Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Tome 2/Pratique F

(p. 555-590).

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FAYENCE. (ſubſt. fém.) Couleurs pour peindre la fayence. Il n’eſt point de notre ſujet de nous arrêter à la fabrication de la fayence, forte de poterie de terre qui a pris l’on nom de la ville de Faenza dans la Romagne , en Italie, où elle a été inventée : mais le Diftionnaire de peinture doit indiquer les couleurs dont on fait ufage pour peindre W fayence. Il ne lui eft même pas plus étranger de donner les couleurs des couvertes , que de parler de la forte de peinture ]qu’oi) appelle d’impreffion.

Blanc. Il peut être comparé dans la fayence à ce qu’on appelle l’Jmpreirion dans les fujets qui doivent être couverts de peinture. Il eft compofé d’une partie de falin , qui eft le fel de verre ; de fix parties de fable de Nevers , & de quatre parties de calciné ; c’eflainfî qu’on appelle une partie d’étain fin & cinq de plomb. On fait calciner au four ce mélange julqu’à ce qu’il foit réduit en un gâteau de verre opaque & blanc comme du lait. On rompt ce gâteau , on l’épluche pour en ôter le fable qui y eſt attaché, & on le réduit en poudre très-fine au moulin.

Bleu. On prend le meilleur ſafre ; on le met dans un creuſet ; on couvre le creuſet d’une tuile qui réſiſte au feu ; on met le tout ſous le four pour y être calciné ; quand le four eſt froid, on retire le creuſet. On prend autant de ſmalt, & on broyé le tout enſemble, juſqu’à ce que ce mélange ſoit réduit en poudre très-fine, & l’on conſerve cette couleur pour en faire uſage.

Rouge. Le plus bel ochre jaune calciné deux à trois fois dans le four où l’on cuit les marchandiſes, pilé & broyé, donnera cette couleur.

Jaune. La terre de Naples bien broyée & délayée.

Autre jaune. 4 livres de mine de plomb, ou de plomb rouge, 2 de cendre de plomb, 2 de fable blanc, d’ochre rouge, ou d’ochre jaune calciné & réduit en poudre, 2 d’antimoine crud mis en poudre, 1 de verre blanc ou cryſtal, auſſi mis en poudre. Mêlez, faites calciner dou- cement, faites fondre enſuite, pilez & broyez.

Verd. 2 livres verd d’ardoiſe , 1 de limaille d’épingles, 1 de minium, 1 de verre blanc.

Mettez en poudre , mélangez _. faites fondre Se broyez.

Autre verd. i partie, de jaune,’ i de bleu : mêlez , broyez. En uniffant ces deux couleurs, on aura diiîérens verds , félon que l’on mettra plus ou moins de jaune , la quantité de bleu reliant la même.

Autre verd. 4 de bouteilles caflees , i verd d’ardoii’e , i ^ de limaille d’épingles , un de foude d’alicant ou. varech : mettez en poudre, pilez oc faites fondre.

Brun. Calcinez de J’ardoife deux fois fur le four ; mettez-la en poudre, prenez-en deux parties , 2 de poudre de bouteilles caffées , .1 de chaux en poudre , i de foude & 4 onces de Périgueux. Mélangez, faites fondre , &c. Autre hrun. 3 de minium ou mine de plomb , V de fable d’Anvers , i d’ochre rouge , 4 onces de Périgueux.

Biiu violet, I de potaffe , | fable blanc, 2 de blanc à bifcuit, mais fec , 8 onces de fafre , 1 once do manganèfe. Met ;ez en poudre , faites fondre.

Les couleurs étant ainlî préparées , on las era«  ployé à l’eau , & au pinceau. On attend que la fayence qui a été trempée dans le blane , foit feche avant de la pei^idre.

Les couleurs dont nous venons de parler, fervent à la peinture de la fayence ùommune. Ceux qui fabriquent de belle fayence , cmployent de meilleures couleurs ’&. un meilleur blanc.

Blanc fin. T’rez le fel de foude , comme il fe pratique dans l’art de la verrerie. Prenez 50 parties de ce fel, 80 de beau fable blanc, pur & net ; réduifez le fel en poudre & mélangez-le avec le fable. Faites calciner le mélange dans latournette, comme s’il s’agiffoit de raire du cryllal. Celafait, mettezen poudre en le pilant, & paffezau tamis. Prenez 50 d’éîain & autan.t de plomb .-calcinez comme .ci -deffus & broyez. Paffez au tamis ; ajoutez, ces calcinés enfembie. Jo-igncz-y I de laplijsbeSIe potafle blanche,, 3 onces & 2. gros ds mingarièi’e de Piémont , préparée comme dans l’art de la verrerie. lUêiez ie A a a, a ij ss^

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tout , paffez au cnble , faites fondre , #plucTieî &r ’ broyez comme le blanc dont nous avons déjà parlé. Une livre de ce blanc équivaudra à deux livres de blanc ordinaire.

Il faut , au refte , faire une expérience de ce , blanc en petit , parce que fl le fable étoit tendre à fondre ,’ comme celui de Nevers, il en faudroit j ajouter davantage.

On pourroit faire le blanc avec la fonde même, fan- en virer le lel • il luffiroird’ajoutcr à la coiîîpofition fur chaque loo livres, 8 livres de manganèfe : comme les fayencjers ne font pas accoutumé.s- à faire ufage de la maiganèfe pour Se blanc , lis diront peut-être qti’elle rendroit î’émiil brun ou noirâtre : mais qu’ils en faffent l’expérience en petit avant que de rien prononcer ; la violence du feu détruit toutes les couleurs accidentelles, & toutes les faletés. Autre blanc à l’Jngloife. 150 livres de varech, ou de lafoude qui fe fait fur les côtes de Normandie ; 100 de beau fable b’anc : ajoutez 18 livres d’étain & 54 de plomb ; calcinez enfemble ; 12 onces de mangar.tfe préparée comme pourlecryftal. Mélangez , faites fondre, &c. jéutre blanc de Hollande. 50 de fable bien net , ij de potafie, io defoudc. Qi>and la foude aura été miié en poudre , on ajoutera 6 onces de mangancfe ; on mélangera , on calcinera comme pourle cryftal. On pilera, paffera au ramis. On ajoutera 20 livres d’étain , 20 de plomb calcinés enfemble. Mélangez , faites fondre dans le four , S :c.

JSleu. Prenez du meilleur bol d’Arménie, cals’nez trois fois, broyez. Prenez 12 livres deblacc fin réduit en pondre , 8 onces de fafre ainfi préparé , i gros à^tzs ujlum. m".s en poudre ■. mélangez , menez fous le four dans un grand creufet a fondre ; laiffez refroidir le creufet , rompez-le pour avoir la matière. Epluchez cette matière des écailles du creufet , & vous aurez un très-beau bleu.

Verd. Prenez de l’écaillemine , ou limaille d’épingles pilée : mettez au creufet , couvrez avec une tuile : mettez fur un fourneau crud un peu de charbon, allumez à l’entour, puis mettez dans la cheminée & augmentez le feu peu à peu , jufqu’àce que le creufet foit couvert. Continuez pendant deux heures ; laiffez refroidir, pilez broyez, & gardez pour l’ufage.

Prenez aulFi l’écaillé qui tombe de l’enclume des ferruriers, fans ordure, pilez, broyez &c gardez pour l’ulage.

Prenez 8 de blanc en poudre, 5 d’écaillemine préparée , t gros de pailles de fer préparées ; mêlez , faites fondre , &c.

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Pourpre co-nmun. 6 de blanc en poudre , 2 onces de mariganèfe ;n»êlez, faites fondre , &c. Jaune. 6 de blanc en poudre , 5 onces de-artre rouge de MonrpelUcr ; réduifez en poudre -, gros 36 grains de lîianganèfe préparée ; mêlez, mettez dans un grand creufet à caufe de l’ebullifion ; faîtes comme ci-delfuj. Brun. 6 de blanc commun en poudre, 3 onces de périgueux , f de fafre : mêlez & faites comme ci-deffus,

JVoir. 6 de blanc commun en poudré , 3 onces de faire non-calciné, 2 de manganèfe , 2 onces de périgueux , 1 once de paille de fer. Mêlez, faites fondre , &c.

De ce ;; couleurs mélangées , on obtiendra toules autres.

Couverte.

La couverte n’efl : autre chofe qu’une (brie de beau cryflal tendre. Prenezjo livres de litharge, Il de potalfe , 18 de beau fable blanc ; ajoutez 2 onces d’arfenic blanc en poudre ; faites fondre au four : cela fait , épluchez , comme le blanc, pilez, broyez. Cette compofition donne un vernis brillant , & fait couler le blanc. Il fau : qu’elle foie broyée & bien liquide : on l’employé de la manière fuivante.

On a une broiTe ou afperfoire ; on la trempe dans la couverte qui eft fluide comme l’eau ; oft tient la broffe de la main gauche ; on tire à foi le crin avec les doigts de la main gauche , & on le lâche rapidement ; cette opération fufSfammsnt répétée arrofe la pièce comme par une efpcce de pluie. En Hollande, on lient la pièce de fayence , couverte de blanc , &z peinte , fur la paume de la main gauche , & l’on répand l’a couverte defTus en la lécouant.

Autre couverte blanche. Prenez quatre livres de cendres de plomb , 2 livres de cendres d’étain ou de p,-)tée , & une benne poignée de fel commun ; faites fondre le tout , jui’qu’à ce qu’il fe vitrifie , & formez- en des gâ :e :ui>; pour l’ulàge. Couvent : jaune. Prenez cendres de plomb/ miniam, & antimo’ne , de chacun une partie ; de cailloux calcinés & broyés deux parties ; une partie de fel gemme ou fel commun. Eroyez , faites fondre , & procédez du refte comme à la couverte précédente.

Autre. Prenez 6 livres de cendres de plomb , I lii/re d’antimoine , autant de moulée d’ouvriers en fer , 6’livres de fable : faites fondre , &c. Couverte verte. Prenez deux parties de fable»

.TO’is parties de cendres de plomb, des écailles ie cuivre à volonté -, faites vitrifier. Ajoutez , Il rous vo.ilez, une partie de i’el , la matière en fondra plusaiCmenr. Le vevd fera plus ou moins [oncé, fuivanc le plus ou le moins d’écaillés de

ui/re.

Couverte lieue. Prenez du fable blanc , ou des cailloux , réduifez-le, en po-^dre : ajoutez égale quantité de cendres de p’Gmb , & |de partie de i)Iea d’émail : faites fondre , formez des gâteaux & gardez-les pour l’ufagc.

AiLtrî. 6 livres de cendres de plomb, 4 de fable blanc bien pur , 2 de verre de Venife , une demi livre ou trois quarterons de fafre , uiie bonne poignée de fel , & procédez comme cideffus.

CcuverCe ■clolectê, Prenez ceaires de plomb, t pariie ; fr.blêpur, J parties-, bleu d’émail, I partie ; manganèfe -^ de partie , & procédez [somme ci-delfus.

’ Couverte brune. Verre commun & manganèfe , ’le chacun i partie ; verre de plomb , 2 parties ; jpérez comme pour les autres.

Converte noire ou foncée. 2 parties de magnefie, I partie de bleu d’émail , i f partie de cailloux calcinés , de cendre de plomb , &de chaux. Le refte comme ci-defîus.

Couverte fmguUère. Minium & : cailloux calci-Inés, par partie égaie, le totit réduit en poud.e,

[mis en fufien &
formé en gâteaux.
Couverte de couleur fjrrugineiife. Cendres de 

jplomb, deux parties ; cendres de cuivre iv vetrs commun pu caillou blanc , i partie. Procédez comme pour les couvertes précédentes.

Les compofitions fnivantes font de Kunckel ,

l-qiù lésa vaffemblées dans fon traité de la Verre-

ne telles lui ont été communiquées par ceux qui,

defoti temps , ti-avaiiloient àlafayence en Hollande : il les a vues pratiquer , & il en a éprouvé lui-mênte un grand nombre. Voyez la traduélion que le baron d’Iîolbac nous a donnée de l’ouvrage de Kunckel.

Majfcot , ou , Bafe de la couverte Manche. Prenez du iable nn , lavez-leavec foin ; métrez

fur 100 Tu-ros de fable , 44 livres de foude , &

i30’^livres de potaffe -, calcinez le tout, & vuus aurez le maliicot.

Autie préparation du mafficot. 100 livres de FA Y

rn

dé Tel commun : faites calciner le mélange à trois différentes reprifes.

Autre couverte de chaux ePétain, 100 livres de plomb , 33 livres d’étain : faites calciner, & vous aurez ce que l’on nomme la matière fine pour la couverte blanche.

Autre meilleure. 40 livres Je fable bien pur , 75 livres de litharge ou cendres de plomb , 26 livres de potaffe., 10 livres de fel commun ; faites calciner ce mélange.

Autre, 50 livres de fable pur, 70 livres de lîtharge , oii cendres de plomb , 30 livres de potafle , 12 livres de fel commun. Faites calciner. Il y a encore d’autres couvertes qui font à-peuprès les mêmes.

On couvre les pièces de ces compofitions fluides , on les peint enluitc , on les place dans les vafes cylindriques de terre qu’on nomme Gafeues , & on me : les gafettes dans le fourneau. Email blanc. Prenez 2 livres de plomb , & un peu plus d’une livre d’étain ; calcinez ce mélange , & réduiiez-le en cendres. Prenez de ces cendres 2 parties ; de fable blanc ou de cailloux calcinés, ou de morceaux de verre blanc , t partie •, de i’el , ~ partie. Mêlez, mettez à recuire dans un fourneau , & faites fondre’. Autre. Plomb , i livre , calcinez. Prenez de ces cendres 8 parties , de caillou & de fel calcinés , 4 parties. Faites fendre , &c. Il y a d’autres combinailbnsde ces fubftanccs qui reviennent à peu-près au même.

Fondant pour mettre la couverte en fiafion. Prenez du tartre calciné, i partie ; des cailloux & du I’el en parties égales : faites fondre ce mélange & ie paffezfur les vaifTeaux quand la couverte prendra mal.

Autre. Tartre calciné, cendres de plomb & d’étain , caillou en parties égales : fel , 2 parties, faites fondre ces fubfiances.

Couverte blanche , qu^on pourra même porter fur des vaijfeaux de cuivre. Plomb , 4 livres , étain 3 livres , caillou 4 livres , fel i livre , verre de Venife , i livre : faites fondre. Autre, Etain i livre, plomb 6 livres ; faites calciner. Prenez de cette chaux 12 , de caillou calciné 14, de fel 8 ; faites fondre par deux fo ;s. Autre meilleure, Etain 1 1., plomb 1 1 , fel i j fable blanc ,80 livres de chaux d’étain , 10 livres • verre de Venife | ; opérez comme cL-deffus. 5î8 F A Y

Mtre. Ploinb.4, étain i f, caillou calciné 3 , i’el 2, &c.

Blanc pour peindre fur un fond blanc. Prenez un peud’etain bien pur, enveloppez-le d’argile ou de terre, mettez-le dans un creulet , calcinez , caffez le creufet , vous en tirerez une chaux ou cendre blanche : fervez-voùs de cette cendre pour peindre ; les figures que vous en tracerez viendront beaucoup plus blanches que le fond. . . ■

Il faut obferver que, fur toutes les couvertes blanches qui précédent , il faut furtout que le plomb 8c l’étainayent été bien calcinés, & que le mélange , quand on y ajoutera du fel & du fable , foit remis encore à calciner pendant douze à feize heures.

Couvertes jaunes. Etain z , antimoine i , plomb ’2 ou égale quantité de chaque fubftance. Calcinez , faites vitrifier enfuite. Cette couverte fera belle & très-fufible.

Autre jaune. Minium 3 , poudre de brique 2, cendres de plomb z , fable i , d’une des_ couvertes blanches qui précédent i , d’antimoine z. Faites calciner , & mettez enfuite en fufion. Jaune citron. Minium 3 , poudre de brique bien ronge 3 |, antimoine i. Mettez à calciner jour&nuit, au fourneau de verrerie ptndant deux ou trois jours : fondez enfuite. ylutrejûune. Cendres de plomb & étain calcinés enfemble , 7 parties d’antimoine i , faites fondre.

Autre. Verre blanc 4,. antimoine i , minium 3 , mâchefer i ; faites fondre. Jaune clair. Minium 4, antimoine 3 , mélange de cendres de plomb & d’étain S , de verre 2. Faites fondre.

Jaune d’or. Minium 3 , cntimoine z , fafran de mars i. Faites fondre enfemble & pulyérJfez. Faites fondre derechef, réitérez le tout jufqu’à quatie fois.

Autre. Minium & antimoine, de chacun 23 -, rouil’e de feiXv- Faites fondre à quatre ou cinq reprire,«-

Autre. Cendre ; de plomb S , caillou 6, ochre jaune I , antimoine i , verre blanc i. Calcinez & enfuite faites fondre.

Tous CCS jaunes donneront des nuanças Sz une fufibilité différentes, fi , après les avoir mis en fufipn , on les fait recuire. Le broy.epient même F A Y

contribuera à varier lesipuances & à rendre plus ou mains fufible.

Couverte verte fur un fond blanc. Prenez cendres de cuivre z parties ,- d’une des couvertes jaunes à volonté z. Mettez en fufion deux fois, & peignez légèrement pour que la couleur ne foit pas foncée.

Autre. Verd de montagne , limaille de cuivre ; minium , verd de Venife , par parties égaies : faites fondre. On peut aufli s’en fervir fans l’avoir mife en fufion.

Autre. Minium z , verre de Venife a, limaille de cuivre 1. Faites fondre.

Autre. Verre blanc , limaille de cuivre & minium en dotes égales ; faites fondre & broyez. Prenez enfuite de ce mélange broyé 2 parties de verd de montagne I .

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Autre. Mêlez & broyez l’une des couvertes, jaunes précédentes, & l’une des couvertes bleues : qui vont fui vre : fuivantles quantités différentes de, ce mélange , on aura différentes nuances de verd.

Couverte bleue. Cendres de plomb -i , cailloux pulvérifész, fclz, tartre calciné à blancheur i,. verre bîanc ou de Venife y , fafre-r Faites fon-| dre , éteignez dans l’eau , remettez en fufion. & éteignez encore , & ainfi de fuite pluiieurs fois., Obl’ervez la même régie pour toutes les compc- : lirions où il cntreiadu tartre, finon elles feront trop chargc.es de lél , oi la couleur n’en ferani] belle ni durable. Calcinez le mélange , pendanfi deux fois vingt-quatre heures, au fourneau de verrerie.

Autre. TTLttïe i livre, litharge-i , fafre demionce, beau caillot ! pulvérifé ^ de livre. Faites : fondre , & procédez comme ci-defTus. Autre. Plomb iz, étain i ; réduifez -les en chaux. Ajoutez fel j , cailloux pulvérifés 5 ,fa- • fre r , tartre i , verre de Venife i. Procédez pai la calcination comme ci-deiTus, & faites enfuite fondre le mélange.

Autre. Tartre z ., fel 2 , cailloux i , lithargé I , lafre i. Achevez comme ci-deffus. BUu violet. Tartre iz, cailloux & fafre df chacun iz : achevez comme ci-defTus. Autre. Etain 4 onces, litharge 2 onces, cail-l loux pulvérifés 5 onces ; ajoutez une demii drachjnc de inagnéfie, & achevez comme ci’ ’ deflus.

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jTous les procédés qu’on vient de donner ont (I éprouvés.

Couverte rouge. Antimoine 3 , litharge 9 ,

uille de fer i ; broyez & gardez pour l’ulage.

^Autre. Antimoine 2 , litharge 3 , fafran de Ars calciné i ; achevez comme ci-deffus. Autre,» Verre blanc, réduifez-le en poudre IIS-fine. Prenez du vitriol calcinéou rouge ; ou |atôt le caput mortuum de l’huile de vitriol, .lulcorez avec l’eau , mêlez avec le verre

!oyé. Peignez, & faites enfuite recuire votie 

(ivrage pour faire fortir le rouge. Brun pourpre. Litharge 15 , cailloux pulvérîi 18, magnéfie i , verre blanc 15. Broyez & jtes fondre.

Couverte hrune, Litharge & cailloux pulvéri-’ : , de chacun 14 ; magnefie z. Faites fondre. yé ut re. Litharge iz , magnéfie ï. Faites fondre. Couverte hrune fur fond blanc, Magnéfie 2 ,

nium & verre blanc, de chacun i. Faites fon-’S

deux fois.

Couverte couleur de fer. Litharge 15 , fable & illou 14 , cendres de cuivre 5. Faites calciner fondre.

.^wre. Litharge 11, cailloux 7, cendres de livre 7. Achevez comme ci-deffus. Tous ces procédés font d’artifles difFérens , & cun ne donne la même nuance -, il n’eft do~nc .sfuperflu d’en avoir indiqué un fi grand nom- ■e. Il n’y a pas de circonflance oYi il importe us d’avoir le choix. D’ailleurs Kunckel , dont 1 connoît l’exaélitude dans le manuel & l’art (péiimental , affure poficivement qu’ils réalTiPnt tous. {Extrait de l’a.rticle Fayence de M. ’iDEBOT, dans C ancienne Encyclopédie.) FERMOIR, (fubfl :. mafc. ) Inflrument d’acier 3nt fe fervent les graveurs en bois. Les plus petsfermoirs font faits avec des aiguilles. FIEL , (fubfl :. mafc.) Pierre d’- fiel. C’efl : une ietre qai le troiwe dans la veficule du fiel des xufs & : autres animaux ruminans. Ces pierres )nt de différentes groffeurs & plu^ou moins arandies. Brovées fur le porphyre, elles donnent n beau jaune do é qui ^’employé dans la miiature Se à la détrempe , & bien plus rarement l’huile. La bile même des animaux ruminans , près avoir ét-dtffjchée, peut être employée à lire une couleur jaune.

FIX ^9

FIXATION duFafiel. La facilité de la peinture au pallel, & ; la liberté qu’elle fournit à l’artifte de foigner , finir , retoucher fon ouvrage a.itant qu’il lui pîaît ,■ donnent à cette manière de peindre bien des avantages fur la frefque & la détrempe, & même quelques uns fur la peinture à i’huile. 11 ne manque à cette peinture que la folidité •, quelques gouttes d’eau l’altèrent , le moindre frottement la détruit : fi Ton peut y faire pénétrer quelque fubfbance tranlparente & dénature concrète en diffolution, le paftel reftera affujotti dès que cette fubilance fera féche. Mais comment appliquer une liqueur fur des couleurs qui s’enlèvent auflitôt qu’on les touche ? La queflion n’eft pas difficile à réfoudre : il faut couvrir le paftel d’un tiffu léger qui le garantiffe du frottement , & c’eft à travers ce tilTu qu’on fera filtrer la liqueur que l’on y veut incorporer, qui pénétrera les couleurs , &les imprégnera de la matière folide à la fois & tranfparente dont elle fera chargée.

Ce moyen ef !: aulTi sûrque fimple : il eft aifé d’en faire l’épreuve de la manière que je vais indiquer.

Le paftel ne s’enlève de deffus le canevas qu’autant qu’il éprouve quelque frottement , ou qu’on le heurte avec un peu de violence. Si donc on fe contente de pofer légèrement fur la peinture un chalïïs monté d’un taffetas qui ne fafle qu’effleurer le paTtel fans frottement ni fecouffe, il eft clair qu’il n’en recevra pas la moindre altération , & que , par conféquent, on peu : , fans crainte d’enlever ni d’effacer le paftel , infinuer à travers ce tiffu , la liqueur propre à fixer les couleurs.

Il ne s’agit donc plus que de trouver la fubPtance capable d’opérer cette fixation, & la liqueur capable de s’en charger.

Les réfines qui, parleur tranfparence , font la bafe des vernis , paroîtroient les fubftances les plus propres à cet ufage. Mais toutes , à l’exception du camphre, qi.i n’a point de confiftance , changent entièrement les nuances des couleurs. On ne peut donc employer que les gommes ou les colles qui n’ont aucune couleur par elles mêmes lorfqu’elîes ont peu d’epaiffeur , & qui n’altèrent pas la nuance des matières colorées. Mais comment les incorporerau paftel, fil’eau feule peut les diftbudre, & s’il eft des couleurs impénétrables à l’eau, telles que le bleu de Pruffe, les lacqucs , Src.

