Nouvelles poésies (Van Hasselt)/Espoir en Dieu

Études rhythmiques
Nouvelles PoésiesBruylant et Cie (p. 257-261).



ÉTUDES RHYTHMIQUES.




Espoir en Dieu.

IMITÉ DE L’ALLEMAND.





Mein Herz, du gleichst dem Schiffe
xxxxxxxxxAuf sturmgepeitschtem Meer
Ed. Mar. Oettinger.





 
Mon cœur est pareil au navire
En proie aux caprices des mers,
Roulant sur le flot qui chavire,
Roulant dans les gouffres amers.

Il n’ose compter ses orages,
Il n’ose compter ses combats,

Et cherche, à travers les naufrages,
Un port qu’il ne trouvera pas.

Il cherche cette île charmante
Où j’ai tant rêvé de beaux jours.
Mais dans la tempête écumante
Cette île s’éloigne toujours.

Il cherche une plage sereine
Où règnent la paix et l’oubli.
Mais l’onde jalouse m’entraîne,
Et d’ombre mon ciel est rempli.

Il lutte sans voir une étoile
Percer les ténèbres de l’air.
Et rien ne fait signe à ma voile.
Pas d’autre fanal que l’éclair.

En vain l’horizon vaste et sombre
Lui laisse entrevoir vaguement
La plaine des ondes sans nombre,
La mer, ce désert écumant.

Battu par le flot qui le presse,

S’il fait par moments dans la nuit
Tonner ses canons de détresse,
La foudre en étouffe le bruit.

Sans perdre pourtant le courage
Il lutte sans cesse et toujours.
Hélas ! car si Dieu fait l’orage,
Sa main est aussi le secours.



Juillet 1854.