » Cette parole, dont s’est souvenu M. de Vaissière, pourrait servir d’épigraphe à son livre : elle en résume exactement l’esprit. En maniant ces lettres d’autrefois, il a été frappé, — il nous le dit lui-même, — de « cette pénétration constante de la vie publique et de la vie privée, » de « cette réaction perpétuelle des grands événemens historiques sur d’obscures destinées. »

La première figure que nous rencontrons est celle d’un gentilhomme breton, le comte de Quélen, chef d’escadre des armées navales, qui avait pris sa retraite en 1785 et était venu se fixer à Paris. C’est de la capitale qu’il écrit à un de ses amis, le président Conen de Saint-Luc, pour le tenir au courant de ce qui s’y passe, du 20 avril 1789 au 10 février 1790. Cette correspondance nous fait assister aux assemblées électorales de la noblesse, dont les cahiers ont été rédigés par d’Éprémesnil. M. de Quélen fait l’éloge de la logique et des connaissances de droit public que possédait ce parlementaire. Le 29 août 1789, M. de Saint-Luc est informé que le sieur Chérin[3] « va être en vacances pour longtemps. » Le 13 novembre, Quélen conte l’anecdote suivante. Voulant aller au Bois de Boulogne, il fut arrêté par un « alguazil » qui l’obligea de rétrograder sous prétexte qu’il n’avait pas de passeport pour franchir la barrière. A la grille, un suppôt des aides l’interpella à son tour : « Qu’avez-vous à déclarer ? — Que je suis sans liberté, — répond Quélen. Est-elle sur le tarif ? Faut-il payer ? — Non, passez ! » — « Je rentre en ville, écrit-il, sans pouvoir croire à la liberté de l’homme et à ses droits annoncés par la plus auguste assemblée de l’univers. » Le gentilhomme breton s’exprimait, on le voit, avec la plus entière franchise dans ses lettres : il eut la bonne idée de ne pas les signer, ce qui lui permit de ne pas être inquiété sous la Terreur. Il vécut jusqu’en 1802 et eut de son mariage avec Antoinette-Marie-Adélaïde Hocquart sept enfans, dont l’un fut le célèbre archevêque de Paris.

M. de Vaissière ayant retrouvé au cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale un crayon représentant le profil, au front fuyant, au nez allongé, à la bouche souriante de Charles-Alexis-Pierre Brulart de Genlis, marquis de Sillery, l’a reproduit dans son volume. Le mari de Mme de Genlis avait été élu à la Constituante par la noblesse du bailliage de Reims. Cet homme prudent s’étonne des propos d’une « licence inouïe » qui se tiennent dans les cercles politiques, au printemps de 1789. Il fait à son correspondant, M. de Savigny, le récit de la séance d’ouverture des États-Généraux. Le Roi n’a parlé que pendant quatre minutes et demie ; le garde des Sceaux, M. de Barentin, n’a été entendu de personne ; M. Necker n’a pas pu lire son discours en entier, tant sa voix était faible ; un de ses secrétaires a dû en achever la lecture. Il a paru à M. de Sillery que cette harangue n’avait pas l’assentiment général. Dans une lettre datée du 17 juillet 1789, le marquis décrit l’émotion populaire provoquée par le renvoi du ministre. La fin de la lettre nous dépeint le roi à l’Hôtel de Ville, cédant au vœu de la capitale, et acclamé avec transport par la foule qui venait d’apprendre que M. Necker avait été rappelé. Sillery, qui était de la faction d’Orléans, pousse un cri de triomphe : « En quinze jours, la révolution du plus grand empire de la terre s’est faite… L’intrépidité d’une partie des députés de la nation a fixé pour jamais la liberté de la France. » L’enthousiasme des premiers jours amènera vite des désillusions, même chez les novateurs les plus déterminés. Le citoyen Sillery, dont sa femme affirmera qu’il a été « l’un des fondateurs de la République, » apprendra à ses dépens qu’une révolution ne se fait ni si facilement, ni si rapidement : le 31 octobre 1793, il montera à l’échafaud.