La réponie eft qu’il n’exifte aucune couleur impénétrable à l’efprit de vin. ïl eft vrai qu’il ne peut diffoudre les gommes, non plus que l’eau ne peut dinbudro les rtfines : raaiâ fi l’on combine enfemble l’une & l’autre liqueur, la difficulté s’e anouit : elles incorporeront au paftel la fubftance concrète dont elles feront chaigèes. C’eftle réfulcat qu’on obtiendra , lorfqu’après avoir diffout dans l’eau quelque gommé ou coUe, 5<fo

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& verfé dans cette eau partie â peu-près égale d’efprit devin ,on humeftera le paflel à travers un taffetas intermédiaire , avec un piumaceau chargé de ces deux liqueurs combinées. Le paftel fera l’iir le champ pénétré par l’an & l’autre menûriie au travers du taffetas , qu’il faudra tout de dite enlever de defTus la peinture aiilli légèrement qu’on l’y aura pofé.

On pourra croire que le paftel doit alors s’attacher au tifTu qui le touche. Il eft vrai que j’en avois moi- même cette opinion au premier elTai que j’en fis , & je fus étonné que le taffetas n’en eût rien enlevé , quoique je n’euffe pas apporté de bien grandes précautions.

On pourroitauffipenfer que !a liqueur devroit altérer les nuances du paftel , en l’imbibant de la liqueur même la plus tranfparentc, puiiquc la moindre goutte d’eau claire qui tombn-defl’us , y laifTe une tache.

Mais il faut obferver que cette tache n’en feroit pas une fi l’eau s’écoit étendue fur toute la furface du tableau : il paroîtroit feulement moins velouté, parce que les molécules du paftel le feroient un plus rapprochées. Puifque les palîels ont été préparés avec de l’c.iufans en avoir éprouvé d’altération , de nouvelle eau ne peut leur en occafionner aucune.

Il ne.refte donc plus de doute que far la fubftance dont l’eau devient le véhicule. Afiurément on ne fauroit douter qu’elle altéreroit les couleurs, fi, par elle-même, elle pouvoir influer furicur nuance , comme le font les matières huileufes appellécs réfmes, la fandaraque, le maltic en larmes ; ou fi elle étoic elle-même plus ou moins colorée, comme la gomme-gutte, le l’ang-Iragon , ^c. Mais dès tju’on employé une matière non réiineufe, dépourvue de couleur fenfible , & capable feulement d’acquérir la même confiftance que les rcfines par l’évaporation de l’eau qui la tenoit en diffolutioa, les couleurs n’en feront pas plus altérées qu’elles ne le feroïrnt par l’eau p-jre.

De toutes les fubftances concrètes, folu’bles dans l’eau , les plus propres à remplir le but propofé , comme n’ayant aucune couleur, font la gomme adragant , la gomme arabique, & : les colles. Il cft vrai que les gemmes ont peu de corps & ne forment qu’une croûte affez légère, qui , ne réiiilanc point à des frottemens un peu rudes , lain/eroir le paftel a découvert. Quelques limpides qu’elles foicnt , il vaut donc mieux employer les colles , & choifir la plus belle ik la plu ; tranfparente. A ce titre , la colle de gants, celle de parchemin , & pr.r-deîTas rout la colle de poifibn, mérircnt 5a préférstice. Parce moyen, les couleurs ne feront point altércos. Se le paftel fe rrouera bien fixé.

Voici le mécaniirae de cette opération. ChoififTez la colle de pofTon la plus nette & la plus bla-nehe, îk faitçi-en couper une demi-F I X

once en très petits morceaux. Comme elle eflei ; feuilles roulées, & que le dedans en eft toujour’ d’une qualité médiocre, il faut le jetter. Mettez-la dans une caraffe , avec une livre, à-peu-’ près, d’eau bien claire. Le lendemain vous mettrez la caraffe dans un poêlon prefque plein d’eau,’ fur la braile : tenez tout cela ù.v ie feu trois od cjpatre hcL’.res fans ébuUition , mais toujours prêi à bouillir. Remuez de temps en temps la colh avec une cuiller de bois. "Au bouc de ce temps la colle fera prefque entièrement diffouiï. Ver ! iez- !a dans un autre vale au travers d’un linge Si c’elt dans une bouteille , il faut attendre que la liqueur foit prefque froide , fans quoi leverre éclateroit, Quand vous voudrez l’employer ^ verfez-sn dans une afîlette une quantité propor- ; tionnce au belbin : joignez-y partie à-peu-prèi égale d’ei’prit de vin redifié , & mêiez un inflani les deux liqueurs avec un pluuiaceau. " j La colle ainfi préparée , couchez votre tableau ! fur une table , la peinture en-delTus. Ayez un taffetas bien tendulur un chaffis, & pofez-ïe fut le tableau de manière que le taffetas touche lé-| geremcnt la peinture. Il eft même bon de l’aflujettir , en mettant , fur le bord de ce chaffis. deux ou tiois morceaux de brique. Trempez un, plumaccau dans la liqueur dont nous venons de parler, & paffez-le un peu légèrement fur le taffetas d’un bout à l’autre, en éviant de paffei deux fois fur le même endroit. A l’jnftant la liqueur péné rera le paftel à travers le taffetas. Otez a’.iifiiôt adroitement le chafTis, & laîfl’e ! votr3 tableau Cocher à l’ombre fans lé remuer. Le paftel p.iroîira d’-.ibcrd trè.s- rembruni ; mais , femblable au>: crayons qui l’ont to’jjoars obfcur.’ jiifqu’à ce q.i’ils foicni focs , la pein-urc, en fcchant , redeviendra ce qu’elle étoit. Cependant fi les crayons avoient été compofe’.j fans choix , ou que les couleurs du tableau fuffont tourmentée.^ ; , il pourroir arriver que le teintes refteroicîit un peu plus brunes tju’cllesm J’étoicnt avant l’opération, d’autant que Icblani de Troyes ayant peu de cor ; s, les couleurs al liées à ce blanc prennent le deflus & dominen^ Pour prévenir cet inconvénient, tenez un pen plus clairs qi !e vous n’auriez fait tous les tons dfi votre tableau fans exception , par ee moyen , le touches Icronc toutes a.i point convenable. Par cemécaniline trc.-fimple, on peut peindri a’i paftel des tablea-. ;x de la plus grandeétendae & fixer enfuitç la peinture à i’aide d’un chaffil mobile de taffetas o :: de crin fort ferré. Pour çel effet, on n’auroit qu’.i faire préparer une toiii très-fine j montée lur un cliaflis de la-grandcu convenable , ik la faire imprimera la colle avci de la craie ; c’eft ce qu’en appelle en détrempe Le paftel adhère très-hien fur un pareil canevas 3i : peut être fixé cor.-’-rae fur un tableau de ch-va let : c’eft une opéra : Ion do deux minute ;-. Dans -ce c’as , il fcroit bon , pour plus de pré

catiC :on
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liitîon , d’avoir deux ou trois de ces chaffis mobiles dont nous venons de parler, afin d’arrofer & laver d’eau chaude, avec une éponge, celui

<jui viendroit defervir, pendant qu’on employeroit

l’autre, parce que fi , par hafard, il s’etoit attaché quelques particules de paftel au tifTu du taffetas , on ne les porteroit pas fur les autres parties du tableau.

Il feroit encore bon d’avoir , au lieu de plu-

! màceaux , deux ou trois pinceaux faits exprès , 

pour pouvoir les laver de temps en temps dans l’eau chaude. Ces pinceaux doivent avoir, à-peuprès, la forme des vergettes dont on broffe les habits, & la longueur d’environ fix pouces , non ■ compris la poignée qui doit être un pej recourbée : mais ils ne doivent guère avoir que deux rangs de poil de bléreaa , d’environ deux pouces de fortie, parce qu’il ne faut pas répandre à la ■fois trop de liqueur ; elle pourroit s’épancher & confondre les teintes , quoique je n’aye jamais ■éprouvé cet inconvénient. Je me fuis quelque ïfoisfervi d’une pâte de lièvre,

i S’il arrivoit , car il faut tout prévoir , qucn ’étendant la liqueur , les poils du pinceau pcnéitraffent dans le tiffii du taffetas, & fe chargealjfênt de couleur , on s’en apporcevroic fur le champ ; la liqueur ne manqueroît pas de devenir ’louche dans l’afliette à mefure qu’on y tremperoit le pinceau pour en prendre : en ce cas, il faut renouvellet fur le champ la liqueur & chanfger d’alïïette.

On doit compof’er peu de liqueur à la fois, ’parce qu’elle pourroit fe corrompre au bout de [quelques jours, à moins qu’on ne mêlât tout de j fuite la diffolution de colle avec pareille quanti- , té d’efprit de vin ; ce qu’il faut faire en incorporant les deux liqueurs, de manière qu’on verfe alternativement dans la bouteille un verre de diffolution de colle avec autant d’efprit de vin.

!Z)ans un temps froid, cette diffolution fe coaj 

gule & refte en mucilage : mais , pour lui rendre la fluidité néceffaire , ilfuffjt de mettre la bouterlle dans de l’eau, qu’on fera chauffer un inf-

tant. Mettez auffi , dans les temps froids , l’affiette

fur l’eau chaude , pour tenir la compofition plus liquide pendant l’opération.

Comme on pourroit faire quelque méprife k ’première fois qu’on voudra la pratiquei’, il convient d’en faire l’effai fur quelfyu’ouvrage de peu de conféquence , ou même fur la moitié feulement d’un tableau qu’on aura peint tout entier pour cette expérience, afin de juger de la différence des tons lorliqu’ilferafec, & de l’effet" de la liqueur fur le paftel.

Il efi : bon d’a' :tacher quelques morceaux de carte fur les angles du challis de taffetas , lorfqu’on fe propofe d’en faire ufage pour fixer le paftel fur de grands tableaux, parce que le papier des cartes , en effleurant le paftel , a’en em-Bciiux-Arts. Tome IL

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jSi

porte pas la moindre particule, lors même qi :9 e chaffis y fait quelque frottement. Telle efl : la manière dont j’ai fixé le paftel fuf des canevas , fou de toile imprimée en détrempe, foie de vélin , Ibit de papier. M. Loriot s’elt fervi d’un autre procédé, qu’il a fait connoîcre enfin le S janvier 1700 à l’Académie de peinture. Il employoit la même compofition ; mais il la faifoit jaillir fur le paftel en forme de pluie , avec une vergetre qu’il tiempoit légèrement dans la liqueur. A l’aide d’une baguette de fer courbé, Il faifoit revenir à lui les foies de cette broffe , & les laiffant enfuite échapper , elles répandoient fur la pein :ure , en fe redreffant brufquement, par l’effet de leur élafticité, des gouttes de liqueur qui la couvroient infenfiblemont toute entière , en continuant d’arrofer ainfi tout le tableau. Ce procédé réuffit bien , mais il exige de la patience & beaucoup d’adreffe. Il faut auffi que la diffolution do colle foit extrêmement claire, & même affez chaude , furtout en hiver ; autrement elle fe fige en l’air & fait des taches.

M. le JPrince de San-Severo a trouvé, de fou côté , un moyen de fixer le paftel , 8c n’en a jamais fait un fecret : on le connoiffoiten France par la relation de M, de la Lande publiée en 1769, onze ans avant que M. Loriot eût ceffé de de cacher le fian. La compofition qu’ils employoient éioit à-pou-près la même. M. le Prince de San-Severo failoit djffoudre de la colle de poiffon dans de l’eau pure , & y mêloit enfui-e de l’efprit devin : msis il commençoit parla faite infufer dans du vinaigre diftillé. Ce n’étoitpcs d’ailleurs fur le paftel qu’il appliquoit immédiatement la liqueur ; mai-i derrière le canevas qu’il tenoit renverfé, la peinture en deffons , de manière qu’elle s’infinuoit au travers & venoit imbiber le paftel. Ce procédé réuffit parfaitenient : on ne court pas le moindre rifque de gâter le tableau ; mais on ne peut l’employer que fur un canevas de taffetas ou de papier bleu : fur tout autre la liqueur ne pénétreroit pas.

Dans les trois procédés rapportés ci-deffus , la compofition de la liqueur eft la même ; tou ;e la différence eft dans la manière de l’appliquer. L’ufage & le temps apprendront quelle eft la plus commode, la plus expéditive, & la moins fujette aux inconvéniens.

On peut, avant de faire diffoudrela colle dans l’eau au bain-marie , commencer par la faire infufer vingt-qtaatre heures dans une once de vinaigre diftillé , fuivant le procédé du Prince de San-Severo, qui d’ailleurs indique des proportions de colle trop fortes : il eft certain que le vinaigre eft utile contre la piquûre des infedes qu’il écarte , & que la colle peut attirer. .11 ne manquoit à la peinture au paftel que la folidité : l’y voilà parvenue. ( Traité de l^. peinture au pajld.)

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FLINQUER. (v. aao C’eft une opération préparatoire pour la peinu^reen émail. Quand la pièce de métal qui.doit recevoir l’émail eft champlevée , il faut l fiimiuer , c’efV-s-Jire , la piquer avec ie burin ou l’onglette, comme les limes donrfe ’e'rvent les menuifiers , & qu’on appelle limes à bis. Ce travail retient folidement l’éliiiil , oc lui donne en même terops plus d’éclat ^ue s’il étoit appliqué fur uae pièce lifTe. FOIE DE SOUFFRE. Il peut être d’un ufage très-utile pour éprouver les couleurs dont on f pçonne la tendance à nuircir. Toutes celles q i l’ont fournies par les chaux métalliques tendent à le revivifier en métal , quand elles font ex pofées aux émanations du prircipe i.-’flammabiedont elles font compofces : elles deviennent a ors d’une couleur fomljre tic poulfent au noir. Telles font prelque toutes les chaux de plomb , d>3 bi.mu h , de merc-ire & d’argent qui proviennent de la diffobtion de cesfubiiances aans lesâcides II faut donc bannir , autant qu’il fa peut, de ’a peinture fou es ces préparations, « jmme ’a ce-uf ; , le blanc de plomb, les mijjle is , le min um , la Itiharge , le magijlere d : i.fmiuh ;en un mot , toutes !es couiears qui ne r’ liftent pas à la vapeur au foiz de fouffre en eff. rvefcence avec un acide. On peut être affuré qu’elles ne fourniront que des teintes infidelles, d nt l’apparence feduifante n’a qu’un charme trompeur. Le foie de foufre eft une pierre de to. che à laquelle elles ne peuvent réfifter. Il fufti de le mêler avec du vinaigre , & : l’on voit aîllitôt fi les couleurs qu’on expole à la vapeur qu’.l exhale, doivent noircir avec le temps. On IcLir vetra prendre en un inftant la teinte diieftueufe «qu’elles contrafteroient avec le tt ;mps.

On ne trouve pas du foie de foudre partout : yo’ci comment il le compofe. On prend une once d ; fleur de fouffre & : deux onces d’alkali fixe : oa les met dans un mat ras , avec cinq ou fix O ce’» d’eau « fur un bain de fable ; on fait bouillir le mêlarge à pfeiit feu pendant trois ou quatre heures , en le remuant de temps en temps. On le laiffe r ?froidir ; puis on le renferme dans in bouteille qu’on bouche bien : e’eft du ^j/«  ^ f "ff* ^" liqueur. On peut le faire fans eau , d na une capfule^de terre, en plus ou moins g ar.de quan î’é : l’opération va plus vî e ; il fuffit de bien mêler fur le feu l’alkali fixe & la fleur de fvjufFre. ( Traité de la peinture aupafiel. FONTE des Statue :: enlrorv^t. Quand l’artifle eîia’^é de faite une ftatue Tui doit être coulée en bronze, a terminé fon mod-le& toutes les opérât ons qui doivent conduire au moment de la fon- -, qi^and il a employé pendant un temps er nfïdér.ible , toutes les relTources de fon art & • 4e fun ger.ie poui laiffei à la p oftérité un cJief- 1 F O N

d’cîuvre colloflViI ; il peut voir fs détruire, eft ■ un inflant , par !e défaut de la fonte , le ftuit de i touslc :, trai’aux & :toutesreserpéiances de gloire, ’ L’opération critique de la fonte eft expoP-e a mille caufes d’accidcnj que toute l’induftrie humaine ne peut prévoir ni prévenir. Mais plus ce» accîdens font fréquens& diiSciieià parer, plus l’art doit s’appliquer à luter contre toutes le* caufes qui peuvent les produire.

Comme il eft rare que, chez le- modernes, un même artifte faffe piulieurs colloTes en bronze , l’expérience des manœ.ivres de la fonce manque aux ftaïuaires, & ils ont coutume de Ce repolerde cette opération délica :e fur nn fondeur de profelFion qui, ordinairement, n’a jamais fondu lui même que de ca ons ou des cloches. Mais fi l’ar/ifre abandum eà de ; mains étrangères cette opération décifive , il faut du moins qu’il en ai : la chéo’ie, Se que, s’il n’ofs opererlui-même , il pu’ (Te guider au moins l’ouvriet auquel il fe confie.

Dans la partie théorique de ce DîiSlîonnaire, on a <,ionné que] qu’idée des diftorentes minœuvres qu’exige la fonte des ftatues. Voyez l’art. Fonte. Ce qu’on a dit peut futfire aux amateurs qui veulent iatisfaire leur curiofi é ; mais les artiftes qui veulent pratique ? eu> -mêmes, ou conduire la pra iqie da^ ouvriers qu’ils employent , ont lieu d’exiger des détails plus circonftanciés. Nous allon ; les d inner tels qu’ils ont été publiés par M. Mariete, d’après les opérations de la fon^e de la ftatue éijueftre de Louij XV par Bouchardon.

T . Des attdiers, & en. p.-rtîculltT de îàfnJerie. Le choix d’un lieu convenable pour etdblir iz fonderie , eft le premier foin dont on doive s’occuper. Il mérite une attention particulière & des précautions fcn.puleufes II ne fuffit pas que l’emplacement qu’on adope foit fpacieux j ouvert, uni , ifol’i. & d’un accèi facile : toute» ces conditions remplies , on ril’queroit de voir détriii’e les ravaux d /nt il doit ê re le théâtre, s’il éroit expoft- aux aitein es de l’eau. Il eft donc inflirpenfable non-(’eulement qu’il ne puifl’e erre inonde par des ravines ; nsais qu’il fo-it même éloigné de tout ce ’.m peut faire con’raâfer au terrein de l’humidité Pour ’aff.rer contre ces inconvéniens , on affied l’étab.ifltraent fur un côeaa peu éle.’é.

Mais cerre précaution n’eft pas encore fuffi^ante. Il ne lii t pas de i’ê re garanti de l’humidi’é' à la furface du fol , il faut encore ê re certainqu’elle ne fora pas à craindre même au fond de la folfe qu’il faudra n-aiiquer. On acquiert ceire certiiudeen fondant le terrein au moins julqj’à la profondeur qic doit avoir îafjff : il faut être bien alf-.ré que même à cette profondeur, on ^•efte-a encore fort au-defius de l’eau des pairs

vo ;&ns , dans fa crue la plus haute. Sans ce.te
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prêcsutîon , on auroit toujours à craindre que l’«au ne vînt à filtrer dans la folTe. Cependant, Ejuand on n’eft pas maître du ter-Irein, il faut fe déterminera conftruire la foffe iSc : le fourneau en contre-haut , & à les établir ’fur la furfaçe même du terrein L’opération en devient plus difpendieufe ; mais cette méthode [a fes avantages qui lui font particuliers & qui peuvent être regardés comme un dédommagement de la dépenfe. C’eft ainfl qu’a été fondue fia ftatue de Louis XIV , à la place de Vendôhie, par Girardon , & celle de Pierre I, à Saint Peterfbourg. Ecoutons l’auteur de ce derjnier ouvrage.

I » La nature dufolmarêcageuîi de Peterfbourg, hi dit M. Falconet , n’ayant pas permis de creu- ,1» fer une foffe , le fourneau fut conftruit de ma-

» niere à dominer le moule, comme fur celui

» de Girardon. Si c’eût été mon affaire , jel’e'jffe i» fait bâtir huit pieds plus bas , & la fonte eût j» été faite prefque au rez-de-chaufl’ée ; car i ! y I» auroir eu à craindre les inondations jufp’à f» deux ou trois pieds au-deffus du fol. A cela j» près , j’ai eu Heu de comparer toutes les diffi-

» cultes des travaux faits dans une foffe , avec

» la grande facilité d’agir librement autour d’un j» grand modèle de cire , & d’un moule qui ne

» font poîrit engagés dans quatre murailles.

) » C’eft peut-être pour épargner la dépenfe , ]» peut-être auffin’eft-ce que la routine qui fait » qu’on s’enterre à vingt ou trente pieds deprcfondeur, & qu’on s’y donne gratuitement i» bien des peines. On fond le canon dans une j» foffe ; nous employons des fondeurs de canons, lu ou des ouvriers qui ont appris à fondre avec ’» eux ; & dujnaître à l’apprentif , l’ufage paffe m aux flratues colloffales. Nous ne penfons pas

! t) nous-mêmes à la différence des objets , ni que 

n l’attelier pour le canon eu d’un ufage continuel, tandis que celui du colloffe ne fert or- [ » dinairement qu’une fois dans le même lieu. I, » Comment faudroit-il donc faire ? Elever ’ » le mur de la foffe de quatre pieds d’épaiffeur ; j> par les trois côtés qui ne font pas appuyés fur ■ » le maffif du fourneau , le flanquer de forts » éperons de brique, le bien faire fécher, & » fondre hardiment. J’affurai mon mur à la fe- [■ » conde fonte avec de fortes pièces de bois po-’ » fées horifontalement contre le mur de l’atte-’ » lier, par un bout, & par l’autre contre le « foffe. Ces étales nombreufes & que le befoin n prefcrivoit , répondoient de tout. Dé forts » liens de fer , placés vers le haut & vers le bas » du mur, & enclavés dans le milieu de fon » ipaiffeur , contribuèrent encore à en affurer « d’autant plus lafolidité. » Ce paffage deviendra plus clair , quand on aura lu les détails des opérations de la fonte. Paffons à l’établiffement de l’attelier où doit fe faire la fonte. Jl fift péceffaire qu’il foit fpacieux. Outre la FON

y(fî

foffe 8c le fourneau qui doivent en occuper le plus grand elpace , c’efl encore là que fe fera l’application des cires dans les creux du moule de plâtre , Se que le conduiront d’autres opcrcrions , auxquelles il faudra qu’un grand nombre d’ouvriers puiflent travailler à lafoisfsnsfe goner réciproquement.

Il nefufKt pas que l’attelier foit v ?.f>e5 il fane encore que le comble en foit exhauffé , &• qtie fa hauteur fuiEfe a l’échappement qui fera néceffaire pour retirer la flatue de la foffe. L’ailleurs , G cet édifice n’avoit pas une affez grande élévation , la flamme qui s’élève de temps ea temps de la chauffe, & même l’axcefTive chaleur du fourneau , en embrâferoit le comble. Le plan de l’atte.ier deflini à la fonte de la flatue équeflre de Bouchardon , étoit un quarrç long qui , dans fa longueur, & dans œuvre , portoit 89 pieds , fur 36 & demi de large. Les murs qui en formoient l’enceinte , avoientdeus : piedb & demi d’épaiffeur.

La foffe ne peut être foumife à une proportion générale : elle doit répondre , par fes dinseniions, àla grandeur de l’ouvrage qu’on a defff.ia d’y couler en bronze. Sa forme peut varier fuivant celle de cet ouvrage ; mais elle doit toujours être conflruire au-devant du fourneau & avoir affez de profondeur pour que le métal en (ortant du fourneau , aille , par une pente qui ne foit pas trop précipitée, fe verfer dans les ouvertures des jets du moule qui eft enterré dans la foffe. La folidité efl ici d’une grande importance ; les parois de la foffe ne doivent pas être expofésàdes éboulemens, Se la terre y doitêtr* foutenue par un mur d’une forte conflruflion. La partis latérale contre laquelle eft appuyé le fourneau, eft celle qui exige la plus forte réfiltance : on la conftruit de pierre dure & d’ua bel appareil.

