Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Pratique Lettre O


(p. 699-705).

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OCHRE. ( fubfl-. fém.) Les ochres font des terres métalliques. Ou en trouve dans la plupart des fources minérales , dans les terres bolaires, dans la marne. Elles font mêlées de cuivre , de zinc , ou de fer. Comme toutes contiennent un peu d’acide vitriolique , & plus ou moins do gravier, il faut toujours les purifier. La manière eft la même que celle de purifier le blanc d’Elpagne. Voyez l’article Blanc. L’auteur du Traité de la peinture aupafiel exige encore de plus grandes précautionspour la purification des ochres. Il veut qu’après les avoir lavées à plufieurs eaux , les avoir laiflerepofer, &en avoir jette lefédiment, qu’on y mette encore de nouvelle eau , qu’on les délaye, & qu’on verfe l’eau toute trouble dans des cornets de parchemin , qu’on fufpendra de la manière qui femblera la plus commode. » Lorfj » que Vochre , dit-il , fera raflemblée dans le » cornet, leparez-Ia par une ligature d’avec le » fablon qui s’eft précipité le premier , & qui » n’ell : bon que pour le psinturage des boiferies, » & faites-laporphyrileraprèsavoir jette l’eau. a Uochre jaune eft d’une confiftance peu folide ■, elle eft friable Se tache les mains. Il .>.’eri trouve

■ - des minières dans le Berry , ce qui fait donner

quelquefois à cette ochre le nom àe jaune de Éerry. C’eft une terre ferrugineufe , précipitée, ijui n’eft minéralifée ni par l’arfénic ni par le fouffre : elle n’éprouve aucune altération de l’influence de l’air.

Cchre brûlée ou ochre rouge. "Vochre jaune devient rouge au feu, comme l’argile à briques. On la met au feu fur une pelle ou dans un creu-I fet, après l’avoir fait bien lécher. Si l’on Ce fert «l’une pelle, il faut la couvrir ; fi l’on employé un creufet , il faut le placer de manière que les cendres ne puiffent y tombtjr. La calcination de Vochre & le changement de fa couleur eft une opération de cinq à fix minutes.

T^ochre de rut eft une terre martiale , mêlée â’une petite quantité de marne. Elle eft d’une belle couleur jaune un peu foiicée, tirant fur lebrun ou fur le rougeâtre. Calcinée de la même manière que l’ochre jaune , elle prend un rouge plus profond ; & dans cet état , on la nomme brun-rouge. Comme il y a des ochres de rut de différentes nuances , elles acquièrent par la calpination , un rouge obfcur d’une plus ou moins gr9a4e bç^utp, Cpxxs çoHleur eft ficçàtire» Ochre Irune nommée terre deVenife ou de Sienne, Voyez Terre de Sienne ou de Venifé. L’auteur du Traité de la peinture au pajltl parle de deux ochres faûices d’une très-belle couleur de brun-rouge. « On met fur l’herbe , i larofée, delà limaille de fer dans une grande affiette. En peu de jours, la furface de cette poudre fe couvre de rouille : on labroye légéremenc fur le porphyre avec un peu d’eau. La rouille fe détache & l’eau s’en charge. On la coule au travers d’un linge dans un autre vafe. Quand Vochre. s’eft précipitée par le repos , on jette l’eau. C’eft ce qu’on appelle ài fafraii de Mars : cette ochrt eft brune.

La limaille d’acier , noyée dans l’eau pendant quelque temps, produit de même une autre eCi pece à’ocKre d’un fauve trèsrobfcur & prefque noir ; c’eft ce qu’on nomme de Véciops marciaU Cetétiops , calciné fur le feu, devient d’unrou- ■ge-brun très-beau. On trouve du fafran de Mara &de rétiops martial chez les épiciers-droguif-^ tes. Ces deux ochres font de la plus grande folidité dans tous les genres de peinture. Il faut les traiter comine Vochre jaune. La calcination les rend d’un rouge fanguinolant. Non calcinées ,. elles font prefque noires dans lapeintureà l’huile , & la première encors plus que l’autre. OMBRE. Yoyez Terrb d’ombre.

Voici un autre moyen fourni par le même auteur pour fe procurer une bonne ocAre de fer : ce feroit de diffoudre du fer , des doux , par exemple, dans l’acide nitreux. Il faut quels vafe foit grand , parce que la diffolution fe fait avec beaucoup de violence , & pafferoit pardefl’us les bords : elle devient d’une couleur dé brun-rouge , lorfqu’elle eft bien chargée de fer. On la met fur le feu, dans un creufet découvert, pour faire évaporer l’acide. On peut l’enlever auflî par le moyen de la diftiHation dans une cornue ; pour lors onaural’acide fumant, quoiqu’on l’eût employé foible. Il faudra de même laver l’ocAre fur le filtre, pour achever d’emporter l’acide qu’elle pourroit avoir retenu. Cette ochre eft toujours inférieure aux deux dernières.