Après les journées des 5 et 6 octobre, nous constatons le déclin du prestige royal. Le marquis de Vergennes, frère de l’ancien ministre, décrit en termes lamentables la revue de la milice parisienne passée par le roi aux Champs-Elysées, le 18 octobre 1789. La revue était prescrite pour six heures, mais « quelques districts paresseux » n’arrivèrent qu’une heure après, et le Roi qui était venu à pied par les Tuileries fut obligé d’attendre une heure sous la pluie. Il était vêtu d’un frac brun et de bas gris « comme un garçon marchand de la rue Saint-Denis. » Le duc de Brissac et quelques officiers de la garde nationale formaient toute sa suite.

M. de Séneffe, qui s’était transporté de Belgique à Paris, en 1785, pour y jouir de sa fortune, l’augmenter en fondant une maison de banque internationale et se faire de belles et agréables relations, voit son existence bouleversée et ses intérêts compromis par les événemens révolutionnaires. Il se plaint à sa belle-sœur, Mme de Pestre, qu’on ne connaisse plus le plaisir à Paris en septembre 1789. « Comme Paris est changé ! Le diable emporte la liberté ! » Quelques jours après, il écrit à son oncle, M. J.-B. Cogels, banquier à Anvers : « Ils ont tout culbuté… Quand on a une maison à restaurer, c’est une grande erreur de prendre des architectes qui finissent toujours par renverser jusqu’aux fondemens. » Ces sages paroles dénotent un esprit clairvoyant chez ce financier qui fut acculé à la ruine et quitta Paris en juillet 1791, n’ayant plus les moyens d’être « d’aucune utilité pécuniaire » à l’exigeante personne qui lui accordait ses faveurs.

La diversité des épistoliers que cite M. de Vaissière, — ils sont plus de cinquante, — est une garantie de la diversité des impressions que ressentira le lecteur ; mais il n’est guère possible de faire une place à chacun d’eux dans une brève analyse, et nous sommes contraint de n’extraire de ces correspondances que les passages les plus significatifs.

La lettre de M. Dutailly décrivant la cérémonie du transfert des cendres de Voltaire à l’église Sainte-Geneviève est un document fort intéressant. C’est le 11 juillet 1791, de deux heures de l’après-midi à neuf heures et demie du soir, que l’on a promené « les tristes restes de Voltaire, de la Bastille jusqu’à Sainte-Geneviève. » Le commencement du convoi, comprenant des poissardes travesties en gardes nationaux et des filles vêtues en « vestales romaines, » avait l’air « d’une folie de carnaval. » Le char funéraire était traîné par les huit chevaux blancs de la Reine, qu’on avait pris « sans lui en demander la permission. » Ce singulier récit, fait de contrastes, n’est-il pas le commentaire le plus curieux que l’on puisse fournir de l’état d’esprit du moment : le sarcophage de Voltaire, déposé à la Bastille que ses sarcasmes ont contribué à démolir, transporté en « terre sainte, » pour narguer l’archevêque de. Paris, et promené en grande pompe à travers la ville pendant près de huit heures, n’est-ce point là une manifestation éclatante du triomphe de l’idée révolutionnaire ?

Sortons maintenant de la capitale devenue inhabitable et transportons-nous à Coblentz pour voir quelle figure y font les émigrés à la fin de cette même année 1791. M. Bengy de Puyvallée a eu la douleur d’y trouver « le tableau mouvant de toutes les passions, de toutes les exagérations, un luxe scandaleux, une dépense folle, » et pas l’ombre dun plan habilement conçu. « On se repose sur des chimères, » écrit-il à M. d’Abzac, non sans une profonde mélancolie. Nous notons les mêmes constatations sous la plume de la duchesse de Saulx-Tavannes qui est à Trêves, en juin 1791, à Bruxelles en décembre 1791. A Trêves, les jeunes gens cherchent à fuir les soucis en suivant le conseil d’Horace : Nunc vino pellite… ; à Bruxelles, la vie est beaucoup plus divertissante. « Paris y est transporté, et les plaisirs y sont aussi vifs que dans nos temps les plus heureux… Il serait impossible de se former une idée de nos malheurs sur la conduite de tout ce qui est ici. »

A côté de ces lettres, nous tenons à mentionner celle que M. de Maiche écrivait à sa mère, au mois de novembre de la même année : elle témoigne des souffrances endurées par les émigrés, en proie aux vexations des habitans d’Ath en Hainaut. A Oberkich, « sur 1 580 gentilshommes qui se trouvent réunis, la moitié n’a d’autre drap de lit que sa chemise et ses bottes, et le reste a deux bottes de paille… Joignez à cela qu’ils sont 15 ou 20 dans une chambre de paysans, dont le parquet est souvent terre très humide. » « Il n’y a eu ni plainte ni regret, — lit-on dans la même lettre adressée au marquis de Vibraye, — c’est un phénomène en vérité, dont l’histoire, à ce que j’espère, fera un jour une mention honorable. » M. de Vaissière n’a pu retrouver le nom de l’auteur de cette dernière lettre, mais nous lui savons gré de l’avoir citée : puisse-t-elle attirer la pitié sur ces malheureux qui souffrirent si patiemment les infortunes de l’exil !