On donne encore plus de foins à rendre indeftruflible le fond de la foffe. On y pofe un maffif proportionné à la grandeur de l’ouvrage. On ne fe contente pas de former ce malfif de plufieurs afTifcs de pierres dures : on les lie encore avec des tirans & des ancres de fer. Il faut <7ue cette maffe ait aflez de réfiflance & de folidité, pour recevoir , fans en être ébranlée Js fcellement des arbres de fer qui foutiendront le moule, qui le contiendront dans un état parfait d’immobilité , & qui , malgré toure la puiffance de fes efforts, ne lui permettront pas de travailler. Pour la ftatue de Bouchardon , ce maffif compofé de trois afiifes , formoit un parallelo» grame de dix-huit pieds fix pouces de long , fur dix pieds neuf pouces de large. D’autres mafllfs ou dés de pierre, folidement enterrés , font de£^ tinés aux fcellemens des chevalets de fer fur lefquels doivent venir s’appuyer les traverfes de fer de l’armature du moule : on les adoffe aux murs de la foffe , dans les deux parties laté^ Bbb b ij

5^4. F O N

raies. Ijcs intervalles que laiffent entre eux ces differens maflifs, font enfiiite remplis de briques. Il faut que ces briques l’oient pofees de champ & d’arrafement avec les maflifs de pien e , ce qui «rcduit une aire unie & parfaitement de niveau. On jeLte en même temps & à lamême profondeur , les fondemens de la chauffe. Ils doivent être conftruits en briques ; car la pierre feroit incapable de réfifter à l’extrême vivacité du feu qu’elle Euroit à fupporter -, elle fe calcineroit bientôt , & le travail l’eroit détiuit. La chauffe eu toujours vo’fine du fourneau , & ne doit feire avec lui qu’une feule maffe. On y pratique un cendrier, des galeries fouterraines & tournantes , & tout ce qui efl jugé néceffaire pour le bien du fervice.

» Lemafiif de pierre, fervant de fondement >’ au fourneau , ayant été porté, pour la fratue « de Bouchardon, à la hauteur de dix-huit pieds » &c demi , & la bâtilTe de la chauffe étant parvenue à la même hauteur , on coucha fur une r> dernière affife de pierre dure , mife parfaitement de niveau dans toute l’étendue dudit » mafTif , de même que dans la partie de la » chauffe conflruite en brique , qui lui étoit >} arrâfée, leize tirans de fer , de deux pouces & » demi de groffeur , deux pofes diagonalement » & formant ure croix de Saint André , les » autres fe croifant quarrément , & tous traverfant d’un bout à l’autre la maffe entière du jo fourneau & de la chauffe,

» On éleva enfuite fur les bords de ce maffif » un mur de pierre dure, de deux pieds d’épaiffeur , qui fervit d’enveloppe extérieure tant au » fourneau qu’à la chauffe. Le mur devant mor.ter à la hauteur de quatorze pieds prife du » defTus du malfif ; & avant qu’il fût hors de » terre, lorfqu’on eut corapofé le premiercours » d’affife qui le mettoit à deux pieds plus haut x> que la dernière aïFife du grand maffif , on établit un fécond rang de tirans de fer en même > nombre , & dans la même pofition que les » premiers. Une troifiéme & femblable diflribution de tiran.» ; de fer fe fit neuf pieds plus » haut ,& tous ces tirans , qui, pour les mieux n ajufler, & les faire agir avec plus de force, » furent compofés chacun de deux pièces de fer , » retenues à leur jondion par une double bride , » portoient à leurs extrémités des yeux ou bouclés, dans lefquelles on fît paffer , en ligne » perpendiculaire , des ancres ou greffes barres « de 1er. Celles-ci étoient appliquées , & comme » collées fur les parois extérieurs du mur , elles » embraffoient la maffe totale du fourneau &’ de » la chaufîè, en lioient étroitement toutes les «parties , les retenoient,&empêchoient qu’aucune ne s’écartât ».

L’efpace que laiffent les murs deflinés à envelopper le fourneau , ne doit pas reffer vuide ; on la change en une maffe foliae , en le remg liffan : F O N

de briques porées de plat, & fi.r cette pTafôforme , on : :iTied un double rang d’autres briques , capables de refluera la plus violente ac^ tion du feu, fans qu’on puiffe craindre qu’il le réduife à un état de vitrification. Ces briques elles-mêmes fervirent de bafeî à d’autres rangs de briques qui for ;neront :-l’â :re du fourneau. Ces dernières doivent fuivre la même pente qu’il fera néceffaire de donner à l’àtre , pour qu’il puiffe , après la fufion , faciliter & accélérer l’écoulement d’.i métal.- Il faut obferver que les briques de l’àtre fe pofent de champ. L’àtre fait In fond d’un balFin dont les bords vont en glacis. Il femble prel’que inurile d’avertir que ces briques doivent ê ;re frappées de la plus vive aftion du feu, & être, ainfi que celles qui forment l’acre lui-même, à l’épreuve de la vitrification. On les pofe de plat. Il faut qu’elles furpaffent la hauteur à laquelle on a calculé que la matière arrivera, lorlque tout le métal fera réduit en fufion, A l’endroit où fe terminent les bords du baffin , commence la voûte ou calotte du fourneau. Elle elt faite en cul-de-four. On lui donne uiï bombemenr proportionné à la grandeur de lama» chine, en comptant depuis le fond de l’àtre jufqu’à la pljs haute élévation de la voûte. Un double rang de briques, des plus difficiles à vitrifier , en forme l’enveloppe. Cependant cette enveloppe n’efl : pas entièrement continue, la nature même des opérations pour lefquelles elleeft conftruite , exige qu’elle fbit interrompue en quatre endroits difFérens. 1°. & z°. par les ouvertures de deux portes latérales, qui doivent être de plein ceintre, &par lefquelles on jectera^ le métal dans le fourneau. j,°. Par une autre ouverture , également en plein ceintre, qui établit une communication avec la chauffe. 4°. Et enfin par le trou defliné à recevoir ce qu’on appelle le’ tampon. L’obligation où notis fommes ds nommer certains objets avant d’avoir pu les définir ou les faire connoître, répand une obfcurité inévitable fur cet article, qui ne pourra être parfaitement compris par les perfonnes peu familières avec le fujet qui y eft traité, qu’à une féconde leélure. Nous n’aurions pu éviter ce défaut qu’en tombant dans des longueurs & des répétitions, ou en faifant piécéder cet article par d’ennuyeux préliminaires. Nous obferverons que toutes les différentes coupes dont nous venons de parler , exigent des briques différemment configurées, & qui doivent être travaillées dans les tuileries fur des calibres en bois iracéi avec une extrême précifion. Quand la vohte eft terminée , on établit au-deflus un plancher d’ime’ épaiffeur proportionnée, & qui lé conftruit en> briques ordinaire.^.

La bouche extérieure de l’ouverture au fond’ de laquelle eff le trou qui recevra le ranipcn, doit avoir la figure d’i^ne perite niche. Il faut encore choiiir Ici briques lesplu^ difficiles à viI F O N

|tf !(îêr pour en revêtir tout le contour. On l’al*-Ifujectit en dehors par des bandes de fer qui en Ipréviennent l’écartement*

j Les deux ouvertures ou portes latérales du [fourneau > par lefcjuelJes on jette le métal , de-

! mandent à être îe plus fouvent fermées pendant 

l’opération de lafufion , &l’on refert,pour cette clôture, de puifTantes portes de fer. Chacune de

! ces portes fut compofée, pour la fonte de la ûa.tiie 

de Bouchardon , d’un chaffis de gros fer, lié dans fon milieu par une croix lemblablement de gros fer ; & : , fur ce chaffis , fut appliquée & retenue avec des doux à têtes rondes, rivés par derrière, une doiible couche de bandes de fer plat, cpaiffes de fept à huit lignes , & larges de deux pouces, qui anticipoient un peu l’une fur J’autre. Ces portes étaient branchées & fufpenduesen trois endroits à une triple chaîne de fer, qui, fe réunifiant à une pareille cliaîne fimple , alloit s’accrocher plus haut à une bafcule de fer. ’Cette bafcule , chargée de poids à fon autre extrémité, & roulant fur un chevalet où elle pofoir ]én équilibre, donnoit aux ouvriers chargés de ilz faij-e mouvoir, autant de facilité qu’il étott polîible pour faire monter ou defcendre au befoin la porte de fer. Mais il eâ encore une autre préjcaution qu’on ne fauroit négliger. Comme toutes les fois que, pendant le temps de la fufion , il [faut ouvrir les portes, la flamme en firt & s’élève avec une excrême impétuofité, des deux (Ouvertures extérieures du fourneau , vers le plaifond qu’elle menace d’incendier , ou de calciiHer,

on à foin de le revêtir en cet endroit d’un

d.iuble rang de briques très-difficilement vitrifiables ; un double rang de femblabJes briques ifert de feuil à ces ouvertures, qui font d’ailleurs foutenues par deux bandes de fer.

! Il ne fuffiroit cas d’avoir choifi dés briques 

iqu’on ne craindroit pas de voir tomber en vitrification, s’il pouvoir arriver que le ciment qui les unit entre elles fût lui-même vitrifié ou calciné. Il faut donc, pour éviter cet accident qui entraîneroit la ruine de la machine entière, au lieu de maçonner les briques avec du mortier ordinaire , les lier avec la même forte de terre iont ces briques ont été fabriquées. On gâche cette terre comme du plâtre , & les briques étant liées par la même fubftance qui les compofe , ne

fo-rment plus toutes enfemble , après le recuit,
qu’une mafTe unique, également indellruftible
par le feu dans toutes fes parties.
Nous venons d’annoncer que cette confiruction

a befoin de fubir , lorCqu’elle eft terminée , une opération qua l’on nomme le recuit. On y i procède en remplirtant rintérieur du fourneau de ce qu’on appelle des bricaillons , 8c qui n’eft ■ autre chofe qi.e desbriques caffces qui , par leur ri’union , augmentent confidérablcment le degré i de chaieur dont chaque morceau fe pénètre. On bouche les entrées & ^’ouverture du tampen F O’N

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avec des briques qu’il faut maçonner , puis l’on fait dans la chauffe un feu femblable à celui qui fera néceffaire pour la fufion du meta !. Ce feu , qui deviendra violent , doit d’abord être modéré ; on l’augmente graduellement , jufqu’à ce qu’on ait lieu de croire qu’il a pris allez de force & qu’il a eu affez de durée , pour que les bricaillons forent abfolument rouges. Quand ils font refroidis , & que les ouvertures font débouchées , on s’affure , par une vifiie fcrupuleufe , qu’il ne s’eft fait dans la conflrudlion aucune lèfarde, & qu’aucune partie n’en eft endommagée.

C eft encore avec des briques très-difficiles à fe vitrifier, que Ton eft obligé de conftruire l’enveloppe intérieure delà chauffe. Ce réduit , compolé d’un double rang, eft voûté & adofîë au fourneau. Le bois y eft )etté par un (bunirail pratiqué au haur de la voûte , & tombe fui- une grille de fer placée en conrre-b.is à une d l>ance convenable de cette voûte. Comme la force du feu pourroit faire plier cette g :i !le , elle eft aiTujettie par des barres de fer miio.s tran’ô'erià-’ lementau defl’us & au dertous, & qiii pa(ri.’nt (i.r leurs cornes pour laiffer aux cend.es un pafiage plus libre.

La chaleur pourroit s’échapper par le rrou deftinéàjdttçrle bois. Pour fermer ce trou , on a imaginé une pèle mobile , dont un ouvrier, fans être obligé d’employer une très - grande force, tire ou pouffe le manche quand "il faut ouvrir ou fernîer le foupirail. Au moment où le foupirail eft ouvert, le feu i’échappe avec impétuofué ; il menace de frapper & d’incendier la charpente : mais il eft arrêté par une niche de briques qu’on a conftruit tout auprès pour rompre & rendre iautile fa fureur.

La flamme , qui ne trouve dans la chauffe aucune ifliie extérieure , eft obligée de paffér dans l’intérieur du fourneau par in canal deconimunication qu’on lui a ménagé , & qui eft un peu incliné en devant. Elle fe porte avec toute la vivacité dont elle eft capable , vers le trou da tampon qui eft vis-à-vis ; elle fe partage en deusc branches , tourbillonne , & le répand dan.s tout® la capacité du fourneau.

La violence du feu , & le poids énorme ài métal en fufion brilèroient le mur qui fepare le fourneau de la chauffe, fi l’on ne donnoit pas àce mur une épaiffeur capable de leur oppofer une réfiftance viâorieufe. On le conftruit de ce» même*’ bfiques dont nous avons déjà parlé tant de fois, & qui ne craignent pa la vitrification.. Pour ajouter encore à fa force, on le munit, dans le milieu de fon épaiffeur, d’une for.e plaque de fer fondu.

Le feu s’étouffe & périt, fi fa vie n’eft entretenue par l’agitation de i’air. Trois vèntoufes lui fervent de poumons 8c introduifent dans lachauffe, par des conduites étroites, le ftuid»

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dont l’abrence frapperoit le feu de mort. Les ouvertures de ces conduites , placées hors de l’attelier , font expofées à diftérens vents , pour que le fuccès de l’opération ne foit pas fournis aux variations de l’air. Mais fi l’on le ménage la reflburce de profiter de tous les vents , tous cependant ne font pas également heureux ; le vent du nord efl le plus favorable , &c’eft celui dont le fondeur délire l’influence , pour le moment où il mettra le métal en fufion.

Avant de pénétrer jufqu’à la chauffe , l’air qui s’infinue par les trois partages qu’on lui a ménagés , circule par un nombre égal de defcentes qui vont en rampant , & : il eft contraint de fe porter dans des galeries voûtées & fourerraines qui embraffent le cendrier de toutes parts. Ce dernier lieu eft un réceptacle d’une profondeur égale à celle de la foffe : les cendres & les charbons s’y précipitent par un partage qui fe termine à la grille de la forte, & qui s’élargit parle bas. C’eftpar ce même partage , que l’air extérieur communique avec la chauffe. L’art augmente encore la vivacité naturelle de Tair, en le contraignant de s’engager dans des ouvertures ménagées entre les languettes de briques qui ferment de trois côtés le cendrier. Chacune de ces languettes eft placée vis à-vis de la ventoufe qui fert de véhicule à l’air extérieur. Les trous font obliques, 8c leur direiSlion eft de bas en haut. Comme l’air, en fe raréfiant , pourroit forcer les canaux qu’on l’oblige à parcourir, on pratique, dans la voûte des galeries, des évents qui ont leur irt"ue dans l’attelier.

Il faut aufti ménager une ifllie à la fumée. On avoit pratiqué , pour la fonte de Bouchardon , au pied de la voûte du fourneau , & dans l’intérieur, fix pentes ouvertuies quarrées de fix pouces de large fur neuf de haut. Elles répopdoient à un même nombre de tuyaux auffi quarrés , qui monioient pcrpendiciilai^ rement, & avoient leurs irt’ues au droit du plancher qui çouvroit le fourneau. Elles y portoient la fum.’e accompagnée de flammes <jue feurniflbit le fourneau ; l’une & l’autre étoient reçues enfemble dans autant de cellules quarrées & voûtées qu’il y avoit de tuyaux ; mais l’air s’introduifant par les porte ? dont ces cellules étoient percées des deux côtés , diîhpoit la flamme : la fumée reftoit feule , & montant le long des tuyaux rarapanj, elle fe réuniffbit pour être portée au-dehors par le moyen de deux grands tuyaux de cheminée, l’un à droite , & l’autre à gauche , qui tous deux furmontoient le comble.

Ces deux tuyaux qui defcendoient en contre-bas jufques fur les ouvertures la érales du fourneau , fervoient à en recevoir les portes «Je fer lorfqu’on les hauflbir. Les chaînes & Igs bjfçules auiXijueUçi ces poitgs étoient fui" F aN

pendues y étoient logées : maïs comme îi pouvoit arriver qu’on eût à y travailler , & qu’il étoit au moins néceflalre de pouvoir examiner fi elles n’avoient pas befoin de quelques réparations , on avoit pratiqué à deffein dans- les languettes , Aes ouvertures à trois pieds au’deffus du plancher qui couronnoit le fourneau. Au moyen de ces ouvertures, on s’étoit préparé, avec ces pièces importantes, une communication qui pouvoit devenir très-utile. a. Du modèle. Avant de préparerfes études, le ftatuaire a coutume de fe rendre compte à lui-même de fes propres penfées par un premier modèle en cire ou en terre. Ce n’eft encore que l’idéal de fon ouvrage, fur lequel il peut revenir à fon gré. Ses é :udes finies , il fait un fécond modèle d’une grandeur médiocre , qui repiéfente d’une manière arrêtée, & avec la plus grande précifion , l’objet qu’offrira le grand modèle. Il fe fert , pour cette opérailon, de terre glaife bien dépouillée de tous les petts grains de fable & de toutes les ordures qui pourroient y être mêlées. Cette terre doit être d’ailleurs paîtrie, amollie, & tenue dans un degré d’humidité qui la rende maniable au gré de l’artifte. Ces foins ne font pas particuliers aux petits modèles des ouvrages deftinés à être jettés en fonte ; la terre glaife deftinée à modeler , exige toujours ces mêmes préparations. Le petit modèle une fois arrêté , doit fervir à prendre toutes les mel’ures dont le ftatuaire aura befoin pour la confeûion du grand modèle. Il fefert, pour les prendre, d’équerres, de règles, de compas, & d’échelles de réduction qui font également appliquées fur le grand & ; le petit modèle.

Quand le modèle excède la hauteur de cinq ; ou (ix pieds, ou même quand il approche de ’ I cette proportion , on employé le plâtre préfcrablemenr à toute autre matière. La terre glaife dont les parties conftituantes font plus fines , & qui porte avec elle une onftuofiié qui la rend plus maniable, fembleroit, par ces avantages, devoir conferver le droit d’être préférée : mais elle pèche par fa rcfiftance à conferver longtemps le même degré d’humidité ; elle a encore le défaut de s’aft’aifl’er tk de fe laifl’er entraîner par fon propre poids , quelque précaution que l’on prenne pour la ep’ntenir ; enfin les parties qui fe font fcchees avant que les autres aient reçu la dernière main , diminuent de volume & ne fe trouvent plus a-ec les autres dans les juftes proporions ru’elles dcvroient avoir. Ces délàvantages ia font rer jerter dans les grands ouvrages , quoique les avantages précieux qui la diftinguent la faffent préférer dans les morceaux de petite & : de moyenne proportion.

Le plâtre n’a pas les pifmeî inçonvéniens. Il
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fc dufctt prcrqu’aL’lFi-îot cju’il a été employé ; les parties moitii fubriles ne fe reflen-enc pas [eomme celles de la terre gUile, & ne perdent ’pas fenriblcm-jnt la pronortion qu’elles ont re-

!çuo i elle ac ;|uicrc une conl’iftance c ;ui le rapproche 

de celle de la pierre, Se l’on i^ ?ut , à jl’aide de la gouge ou du cilea’.i , lui faire Iprendre toutes les tormes qu’on veut lui donner. Il faut q^je la terre giaUe les reçoive dans fon état d’humidité, c-r par con,tcquent

eile peut les pardre en partie, lorH^u’elle devieiidra

Iblide ; c’eft dans Ibné.at do ;’o.idi eque le plâtre reçoit la perfeclion Je f ’s forinsï , &• il le ; confsr/e a toujours. La d-’ftructijii ferais eft capable de l’en priver.

Mais comme il eft d’un grand poid ; , il fe tourtnenteroit . fe léfardtruic & for iroit d- fin à-plomb , fi l’on n’avoir pas la précaution de jl’ii préparer un ^poui. Cet appui eft de fer : t’eft ce qu’on nomme une arma’^ui’e. Elle fait ^ pour le foutlen du modèle, l’i.ffice du fqueie'te pour le foiitien du corp> vivant , & îjmme elle en remp ic la fon -lion , elle doit ^ûlli en imiter la furms. On fenr bien cependant q le la deftinacion de 1 armature n’exige [sas que cette imita’ion foi. parfaie, cv que ce jfe or fe piquer d’une in i ftrie de ; licée , que ’de vouloir imiter on fer Ja charpente du corps humain ou celle d’un chc al. La principale pièce pour l’armi ue d’une ftatue cqueftre confiiTre en un gros bur’ea i de fer pof ; horizontalement au cœur du moJèle , 6c prolongé le long de l’encolure ju qu’à la place q ’e doit occuper la têe du cavalier. On y ajulle .une barre de fer , dell :’ :nee maintenir la figure du cavalier, & â lui fervir de n-iyau ; d’autres branches defcen dent dans les quatre jambes Se dans la queue de l’animal. Le tout elt p fé fur un pointai de fer placé au cent’e du modèle & fous le ventre du cheval. Il efl : fortifie dans le bas par quatre morceaux de fer plat qui .font l’office d’^rc-boutant , Sci eu fce’lé , iinÇi

que les brandies qui fouriennent les jambes

& la queue du cheval, dans un niaifif de pierres de ta’lie conftruit d’avance ^our fervir de bafe au modèle, et dont la longueur & la ,largeur y font proportionnés.

I La deftination même de l’armature doit faire .fentir qu’il efl eflentiel que touiei ; ces pièces fe trouvent au centre des parties qu’elles doivent fortifier ; fi elles éto ent voifmes des endroits que doivent attaquer les inûrumens de l’artifte , il rifqueroit de rencontrer du fer. .Ainfi, quoique l’on compare l’armature au fqueletc du Ciirpi , certe obiervation oclud" une îmi a ion trop parfaite du fyftême oflet :.x. On poiirroit encore éprouver l’inconvénient de rencontrer lu fer , même en s’éloiojnani de eeite «mitarion précife , fi l’on négligeoit de {rendre d’avance une précaution indilpenfable ; FON

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o’sft de defliner un trait de la figure dans fa jufte proportion, & liiivatit fes trois principaux afpeds. Par ce moyen, on fait prendre ans fers de l’armature les coudes qu’ils doivent : décrire fuivant l’attitude du modèle. Ce d^flin fe fait ordinairement fur les murs de l’accelier. . Du moule de plâtre, & comment les cires-y f^iit dupliquées. La delHnation du grand mo~ d’jle eft d’être modeic pour en avoir un creux. Ce fera dans ie.i pièces de ce creux que feront appliquées des oires qui doivent repréienter en relief , avec toute la prccifion de l’empreinte d’un cache- , toutes le> proportions & les for-, mes du modèle en plâ re. Une précaution préliminaire eft de déroriuiuer , lur le modela même , les places où paffercnt , iorfque le moule fera établi dans la fofTe, les pointais & les autres fjrs q jî doivent le foutenir. On parvient à donner à cette opération toute la prccifion qu’elle exige, pjr le moyen d’un petit modèle où tous les fers font arrangés comme ils do rent l’écre en grand. On fait iiri relevé de ceux dont il impor.e de connoî re la proportion & lag-oiTeur, & l’on mar-jue fur le grand modèle en plâtre les points que l’oa doit avoir. A tous les endro ts où tombent : ces points, on trace au crayon des fjuarréi dans une proportion convenable à la grofTeur des fers auxquels il s’agit de ménïger un paffage. On applique enfuite , en dehors de tous ces traits de crayon , dg petites bandes de cire en forme de cadres, & l’on appofè dans ces cadres de pareilles bandes de cire en forme de croix, dont les branches outre-paflent jtm peu les cadres. Elles portent des numéros particuliers, afin que l’en puiffe retro’iver plus ai» lëment chaque pièce après la fonte , & les mieux adapter aux places qui leur appartiennent, lorfqu’on fera parvenu à l’opération de réparer la flarue.

On trace aiifli à la furface du maffif de pierres qui fert de bafe au grand modèle, un plarj exacl des pointais & des fers. Pour parvenir à former ce plan , on prend les à-plombs des cadres de cire dont nous venons de parler. S’il s’agit d’une ftatue équeftre, on y joint le plan des. ^ers qui , dans le modèle, traverfent le» jambes & la queue du cheval , Se l’on reporte ce plan , avec la plus gtande précifion , fur une table de planches d’une étendue parfaitement femblable à cel’e du maiîif de pierres qui eft. conftruit au fond dp la fofTe où la fonte doit s’opérer. On trace fur d’autres tables les hauteurs auxquelles arrivent les différent fers. On établit enfuite dans l’attelier , & au pied du modèle , un chaffis de grofles pièce de bois de chêne , retenues cnfemble à leurs extrémités par des boulons de fer qui entrent à vis «y^ns des écroux. Ce chafiit eft dexliaé à rece-i 5^S

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voir le premier cours d’aflifes des pièces du moule, & à fervir de bafe à toutes les autres affifes. On détermine la longueur & fa largeur par des à- plombs tirés d’après le nud extérieur des parties les plus làillantesde laftatue , parce qu’aucune , lorlqu’ellc fera moulée , ne peut déborder ce chaffis.