Un habile peintre de Rome tire du vitriol de Mars , bu de la couperofe verte , Vochre dont il fait ufage : il fait calciner ce vitriol une heure ou deux dans un feu de verrerie : c’eft ce qu’on nomme du colchotar ; ou , lorfqu’il a été bien Tttti)

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lavé , terre douce de vitriol. On en trouve chez les maîtres en pharmacie i mais il n’eft jamais fans mélange ni bien lavé , & il ne doit pas même l’être dans ces boutiques , parce qu’il perdroit toute la qualité aflringente qui eft néceffaire pour Tiifage auquel il y eft defbiné. Au fiirplus , i ! eft fort douteux qu’il Toit poflible de le dépouiller entièrement de l’acide vitriolique ni par le feu , ni p.-îr le lavage , à moins qu’on Ti’e mît du Tel de tarrre dans l’eau. Enfin peu de vitriols de fer font exempts de cuivre, ONYX. Ce mot vient du grec oj/i/^, qui fignilîe ongle. La pierre onyx ^ quece foituneagathe, ou une cornaline , ou une fardoine , &c. cache ibui une couche blanche d’unefoible épaiffeur, j &qui im’.ie la couleur de l’ongle, une couche d’une couleur obrciiro , tantôt noire , tantôt roug £â ;re , bruF.e, bleuâtre, tannée , ardoifée. On profite de cet accident des pierres pour y graver en bas-relief des têtes, des figures, des iujetscomfofcs. On profi’e de la co’jche blanche pour en tirer lefujet , & la couche obicure en fait- le tond. On grave aufli en creux fur des onyx ; alors la gravure fe détache en couleur fur un fond blanc. Mais il y a plus d’agrément & plus d’art à tirer d’une pierre onyx un camée qu’une gravure en creux.

Il le trouve des onyx qui ont plus de deux couches , & par confequent plus de deux couleurs. Alors le graveur profite de ces divers acciilens pour faire un bas-relief , enquelque forte coloré , & qui imite quelques eftets delà peinture. Quelquefois il laifit heureulèment Tune des couleurs de la pierre pour rendre la couleur propre d’un objet, /^o/f^ l’article Camïe. Onyx. M. Gerhardc , Confeîller privé des £nances au département des mines du roi de îrufle , a publié récemment un ouvrage intéraflant, intit^ulé : Effciifur TAn des Anciens , de joindre par lufujion deux ejpeces de verre pour la gravure en relief. Les expériences nombreufes de cet habile mineralogifte , méritent l’attention «îesfavans. Voici un extrait fuccinâ de fon ouvrage.

T> Parmi les ref.es précieux de l’art des an- 5> ciens , en ouvrages de relief bien confervés , a> fe trouve le rafe. d’onyx , qui, de lamaifon des ») princes Bar-berini Rome , a paîféaumufée brijj tannique. D’après le témoignage de tou- ; les jo connoiffeurs , & nommémsnt du célèbre J^i’ncx’ kclmann ; cette pièce admirable eft travaillée » danî le ftyle qui défigne le beau fiecle des » Phidias , & d’autres grands artiftes , où l’art » en prefque tous les genres , paroiffbit avoir » atteint le plus haut dsgré de perfeélion. L’hif- 3» toire repréfcntée fur ce vafe , prouve d’une » manière ttès-probable qu’il eft l’ouvrage d’un p. artifte grec, cjui voulut flatter l’ambition d’/î-O N Y

» lexandre le Grand, fur fa prétendue orîgîne » divine. Les figures principales repréfentent » Ofympie & le roi Philippe ion époux , dans le » momeni oil ce prince allant fe jetter dans fes » bras, fut épouvanté par un ferpent qui fortit » du fein de fon époufe, au point qu’il la’ffa tomber fon manteau , pendant : que Jupiter, caché » derrière un arbre, fait éclater une joie maligne. ^n.nçkelmann a cm qi ;e ce vafe étoit un » onyx ; mais le chevalier //a/7 ;//£ura , célèbre 1) par îes recherches fur les antiqiiités & fur » l’hiftoîre naturelle , a trouvé, en l’examinant » avec la plus grande attention , qu’il étuît de » verre, que le verre noir lui fervoit de fond , >■) & que le verre blanc de lair , travaillé en » boffe, étoit pofé deffus. Lorfquc le chevalier Hamihon , dit M. Gerhardt , étoit à Berlin , il y a quelques années , j’eus le plaifir de » bien examiner ce vafe remarquable , & je reconnus que ce miniftreanglois a parfaitement » indiqué la matière dont il eft coropofé ; car » la matière noire de ce vafe a plus de tranfparence que Vnnyx de cette efpece , & on y » voit ce clair vitreux , jaunâtre , propre aux » verres compofés debafakeSrdelave. La forme, » la conflruction du vafe , prouvent même fi :ffifamment qu’il n’eft point A’onyx ; il rcfll mble s à une bouteille d’eau commune &■ ronde, à » cul plein & uni , du diamètre de 8 à lo poun ces, & dont le goulot étroit & cylindrique » s’élargit vers l’extrémité ; les figures en boiTê o font pratiquées tout autour de ce vafe , & taiîlées dans une feule couche-, or, comme l’on )) fait que Vonyx a des couches parallèles , il eft » impofîlble d’en faire un vafe de cette forme » avec des figures en relief qui l’entourent , & » qui font taillées comme celles fur le vafe en » queftion. L’art de joindre des verres de diverfes couleurs , eft d’autant plus importaRt » pour l’artifte , que les onyx qui pourrcient » fervir à faire de grandes pièces dans ce genre, >j font très-rares. Je me fuis occupé depuis quelque temps de ce travail ; j’en communique » ici les réfultats , qui font , à la vérité , imparfaits , mais qui exciteront peut-être d’autres » favans à porter ce travail plus loin , & à y » parvenir à la perfeélion.