Ceux qui n’émigrèrent pas vont retenir maintenant notre attention. M. Fougeret de Château-Renard écrit de Paris à son intendant Nicolas Lecoy de la Marche que le peuple y devient de plus en plus infâme, que les religieuses et les femmes pieuses y sont méprisées et avilies, battues et outragées, et il constate que c’est là le signe certain de la déchéance d’un pays. Le 22 janvier 1793, il rend ainsi la physionomie de la capitale : « Paris est dans un état de frayeur et de morne effrayant. Il n’y avoit hier que des gens armés dans les rues : le plus grand nombre des boutiques étoit fermé. Louis a fini son agonie à onze heures. Il n’y avoit que de la troupe. » Quelques jours après, il est las de vivre et voudrait avoir terminé son existence, « tant la tristesse le dévore. » Le 22 avril, il remarque que « les dimanches ne font point vaquer l’instrument fatal, » vu l’affluence des condamnés. Le 23 floréal an II (12 mai 1794), Jean Fougeret, « despote et tyran de ses concitoyens, dont la correspondance respirait tout ce que l’égoïsme et la sordide avarice peuvent dicter de vœux pour l’anéantissement de la liberté et de l’égalité françoises, » subissait le supplice de la guillotine.

Cependant, à la date du 18 janvier 1793, M. Beaulieu profite « du calme de la matinée » pour écrire à M. Reviers de Mauny. A l’heure où la Convention vote la mort du Roi, il semble que personne ne suspende ses occupations pour réfléchir à cet événement. Beaulieu, qui est allé la veille à l’Assemblée, n’y a trouvé que les deux tiers des membres et a observé que les tribunes n’étaient qu’à moitié remplies. Le drame qui se joue n’intéresse qu’un petit nombre de gens, la foule reste indifférente. M. de Vaissière nous donne les lettres écrites par M. de Bernard à sa femme et à sa mère, relatant le procès et la mort de Louis XVI : il indique que cette correspondance a déjà été publiée en 1904 dans la Revue des études historiques. Nous n’avons pas besoin d’en signaler plus longuement l’intérêt : il suffit de dire qu’elle retrace en termes émus le douloureux calvaire gravi avec tant de courage par le roi-martyr.

Le cortège des victimes ira toujours grossissant. « C’est un pays affreux, » écrit le marquis de Rome à M. de Salaberry, le 9 avril 1793. Étant allé se promener aux Champs-Elysées, il voit une grande affluence de monde autour de la statue de Louis XV. Il s’approche par curiosité. « Je poque presque le nez sur une guillotine, dit-il… Je n’eus que le temps de prendre mes jambes à mon col, et je cours encore. » — M. de La Balmondière cherche, le 30 avril 1793, à s’excuser auprès de sa femme du reproche de jalousie qu’elle lui avait adressé. L’amour conjugal se lit à chaque ligne de cette touchante épître : « Mon cœur t’est trop connu, tu sais assez qu’il n’est de bonheur pour moi que dans tes bras. J’ai cherché tous les moyens de t’en convaincre. » La guillotine devait séparer ce couple si uni. En l’apercevant, La Balmondière se mit à rire : « Voilà donc cet instrument qui fait tant de bruit ! s’écria-t-il. Je n’en crains pas le mal. »

Et voici maintenant les dernières lettres de condamnés. Mme de Thomassin, dirigée de Saint-Dizier sur Paris, écrit en cours de route à son mari pour le tranquilliser. « Si j’avais été capable de jouir de quelque chose, j’aurais admiré avec plus de plaisir le beau pays que je viens de traverser. Les blés y sont si grands et si avancés qu’on les coupe. » La malheureuse, qui simulait la sécurité, n’apprit que quelques jours plus tard que l’arrestation de M. de Thomassin avait suivi la sienne. Les époux se retrouvèrent devant le tribunal révolutionnaire et montèrent ensemble à l’échafaud.