Il faut cependant excepter, dans les ftatues équeftres , la tête du cheval de toutes les autres parties qui ne doivent pas déborder le chaflis. Celle-ci le déborde ; mais on ajoute, pour lui fervir d’appui, une pièce deboisceintrée, qui eft foutenue par des moellons maçonnée en plaire. On maçonne de même l’efpace qui eft entre le deflus du chalïï» & : l’aire du plancher.

Quand le chalTis eft en place , on y fait , dans tout le poi rtour, & fur la furface qui fetrouve d’arrâlement avec celle du mallif de pierres, des entailles en allez grand nombre pour que les pièces du moule qui compoi’ent le premier cours d’alTifes s’emboîtent dans ces enfoncemens , comme un tenon dans fa mortaîTe , Se deviennent, fans pouvoir s’écar :er de l3ur place, un fondement sûr & invariable pour celles qui fu vront. On donne à chacune de ces entailles des formes d ftcrcntes , & l’on y appofe des numéros qui correfpondent à des numéros femblables , mij fur les pièce, da moule qui s’y encadrent. Quand on fera au moment de rétab. ir dans la f^fTc le moule de plâtre garni de fes cires, ces doubles numéros correl’pondans entre eux donneront la facilité de retrouver toutes les pièces de la première allife du moule, & de leur rendre leur véritable place. Avant de rien mouler , on pofe tranfverfalement & à plat fur le chaflis de charpente lix barres de fer quarrées , qui, parleur diftr bution à des diftances convenables & : parallèles , forment une grille qui deviendra utile dans la fuite des opérations.

Il ne refte plus qu’à xonftruire autour du moule, & à quelques pieds de diftance , un échafaud à plufieurs étages. Cetéchafaud dreffé , le mouleur met la main à l’œuvre. Le moule du plâtre fe compofe de différentes parties féparées & détachées l’une de l’autre. On commence par mouler toutes les places où l’on avoit pris la précaution d’appofer des croix en cire encadrées de la même fubftance. Le mouleur mettant à part ces petites pièces du moule , pour les charger de cire & les employer quand il en fera temps , fait à ces mêmes plans, dans le modèle de plâtre , des entailles de deux pouces & demi de profondeur ; elles font deftinées à loger des tringles de bois qui repréfentent les pointes des traverlès & des pointais. Il fait traverfer à ces tringles la pièce du moulç, pour ménager un F O N

paflage à ces fers, lorfqu’on rétablira dans li fofle le moule garni de fon armature. Il faut employer beaucoup d’adretTe & d’intelligence dans la conftruaion & la diftribution des dlfforenies pièces qui doivent compoler le mouie ; il faut fe rendre compte d’avance des motifs fur lefquels on préfère une certaine diftribution à une diftribution différente. Si l’on commençoit par négliger cette précaution, il arriveroit que dans la fuite une pièce nuiroit à la pièce voifine, & qu’on ép-ouveroit de grandes difficultés quand il faudroit les enlever l’une après l’autre de deffus le modèle, 8j les raffembler enfuite aprèj les avoir garnies de leurs cires. Chaque pièce doit avoir des coupes différentes-, les joints doivent tomber fur des endroits peu chargés d’ouvrage. 11 faut prévoir & tracer au crayon fur le modèle les formes que l’on fe prcpoTe de donner aux différentes pièces. Les parties qui offrent une fuperfîcie large fe moulent d’une feule pièce ; celles qui offrent des furfaces inégales , des parties fouillées, excavées, exigent qu’on multiplie les pièces du moule.

Dans la diftribution de ces pièces , on doit en ménager quelques-unes , dans les parties fupérieures , qui puiffent s’enlever & fe replacer commodément fans toucher aux pièces voifines. Elles ferviront de trappes par lefquelles le fera le coulage du noyau.

Pour affujettir les petites parties, on met au dos de celles qui fervent d’appui , un petit anneau de fil d’archal tortillé ; on fcelle cet anneau dans l’inftant même où on la moule. Il reçoit une double ficelle qui, paffant à travers un trou piatiqué dans la chappe , va fe joindre à un petit morceau de bois appelle bilboquet, autour duquel on la fait rouler , jufqu’à ce que la pièce à laquelle elle eft attachée foit fixée à fa’ place.

Il y a des parties fi délicates, qu’il feroit impolTible de les mouler en place. On les détache du modèle, & on les moule féparément, pour les remettre à leur place au moment de la réparation des cires.

Il eft d’ufage de donner à-peu-près deux pouces d’épailTeur aux pièces les plus minces du moule. On y employé du plâ.re très-fin, pilé dans le mortier & pafTé au tamis de foie. On fe fert pour les chappes & les blocs de plâtre paffé au fas , tel qu’on l’emploie pour les bâtimens.

Mais le plâtre frais dont on fe fert pour mouler s’attacheroit au plâtre du modèle , & ne pourroit ea être féparé , fi l’on ne çora., mençoit par prendre une précaution nécelfaire : c’eft d’enduire d’huile d’œillet, avec une broffe ou pinceau , les parties qu’on fe difpole à mouler. Cette huile empêche le "nouveau plâtre de s’incorporer à l’ancien , & les parties

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’éa moule s’enlèvent fans réfiftance, & fans laifTer aucune de leurs parties fur la furface à laquelle elles ont été appliquées. On enduit de même tous les joints du moule & : des chappes , pour qu’ils ne le collent pas les uns aux au :res.

Le travail qu’éprouve le plâtre en fe féchant dérangeroit les pièces du moule, fl , de diftance en diftance, on ne mettoit pas entre les joints des languettes de terre glaife de fept à huit lignes d’épaiffeur. Cette terre , par fa mollefTe, fe prê :e aux eftbns du plâtre qui, en fe gonflant , la repouffe au-dchors , & il ne fe fait plus d’écartemcnt.

On fent qu’il faut éciqueter par des numéros chaque bloc du moule à fa fuiface extérieure , pour pouvoir raffembler les pièces , après qu’elles auront été déplacées. Il feroit encore mieux de tracer en tous fens des lignes qui parcourufTent toute la fupsrficie du moule. Quand après en avoir féparé les pièces , on roudroit les réunir , on feroit sAr de ne s’être pas trompé , quand on auroir trouvé la fuite continue de ces lignes.

Il faut pouvoir remuer commodément toutes les pièces du moule : pour y parvenir , on y fcelle des anneaux de fer qui font- l’office de mains.

A cette opération, fuccède l’application des cires. On enduit d’abord au pinceau toutes Ici parties du moule , avec de l’huile commune ,. pour empêcher les cires de s’attacher au plâtre. Enfuite , fe fervant de broffes ou pinceaux de poil de bléreau trempées dans de la cire fondue, on en donne plufieurs couches dans le creux de ces pièces. Les couches doivent former enfemble une ligne oa une ligne & demie d’épaifleur. On laiffe refroidir un peu la cire, puis on en ratiffe la fuperficie avec des gratoirs de fer dentelés,- c’eft ce qu’on appelle éretteler.

On a cependant préparé des gâteaux ou plutôt des tablettes de cire , bien unies & de différentes épaiffeurs , fuivant celle que l’on ’veut donner au métal dans les d.fîérentes par-Vies. L’intelligence veut que les tablettes de tire les plus épaiffes foient deflinées aux parties qui doivent fupporter le poids de l’ouvrage, & les plus minces aux parties qui doivent avoir de la légèreté , à celles qui , au lieu de porier , doivent être portées elles-mêmes , & alléger autant qi’il eft poffible le fardeau de celles qui les Ibutiennent. Après ’ avoir enduit intérieurement , comme on vient de le dire , les pièces du moule , on prend de ces tablettes de cire de l’épaifleur convenable à la partie que l’on veut en garnir ; on les fait ^mollir dans de l’eau chaude , on en brettelk le coté qui doit s’appliquer à la couche déjà iittteUée elle-même , & dont elle deviendra Beaux- Ans ^ Jome //,

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înfe’parable , par les dents dont cts deux fur^ faces Ibnt hériffées , & qui fe faifiront mutuellement. On chaLite modérément ce côté, on introduitla tablette dans le creux du moule, & on l’y enfonce avec les doigts en la paîtriffant, de manière qu’elle faffe un même corps avec la cire^ appliquée au pinceau^ & qu’elle fuive les mêmes formes.

Nous avons dit, à l’article Fonte : du Diflionnaire théorique, que les anciens ont fondu de» ftatuescolloflalesqui n’avoientque deux lignes, ou même une feule ligne d’épaifleur. Il parole donc qu’ils fecontentoient des premières couche* de cire appliquées au pinceau. Les modernes donnent beaucoup o’épaifTeur aux parties les plus minces de leurs cires, & : par conféquent de leur bronze. M. Falconet efl : le premier qui, dans la ftatue équeftre de Pierre I, ait donné une très - foible épaiffeur aux parties de foa ouvrage qui dcToit avoir de la légèreté. Mail il n’a pas imité les anciens dans l’t'galité d’épaiffeur de leurs fontes : il a cru devoir laiflef beaucoup de force aux parties qui dévoient foutenir les autres.

- De Vartnature , & comment le moule de plâtre garni de cires ejl remonté. On établie . dans la fofle où fe doit opérer la fonte une armature de fer difpofée comme celle du grand moièle , mais qui àit avoir bien plus de folidité, & qui eft auffi plus compofee. Elle doit embraCTer toutes lej parties du lioyau fur lequel fera, dans la fuite, affis le moule de potée, les rendre d’une confiftance inébranlable , & mettre ce noyau en état de foutenir le poid» énorme de la matière en fjfion , & de réfifter à l’impétuofité de fon mouvement. Il faut que les fers aient aflez de force pour ne pas fléchir dans le temps du recuit, & qu’ils foient rangé» avec aflez d’art, pour être démontés & retiré» pièce à pièce après la fonte.

On fent que chaque artifte doit raifonner lui-même fon armature. Nous décrirons ici celle que Bouchardon fit conflruire pour fa ftatueéqueflre.

Trois’ pointais de fer, fur lefqueîs toutes les autres pièces de l’armature dévoient s’appuyer , furent regardés comme les fondemens de toute la machine. On avoit pris toutes les précautions ncceflaires pour s’afl’urer des places où fe feroient, dans le maffif de pierres qui occupolt le fond de la fofl’e , les ouvertures deflinées à recevoir les pièces montantes de l’armature qui dévoient y être fcellees. Ces pièces étoient es fers des trois pointais , ceux des quatre jambes du cheval & celui de la queue.

^ On pratiqua de plus , dans le même mafîif, d’autres trous pour l’établifferaent d’une grille de f ;r décrivant un quatre long, & s’élevant à hauteur d’appuij pour former une enceinte ea

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en manière de balcon aurour de l’armature , & devenir une parue néceffaire dans la conilruction du moule de poréo. Les barreaux de cette grille, efpacés à un pied & : demi de dilbnce l’un de l’aurre , étoient fixé : à deux pied.’, do hauteur, àîaqi^elle ils dévoient ê-re mainren’.'î par des barres de fer, pofees horifontalement fur ces mèines barreaux dans tout le pourtour.

On établit enfuice dan : la fofle une charpente frinci paiement doftinée à poTer d’à -plomb les trois pointais de l’arnjature. Elle confiflolt en quatre tréteaux ou chevalets de trois pieds & demi de long , qui fuient placés par le traver ;. &rur les deux grands coLes du maffif de pierre, deux de chaque côté, vis-à-vis , t^ : à huir pied ;: de diftance l’un de l’a'Jtre , cette diftancs prife à leur l’ommet. Ils étoient retenus par des tirani de fer af-achéa dans le haut par un bout , ër fcellés par l’autre bout dans le mur voifin. Sur ces quatre chevalets , & vers re’-'trêmité qu. ;.’approchoît le plus du point milieu du maffif, furent mifes en travers, à la hauteur d’environ fept pieds , qui étoit celle dei’dit. ; tréteaux , deux pièces de bois longues de onze •pieds Sa demi ; une fur chacun , & toutes deu ;. affujetties avec des équerres de fer. Trois pièces de bois tranfver l’aies, de neuf pieds de longueur , furent pol’ées en fens contraire fur les deux précédentes traverfes. On fit au milieu de chacune, 8c fur une des faces latérales, une entaille de quinze à feize l’gnes de profondeur, dans laquelle vinrent fe loger d’eux-mêmes les trois pointais ; & pour s’en rendre abroluinent ïnaître pendant le temps qu’on etiiploieroit à les pofer d’à-nlomp, on les retint aux endroits où fe fail’oit la jonftion avec des collets de fer, fjui , embraffant étroitement les trois pointais, étoient attachés à vis fur les pièces de bois tranfverfales. Ces pièces de bois pouvoient fe ïiiauvoir à volonté ; auflî jufqu’à ce que les pointais qui y étoient fournis & qu’elles dlrigeoient ftiffent mis parfaitement d’à - plomb dans tous les Cens, ne cefTa-r-on de les faire agir, en les promenant fur les deux pièces de fcois qui leur fervoient de fupports. Quand on fut affuré de la jurte pofuion des poinials, on arrêta les traverfes avec des équerres de fer. Les trois pointais furent fcellés dans le maffif, & ils y étoient enfoncés de la profondeur d’un pied.

Ces pointais étoient des piliers de fer quarrés, de trois pouces & demi de gros, & d’un peu moins de treize pieds de haut, ’ans compter .la partie enfr.gée darsle maffif. Ils furen : affermis vers le pied par quatre barres de fer plat, de deux pouces de largeur , fur fix lignes dîépaiffeur , !k dy quatre pieds de long ^eur , qui s’appuyoienr fur chacune des faces du pointai. Ils étoient liés au pointai par un collet de fer à F O N

tro’s pîeds dé diflance du nud du maffif, Si fci-llé.’i par le pied dans la pierre. On établie dans la foffe trois tréteaux de fer de huit piedà de ior.g & hauts d dfx pieds, pour Icrvir de. fupj,ori3 à quatre barres de fvr tianfverfales donc l’ui’age lera indiqué dans la fuite de cet article. Us furent placéb à la droite uc fur la gauche à deux pieds Hc demi de d ;ftaiice des murs de la foilé qu’ils parcouroient en longueur. Des barres de fer fcellées dans la muraille les cortenoient par le haut, & ils étoient butés en tête & en queue par des fers difpofés en d-agonale & arrêtés fur de petits malfift de pierre qui j à cette intention, avaient été mis au fond de la folî’e dans les parties latérales,

La charpente dont on s’étoit fervi pourl’allignement des pointais étoit encore fur pied. On min en place la grande travérfe» de fer qui de-.oit traverfer horizontalement le cheval delà tête à la queue. Sa longueur étoit de treize pieds -, elle avoir trois pouces Se demi de gros ; elle s’élargifi’oit aux endroits où elle étoit percée pour recevoir les pointais, & confervoit fort calibre dans le refte de fa longueur. On y brafa du côté de la queue du cheval une petite barre de fer, longue de dix pouces, &’ de même calibre que la traverl’e , qui , par cette addition , prit en cet endtoit la forme d’un T rem erië. La petite barre étoit percée de deux trous fur fes extrémités^ afin de pouvoir y appliquer dans la fuite, & retenir avec des écrouj, une pièce de fer qui , montant d’environ deux pieds en contre- haut, fervît à porter l’armature du noyau qui defcendoit dans la queue du cheval.

Dès que la grande traverfe eut été pofce , on ajufla dans la partie fupérieure de cha’cjus pointai des fers en manière fi’equerre, & d’aatres fers en manière de potence, fervant de fupports aux équerres , & tous bien aftermis contre le» pointais. Chaque potence, dans la partie inférieure, à l’endroit où la bride la tenoit liée avec le pointai , s’appuyoit fur une hoche pratiquée à deffein dans la tige du pointai , & fe reployant un peu au-deffus en forme d’équerre. La potence laiflbit un vuide en :re elle & le poir.tal , où fe logèrent commod.ment deux barres de fer , de deux pouces de gros , qui , dans la fuite, aidèrent à Ibutenir le noyau dans la partie la plus baffe du ventre du cheval. Le>? fix équerres, encore plus particulièrement deftinées que les potences à porter des barres de fer, qui, en d’autres places, avoient à parcourir, de la même manière que les deux barres de fer précédentes, l’intérieur du . ;orps du cheval, fe rcplioien ? àcer effet, ou formi Ht des coudes vers les extrémités de leurs brain :aes. Ceux de ces coudes qui, de part ik. d’autre,

joignoient la lête du ppintal , dévoient rec^voijr I
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& porter , au-deflus de l’épine du dos du clieval , lieux barres de fer qui étoient conduites en Jigne droite depuis Ici premières équerres, vers le poitrail, jufqu’à celles qui approchoienc le plus de la croupe du cheval : là chacune reçut I fes extrémités d’autres barres de fer qui y furent affujettiesavec des écrous, & qui, s’écartant & formant un cercle , devinrent le foutjen du noyau en cet endroit. Des efpèces de «nains , aux extrêniités des branches inférieures & horizontales des mêmes équerres, fervoient de pafTages ■& de fupports à des_ fers , qui , ■’ contournes luivant les différentes linuoficés da fiorps du cheval , dévoient le parcourir le long jde chaque flanc. Toutes ces équerres, ainfi que les fupports ou potences , formant des branches plus ou moins aliongéps fuivanr que leur deftination l’exigeoit , arrivoien : toutes à une hauteur égale.

Alors la charpente qui avoir été établie dans Ja foffe fut retirée. On pcfa autour de la grille, en dehors , quatre dés de pierre de chaque côté. t,eur plan étoit un quarré de deux pieds , leur hauteur étoit de deux pieds & demi. Ceux des quatre encognures furent fortifiés dans l intérieur par une maçonnerie en moellons, qui , du côté de la tête du cheval , fermoir une portion de cercle taillante. Ces dés de pierre étoient dellinés à affeoir le chaflls de charpente qui avflic été employé dans la conftruftion du tçoule de plâtre.

Leî pièces de cet ancien chaflîs furent donc •faffembjées & bien affermies ; les fix barreaux de fer fur lefquels avoient été érigées les premières allifes du moule furent remis aux mêmes places & aux mêmes diftances qu’ils avoient ■ occupées , & le retabliffement du moule ne fouffrit pas de difficulté.

Il étoit néceffaire que les cîres dti moule confervaffent leur duâilité ; on l’entretint par une chaleur douce qui n’étoit pas capable do les trop amollir , & on les garantit de la pouflière par un chalfis de verre en for-me de comble.

Quand le moule eut atteint la hauteur de la grande traverle longitudinale, on s’occupa de mettre en place les quatre autres traverfes qui étoient déjà rangées fur leurs trétaux de fer. Elles fe logèrent dans les ouvertures qui avoient été ménagées à cette intention dans les pièces du moule au temps de la conftruftion , & furent fixées par le milieu avec des brides de fer fur la grande traverle longitudinale, &à leurs deux extrémités fur les deux trétaux latéraux. L’armature fe trouvoit prefqu’entièrement formée. Il s’agiffoit de mettre en place ies fers des jambes & de la queue. Pour agir avec plus de fureté, on laiffa l’intérieur des jambes du cheval à découvert , en ne montant que la moit>4 des pièces du moule de chaque jambe. r o N

-^7t

Oh avoit eu foin précédemment de faire mouler à part , d’une feule pièce, cette moitié de jambe. Ce fut conformément au creux qu’elle avoir donné que le ferrurier forgea les fers. On employa le même moyen pour régler la forme des fers de la queue, & de ceux du col & de la tête du cheval.

Les trois fers qui, après la fonte, dévoient refcer’en place & fervir au fcellement de la figure , furent tenus de deux pouces de gros. Un moyen fimple fut employé pour qu’ils reftaffent intimement adhérens au bronze ; ce fut d’en arrondir la tige depuis le fabot iufqu’au genou, partie qui devoir être fondue miffive, i& de les forger quarrément au - deffus & audeflbus.

Ces fers furent forgés pour avoir quatre pieds de fcellement. Ils ne remontoient guère à leucpartie tupérieure qu’à deux pieds au -deffus du genou. Là chaqus fer fe lioit avec un autre ter, qui, par le haut, alloit s’accrochera celle des grandes pièces trantVerfales qu’il rencontroit. On en ufa de même à l’égard des fers de la jambe du montoir , qui étoient de moitié moins forts que ceux des trois autres jambes, 8c à l’égard des fers de !a queue.

Ceux-ci, remontant en contre -haut depuis l’endroit où le fcellement en fut fait dans la pierre , parcouroient l’intérieur de la queue dans toute fa longueur, arrivoient à Ton fommet, & y trouvoientunepièce de fer courbe à laquelle ils le lioient. Cette dernière , de quarrée qu’elle étoit à l’endroit de fa jondion , s’arrondiffoit infenfiblement à fon fommet, où une forte vis, entrant dans un écrou , la tenoit affujetrie à ua barreau de fer montant, qui étoit établi à l’extrémité de la grande traverfe longitudinale. Ua troifième fer , lié avec les deux précédens , fer prolongeoit en dehors, au - deffus de la queue , & : étoit terminé par urf anneau deftiné à recevoic une traveilb qui devoir être enterrée dans le moule de potée lorf’ju’il leroit entièrement formé. Son ulage étoit d’affermir encore davantage les fers de la queue , que deux petites traverfes polees en fens contraires achevoienn de tenir en état.

Un fer fembiable , & portant en tête un anneau pour le même ulage , rut ajufté aux pièces d^ fer qui , avec les deux traverfes qui les forcifioient, dévoient fervir au Ibutien du noyau du çol & de la tête du cheval.

On mit en place la pièce de fer qui , moritant perpendiculairement, devoir traverfer , par le milieu , le corps de la figure équeftre , ea déborder la tête d’un pied, & le terminer par un anneau. Eile devoir être le foutien de la fi<’ure. Lorfqu’elle fut arrivée à la hauteur des épaules, on lui fit porter une traverfe de fer, telle qu’il la falloit pour maintenir le noyau en ce : endroit, &-fiette traverfe reçtrt, aies dg^y C e c ç )j

'$rji

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«xtrêmités , les fers des deux bras de la figare. Ceux des cuiffes & des jambes furent rufpendus aux deux bouts d’une barre de fer, pofée en travers fur les fers qui s’étendoient le long des flancs dans le ventre du cheval.

Aucune pièce de l’armature n’étoit rivée : toutes étoient feulement retenues par des vis & des écrous , pour qu’on pût les démonter ficilement.

Eli même temps le mouleur retnontoit chaque pièce da moule à fa véritable place. A mefure qu’il avançoit , on introduifoit , dans l’intérieur du moule, un.e infinité de petits fers. Ces différentes pièces, pliées , coupées, contournées, félon les longueurs ik les finucfués qu’indiqnoient les places où elles dévoient être applicuées , formèrent, par leur jonflion avec les principales pièces de l’armature , une carcalTe qui pouvoir avoir quelque reffemblance avec le fquelette d’un animal à l’endroit des cô :es. Elles furent attachées aux barres de fer les plus voifines , & toutes les p-èces réunies contribuèrent, par la combinaifon & l’enfemble de leurs forces, aufoutien du noyau. Pour que les cires ne pulTent pas fe féparer du noyau, quand on démonteroit le moule de plâtre qui les contenoit^ on employa de petites attaches de laiton, de quatre à iix pouces de long, fe terminant en pptiis crochets recourbés , & portant une têre ronde & pla ;e. On en mit dans tous les endroits qui pouvoient menacer. La tète^ en étoit logée dans l’épaifleur des cires , le crochet les outrepafToit & devoir fe trouver engagé dans le noyau quand il feroit coulé. La compofuion hjrdie de la firatue équeftre de Pierre I, à Saint-Péterlbourg , exigeoit une armature qui en afluràt la folidité. La partie de cette armature qui eft reftée dans le bronze, & qui foutient le cheval fur fes pieds de derrière, ell d’une grande fimplicité. M. Faîconec en avoic arrêté la compolition avant de partir pour la Rulhe, & dans le même temps qu’il avoir conçu l’idée du monument. On a aufli beauconp iiraplifié tous les fers qui dévoient être retirés après l’opération de la fonte. « Les quatre ou » cinq groffes traverfes de fer , mifes ordinairement pour foutenir, dit- on , le moule & le » noyau , furent fupprimées comme inutiles, » & même comme flirt embarraffantes. L’idée » de cette fuppreffion raifonnable appartient, s }3 crois , dit Al. Falconet , à l’habile ferrurier 5s Fugner, qui .a fait & raifonné l’armature » pour la fonte , avant qu’elle fût fous ma » diredion. »

j Coulage dunoyau. Le noyau doit occuper toute la capacité intérieure du moule, Se : le métal en fufion doit s’y appliquer comme fiir une forme. Puiiqu’on ne peut fo ;mer es noyau jju’en ie coulant, la fubfl-ance doit en être F O N

liquide ; maïs il n’eff pas moins nécelTa’i'e qu’elle foit facile à fe condenfer , & qu’elle piiiff’e acquérir une grande folidité. Il faut qu’elle ne craigne pas la plus grande ardeur du teu ; il faut auffi qu’elle ait la fosce de fupporter tout le poids du bronze , & qu’en même remps elle foit facile à brifer quand on voudra la retirer des parties qui l’enveloppent, & dans lefquelles elle ne doit refter que pour un temss. Le plârre & la brique piles, tamiles, mêlés & gâchés enfemble rempliliént toutes ces conditions. La proportion eft de trois quarts de plâtre pour un quart de brique.