Le même sort était réservé à M. et Mme La Guyomarais chez qui le marquis de la Rouerie était mort[4]. C’est de la Conciergerie que Mme de La Guyomarais fait ses adieux à sa sœur et à ses Mlles. « N’accordez à la nature, — leur dit-elle, — que les regrets dont elle ne peut absolument se défendre. Notre bonheur doit vous consoler. » Même résignation chrétienne chez M. Picot de Limoëlan et chez M. de Pontavice, qui périrent aussi victimes de la conjuration bretonne.

M. de Vaissière a clos la série de ce martyrologe par le nom de Joseph-Julien Honoré Rigaud, conseiller au parlement de Toulouse, Il nous met sous les yeux une lettre d’une belle magnanimité, publiée déjà par M. Wallon dans l’Histoire du Tribunal révolutionnaire de Paris, t. III. Le conseiller pardonne à ses ennemis dans un sentiment de charité chrétienne et défend à ses enfans de les rechercher. La plume tombe de sa main. « Mon cœur est suffoqué, — écrit-il à sa femme, — je n’en puis dire davantage. Adieu, oui, adieu ! »

Ces dernières lettres n’ont jamais été remises à leurs destinataires. Grâce à M. de Vaissière, elles s’adressent maintenant à de plus nombreux lecteurs, à tous ceux qui ne demeurent pas insensibles aux souffrances humaines.

À mesure que l’on avance dans l’étude de cet ouvrage, on est frappé de ce qu’il y a de juste dans l’opinion de Mallet du Pan, lorsqu’il affirmait que la liberté était chose à jamais inintelligible aux Français. L’enthousiasme du début, les espérances caressées à Versailles au printemps de 1789, céderont vite la place à la fatigue, au dégoût, aux doléances ininterrompues. L’on s’apercevra bientôt que la fausse philosophie et les principes dont se réclament les membres de l’Assemblée engendrent des conséquences imprévues devant lesquelles les illusions se dissipent et la pensée recule avec épouvante. Si le Roi accepte la Constitution, c’est qu’il se trouve dans la situation d’un voyageur assailli par un brigand « qui lui met le pistolet sous la gorge. » La réaction contre l’esprit révolutionnaire s’accentuera progressivement à partir de la fin de l’année 1790 : le régime jacobin sera, comme l’a montré la magistrale enquête de Taine, le triomphe d’une petite minorité. L’on verra aussi par ces correspondances que les gentilshommes qui restèrent en France eurent une vue bien plus précise de la situation critique où le pays était engagé que les émigrés qui se leurraient d’espoirs chimériques, croyant que rien ne résisterait à leurs intrigues et que la contre-révolution s’opérerait à coup sûr avec le secours de l’étranger. Et puisque le but de l’auteur était de nous exposer le grand fait historique qu’est la mort de la noblesse française, nous dirons, pour conclure, qu’il l’a pleinement atteint, en nous prouvant que ces « aristocrates » n’avaient pas peur de la guillotine et qu’ils marchaient au supplice avec le fier courage qu’ils tenaient de leurs ancêtres.

Ajoutons enfin que ces lettres sont des sources nouvelles que ne devront pas ignorer les historiens futurs : ils y puiseront de précieuses informations sur l’organisation financière, économique, religieuse, militaire et sociale de l’époque. Ainsi les découvertes faites par M. de Vaissière aux Archives lui vaudront, dans un avenir que nous souhaitons prochain, plus d’un tributaire reconnaissant.


RAYMOND DE VOGÜE.


  1. Lettres d’aristocrates, par M. Pierre de Vaissièie, 1 vol. in-8o, Perrin.
  2. M. de Vaissière fait allusion ici à son précédent ouvrage : Gentilshommes Campagnards de l’ancienne France. 1 vol, in-8o ; Perrin.
  3. Louis Nicolas-Henry Chérin (1762-1799), célèbre généalogiste, auteur d’un Abrégé chronologique d’édits, déclarations… des rois de France de la 3e race, concernant le fait de noblesse (1788).
  4. Voyez G. Lenôtre, le Marquis de la Rouerie et la Conjuration bretonne (1790-1793), 1 vol. in-8o ; Perrin.