Il faut conftruire au pourtour du moule une enceinte de charpente qui, jointe aux brides de fer dont le raouie eft déjà ceint en plufieuts endroits, puifle le contenir tk. réfuter au mouvement que fait le plâtre en fe féchant. Les conduites de la fubflance du noyau font faites en planches de fapic, & abouciilentà des ouvertures qui ont été ménagées dans le meule aux endroits qu’on a jugés les plus convenables. Il y avoir fix de ce.-, ouvertures au moule de la ftatue de Boachardon : une au-d ;iTus de la têce de la figure , une vers la tête du cheval , la plus grande vers la queue , une au-deilus de l’épaule gauche du cheval , une fur le flanc droit, & la dern ère fur la croupe.

On appliqua en deux endroits deux calfles de fapin qui s’elevoient perpendiculairement jufqu’à la hauteur où arrivoit l’ouverture la plus éminente par laquelle la ma’ière couloir dans le moule. Elles failbient l’office d’évents pour laifi’cr échapper l’air à mefure que la matière entroit dans le moule ; elles fervoieflr a.iffi à y introduire une bougie attachée à un fil de fer^ pour favoir à quelle hauteur la matière étoit montée, & de quel côté on dévoie la fournir avec plus d’abondance.

La lublfance du noyau ne fauroir être coulée avec trop de promptitude, parce qu’il eft très-important , ou plutôt abfolument néceffaire quff le noyau fe forme fans interruption. S’il le faifnit par couches, il y auroit d^s interftices dans lel’quels le bronze fe logerok pendant la. fufion.

Quand la matière a pris une confi Tance folide, on démonte le moule , les cires fe montrent à découvert, & l’on voit la ftatue formée en cire ,. telle qu’elle eft fortie en piâire fur le modèle : du ftatuaire.

. Képci-agi des cires ; voft des jets G" é ’ents ;. ’Jf-iis du mitai. Cependant il n’eft pas poiTible qu’il n’y ait dans les pièces de cire aucun dirangenient, aucun aftaifTement. 11 faut d’ailleurs lupprimer & nettoyer les balè-.re.’ ; que les icints des différentes pièces du mouie ont imprimées fur les cires, & fonder tous les joints, pour

reconnoître s’ils font fuffifanimejit garnis da
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iïïre, & fi le plâtre, lorfqu’on formoit le noyaa , ne i’y eft pas infinué en trop grande quantité. Les cires exigent donc un réparage. Cette opération regarde le i’culpteur, & ne diffère en rien de l’art de modeler qui lui eft familier. Il peut encore fur fes cires établir des finefTes qu’il avoit négligées fur le modèle, changer & corriger quelques formes , donner des touches intelligentes. 6’i la fonte eft heureufe , tout ce qu’il tait fur ces cires reparoîtra fur le bronze , & il peut préparer à un dur métal toute la morbidezie qu’eft capable de recevoir une fubftance flexible. Plus heureux que s’il travailloit en marbre , il n’a nulle part à éprouver laréfiftance de la matière fur laquelle il opère, & il peut confacrer à la poftéritéla plus reculée, la hardieiTe , la fierté , la fineffe , le jeu fpirituel Ce fon ebauchoir. C’eft dans eette opération que fe rapportent aux places auxquelles elles font deftinees ces petites pièces faillantes , délicates Si fragiles qui ont été moulées feparémenr.

’ On vient ds voir que, fuivant l’ufage, le moule a été -entièrement démonté avant cette opération, & que toutes les cires font à nud. "Pour les atteindre, dans le réparage, il faut ique le ftatuare faffe élever des échafauds fur lelqueh il s’éiablit. Il faut qu’il confie la déJicatefl’e de ces ciret à radrelîe des ouvriers fur lef ;u ?]s il fe repole pour l’écablifferaent de l’échafaudjge. En leur fuppofant beaucoup d’habilete, d’intelligence & de foin, ils ne peuvent

guère répondre des aciidens qui peuvent furvenr ,

& qui ne pourront ê ;re reparés que ■par un long travail de l’artifte. M. Falconer , pour le réparage de fes cires, s eft écarté de la route periileufe qu’avoient luivie tous fes prédéceffeurs -, il n’a pas fait comme eux démonter tout le moule & mettre fes c ;res à découvert. Il a reconnu que l’écha- •faud devenoit inutile, & que le moule lui-même lui en offroit un bien plus fur que ceux que les ouvriers les plus adroits auroient pu lui conftruire. « Le moule de plâtre, dit-il,

!» qui contenoit & environnoit les cires étant 

» fait par aflifes de niveau , j’ai dit : Voilà de » tous les échafaudages le plus folide , comme » aulïï le meilleur, pour garan.tir les cires des ■» accidens qui pourroient les endommager ■» pendant le travail du réparage. Ce moyen » fimple me parut auili le plus prompt , & je »1 employai, quoique je n’euffe encore vu » perfonne en faire ufage. J’ai d’abord fait ôter » des rangs d’afiifes j.lqu’à hauteur d’homme, » afin de pouvoir travailler le hsut de la ftatue ; » &, en trois diffetentes reprifes, le moule a ’» dilparu. Les pièces des dernières affiles ne » tcnoient pas davantage à la cire que celles » des premières. Toui cela eft fort fimplc , »dira-t-oiij & chacun en eût fait autant. FON 5-7 j’

  • Comme je n’aî vu qui que ce foit y penfer

» avant moi , je demande pourquoi on n’avoit » pas fait une chofe fi iimple ? » Pendant que le I’culpteur eft occupé de ce travail , le mouleur prépare des cires de différens calibres, pour la formation des évents &c des jets. Les jets font les canaux qui , renfermés dans le moule de potée , portent par diftërens rameaux le métal liquéfié dans toutes les parties du moule. Les évents, formés de la même manière, fourniffent à l’air un moyen de s’échapper en cédant la place au métal. On pourroit tenir mafllfs les cylindres de cire : cependant pour que le poids d’une ramification li confidérable ne faffe pas plier quelques rameaux , on préfère de les tenir creux , & on les jette pour cela dans un moule de plâtre. Les jets diminuent de diamètre à mefute qu’ils defcendent. Ceux qui recevront le métal à la fortie du fourneau doivent avoir une bouche proportionnée à leur deftination. Pour la fonte de la ftatue équeflre deBouchardon, les quatre principaux jets eurent une ouverture de deux pouces de diamètre ; & les autres , de huit inlqu’à douze lignes.

Les tuyaux des évents furent faits dans les mêmes proportions ; mais moins ouverts à leurs extrémités.

Tous les tuyaux font pofés dans un éloignement de quatre à cinq pouces de l’ouvran^e, & foutenus de diftance en diftance par des liens de Cire, qui, après avoir.été moulés, deviennent eux-mêmes les canaux néceffaires non-feulement pour i’introduftion du métal dans le creux du. moule , mais pour aider encore aux reflux de ce métal dans les tuyaux des évents, ainfi qu’à l’échappement de l’air par ces mêmes tuyaux. Toutes les principales branches des tuyaux aboutiffent à diverfes ouvertures ménagées pour donner l’écoulement aux cires, quand il faudra les fondre & en dégager le moule de potée. Les liens qui uniffent les tuyaux au travail , & qui doivent eux-mêmes former des tuyaux qui porteront le bronze dans tous les vuides, font pofés en contre- haut , c’eft- à-dire qu’ils vont en montant. Par ce moyen , le bronze liquide, après être defcendu précipitamment au fond des jets, remonte doucement & perd un poids qui le rendroit capable de faire du ravage. Quelqu’un a eu tort d’écrire que cette direôion des petits tuyaux avoit été inventée pour la fonte de la ftatue de Bouchardon. Une eftampe repré’entant la ftatue équeftre de Bordeaux garnie de fes jets, prouve qu’on y avoit cbferve cette difpofition des tuyaux qui dévoient por’er le bronze dans les vuides du moule. On dômie une dlreèhion contraire aux iiens de cire qui communiquent aux tuyaux des évents.

On coupe quarrément les-têtes des principaux jets k des évents , & on en couvre de cire les 574

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ouvertures , pour qu’il ne puîffe s’y iiifmiier aucun corps étranger qui deviendroit nuilible à la fonte.

On fait des tranchées de deux lignes au moins de largeur autour de tous les gros fers qui traverl’ent la figure & l’outrepaffent en dehors, afin que ces parties foient couvertes par le moule de potée, & que le bronze ne s’attache pas aux fers ; ce qui en rendroit l’extraélion difficile.

Pendant ces travaux , on peut s’occuper des eflais qui doivent conduire à la compofition d’un métal capable de produire une belle fonte. Il doit être duâile, doux (bus le cil’elet, d’une belle couleur, & fufceptible de prendre un beau poli.

Ceite opération fortfimple conduit à l’eflîmation de la quantité de métal qui doit être employée. On prend un poids déterminé de cire pareille à celle qui a fervi à former la figure. On en fait des boules qu’on met dans un baquet , on y verle de l’eau julqu’à ce que ces c’.res Ibient couvertes, & on marque à quelle hauteur l’eau eft parvenue. On la recire , & on met à leur place du métal, jufqu’à ce que l’eau revienne a la même hauteur. Alors on pefe le métal, & on calcule la quantité qu’il en faut pour égaler un paieil volume de cire. Dana le modèle employé pour la ftatue de Bouchardon , la proportion fut de huit à un,

. Du moule de potée. Comme la fonte qui doit produire une ftatue de bronze, au lieu d’une ftatue extérieurement de cire, ne peut s’exécuter que dans un creux, il faut qu’une fubftançe embraffe parfaitement les cires qui formeront ce creux par leur fufîon. Cette enveloppe des cires doit avoir allez de force pour rcfifter à la chaleur & à la maffe du bronze liquéfié. II faut aulïi qu’elle foit d’une matière aflez fine pour piendre avec la plus grande précifion l^^s formes les plus dflicates des cires. Cette matière fe ccmpolé de terre, de fiente de cheval , de creulets blancs , mis en poudre , & de poils de bœuf. On appelle cette compofition potée , & elle donne fon nom au moule qu’elle forme.

La terre doit être fcrupuleufement choifie : il faut qu’elle Ibit douce au toucher, liante, fans gravier, & qu’elle contienne très-peu de matière hétérogène & vitrifiable. On y mêle un tiers de fiente de cheval ; on incorpore enfemble ces deux fubftances, & on les laifle fermenter en terre au moins pendant une année. On la rerire enfuite de la fofle où elle a été dépofée ; on la pile au mortier quand elle eft bien feche , on ia paffe au tamis , on la met en maffe, ou l’abreuve d’eau, puis on la pile & on la tamife une féconde fois. Alors on joint |. ce mslange un tiers de poudre provenant de FO N’

creufets de terre blanche piles très- fins. On remue cette mixtion pour qu’elle ne fiffe qu’un feul corps ; on y verle de l’urine , on en forme une pâte, & la faiiant paffer une troiiième fois fous Je pilon , on y jette du poil de bœuf qu’on a bien battu avec des baguettes pour le mieux divifer. Cette pâte eft mile en rél’erve dans des tonneaux , & entretenue fraîche & liquide. Quand le temps d en faire ufage eft venu, on i’étend fur un marbre, & on la broyé avec la molette, jufqu’à ce qu’elle foit auùi douce fous le doigt que les couleurs les mieux broyées qui font employées par les peintres. Auifi tn. fait- on d’abord ufage de la même manière & par le même procédé : c’eft-à-dire, qu’on étend lur toute la furface des cires une couche avec un pinceau de poil doux , comme fl l’on fe propofoit de peindre^ces cires, La première couche, une fois feche ^ eft i’uivie d’une féconde, & on en étend ainfi, les unes par- defTus les autres , jufques à quarante, attendant toujours que la dernière couche que l’on a mile foit ben lèche, avant de lui en appofer une autre. Ces couches fuccefllves produifent enfemble à-peu-près une épaiffeur de dix lignes.

Pendant que le mouleur eft occupé de ce travail , les ferruriers établiffent deux grilles, de fer fur le mafllf de brique qui lert de bafé au modèle de cire , & qui a pour limite une efpc-ce de balcon. Pour la fonte de Bouchardon, chacune de ces grilles, couchée <à plat, étoit compof. ;e de barreaux de fer d’un pouce & demi de gros , pôles à la d. fiance d’environ huit pouces l’un de l’autre, & ces barreaux qui le croitbient étoient retenus par des clous rivés aux endroits oii ils failbient rencontre , dans tout le pourtour de la grille, pour les empêcher de s’écarter : ils étoient de plus aifujettis, dans la même intention , fur l’appui ou traverfe fupérieure du balcon , par des liens de fer,

C’écpit fur ces deux grilles qu’on fe propofoic d’élever toutes les pièces du moule de potée ; & comme les barreaux qui les formulent fe terminoient à chacune de leurs extrémités en une pointe recourbée en contre -bas, & tairant le crochet , ces barreaux dévoient fervir dans la fuite à accrocher par le bas, & à tenir en refpeél le bandage de fer dont le moule l’eroit enveloppé , lorfqii’il auroit acquis fon entière perfeâ.oD,

Les deux grilles n’étoxnt pas d’égale graa deur. Celle qui offroit une moindre fuperficie étoit placée vers Impartie antérieure du cheval ; l’autre en occupoit la partie poftérieure, Lorfqu’elles furent mifes en place, on y pofa J3 première allife du moule de pot^e, confiftar !’ en un lit de gâteaux auxquels on avoir fait prendrç la forme de briques. Ils étoient faits de potée mêlée d’un quart de fable rouge pilé & paffe an

tamis. Ces gâteaiuc éçoient employés feçs, On
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faiPoît évaporer i’eaù qui y étoît contenue en lies chaiiffiin’t dans des fourneaux iur des plaques ide ’ô !e. Ou es maçonna avec de la potée [liquide.

’ Le premier lit couvrit entièrement les grilles. Quaiidon fut ainfi monté jui’qu’à la hauteur du ’deffbus des pieds Ik de la queue du clieval , 8c enluiie à celle du defllius de Ion nez, on adapta ,à ces différentes places des cylindres de cire,

forniéi en ciochecs , & luffilamment enduits de

ipotée , ierquels s’unifl’ant d’un bout, & : par-

deffbus j aux conduites des jets & des évents

qu’iis rencontroient , rejoigilojenc à l’autre extrémité des tuyaux de cuivre rouge d’un calibre égal aux cylindres. C’éroit autant de canaux qu’on préparoit, & par où les cires dévoient avoir lejr écoulement lorlqu’elles leroient mifes en fufion. Ils fe prolongeoient jufqu’au parement ■extérieur du moule de potée.

’ Mais des gâteaux uniformes ne peuvent s’unir aux differens contours de la figure, & cependant il faut q.i’il ne refle aucun vuide dans ce qui <loit faire l’enveloppe du moule. On remplit donc tous les jnterflices avec de la potée molle , aulli maniable que la terre giaife à modeler. ’On faupoudre auparavant les cavités avec un peu de Table rouge pilé très -fin & tamifé, ce qui donne la facilité d’ôier enluite de place ces pièces qui le font figurées & moulées fuivant la fjrme des interftices cù elles ont été logées. On les fait fecher au fourneau, comme on a fait les gâteaux en forme de briques, & on les remet aux endroits d’où elles ont été tirées, & dont elles ont pris la forme. Alors on les maçonne, comme les gâteaux avec de la potée liquide. Duns tout ce qui avoiiine la furface de la figure , & dans toutes les parties où les gâteaux n’approchent pas alTez de la couche m, Ce au pinceau , on jette à la main de ia potée liquide. On donne au taur de gâteaux une forte épaifleur par le Ijps , parce que c’efl : là qu’agira toute la force du métal en fufion , mais dans le haut, une enveloppe de huit à dix pouces efl ftiffii’ante. Le moule de potée fait une maffe entière & continue dans ia partie inférieure ; mais dans les parties où il ne fait qu’envelopper les groLppes ôes jpts & des évents, il fe divife en autant de branches qu’il y a de ces grouppes, & chacune de ces banches prend la forme d’une tour ronde.

Pour le moule de la flatue de Bouchardon , on fit un feul bloc des deux jambes pofténetires & de la queue du cheval ; & un autre bloc des jambes de dei’ant Si de la tête. On fortifia encoie l’interftice de ces deux maffes déjà fi folides, par une grille de fer.

Quand le moule efl terminé, on y applique en différens fens, &. à li,c pouces de diftance les uns des autres, des bandages de fer plat, de deux pouces de large fur huit lignes d’épaiffeur ^ F O N

n ?

qui l’embraffent étroitement de toutes parts. Dans tous les endioits où les fers ne touchent pas exaflement le moule, on remplit le vuide avec de la potée.

Nous avons déjà dit au commencement de cet article, que la Itatue équeflre de Pierre I ne fut pas fondue dans une toffe creufée en terre ; nous avons vu que , dans toutes les circonflances M. Falconet trouve qu’il y a de l’avantage à népas s’enterrer ainfi dans une foffe. On n’éleva, à Saint -Péteifbourg, le mur qui tint lieu d» foffe, <& auquel on en conferva le nom , qu’après l’entier achèvement du moule de potée, & la pofe des fers qui l’entouroient. On ne fit point ce qu’on appelle un mur de recuit ; M. Falconet en reconnoiffoît l’inutilité. « Quoique la ftatue » de Louis XIV par Giiardon , dit cet artifle, » ait été fondue hors de terre comme celle de » Pierre I, on fit le mur de recuit, & l’on f© » trompa. »

S. De l’écoulement des cires & du recuit dit moule de potée. "On établit , pour la ftatue de Bouchardon, à la bafe du moule & dans tout Ton pourtour, fur le fol de la foffe , une aire ou maffif de briques, formant par fon plan un quarré long de vingt pieds & demi de longueur, fur dix & demi de largeur , &. débordant feulement de quinze à l’eize pouces l’enveloppe exléiieure du moule , dans les parties où il préfentoit la plus grande faillie. Cette aire s’éleva jufqu’à la hauteur d’environ onze pouces audeffus du niveau de la folTe.

Une femblable aire de briques, de pareille hauteur, interrompue par des coupures pour chacune.des fix iffues qui débouchoient dans la foffe, fut conftruite en même temps lé long desnrursdela foffe, & à dix- huit pouces de diflance du parement extérieur de l’aire précédemment décrite ; ce qui laiffa entre l’une & l’autre aires un vuide pour une galerie qui devoir côtoyer le moule dans tout fon pourtour.

C’étoit dans cette galerie que devoir s’allumer le feu nécefTaire au recuit du moule & à l’écoulement des cires. Il falloir donc y établir un âtre, ou foyer. On couvrit dans toute fon étendue le vuide que les^eux aires laiffoient entre elles , de grilles de fer qui ne laiffoient entre chacun de leurs baireaux que l’efpace d’un pouce & demi. Pour que ces barreaux ne vinffent pas à plier , on les traverfa dans leur milieu par un fort barreau qui leur fervoit de, fouîien.

Quand le» grilles furent mifes en place, & foutenues Iur les deux aires de briques ois éleva fur ces aires d’autres murs femblables Ss. àe la même hauteur.

Les galeries furent fermées , dans tout leur circuit, par une youte en ogiye ^ & , par cea© addition, elles gagnèrent fous la clef, un pied de plus d’élévation. Dans la conllruaion des voûtes, on fit des coupures de fix pouces de large, à des diftances voilines les unes -des autres, & on y appliqua des tuyaux montans , qui dévoient laiil’er à la flimme qui s’y répan doit la liberté de s’échapper tk de Tuivre les différentes impiilfions de l’air.

La première opération qui fuivît celle des voûtes, fut l’application de tuyaux, qui, faillanc au dehors , dévoient fervir à porter les cires fondues dans les baquets remplis d’eau qui étoienc lieftinés à les recevoir. Ces tuyaux étoient de cuivre rouge , & pour qu’ils ne fondiffent pas , ils furent enveloppés d’une maçonnerie de briques d’un pied d’épaiffeur. Pour que les principaux fers, qui foutenoient le moule, ne fléchiffent pas lorfqu’ils feroient pénétrés par le feu , ce qui auroit ôté le moule de fôn à-plorab, on établit autour du moule un •nombre fuffilantde murs de traverfe, conftruits en briques d’un pied d’épaiffeur^ & qui appuyés par l’un des bouts à la furface du moule, l’étoient de l’autre fur le parement intérieur des murs de la foffe. Ces murs étaient difpofés de minière à fervir d’enveloppe aux fers de traverfe qui portoient le noyau du moule , & étoient placés aux endroits où ces fers étoient apparens. Chacun de ces murs, élevé de quinze à feize pieds, étoit percé en arcades dans fa partie inférieure , quelques pieds au - deiTous des fers qu’il enveloppoit , pour laiffer la flamme circuler & : s’étendre.

M. Falconet, pour la fonte de la flatue de Pierre I , a fupprimé les murs de traverfe que , jufqu’à lui, on avoir coutume de faire autour du moule. Ilavoit prévu, comme il le ditlui-même, leur inutilité, & il ne s’eft pas trompé, puifque, du côté du fourneau, rien, dans la fonte, n’a fait le moindre mouvement.

Revenons à ce qui fut obfervé paur la fonte de Bouchardon. Un mur^de briques qui , traverfant la foffe par le milieu , dans fa largeur , paffoit fous le ventre du cheval, y rempliflbic le "vuide qu’on y avoir laiffé en formant le moule , & y trouvoit le pointai du milieu, qu’il embraffoit & mettoit à l’abri du feu. Ce mur, qui defcendoit jufques fur le fol de la foffe , fui voit exaftement , ainfi que tous le^ murs qui lui étoient parallèles , le contour intérieur du moule auquel il étoit appliqué par un bout, & s’appuyoit pareillement de l’autre llir le mur de la foffe : mais il étoit plein, fans aucune arcade, parce qu’on en avoir voulu faire un rempart capable d’arrêter !e cours de la flamme. Il étoit effentiel que la flamme agitée 8c pouffée par l’air qui venoit dt) dehors le long des defcentes fouterraincs , ne fe portât pas avec trop de rapidité d’un bout de la foffe à l’autre. La raifon en eft finiple ; car cette flamme ne Ibrtant pas FON

« 

de îa ligne horizontale , ne fe feroît pas élevéaffez haut dans ce trop long chemin qu’elle auroit parcouru, & auroit laiffé en plufieurs endroits les parties iijpérieures prefque fans chaleur : mais arrêtée au milieu de fa courfe &r obligée de fe replier fur elle-même, elle étoit forcée de fe répandre par -tout avec plus de promptitude & d’égalité , & affuroit l’opération du recuit.

Les pierres les plus dures d’un mur ordinaire i auroient été calcinées par la vivacité d’un feu | continuel qui devoit durer trois femaines au j moins. On choifit le grès, comme la pierre de ’ ce pays qui oppofe au feu le plus de réfiftance & on en forma ce qu’on appelle le mur de ï recuit. Il fut maçonné avec la terre qu’on j emploie ordinairement dans la conftruclion des fours , & il fut établi, fur le bord des galeries le plus voifin des murs de la foffe. On lui fit prendre le même contour qu’aux galeries : il I avoit par le pied vingt & un pouces d’épaiffeur. On a vu que, pour la ftitue de Pierre I, M. Falconet avoit reconnu l’inutilité du mur ! de recuit pour les fontes qui s’exécutent hors i de terre, & qu’il n’en fit pas conftruire. Celui qui devoit fervir à la fonte de Bou-, chardon étant fait , on procéda à l’arrangemeat des briques deftinées à former les tuyaux percés, à jour dont devoit être entièrement tapiffé le mur de recuit, depuis le pied jufqu’à îa prer mière affife. La flammo les traverfanr au fortir des galeries , devoit fe porter dans tous les endroits où il étoit néceffaire qu’elle pénétrât. Les briques qui y furent employées portoient un pied de long fur quatre pouces de largCt Aucune ne fut maçonnée : toiites furent placées à quatre pouces l’une de l’autre. Le fécond rang fut placé fur le premier, dans un fens contraire à celui des briques de la première couche , & toujours à une même diftanee. Les couches furent ainfi élevées à la hai.ftur du mur de recuit. L’arrangement qu’on avoit obfervé dans les briqués fourniffoit des iffues fans nombre par lefquelles la flamme pouvoit aifément fe porter de tous cô :és.

Lesvuidesque laiffoient entre eux le moule & le mur de recuit furent pour lors remplis-de bricaillons. Nous avons dit que l’on nomme ainfi des morceaux de briques caffées de différentes groffeurs. Pénétrés par le feu , ils rendent plus de chaleur que la flamme même, confervent cette chaleur très-long-temps, modèrent la trop grande adivité de la flamme, & la répandent avec plus de douceur & d’égalité. On choifit les plus petits bricaillons pour les arranger à la main aufii près qu’il efl : pofllble du moule , parce que, laiffant entre eux moins d’intervalle, ils empêchent la flamme de brûler lejnur de potée. Les bricaillons s’élevèrent à neuf pouces plus bas que la dernière affile du mur de recuit, i

en
FON FON 577

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On rendît cette maiTe auffi égale qu’il fut •nilible, & on y allie & maçonna avec de la ,iTs à four quatorze à quinze rangées^ de jjablej briques , polies fur leur plat. Elles l’parcouroisnt en longieur l’elpace qu’elles (avoient à remplir, & y formèrent un compartiment de bandes dilbntes l’une de l’autre d’environ lix pouces. Elles offroient la difpofition de iblives qui portent un plancher. Elles îl’ervirent de fuppoi-cs à une aire conipofie d’un ireconJ double rang de briques, qui fuient de imêmc maçonnées avec de la terre à four. Cette platte-forme couvrit tout l’efpace renfermé par le mur de recuit. On ne laifTa à découvert que lies places où les jets Se les évents avoient leurs [ifliies , & quelques petites ouvertures de fix ipouces en quarré, qui furent ménagées dans l’étendue de la platte -forme , pour fjiciliter

l’é ;happeraent de l’air & de la tumée lors du

irecuit,

Quand tout fut ainfi exaflemcnt clos, on

idonna le feu. On eut d’abord la plus grande îattent’wn de ménager le k.a , lort’qu’on alluma [lapremière fols le bois rangé fur les grilles dans lies galeries. Plus on avança , plus on rendit le feu ardent.

I Lafonte S : l’entier écoulement des cires dura Mix à douze jo.irs. On lira alors les tuyaux de ’cuivre nui avoient iervi à Ion écoulement, iv l’on boucha les orifices dans lolqueh ils avoient iété logés avec de la potée cuite & : du pl.ître. ’Après’ dix autres jours d’un teu continuellement

entretenu , & jamais forcé , on ne vit plus ibrtir

j de fumée par les bouches des jets & des é/ents,

!; & l’on jugea que toute l’humidité écoit évap 

potée. Alors le feu fut pouffé ai/lli loin qu’il i.pojvoit aller pour opérer le recuit du moule. [ Quand enfin, en regardant dans l’intérieur dev I jets & dos évents, en vit que le moule avoir pris cette couleur étincellante que If s forgerons appellent couleur de cerife , &c quand les cordage 5 q.i’on y plongeoir en Ibrti rent enflammés , ■ onrcc^.nnut que le moule avoir reçu le dernier degré de cuiffm. Alors on ceiTa le teu , qui , continué plus long-temps, n’auroit pu manquer

• de brûler le moule, àr l’on mur.i toutes les
■ JflTues par lel’quellev l’air aiiroit pu i’infinuer.
!i II fallut quinze j.iurs pour donner au moii.|e 

le temps de fe refroidir ; &, à ce ter-sie même, ’ on eut encore la précaution de ne déboucher ’ chaque tour qu’une i’eule ouverture , pour éviter le délbrdre qu’auroi : pu cauler la trop fubi ;e imprellîon de l’air. On fupprima enfuite la plaie- forme , on enleva les bricaillons , & l’on détruifit les galeries.

. De l’enterrage du moult ;. Après le recuit du mo.ile , on lui dorine ce qu’on appelle une chtmfe ; c’eft-à-dire , qu’un l’enveloppe entièrement d’un enduit de plâtre tamii’é, de Heaux-Arts. Tome II,

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S" ??

. l’cpalfrcur d’un doijr. Cet enduit étant fec, en procéda à l’enterrage du moule, dernière précaution pour l’empêcher d’être ébranlé par les efforts terribles du -métal en fufion.^ Les terres qu’on emploie à- cet enterrage fo paffent à la claie. On les répand également dans la foiTe. Quand elles font parvenues à l’épaiffeur d’un pied , on foule cet’e couche julqu’à ce qu’elle foit réduite à l’épaiffe iir de quatre pouces. On multiplie ainH’les couches j’-ifqu’à ce que la foKé foit entièrement comblée, il ne relie plus d’apparent que les eiitiouchures des jets 8z celles des évents.

On s’occupe enfuite de l’écheno. C’eft un baffiit en forme de cuvette , dans lequel fe raffemble le bronze liquide en foriant du fourneau , pouc être porté dans les bouches des je s. Ces bouches en déterminent le plan , & : on eft obligé de s’affujettir aux places qu’elles occupent pour difpofer les rigoles de l’écheno. Il fut afii’i , pour la fonte de Bouchardon , fur la dernière couche des terres de l’enterrage d.i moule , miles exaélement de niveau. On le borda de tous côtés par un parapet de dix-huit pouces au moins d’épaiiTeur, Le fond étoit tapi’Té de maçonnerie dans toute Ion étendue. Il avoit un pied de profondeur, & chaque rigale environ vingt pouces de largeur.

Le fond, les parapets doivent être conf !:raits en briques maçonnées avec de la terre à fo ;;r. On répand des terres au pourtour, & on les bac comme on a fait pour l’enterrage , de peur que l’impétuofi’é du métal ne fail’e écarter les parapets.

Ce fut ce qui arriva à la première fonte de la ftatue de Pierre I. Plufieurs accidens ayant obligé de faire, pour la partie fupérieure de cette ftatue, une féconde fonte, l’écheno fut alors condruit avec le moule. « Contenu par » les mêmes liens, dit M. Falconet, il faifoic » partie de ce moule ; il étoit renfermé 8c n retenu dans la même cage. AufTi ne iit-iî » aucun mouvement, &ne creva-t-il pss comme » le premier, li négligemment travaillé qii’il » s’ouvrit n’avant à peine reçu que deux ou » trois pouces de bronze. L’écheno fait d’avance » avec le moule, procure un autre avantage : » il donne au métal tout le temps qu’il faut pour a la fulion , & pour les préparations qui dépendent de la foffe & du moule. A l’infV6nc » qu’on va fondre, on n’a pas rrop de loifir. » J’oferois donc confeiller l’écheno comme il » fut fait à ma ’econde fonte.

n Beaucoup d’autres partiesont été Amplifiées, » ajoute Se même ariifte, à la première & encore » plus à la féconde fonte. Si je n’en parle pas.^ o c’efl : que l’artiflre intelligent qui voudra >3 mettre de côté plufieuri articles de certains » cîtéchifmes , ^ s’affranchir un peu ds la ""’ P d d d

ns

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» routine , fera beaucoup misux quo je »’aî fait, » s’il veut y perfer n.

Nous regrettons que M. Falconet n’ait pas appris en deta 1 au public , toutes les fimplifieations cju’il a introduites dans les préparations ds ces fontes. Il nous auroit été très -utile dans la rédadion de cet article-, & auroit contribué à la perfeâion de ce dictionnaire qui devroit contenir tout ce qu’e les arrifles ont imaginé ds noii>/caa pour les pn^ogrès de l’art. Nous avons rapDotte tout ce que M. Falconet a écrit lur les nouveaux procédés dont il a fait ufage pour la fonte de fon chef-d’œuvre : nous avons été obligé de faivre pour Is refte i’un des catéchifmes dont il parle , & dans leftjuels il trouve beaucoup d’inutilités,

. De la fufîo ;4 du métal, & de fon introducilondans le moule. On range d’abord autant de mitai qu’il en faut pour couvrir l’à-re du fourneau, & Ton a foin, dans cet arrangement , de ne pas trop en prefler les diii.rentes pièces , afin qu’elles laiflent entre elles des vaides qui permettent à l’air à’y circuler ail’jment. Cs :te dilpofition faite , on allume le feu dans la chauffe. Comcne la flamme procure feule la f.ifion du métal, il fîut qu’elle foir très- claire , & il n’eft pas moins effentiel d’éviter qu’elle foie mêlée de f.,’m ?e, parce que l’iiumidité de la fumée uToit capable de figer la matière avant qu’elle (urtît du fourneau. Il faut donc que le bois Ibit trèr.-fec : il ofl : même bon que la coupe en ait été faite dans un temps l’ec , & qu’il n’ait pas été expofé depuis à la pluie. Le hêtre doit ^ avoir la préférence.

A niefure que le métal, entre en fufion , des ouvriers placés fiir les côtés du fourneau le remuent avec de longues perches de fapin. Quand il eft entièrement fondu, on en jette de nouveau fans ordre dans le ballin. Mais il "faut le tenir quelque temps fur le glacis des deux bouches ou portes du fourneau , parce que «’il toruboit li :r le mitai liquide, il le feroit lïgcr, de produiroit ce qu’on appelle des gâteaux, qui ne peuvent, à quelque degré de chaleur que ce fo :t, rentrer en fufion. C’efl un accident que peut aulfi caufer une fumée trop cpaiiTe, ou la cefllition d’égalité dans le feu de la chaufro.

^.QuanJla fufion arrivée à fon dernier période âemande un prompt écoulement, on met en place lepérier. li confiée en une longue barre de fer, qui , poulTes avec vigueur contre un tampon de fer sont eft bouché le trou du fourneau pendant la fonte , doit le chaffer au fond du baflin , & procurer au mcia ! une libre iffue. Cette barre " de fer peut avoir dix ■ huit à vingt pieds de long fur trois pouces de gros. Du côté dont elle doit frapper, elia prend à-peu-prèsla même courbure qu’une pelie : elle peut ayoir, en cet endroit, FON

e’nqpôudêj de diamètre, & elle fe termîrtê e pointe arrondie. A fon autre extrémité , elle el emmanchée invariablement dans une pièce d bois armée de liens de fer , tiillée de manier à fe laiffer embraffer aifément par le fondeur qu’elle met en état d’ajufler à fon gré le cou de périer. Pour donner à la machine la fore du levier, on fufpend le périer mis en équilibre à deux chaînes de fer terminées par des mainsi qui, en deux endroits, à-peu-prèï aux deux tieri de fa longueur, faififfent la barre de fer, fi ! ces deux chaînes vont s’unir enluite à un duuble chaîne plus longue, qui defcend d*en| haut, & dont les deux bouts font arrêtés fi, deux pièces de bois tranfverfales, que reç^oiven les poutres voiûnes fervant de tirans à 1 charpente du comble.

On prépare en même temps les quenouillettes & on les met aux places qu’elles doivent oc-, cuper. Leurdeftination eflde boucher les entrée ! des jets , jufqu’au moment où il eft à propo d’introduire dans le moule le métal fondai déjà entré dans l’écheno. Elles empêchent au) !’ que , pendant qu’on chauffé l’écheno , il ne puiflii entrer dans les conduits des jets, ni charbon ni aucun corps étranger. Elles fe terminent pa’ le bas en une olive d’un calibre égal à l’ouverture des jets qui doivent les recevoir. Lî tige de la quenouillette, longue de deux pieds doit être attachée à une trinurle qui ait le jei.’ d’une bâfcule, afin qu’on puifTe lever & baiffei’ à fon gré la quenouillette fans être obligé d’er approcher de trop près.

Comme il eft de la plus grande importance que le métal fondu ne rencontre rien de froit ni d’humide fur fon paffage, on chauffe i’échenc & les quenouillettes avant l’opération de h fonte. Les quenouillettes mifes en place, oc coiTible de charbon l’écheno , & quand t chai bon efb confumé, on nétoie la place. On reconnîot que le métal a acquis un degrt parfait de fufion, quand la flaninu qui fort du fourneau efl : d’un rcuge plus clair & plu ; vîf qu’elle n’étoit auparavant -, quand les craffes que rejette le mé.al fe rangent d’elles-mêmes autour du baffin , & laiffent le milieu uni ! comme une glace ; quand le feu prend fur-le-i champ aux perches de bois de fapin dont ori fe fert pour le braffer , & que la flamme quis’yi attache efr d’un éclat éblouilfant. Il n’y a plus alors de item.ps à perdre : le fondeur s’armant du périer chaffe le tanipon à coups redoiiblés , & le métal s’éiante comme un lo.rent de feu.

- Quand on juge que l’écheno eft affez rempli de métal pour que fa chute dans les jets ne puiffe fouffrir aucune interruption, on lève & on déplace les quenoinllettes. Le métal fe précipite dans le moule , ’reflue par les ouvertures extérieures des éyents, s’arrête dès qu’il eft ?

F O N le niveau avec le méral qui refte dans l’cchcno , k. la fontfe efl : terminée. Soixante mille livres de méral furent em- [iloyées à la fonte de l’ouvrage de Bouchardon , k l’introddclion totale dans le moule s’en fit ’n cinq minutes quatre fécondes. Il fallut •ingt-huit heures & demie d’un feu très -vif

!our le mettre en fufion. 

i’ SxF II cATi a des Planches relatives à la fonte des Jlatues. PLANCHE PREMIÈRE. i La planche I repréfente la coupe de l’attelier iirife dans fa largeur, au droit & par le milieu la la chauffe. I. Maffif des murs dont la- chauffe efl enviionnée, & qui, ainfi que les voûtes & les l’.loifons des galeries pratiquées fous terre dans étendue de ladite chauife, font en briques de [Jourgogne. j 2. Enveloppe extérieure de la chauffe , confruite en pien-es de taille liées & retenues par n triple rang de tirans de fer» . Le cendrier. . Profil de deux languettes de briques qui ont face aux deux ventoufes tournées vers le lord & vers le fud ouefl ; lefqueUes lan’ ;;ueltes ,

. la fareur de trous en abat-jour dont elles font

iiercées, portent l’air extérieur dsns la chauffe, f !c font l’office de foufflets.

5. Profil de la galerie rampante de la vcntoufe

lirigée vers le fud -ouefl.

6. Profil de la ventoufe oppofée qui regarde 

fe nord. I 7. Portes de communication des galeries fouerreines des ventoufes. b. Languette de brique percée de trous, ainfi jue les précédentes, n". 4 , & placée en face de a ventoufe dont la bouche regarde le nordjuefl. . Soupiraux ou évents des ventoufes men-’àonnées ci- deffus fous les numéros 5 & 6. I 10. Defîbus de la chauffe appelle chapelle.

II. Intérieur de la chauffe voûté en plein
eintre , & enveloppé dans toute fa capacité

oar un double rang de briques de S’ainc-Sanfon , Jofées en coupes & de champ. ■ II. Grille de fjîr, fur laquelle le bois tombe S : fe conlume., . Trou en manière de foupîraîl par lequel 3n jette le bois dans la chauffe, & qui , dans iout autre temps, eft exaflemenc bouché par une pelle de fer mobile. . Le deffus de la chauffe formant un plancher.

ij. Mur du pignon do l’attelier. , 

I 16. Coupe des murs , fur les faces latérales j lie l’attelier, & celle des porte» par Jefquelles ’ F O N- SI 5 s’cft fait , poi :r la f^atue d ; Leuis XV, le fervica d( ; la chauffe. . Grande fenêtre au derrière du fourneau^ percée dans le mur du pignon de l’attelier. iS. Charpente du comble. . Niveau de terrein extérieur. PLANCHE DEUXIÈME. Plan du moule de plâtre pris au droit de la ■première affile. . Grand chaflis ds charpente, fervant de bafe & de foutien au moule de plâtre. . Boulons de fer à vis placés aux quatre encoignures du chaflis , dans l’intention de 1© liutenir. . Place ? réfervées pour le paffage des trois pointais de fer, . Place où répondoit ,. darrs la flatue de Louis XV , la barre de fer fervant de foutien à la jambe gauche du cheval qui lève , & dont la referve s’étoit faite dans le moule. y. Les trois barres de fer don : font traverlees les trois jambes du cheval qui pofent. , Les pièces du moule de plâtre enveloppant les trois jambes qui polent. - Creux que formoit le moule en ces trois endroits , & qui , dans la fuite , furent comblés de cire. . Chapes dans lefquelles font renfermées les pièces du moule. çj. Places des trois barres de fer fervant à foutenir la queue du cheval. . Les différens blocs. . Anneaux de fil-d’archal en manière de mains, fcellées dans lefdits blocs pour pouvoir les manier plus facilement. li. Entailles ou loches, faites fur les blocs de la première affile , pour fervir de repaires aux’ blocs de la féconde affife du moule. . Six barres de fer pofées furie chaflis de charpente , qui le traverfent dans fa largeur , & fur lefquelles les blocs font établis. Outre le fervice qu’on en tira dans la conftruélion du moule de plâtre, ces barres de fer étoient aufli deflinées à foutenir ledit moule lorfqu’on rérabliflbit dans la foffe , & dévoient fervir en même temps de repaires pour remettre exactement à leur place tous les blocs de la premiers affsie. Elles font exprimées par des ligne» ponftuées. . Petits couffinets de fer, d’un pouce d’épaiCfeur, exprimés pareillement par des lignes ponctuées , lefquelles reçoivent les têtes de cinq défdites barres de fer. PLANCHE TROISIÈME, Elévation & coupe en partie du moule da plâtre y prifes fur une de fes faces latérales. P d d d i j

ySo F O N ligure I. 1. Chaiïis de charpente. z. Tttes de boulons mis aux tjuatre coins du fhaiTis pour conrenir l’on aiTembîage. q. Entailles faites dans ledit chaiïis pour fervir de repaires. . Blocs de plaire, fervant de foutiens aux chapes du -moule. j. Chapes recevant feules une pièce entière du moule. é. Chape qui contient & réunit dans fon intérieur un nombre «le petites pièces qui y font retenues au moyen de ficelles attachées au dehors à des biiboquef ;. . Ouvertures quarrées pour les pafTages des fers des tra.-erfes. . Au’.res ouvertures ménagées en difierens endroits du moule pour couSer le noyau. . Anneaux de fer en manière de mains, fcellés dans les parois extérieures des blocs èc autres pièces du moule, pour en rendre le remuage plus aifé. . Différentes parties du modèle , découvertes pour laifier voir la façon dont il efi : enveloppe par les pièces du moule. Le furplus du modèle couvert par les pièces du moule, eft dTigné p.ir de limples lignes ponéluces, ainfi que les pointais & les tê :es des lix barres de fer oui doivent foutenir le moule de plâtre dans . la fofTe. Figure II. Elle reprélente un des petits ^uarrés qui furent enlevés de doffas le modèle pour être moulés à part, & qui laifTerent dans le meule les ouvertures r.éceffaires au pafi’age des fers de traverfe. ^ a. Partie du modèle. b. Cadre de ciré dont elle fat environnée. t. Bandes de cire formant une croix cha-gce d’un numéro , & dont les extrémités ourrepafToient ce cadre , à l’effet de fervir de repaires. PLANCHE QUATRIÈME. P.epréfentatlon particulière d’une chape, avec les différentes pièces du moule qu’elle embraffe. On a choifi celle qui le rapporte au-devant de la tête du roi. . Pièces du moule rangées dans la chape, fuîvant l’ordre qu’elles y doivent tenir. . Deux pièces qui ne font point encore à leur place , & qui , lorfqu’elles y feront, achèveront de former le bas du menton. . Ficelle attachée à iin petit anneau de fil de fer, fcellé dans la pièce du moule, & qui , paffant au travers d’un trou percé dans la chape , aboutit en dehors à un petit morceau de bois appelle bilboquet, autour duquel ladite ficelle’

  • oule & fe dévide iufqu’à ce que la pièce du

FON moule foît mîfe à fa place dafiS la chape él y ibit afftijettie. . Petits corps faillans fur les joints des pièces du moule, qui, le logeant dans de petites cavités) qui font méiiagées fur les joints des pièce» voifinos, fervent à les maintenir dans une pofition invariable. Il y en a de pareils dans la face extérieure des pièces qui touchent à la chape. & ils y produiiènt le même effet. . Chape fervant d’enveloppe aux pièces duj moule qui y font raffemblées. On y voit ài corps faillans pareils à ceux qui font fur 1 ;: pièces du moule, & deftinés au même ufag ; PLANCHE CINQUIEME. Elle efl : defiinée à montrer la for.iie de l’armature. Elle repréfente la coupe du moule dt ; plâtre , depuis que , revêtu de les cires , il a été renionté dans la fofie. Ladite coupe , prife aL droit des quatre grandes traverfes qui furen. mifos alors à leur place , offre , dans l’inrérieui du moule, le plan des différentes pièces de feij qui , ajoutées aux principales pièces déjà de crites , complettent l’armature. . Le grand maffif de pierre, 1 . Premières ailifes du moule de plâtre pofles • fur le chaffis de charpente , qui lui -même ports’ fur huit dés de pierre. , Blocs du moule de plâtre , fervant de fou-j tien & d’enveloppe aux chapes du même moule’ & ayant à leur parement extérieur des anneau ; de fer qui donnent la facilité de les manier. . Chapes & pièces du moule de plitr garnies de leurs cires. . Epaifleur de la cire. . Les quatre grandes traverfes de fer don la principale fondion eft de foutenir par 1 fuite le moule de po :ée & fon enveloppe dan un état invariable. Celle du côté de la croup va un peu de biais pour le conformer à la poli tion des deux jambes de derrière du cheval dont une efb plus en arrière que l’autre. . Trétaux de fer , fur lefquels lefdites tra verles viennent s’appuyer, y étant attachées pa leurs extrémités avec des brides de fer. . Grande traverfe de fer, portée par le pointais, & qui, placés au milieu du corps d cheval , & le parcourant dans toute fa Ion gueur , le déborde de quatre pieds du côté d poitrail. . Têtes des trois pointais. . Grand cercle de fer allongé, formé fui, vant le contour que donnent, aux endroii qu’il parcourt, les flancs , les cuifTes , •& 1| poitrail du cheval, & divifé en deux partis qui fe réuniffent & fe raffemblent vers la têt & vers la queue , où la grande traverfe k reçoit : ledit grand cercle étant porté dans 1

furplus de fon étendue par les équerres qi
FON FON 581

font , comme on l’a vu , appliquées aux pointais.

. Les ftifidites équerres,

. Endroic vis-à-vis le poitrail du cheval, où fe fait la réunion des deux parties du grand cercle de fer n°. lo, fur la grande traverfe n°. 8, à laquelle ces deux parties de fer circulaires font attachées avec des brides de fer. . Endroit fur le derrière du cheval , où viennent aboutir & fe téunir les deux partie.. du grand cer< :le de fer n. 10 qui, pofan : fur le barreau de fer en ferme de j_ par où Is termine la grande f/averfe n^.b’, y Ibnt attachées avec les mêmes vis & écrous qui affujetiffent fur le même baireaa un montant ou tige de fer, a laquelle s’attachent les fers de la queue du cheval.

. EnJtoit d’où s’élève perpendiculairement fur le barreau de fer en forme de j_ la tige de fer qui reçoit à Ton fommet , comme on le veira plus diitinclement à la Planche VI, fous le n". 22 , la partie fupérieure des fers de la queue du cheval.

. Lieu où fe fait l’afTerablage & la jnnflion des fers de la queue. Voyez Planche FI , numéro 26.

. Deux barres de fer qui, pofces fur le haut des équerres, s’étendent en droite ligne le long de l’épine du dos du cheval. . Deux autres barres de fer formant enfcmbie un cercle , fermant à foutenir le defTus de la croupe du cheval , & qui, étant attachées fur les deux barres de fer n". 16, viennent s’appuyer à l’extrémité de la grande traverfe n". 8 , contre le barreau montant n°. 14 avec lequel elles s’uniflVnt.

iS. Pièce de fer , en manière d’arc- boutant, fervant à entretenir droite la tige de fer mentionnée fous le n°. 14.

. Coupe d’une pièce de fer qui pofe fur la grande traverfe n". 8, & qui parcourant tout l’intérieur du corps d ?. la figure équcftre , s’élève perpendiculairement jufqu’au- defTus de la tête, ainii qu’on le verra dans la Planche FI, fous le n°. 9.

. Traverfe portant à fes deux extrémités les fers des deux jambes de la figure équeftre : elle-m.ême eft portée par les deux branches ■collatérales du cercle de fer n°. 10. II. PJndroits où s’accrochent, fur la première ■ic la dernière des quatre grandes traverfes, l’extrémité fupérieure des fers des quatre jambes du cheval.

. Fers coudés & formant une efpèce de potence, laquelle parcourt l’intérieur du col du cheval.

. Traverfe étant au milieu de l’encolure du cheval , & qui en foutiendra le noyau. .^ Autre traverfe dans la tête du cheval pour le même objeti

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’8t

. Pièce de fer qui s’avance & p’rend un contour circulaire vers la partie inférieure du poitrail du cheval , & qui eft une extenhon de deux longues barres de fer placées au bas du ventre , qui ne fe peuvent appercevoir fur ce plan , mais dont on verra la dilpoiuion P^. Vl, numéro 8.

. Petits fers, appelles côtes de vache , qui , s’accrochant aux différentes barres de fer de l’armature , étant contournés fuivanc les places & fuivaiu que l’ouvrage l’exigeoit, & fe rcuniifant à des lils de fer fans nombre, enlaces & mêiés enfemble , ainfi qu’on le voit à la plancha fuivante , ont fervi à réunir toutes les parties du noyau , & ont principalement affermi la lurface extérieure qui touchoit aux cires. PLANCHE SIXIÈME.

Elle efl deftinée à complerter , avec la précédente , la démonftration de l’armature. Elle repréfente la coupe & le profil do la ftatue equelrre , pris dans fa longueur du côté du montoir. La flatue paroît en cire, dépouillée da toutes les pièces du mouie , quoiqu’en cet inllant de l’opération elle en fût encore enveloppée-, ce qui efb fait à deffein de ne laiffer échapper aucune des pièces de fer de l’armature" qui fe montrent dans cette pofition , qu’il eft nécelTaire de faire connoître.

. Les trois pointais,

. Fers des jambes du cheval , divifés chacun, en deux parties, lefquelles, à l’endroit où elles fe réuniffent, font retenues par des liens de fer ; iur quoi l’on obfervera que, dans trois dëfdites •jambes , la partie inférieure dos fers doit refter engagée dans le bronze pour n’en plus fortir, & qu’elle doit fervir, lorfque la ftatue équeitre léra terminé», à l’arrêter fur fbn piédeftal , tandis que la barre de fer mile fous le piad du montoir, n’eft que pour aider au fcutien de la jambe qui lève, pendant le temps des opérations du mouie d« potée & de la fonte. . la grande traverfe qui parcourt l’intérieur du corps du cheval dans toute fa longueur, . Les qua.re traverfes qui s’étendent en largeur, coupées par leur milieu, & : à dciîx defquelles, favoir celle qui efl fur le devant & celle qui eft la dernière du côté de la queue , font accrochés les fers des jambes du cheval.

. Les équerres & leurs fupports , fe préfentant 

de profil.

. Une des barres de fer , qui , pofées en hîut des équerres, s’étendent le long de l’épine du dos du cheval.

. Une des barres de fer qui , par le plan , 1 forme un cercle allongé, & qui , en s’afTujetiffant oar le contour à celui que donne le corps du cheval à l’endroit des flancs, eft portée par I les équerres daus l’étendue de fa longueur, ^ $Ë2

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vient poferà l’une de (es. extrcmitt’s fur la grande traverle du côté de L’encolure & du cô :e da la croupe fi.ir le barreau en forme de j_ , de la façon qu’il efl : exprimé à la p’.ançke V-, nuniéros iz & rj.

. Une des deux autres barres de fer placées en contre-bas, l’une à droite & l’aiiire à gauche, dans la parrie inférieure du ventre du cheval, Jeîqaelles l’ont portées par les potences ou fupports des équerres , & fuivent le même contour que le defTous du ventre.

. Petite pièce de fer qui , après avoîr parcouru en ligne direfte l’intérieur de la figure équefî :re, outre -patle la tête de cette figure , & le termine par un anneau qui traverfera un barreau de fer, qui, lotfque le moule de potée lera toiit-à-fait mante & dans la perfeclion , s’y trouvera engagé , & acquerra aîTez de force alors pour empêcher la pièce de fer montante de foriir de Ton à -plomb : cette pièce de fer, qui par le pied le replie & fait un coude par devant & un autre par-derrière qui lai fervent d’un empâtement futfi ant , pofe fur la grande traverfe n°. j , & y eft liée en deux endroits avec des brides de fer.

. L ?s deux lu fuites brides de fer. . Deux pièces de fer en arc- boutans, fervant à contenir la fufdite pièce de fer montante n^. 9. Elles defcendent jufques fur les barres, do ror n’. 6, ik. y font attachées chacune par le pied qui fait un coude avec des rils de ter. Deux autres femblables pièces de fer qu’on ne peut voir ici, éroient appliquées aux deux autres faces de ladite pièce de lern’. ^, & toutes les quatre la teno’.ent en état.

II. Deux barres de fer contournées félon la forme que prennent les deux bras de la figure équeftte , toutes deux attachées par le haut à la pièce de fer n . 9.

. Plufieurs fers appelles côtes de vache, diftribués dans l’intérieur de la figure équeftre , Se qui en remplilTent IcsvE’.des : ils s’accrochent par le haut à la pièce de fer n°. o , & pat le bas aux deux barres de fer n°. 6.

, Deux pièces de fer montantes & : formant la potence , logées dans l’intérieur de l’encolure & de la tête dj cheval dont elles fuivenr le contour : l’une & l’autre font retenues par le pied qui fait le coude fur la grande traverfe n*. 3 , & y font liées au moyen de brides de fer.

ij. Les brides de fer fufdires, . Tringle de fer Ibus la crinière du cheval, ajuftée avec des fils de fer fur une àes deux pièces de fer fui’dites.

. Pièces de fer qui , prenant naiffance à l’extrémité de celle qui defcend par- devant dans la tête du clieval, & y étant alfujettie, avec une bride de fer, remonte & va ï’unir à celle ^es deits pièces de fer fufdites, laquelle par-F O N

coLirt !e deffous de l’encolure, i’y lîe , et ferf à ioutsnir la té e du cheval par- derrière. . Fer contourné, lequel attaché aux fers qui viennent d’être décrits , defcend jufques fur la bouche du cheval,

^. Diux pièces de fer mifes, l’une au droit des ]ou,es du cheval, & l’autre au milieu de l’on cou ; toutes deux ajuftées fur les pièces n". 14, & à travers chacune defquelles pafléne de part ea part des barreaux ou traverfes d» fer pour le fouàen du col & de la tête du cheval.

io. Les deux traverfes fufdites fe montranc feulement par la coupe.

z. Pièce de fer qui déborde extérieuremene la tête du cheval, & qui porte à fon extrêmj-é un anneau femblable, pour l’ufage , à celui qui a été décrit ci -devint fous ie’ n°. o. .^ Pièce ou tige de fer pofée debout à 1 extrémité de la grande traverfe du côté de la croupe, & qui reçoit à fon Ibmme ; la naiflanc» des fers de la queue du cheval. .3. Petite p :èce de fer faiîant l’office d’arcboutant, & : qui maintient la pièce de fer montante n." zi.

^ 24. Barre de fer cîrcula"re par le plan , qui d’un bout eiï attachée ;ur l’extrêraire do la barre de fer n". 6 , s’appuie de l’autre fur la pièce de fer montante n". ^^ , & fert à foutenir le deflus de la croupe du cheval : il doit v eri avoir une femblable dans la partie oppofee. j. Les fers de la queue du cheval deflinés à en foutenir le noyau, & divifés en deux parties qui s’unifTent 8z font retenues & liées enfemble par des bride ; de fer. La partie fu. périeure eft difpofée de façon à pouvoir Être retirée après- la fonte -, l’autre defcend jufques (ur le malTif de pierre pour y être fcellée dans la fuite, & à ces deux fers efl uni un trot.’îènie qui, comme celui dont on a eu ci -devant la defcription fous le n*. ai , porte en lête uh anneau, dans une intention toute pareille. . Endroit où fe fait la jonclion des fers de la queue de cheval,

. Petite traverfe fervant à contenir la barre de fer qui parcourt de haut en bas la queue du cheval : il s’en trouve une un peu plus bas qui eft pofée en fens contraire, 8c qui pafle au travers de l’ouverture numirotée 28. aS. Ouverture fervant de paflàge à la traverfe inférieure fufdite.

?. Fer de la jambe droite de la figure 

équeftre, attaché de même que celui de la jambç gauche aux extrémités d’une trai’erfe qu’on ne voit ici que par la coupe.

, Petits fers appelles côtes-’de vache , contournés relativement aux places oiî ils (ont diflribués, à peu de diftance l’un de l’autre, dans toute la capa&ké que doit occuper Js ’ ' r o N

îioyiil , & qui ferviront à le foutenîr, & à en lier fermement toutes les parties. , Petits luftres de fer à quatre brar.ches, fufpendus en différens endroits pour le foutien du noyau dans les parties inférieures. . Petits fils de fer enlacés & mêlés enfemble , qui ont été appliqués fur tou e la furface intérieure des cires , Bz dont fe trouvera tapiflee la furface extérieure du noyau lorl’qu’il fera formé, ce qui empêchera qu’il ne s’en détache aucune portion pendant & après le recuit,

. Les cires dont l’épaifleur, exprimée par le travail point’ 'lé, efl précifement lamêmeque celle qu’on a deffein de donner au bronze. . . Epingles de laiton, de quatre à fix pouces de long , dont la tête ronde vk plate efià-peu près de la grandeur d’un jeton, & qui fe terminent à 1 autre extrémité par un petit crochet recourbé ; lefquels attaches ou épingles font logées à différentes diftances dans l’épaiffeur des cires, pour les retenir Se les empêcher de le détacher du noyau , principalement dans les parties inférieures , telles , par exemple , que le deflbus du ventre.

Nous avons cra , pour donner aux leéleurs, une idée nette & détaillée de la forme d’une armature, leur offrir celle qui a été employée pour la ftatiie équeftre de Louis XV par Bouchardon. Nous ne prirerid )ns pas cependant que toute armature doi.’e êsre piécifément exécutée fur ce modèle. C’ell à l’artifte à en fimplifier oa à en changer les pièces fuivant qu’il le croira convenable à fon projet. L’armature que feu M, Falconet a conçue pour fa fi :atue équeflre de Pierre I, étoit beauoup plus fimple que celle de la îtatue de Louis XV. Ce que nous dilbnsicide l’armature, peut convenir à différens détails des opérations de la fonte, PLANCHE SEPTIÈME.

Cette planche démontre la manière de couler le noysu. Elle repréfente le moule de plâtre dans fon chaffis de charpente, vu par un des flancs, tandis qu’on en couloit le noyau. I. Intérieur de la forte.

i. Le miule de plâtre.

. Chaifis de charpente dreffc autour du Bioule de plâtre.

. Tti-taux de bois fervant à porter le fufdit chaffis.

. Etréfiilons qui, buttant contre les encognure ; dadit chaffis par en - bas, en contenaient l’aUemblage.

. Autres étréfillons appuyés contre les murs de la foffe , & qui , roidiflant contre les principales pièces du chaffis, le rendoient inébranlable.

. Planches & : coins- de bois chalTés à forcé FON

^8r

dans les vuîdes que laiffoient entre eux le chaffis & le moule de plâtre.

. Autres plus grands vuides, où , pour maintenir les pièces du moule en leur place, on avoir ajouté de la maçonnerie en dehors. . Pièce de bois de bout qui fut mile par précaution à la tête de la grande traverfe de ter. qui débordoit le poitrail du cheval, pour lui fervir de point d’appui & l’empêcher de fléchir.

. Un des grands tréta.ux de for fur lefquels portent les grandes traverfes qui font partie de l’armature du moule.

. Couloir en forme.de goutière découverte & inclinée, par où la matière defl’inée à former le noyau étoit verfée , & arrivoif dans une caifle pofée droite , & qui répondoit à une ouverture qu’on avoit ménagée à cette intention au-delTus de la tête de la figure équefrre- . Couloir entièrement femblable au précédent, quanta la flruflure. Se qiii faifoit paffei^ de même la matière du noyau dans une ouverture pratiquée au-deffus de la tête du cheval. . Pareil couloir & conduite pour l’ouverture réfervée fur la queue du chevai. . Couloir fermé comme une caiffe , lequel , allant en pente, le joignoic à une conduire faifant le coude & pareillement inclinée , qui, recevant la matière que le couloir lui fourniffoit, la répandoit dans un auget ci - aprèsmencionnc.

ly. Auget de menulferie qui, pour plus de filreté , étoit couvert en delTus de maçonnerie Se fervoit de réceptacle à la matière qu’y avoir apportée le couloir ci-deffus décrit, pour paffer de là par une ouverture pratiquée fur le flanc droit du cheval, dans l’intérieur du moule. . Pièce de bois de bout , fur laquelle étoit appuyé en partie le fufdit auger. . Couloir couvert, aboutilTant à un au<ï»c femblable à celui dont on a donné ci-deflus le détail, & qui fourniffoit la matière du noyau à l’ouverture au-defTus de l’épaule gauche du cheval.

. Couloir en forme de caiffe fourniffant la matière qui devoir paffer par l’ouverture audeffus de la croupe.

. Event pour l’échappement de l’air, & qui, conftruit de planches en manière de tuyaii de cheminée, étoit adapté à la précédente ouverture , 8c donnoit la facilité de voir , an moyen d’une bougie attachée au bout d’un fil de fer qu’on y introduifoit , à quelle hauteur la matière étoit parvenue, èc ce qui eamanquoÎE encore.

. Autre pareil évent , répondant à uns ouverture qui avoilt été laiffée , en conftruifant le moule, au-deffus du bras droit da la figure. . Les aiigets placés fur le- haut dss muïs 5«4

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e la foffé, & dms chacun delquels les couloirs, avoient leurs embouchures.

. Ouvriers apportant dans des baquets le plâtre qu’ils gàchoient, & le verfant dans les augets.

. Bâci d’un grand chalîis qui couvroit-la foffe, & dont les panneaux de verre avoient été enlevés pendant le temps du coulage du noyau , pour qu’il n’y eût aucun obilacle à l’opération. . Deux pièces de bois appliquées des deux bouts & retenues avec des brides de fer, l’une en contre- haut, & l’autre en contre - bas , fur le dernier rang des fablières qui , dans les parties latérales , torminoient par en-haut le challis de charpente, lequel, au moyen de cette efpèce de lien, ne pouvoit s’enrr’ouvrir ni foreir de fon à- plomb : on ne les voit ici que par les extrémités.

PLANCHE HUITIÈME.

Elle repréfente la figure équcftre formée en cire, avec la ramification entière de fes jets Se àe fes évents.

. Tête du gros jet qui correfpond à la tête du cheval. On voit ce jet couvert à fon oriiîce du petit chapeau de cire qu’on y appofa, ainfi qu’aux autres jets & évents, pour en défendre l’entrée à tout corps étranger. Ce gros jet fe ramifie à peu de diftance de fon embouchure , & fo-me quatre branches, dont une l’ur la droite & une autre fur la gauche defcendent le long de la tête & des joues du cheval, & Ce réuniffenc audetTous du nez-, pour ne plus faire qu’un feul jet, qui , après s’être arrêté aux branches du mors, & à la lèvre inférieure de l’animai , pafTe entre les deax jambes de devant, & va Ce rendre fous le ventre qu’il parcourt dans la longueur jurqu’à l’endroit du fourreau. Les deux autre.i branches , à leur fortie du maitre jet, accomragnent les deux côtés de l’encoiure, parcourent les épaule ; , cô.oyent les deux jambes de devant , & : aboutifiént enfin à deux ouvertures ou forties , par lefquels fe doit faire l’écoulement des cires, l’une étant à la pince du pied du montoir, & : l’autre fous le fabot du pied hors du mgntoir.

. Tête du gros jet placé au devant dumafque de !a figure équefirre. Ce jet fe divife prefque far -le- champ en deux branches qui defcendent à droite & à gauche furies côtés de la figure, jufqu’à ce qu’étant arrivées au droit du garot du cheval, l’une & l’autre fe partag-ent encore chacune en deux nouvelles branches , dont celles qui font le moins en avant tombent fur le jet paifant fou^ le ventre du cheval & s’y incorporent, tandis que les deux autres branches, après avoir parcouru d’un côté l’épaule gauche du ctieval , avoir côtoyé le côté oppofé i l’épaule droite, & avoir établi touies deux FON

dans leur p.ifrage une communication avec !<• jet qui s’étend fous le ventre du cheval, f^ portent à la fin aux ouvertures ou forties qui jbn : tant à la pince du pied du montoir , que fous le fabot de l’autre pied de devant. . Tète du gros jet établi derrière la tête de la figure équeftre. I ! fe partage, ainfi que le précèdent , à droite & à gauche en deux branches qui , ayant fourni nombre de ramifications, & étant enfuite arrivées vers la (elle du cavalier, fe fubdivifent alors" chacune en deux autres branches dont les phis avancées vont fe terminer au jet qui parcourt le dcffous- du ventre du cheval, & les deux plus reculées, après avoir fuivi le contour des cuiffes du cheval, & avoir cheminé ie long des deux jambes de derrière, aboutifiént aux ouvertures qui ont été laiffecs, pour l’écoulement des cires, fous les fabots des pieds defdites dîux jambes.

. Tête du maître jet , furie derrière de la croupe du cheval. Il fe partage en trois brandies , &en emploie deux à parcourir de chaque côtelés felTes du cheval , p.ui’ rejoindre enfuite

!e :s branches qui, comm ;- on la vu, defcendent : 

le long de> jambes de derrière , tandis que la troifième defdites trois branches ,_ divifee elle-même en plufieurs branches, enveloppe la queue de toutes parts, & fe rétjd enfuite à une ouverture inférieure encore deflinée à l’écoulement des cires.

j. Petits rameaux entés fur les principaux’ jets, qui tous fs’étendent plus ou moins, ont leur direclion de bas en haut, & ibnt miî ainfi pour procurer le plus abondamment qu’il eft poilibie, & (ans crainte d’aucun ravage , l’introduélion du métal fondu dans toutesies parties du moule.

. Têre de l’évent placé au haut & fur le devant de la tête du cheval.

. Tète de l’évem au-delTus de l’encolure du cheval. Il en parcourt le fomme ; en fe divifant en plufieiirs branches , &c delcend par-devant, à droite & â gauche , jufqu’à l’extrémité des deux pieds de devant du cheval. §. Tête de Pévent pour un bras de la figure équeflre.

o’. Tête de l’évent qui part du deffus de la tête de la même figure.

ic. Tê :e des deuK évents qui defcendent fur les deux épaules de la figure équeftre , & jufques fur l’un & l’autre de fes pieds. , Tète de l’évent établi fur la croupe du cheval.

, Tête de l’évent qui fe porte vers la queue, fe partage en plufiears branches ,& attire l’air dans toute la partie de derrière du cheval. , Petirs rameaux entés fur les conduites des évents , qui, pour faciliter l’échappement de l’air & : le reflux de la matière furabondante dans lefjjis ; F O N lerdits tuyaux des évents , ont leur direaion ds haut en bas. . 14. Aiguilles de laiton mifes en plufieurs endroits à travers les tubes de cire qui forment les differens tuyaux des ]ets & des évents ; leur ufaçe eft de les foutenit & de les empêcher 4e fléchir. PLANCHE NEUVIÈME. Elle repréfente la coupe du moule de potée prife dans la longueur, & montre comment la figure en cire & le= différentes co’iduites àes jets, des évents Se des égoûts des cires en étoient enveloppés. . Maffif de briqijes de Bourgogne remplif- (ànt, au f.md de la foITe , l’intérieur du balcon de fer qu’on y avoit établi. z. La grille de fer en deux parties, pofée à plat fur ledit malTif. . La ftarue eqaefbre formée en cire. . 4. Les trois pointais & : les difFc’rentes traverfes de fer qui porcoient ladite flatue. j. Grille de ter, en manière de pont , pofée au dro t des jarrets & (bus le ventre du cheval, ladite gr’ile vue par la coupe. . Embouchures des jets. . Tê es des évents. . Lei égoûts ou conduites pour l’écoulement des cire ■ o Epaifleur de’ couches de po’ce mlfes a F O N

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pinceau fur toute la (uvface e>.térie !!re -de h Ôatue -, elle ell exprimée pointillé. par un trava ;: . EDal.îèur d’une première couche de pote ; mife à la main. . Briques de potée employées fcches , ’"' avec iefquelles la totalité du raoule a été ma çonnée. PLANCHE DIXIÈME. Elle donne l’inrelligence de la forme de l’écheno & de l’opération de. la fonte. I. Intérieur de la fofTe entièrement comblé de terre. X. Partie du fourneau. . Branche de l’écheno qui s’étend fur la droite, & àl’extrêm’îé de laquelle fe trouve le gradin qui fervoit à meOjrer de l’œil la quantité de métal qui encroit dans l’écheno. . Branche de l’écheno fe portant fur la gauche. . Ptigole pour l’épanchement du métal dans les trois petits moules où font raffemblées les ^différentes pièces détachées. . Rigole ou baffin fervant de décharge à la Surabondance du métal. y. Canal branché fur l’écheno, qui, receyant Seaux-Ans. Tome IL le métal fondu au fortir du fourneau, le portolt en ligne direde dans ledit écheno. , Les pourtours ou murs de circuit de l’écheno conftruits en briques. cj. Le périer en place. . Sa pointe recourbée & dir’gée vers le trca du fourneau , dont il eft fuppofé avoir déjà chafTé le tampon qui en fermoit l’entrée. . Son autre extrémité emmanchés d’une pièce de bois armée de Hen> de fer, qui, ctre les mains du fondeur, feivolt à diriger la machine S< à la faire agir. . Les chaînes de f^r qui tenoient le pér’.er fufpendu. . Les quatre quenouillettes fixées fur leurs femelles de bois de chêne, & pofées au droit de chacun des jets par les onverrures defquels fe doit faire le verfemcnt du métal dans la moule, . Bouche du jet étant au devant do It figure. ij. Bouche du jet étant fur le derrière de la figure. . Bouche du jet répondant à li tête du cheval. . Bouche d-i jet au - deflus de la croupe du cheval. iS. Les trois ouvertures des j«ts des troi» petits moules . Les diffi-rentes ouvertures ou bouches des t vents. . Reprélenta ;ion particulière du périer vu lie pr-ofii. . L^ne des quenouiilettes vues a :iffi de , rofil. Nous avor.i choifi & fait réduire les planchesqui noLjs ont paru les plus néceffaires e^itre celles dont eft décoré le livre intitulé : Dcfcrlption des travaux qui ont précédé . accomrnffié ■y Julvi la feinte en brone d’un fcid jet dt la. jlatue éqiujlre de Louis X/-^ , d’-ejpée fur les mcmoiief de AI- Lempereur , ancien échevin , pa- M. Mathutte , honoraire amateur de l’Académli royale de peintwe ’& fculpture. Les expiica’ions de ces planches font celles qu’a compofies M. A/athette. F R E S Q U E. ( fubfl. fem. ) Genre c^e pointujre ainfi nommé du mot italien Frefco , (frais) parce qu’il t’exécute far un enduit encore frais : nus ancien’ ontécùt f’-nifque ; par cette orthographe vicieufe , ils dégjifoient l’origine du mot, & paroiffoient lui donner une étymologie françaife qui péchoit contre l’analogie de notre langue. Comme la frefque ne s’exécute guère qtie fur des murailles de vafces édifices ou foiis de grandes voûtes , on ne fait guère en ce genire que des figures de très-grandes proportions’, qui exigent une gr-ande fcience & une gra.ide Egée

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fierté de deffin : comme elle ne s’exécute que fur un enduit frais qui fe sèche promptement, elle demande une grande habileté & une grande fureté d’exécution : enfin comme elle eil : fouvent deftinée à décorer des voûtes qui Ce voyent de bas en haut, elle exige encore plus impérieulément que les autres manières de peindre, une connoiîTance très- étendue de la perfpective. Ajoutons qu’elle’ demande encore une rare intelligence de la couleur & de l’effet, jparce qu’ofl ne peut pas à frefgue , comme à l’huile, mêler les teintes ; les empâter^ mettre couleur lur couleur, & donner après^ coup ■une grande vigueur à un ouvrage qui d’abord Ti’annonçoit qu’un effet grisâtre & monotone, Difons aulïï que les ouvrages a /.e/que , par ■ ïeur. vafic étendue , & par leur éloignement ■de l’œil , paroîtroient troids , mefquins IL fans vie , fl l’auteur ne s’y pcrm»ttoit pas une favante cxagéiaticn dans -les formes & dans les effets ; exagération bien difficile aménager & à contenir dans les tempéramen ; nécefTaires, puiftju’il faut qu’elle s’ccarre du v ;ai , comme toute exagération , & que cependant elle paroifTe fe tenir renfermée dans les bornes ^u vi’ai , puirqu’elle doit aggrandir les forme ?, quelquefois jufju’au giganteique , & relpeûer en même temps les charmes les plus délicats de la beauté ; puisqu’elle doit étonner le i’fcctateur qui veut réfléchir fur la difficulté vaincue , fans ceffer de plaire à celui qui ne veut tjue jouir, l’elles font les conditions que doit fe propofer l’artifle chargé d’un grand ouvrage èfrefque, quoique jamais peut-être elles n’aient été complettement remplies.

Le premier foin de Tartifte, après avoir conçu fa machine , eft de bien examiner l’endroit liir Sequel il doit opérer, de s’affurer de la benne tonftruftion de la muraille ou de la voûte, puifque la durée de fon ouvrage n’eft affurée que par celle du fujet qui doit le recevoir. Un foible dommage furveru dans un mur ordinaire îi’exige qu’une foible réparation ; mais lorfquc cette muraille efi couverte de peinture , le plus ïoibîe doaimage entraîne finon la deftruflion de l’ouvrage entier , au moins une dégradation qui le détériorera pour toujours. La furface d’aichitefture qui eft deflinée à recevoir un ouvrage a frefgue exige une prejnière orération que l’on nomme crépiffage , c’eft-à dire qu’elle doit être couverte d’un premier enduit qui n’e/l point encore celui qui recevra la peinture. Cet enduit fe compofe ordinairement de bonne chaux & de fable de rivière : on pourroit au lieu de fable , employer de la tuile pilée. Si le mur eft de brique, il faifira de lui-même cet enduit & le refiendra fortement. 11 happera encore bien l’enduit , s’il eft conftruitde ces pierres poreufes, raboteufes &femées de trous, telles que nos pierres meu-F R E

lieres. Maïs s’il eft fait de pîe’rres de taille bien liffes, il faudra y faire des trous, y ménager des inégalités , des rugofités dans tous les fens , imiter enfin ces fu-faces vermiculées que la nature elle-même donne à certaines pierres.

L’artifte foigneux de fa fanté ne commencera pas fon travail que ce premier enduit ne foie bien fec, fur-tout s’il a été appliqué dans un lieu fermé, ou abrité contre le palTage des vents. Il en fort une humidité dangeeufe, & la chaux exhale une odeur fétide qui eft capable d’attaquer la poitrine & le cerveau. Il eil auffi de la prudence du peintre de bien examiner l’éc.hsfaud qu’il a fait conftruire. Souvent le maçcn négligent aime mieux rifquer fa vie que de piendte tous les foins qui doîventafTarerla folidité d’un échafaudage ; l’artifte n’eft pas obligé de partager fa témérité. Il faut que le crépiffage foit aflez rude , atTez raboteux pour foutenlr , par tous les points de its rugofités, l’enduit qui fervira de fo.^d à la peinture. Tous les grains de fable qui en excéderont la furface , qui en détruiront l’égalhé , feront autant de clous qui tiendront fortement cet enduit.

On la prépare à le recevoir en l’imbibant d’eau proportionnée à la féchereffe qu’il a contraélée : cette humeftation lui donne ce qu’on appelle de rameur-, c’eft-à-dire qu’il lui ôte l’aridité qui fe refuferoit à recevoir les couches dont il doit être couvert.

L’enduit eft moins greffier que le crépiflage. Il eft fait de fable de rivière , & de chaux éteinte depuis un an , ou au moins depuis fix mois. L’expérience a prouvé que les enduits faits de cette chaux ne fe gercent pas. Le fable doit être purifié, & le grain doit n’en être que d’une médiocre groffpur. En Italie, Se particulièrement à Rome , on fe fert de pouzzolane au lieu de fable de rivière : & comme le grain en eft fort inégal , c’eft avec beaucoup de peine qu’on parvient à le polir à la truelle. LJne autre difficulté eft celle de reboucher les fentes & les crevafles qui s’y font au bout de quelque» heures ; elle eft d’autant plus gr.inde que cet enduit doit avoir fort peu d’épaiffeur. On eft obligé de choifir pour cette opération un maçon habile, & 11 eft bon que l’artifte le furveille lui-même. 11 ne lui fait enduira que la place qu’il eft capable de peindre en une journée , condition abfolument néceffaire, puifque la peinture doit être appliquée fur un enduit 1 frais. Il faut donc que le mjçon travaille avec affez de pro.Tiptitude, pour ne pas prendre trop de temps à l’artifte. Si cependant iî faut attendre que l’enduit ait acquis aflez de ionfiftance pour ne pas s’enfoncer fous le doigt ; il faut ôter avec l’ante d’un pinceau, ou à la truelle,

ou autrement , les petits grains de fable qui
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le rendent înégal ; il faut enfin , du moîns pour les grands ouvrages , en grainer légèrement la fiirface pour qu’elle prenne mieux la couleur.

Les petits ouvrages exigent une furface plus lifTe, & on la polit, en la couvrant d une feuille de papier fur laquelle on pafle la truelle ou la paume de la miin : par cet :e preiïionj on oblige les parties laillanres à rentrer dans le corps de l’enduit.

Comme dans ]a.fefque, le travail du peintre doit ê :re trè ;-expédi’if , il ne faut pas qu’il cherche ftir l’enduit le trait de les figures, & des autres objets qu’il doit peindre. Il faut que d’avance il Tau parfaitement arrêté fur du papier fort , dans la même grandeur qu’ils doivent avoir fur l’ouvrage. Ces dedins occupent ordinairement plulieurs feuilles collées enfemble ; on les homme cartons , de l’augmentatif italien cartonl , (grands papiers,) Comme ils doivent ê.re appliqués fur un en duit humide , on peut donner à ces cartons •l’épaifTeur de deux ou trois feuilles de panier colléej les unes fur les autres, ce qui nVmpeche pas encore de les calquer fur l’enduit avec une forte pointe. On applique donc les cartons fur la furface que l’on veut peindre , on pafle une pointe fur tou5 les traits , en appuyant plus ou moins fuivant l’épailTeur du papier ; & ces traits fe trouvent gravés fur 1 enduit. On remarque, fur des frefques d’Italie, que cette impreflion ou gravure du trait eft d une affez grande profondeur.

Quelquefois, fur- tout pour des frefques d’une fort grande étendue, au 1 eu de calquer le trait, on le defllne aux quarreaux , ce qu’on appelle graticuler. Voyez te mot. Au contraire , pour les petits ouvrages , on ne fait que poncer le trait. Voyez Poncis, On fe fert pour peindre à frefque de brodes &.^e pinceaux de poil f ;rme , affez longs & iflez pointus. Il faut évi ;er de labourer dans le fond du mortier frais ; il faut aulli , comme -on l’a dit , ne commencer à peindre que lorfque ce mortier eft affez ferme pour réfifler à l’impreffion du doigt , fans quoi la chaux encore ttopliquide empêcheroit le pinceau de couler : aucune touche ne pourroit être frappée avec fermeré -, tout l’ouvrage feroit ifiou , indécis , & reffemblerott a une ébauche faite d’une main mal affurée. On fait ufage de broffes quarrées ou plates par le bout pour coucher de grands fonds : mais le poil doit toujours en être fort long.

Avant de commencer à peindre, on prépare toutes les teintes dans des ecuelles ou godets de terre , & on les effaye, en lesfaifant fécher fur des quarreaux d’un mortier femblable à celui de Penduit, ou fardes quarreaux déplâtre, ou laêiue fur des briques i :^ul boiyeiit «i-F R ir

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fément l’humîdité. Ces godets remplis de teinres doivent être rangés par ordre, comme on difpo ! e les teintes li,r une palette. Quand on doit peindre quelque grand fond , on prépare une teinte générale qui fuflSfe à le faire tout entier. Sans ce.te précaution , on auroit bien de la peine à faire plufieurs foi* fi exadement les mêmes teintes , que toutes fe rapportalTent parfalt.’mententr’elles , fans qu’on pûc voir ou l’une auroit fini & ou l’autre auroie co.Timencé.

Outre les grandes teintes & les teintes des godets , il faut auifi avoir une palette pour les teintes des parties plus petites & qui exigent ; plus de foin. I,a pale ;te du peintre à frsfque eft de fer blanc, avec des rebords affez élevés, & au milieu an petit vafe propre à contenir • l’eau dont on a befoin pour humeder les couleuri,

Auffitôt ({ue les teintes viennent à s’imbiber dans la chaux , elles s’affoibliffent & : perdenc une partie de leur vivacité. Il faut doncpromptement appliquer l’une fur l’autre plt.fieur«  C Juches des mêmes teintes. & charger de couleva à piufieurs rep’-ifes : car fi l’on quittoit une partie pour la reprendre quelques heure» après , on ne pourroit. éviter de faire des taches. Cependant on peur encore retoucher fon ouvragm lorfque l’enduit eft encore affez frais, & : y donner plus de vigueur ; mais ces retouches fe font en hachant le premier travail avec une teinte plus puiffanre que celle de deffous, mais capable de s’accorder avaç elle. Ces hachures faites librement, mais aUc art , donnent beaucoup de goût au travail de la frefque. On voie par les frefques antiques qui ont été confervées, que cette pratique étoit d’ufage chez les an^ cienî. On peut obferver que les /r^i^M étant généralement deftinées à être vues de loin, & que l’ouvrage en étant touché hardiment , les teintes paroiffent toujours affez adoucies lorfV qu’elles font placées les unes auprès des autres* pourvu qu’elles ne foient pas trop difcordantet enrr’elles. La maffe d’air, interpofée entr^ la peinture & l’œil d’-i fpeftateur, noyé fuffifamment ces teintes, & donne à l’ouvrage heurté l’apparence d’un ouvrage bien fondu & fini ave© foin.

Ce n’eft pas que cependant on n’uniffe’ & l’on n’adouciffe les teintes de la frefque ; mai» cela ne fe peut faire qu’à l’inflant où ces teintes font pofées , ou d ;i moins avant qu’elles foiene embues dans le mortier. On fe fert pour adoucir de pinceaux de poil de porc , mous Se un peu humeûés. Souvent même le peintre fait ufage de fes doigts pour fond ’e (es teinres , fur-touî ; dans les têtes, dans les extrémités !k dans routes les parties qui demanden" à être plus foigneufement travaillées. Il eft furtou- obligé de recourir à cette pratique , quand il a attendu qiw E e e e ij

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le mortier commençât à fe durcir. Dans Ips | grandes parties des fonds , il faut adoucir hir renduit encore affez frais, & l’artifte employé pour cette opération les uflenflles qui iont les plus à fon gré & que fon induftrie lui fuggere. Malgré loutes les précautions dont le peintre s’e

cou

fem

fl : muni pour travailler sûrement au premier

up-, quoiqu’il ait arrêté d’avance tout l’en- ..mble de l’a compolir^.on ; quoiqu’il fe foit rendu compte de TefFet & de la couleur par uiie efquiffe coloriée qu’il a fous les yeux ; quoique par des études foignées , & fouvent même répétées , il ait tâché d arrêter irrévocablement fon trait & Ces maffes fur les cartons, ; il arrive cependant que c|i :e !quefûis , l’ouvrage déjà avancé, certaines parties lui déplailént. Alors il n’a d’autre moyen de fe corriger, que de faire abattre l’enduit à l’endroit qu’il veut recommencer, & do faire couvrird’un enduit nouveau.

Queici. :efois des peintres, pour t’épargner cet enibarra-s & g’gne f^" temps, ent pris le parti de repeindre à fcc fur les pi-emierescou- ’i leurs : mai^ ilelt aife de fentirque ces nouvelles couleurs ne peuvent pUis s incorpcrer dans le mortier, & que ce travail fait aprè ;. coup n’efl qti’une véritable (’•-.rempe , qui ne durera pas autant q.ie z frjrue ., & qui n’eft pà= même pratiquable pour ies ouvrage^ cspofes à i’àir & ■a la pliiic. En Italie, on mê ;e aux couleuri^ pour donner plus de folidite à co :te diirsmpe , du Isit de figuier.

On retouche auffi^ //-"/^’z/f à <ec avec de- f faftels ; ik pour lè^aràes roi ges , avec dos crayons de fanguine : r^r ce m") en , il eft aile de pouffer l’ouvrage à l’effet le plus vigoureux. Au moment où on le découvre , le fpedaieur admire la force du coloris : le peintre reçoit les plus grands éloges, le fouvenir de ces éloges fe perpétue : mais , avec le temps , ces couleurs de paftel tombent en poulliere , & la poflérité qui ne voit plus qu’une peinture biafarde , eft étonnée du fiiccès qu’elle a pu obtenir dans fon origine ■ -c’efl : ce qui efb arrivé au plafond du yal-de-Crace , peint par Mign.ird. Ainfl toutes les retouches à fec ne font capables de procurer à l’aitifte qu’une gloire, fugitive s laque’le il furvivra peut-être ; ainfi ie ■genre de lifrefque exige dans celui qui le pratique une hardieffe , une fureté, une connoiffancedes effets qui lui peimet :e d’opérer, fans craindre de fe repentir le lendemain de ce ’qu’il a fait la veille : car il n’eft point de lendemain pour la peinture à frefque. Ce qu’il a cris pour la lâche de fa jourjiée doit être fait fans retour. •

Cette confiJéradon doit augmenter l’eftime , on peut nïême dire l’admiration qu’ont méritée ïes artifles qui fe font dilHngués en ce genre. ê’écoit ce genre le plus difficile de tous, dans F R E

lequel Mîcheî-Ange & Raphaël fe trouvolent le plus à leur aife. Des hommes célèbres .par leurs connoiffances de l’art ont prononcé que le deffin de Raphaël efi : encore plus pur & plus beau dans fes peinture^ à frefque que dans celles à l’huile.

Quant à la folidité de cette manière de peindre , elle efl prouvée par dos ouvrages faits du temps des anciens Romains, qui fe fon.t parfaitement confervés , quoiqite^ pendant une longue fuite do fiècles , ils foient reffés enfevelis fous la terre, & encombrés fous des monceaux d-e ruiners.

Il nous refle à parler des couleurs dont on fait ufage àfefque. On les employé comme à la dîiirempe , avec la différence que, dans cette dernière manière , elles font détrempées di’ns une eau mêlée de colle, au lieu qu’à la frefque on les détreinpe à l’eau pure. Cette forte de peinture n’admet pour coukurs que des terres naturelles. Elle rejette toutes les teintures & Tou ;es les couleijrs tirées des minéraux parce que le fel de la chaux le^ feroit chan,.>er. Il’ tant regarder comme des foiibns de ceite peinture iebianc de plomb, ia cerufe , la Saque, le vcrd-de-griî,-& même tous les verds qi.i ne ibiit pas de- terre, les orpins, le. noir d’ ; :■.-., le jauna do France tk celui de N^àples.

Elle vetit mêfâe tjiie’les ’tferres qu’elle employe’Ibien. d’une’Vi.ittije sèche, Oc elle prefe ;e> autan ; qu’il eil poffible , les maibres >k les pierres qui-, bien piiees , peuent Lite une efpece de mortier cc-loré.

On f .it à la frefque un grand ufage de hLnc chaux. Voytz l’article BiAtic. il fert pour les ca-nation^ , & fe mêle avec les autres cauîeurs pour faire les teintes. Il doit avoir affei de ccnfulance pour fe tenir fur la palette fans couler.

Le liane de coquilles tVœufs eff bon pour peindre à frais & peut fervir auffi à faire cleî paffels pour reioiicher à fec. Voyez à l’article £iANC la manière de le ccmpofer.

Blanc de marbre. Voyez l’article Bianc, On le luêîe quelquefois avec la mcii ié , les deux tiers ou les trois quarts de bianc de chaux. Il faut toujours employer la poudre de marbre avec beaucoup de dilcrétion , parce qu’elle ternit le blanc de chaux, ce qui arrive piiitôt ou plus tard" fuivant les difFé»-ens climats. On a obfervé que les couleurs sfefque changent : moins à Paris qu’en Languedoc & en Italie ; peurêtre parce que la chaleur efb moins grande à Paris , ou parce que la chauxy eff moins corrofive & par conféquent plus propre à cet ufage, -’Les terres d’Italie conviennent à . f efque. On s’y défie des fn.ij/tcots,’ Le jaune de NapUs peut aufli infpirer dé’ Ja défiance parce qu’il eft minéraiifé. Le P. Pozio dit l’a^^oir employé avec

fucçès dans les lieux- fermés j mais il ne l’a point
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hafardJ dans des ouvrages’ espafes à l’air , & ll’on fera bien d’imiter la circcnfpeftion. L’ochre eÇi la meilleure couleur qu’on puiffe employer pour le jaune. Il efl : facile de l’éiclaircir, & : de le réduire à la teinte da jaune ile plus tendre en y mêlant du blanc de chaux. I Le P. Pozzo nous apprend qu’à Rome on ’employé, dans a. frefque , deux terrss jaunes, dont l’umveft d’une nuance extrêmement foncée, ’& dsnt l’autre tire fur le jaune clair. Toutes deux font excellentes , & ne cèdent à rien à l’éclat du plus beau fafran , lorfqu’on fait les mêler à propos dans les draperies. Il ajoute .que dans d’autres endroits de l’Italie , on trouve

3es terres jaunes qui ont à-peu-près les mêmes
qualités.

{ M. V !atelet a imprime dans l’ancienne Enjcyclopcdie que le chmatre , quoiqije de la

!cla !T’e des minéraux, peut être employé dans 
les draperies en le préparant de la manière

jfujvante : me.tez du cinnabre en poudre dans •un vafe de terre , & jctrez par deîTus de ’■l eau de chaux pnfe au moment qu’elle bout

encore par l’efFervelcence de la chaux vive
! qu’on y a jetiée. CholffiiTez la plus claire & 

•la plus nette. Décantez enfuite cette eau de

chaux fans troubler le cinnabre , & remettg ?’

phifieurs fois de nouvelle eau de chaux femblable à la première, après avoir plufieurs fois ^ vuidé celle que vous y avez mile. Il faut acheter I le cinnibre en morceau : c°lui qui ell réduit t en poudre eft Ibuvent falnfié. I Le vitriol romain , calciné au four , efl : , fuivan t le P. Pozzo, une bonne couleur pour la fre’icjue. Détrempé dans de l’eau de vie, il devient

d’un rougs pourpre. Il eft furcout fort utile pour

. ébaucher une draperie qu’on fe propofe de terminer avec du vermillon. Le mélange de ces deux couleurs produit une très-belle teinte

aufli éclatante que la laque la plus fine.

Le rouge brun d’Angleterre peut fuppléer au ■■ YÎtriol & donne à peu près la même couleuT de pourpre. Il faut le coucher fur l’enduit encore frais, & il acquiert, en léchant, la belle teince qui li.’i efl : propre.

L’ochre jaune hruk’e produit un rouge pâle, & ne perd rien de les bonnes qu.ilités. En le mêlant avec la terre noire de Venife , on peut l’employer aux ombres des carnations & à celles des draperies jaunes.

On peut aufli faire ufage de la craie rouge ou crayon rouge ^ que l’on nomme fanguine. La terre cVomb^e eft utile fur-iout pour faire les ombres des draperies jaunes. Lorfqu’on la calcine, elle devient excellente fur-tout pour les fortes ombres des carnations , en la mêlant avec de la terre noire de Venife. Vémaîl 3c l’aïur à pouirer fuLfiftent très-bien à l’air & à la pluie ; ces deux couleurs font bonnes particulièrement pour les payfages. F RE

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l’I faut les coucher pendant quél’-êrrduitiëft encoie bien frais ; & une heure après, on ea auginente l’éclat & : la vivacité, en donnant une iéconde couche. L’émail peut fervir pour les ombres ordinaires ; mais, dans les ombres fortes, on employé le noir de charbon. L’outremer efl : excellent ; mais fa cherté ne permet guère de l’employer à difcrétion dans les grands ouvrages d. f.efcMe.

Voyez à l’article Azuii l’indication d’un bleu que l’on affure qui réufliroit très-bien à frefqui & qui .pourroit remplacer l’outremer. Cependant comme il efb métallique, il eit prudent d’en appelicr à l’expérience pour l’emploi de cette couleur dans le genre de peinture dont il s’agit ’ici. t , • ?■■•,,. PoLr les verds, la terre verte de Vérone && la meilleure de toutes. Le P. Pozzo dit même qu’elle eft la feule dont on puifîe faire ufacre à frefque , parce que prefque tous les autres verds fonc arriâcieli , métalliques & ennemis de la chsux. On connoît à la vérité d’autres verds dont l’emploi feroit innocent, mais qui n’ont pas la même beaiué.

Le verd de Montagne ne doit pas infpirer une grande confiance ; ce n’eft qu’une efpèce de malachite ; il fe trouve dans les mines de cuivre & participe de ce métal. Les cendres vertes font d’un trts mauvais ufage.

Ldiféfqui employé la terre noire de Venife z c’eft le plus beau noir dont on puiffe faire uiao^e dans ce genre de peinturé’. Il eft bon pour les ombres des carnations.

La terre noire de Rome reflemble beaucouo à celle de Venife. On l’employé communément pour les d.apcries noires.

Le noir de charbon fait avec du bois de vigne , ceu de pêche^ ctlui de lie de vin brûlée. font d’un bon ufage à la frefque : mais elle rejette abiblument Te noir d’os.

Cet article eft piincipalement extrait du Traité de perfpeclive d’André Pozzo , frère jéfulte, connu par ce rrès-bon ouvrage, & : par les grandes frefqucs qu’il a peintes à Rome. On diftingue entre autres celle du plafond de la chapelle de Saint Ignace.

FRISQUETTE (fnbft. fem. ) C’eil .m uflenfile d’imprimerie dont nous parlons ici parce qu’il peut fervir à la jufteffe des rentrées dans li gravure de Camayeu en bois. .^ fnfquette eft compofée de quatre bandes de fer plates , légères, affemblées & rivées à leurs extrémités , & : formant un chaffis quarrélong : à une des bandes de traverfe font attachées deux couplets qui font deftinés à être affeniblés à deux pareils couplets portés au haut du tympan. Là s’attache la /rzy^««r^ en paffant dans les couplets réunis dej brochettes de fer que l’on ôte & que l’on rejnei à volonté. On

po

F U L colle CuT Wfnfquit te un parchemin, ou plu- i fieurs feuilles de papier très-fort, & on découpe autant de pages qu’il y en a à la forme , ce qui fait que la feuille de papier qui doit recevoir l’impreflion, & que couvrent ces découpures aux endroits convenables , ne peut être atteinte d’encre qu’aux ouvertures découpées. On peut, au moyen de lafi/queite , s’atTurer de la précifion des rentrées dans la gravure en camayeu qui exige l’accord parfait de plufieurs planches entre elles. Mais à l’article qui concerne ce genre de gravure , on fournit un autre moyen de parvenir à cette jufteffe. FUL VERIN (fubft. mafc.) Couleur qui s’emploie en détrempe , mais dont on ne te FUS fRfC que pour glacer les b-runs. Elle eft forrale de l’urine dans laquelle les teinturiers en écar late lavent les draps auHiiôt qu’ils fortenc de la teinture. FUSAIN (fubfl. marc.) arbrîffeau qu’oal nomme aulfi bonnet de prêtre. On fait aveci des baguettes de cet arbufte des crayons noirij dont les delFinateurs ie fervent pour ébaucherj leurs traits : ces crayons ont l’avantage de ! s’efîacer aifiment fans graiffer le papier. Voici ^ comment on les fait. On prend un petit canon de fer, on le remplit de baguettes de fafain , on le bouche par les deux bouts Se on le metl dans le feu : le fujain fe convertit en chat- ’ bons.