» Il eft hors de doute que pour produire nn » onyx artificiel , il faut employer deux efpeces n de verre ablblument difFérentes l’une de l’autre ; favoir , l’une facile à mettre en tuCon, » &C l’autre qui fupporte un degré beaucoup plus >■) éminent de chaleur avant de devenir fufiblej » il faut en outre que cette dernière efpece de » verre ne foit pas fujette à fe crévafler , & n qu’elîe puifie, fans s’altérer , foutenir le degré » de chaleur nécelfaire à lafufion de la première o efpece. Le verre ordinaire a trop de parties falines, & ne peut pas, par confequent , fervir » facilement à cet objet. Il eft néceffaire encore

» que le verre qui doit approcher de Venyit , ne » ibit qu’à demi tranfparent , ce que l’on pourroit obtenir , à la vérité , par une addition de » terres métalliques -, mais alors il fe préfente un » autre inconvénient, c’eft que les couleurs » changent aifément au grand feu. Ces confidérations me dérerminerent à me procurer cette » efpece de verre au moyen d’une pierre que » l’on peut mettre en fufion fans aucun mélange » quelconque. Je choifis le bafalt, parce qu’il » produit à la fufion du verre dur, d*un noir » foncé, & parce que j’avois obfervé en d’autres y> occafions que ce produit bafaltique ne fe crcvaffoit poinr en pafTant fubitement d’un degré » de chzleur à l’autre. Quant à FeTpece de verre » facile à mettre en fufion , je devois prendre » garde à ne pas en choifir qui fût trop incifif , » mais qui cependant s’alliât folidement à une » autre efpece de verre. Je me rappellai à cette » occafion l’obfervation de Pline , qui dit que » les tailleurs de pierre aimoient de préférence » à tailler les onyx de Syrie, parce que leur » couche blanche étoit prefqu’entierement opaque, & que le fond noir ne perçoit point ; » c’eft cette qualité précîfement que je cherchois » aufîl Pour cet effet, je tâchai d’obtenir cette » efpece de verre par un mélange de terre & de » pierres ; &■ comme je favois que le fpath fufifible & la craie, le fpath fufible Si. le gypi’e , >’ le feîdfpath ou fpath dur & la craie pouvoient » être fondus aifément enfemble , j’en fis toutes » fortes de conipofitions , & je trouvai enfin que » le verre le plus facile à mettre en fufion , & » qui en même temps étoit prefqu’entierement » opaque, pouvoir être produit par un mélange » ds deux parts de fpath fufible tk de trois parts " de gypfe ipatheux. Ce verre , d’un blanc de " lait , efl écailleux à la caffure , & il ne faut » qu’un quart d’heure au plus pour le mettre en » fufion. On voit, par ce que je viens de dire , » qu’avant tout il faut le procurer du verre pur » de bafalt , que l’on obtient par la fimple fufion J3 du bafalcdans un vafe bien fermé. Si le bafalt » renferme beaucoup de parties martiales , il » lé couvreà la fufion d’une efpece de peau brune » ou jaune qu’il faut ôter , & remettre le verre » bafaltique à la fufion. On fait enfuire un mêlange de deux parts de fpath fufible , & : de trois » parts de gypfe fpatheux ; on le fait fondre y> dans un creufet, & on verlé le tout dan.s un » mortier de fer, où l’on réduit ce mélange à s une poudre très-fine, Lorfqu’on fe propofe de n faire des tablettes de verre pur bafahicjtie ou » d’en ibuffler des vafes, on y applique d’abord , » en manière d’émail , la poudrede verreblanc ; » on pijfe enfuire la pièce fous la moLfle pour 5» opérer la fufion, on la retire du fourneau » lorfque le verre fondant ne fait plus de petits » œillets, & on la laiffe fe refroidir ficefllvep ment. Comme il eft effenciel que le yerre O N Y 701

» blanc fcît frès-pur & de couleur blanc de lait , » il eftnécefTaire de s’afTurer fi le fpath fufible Se » le gyp»le fpatheux ne renferment point de parties martiales. Par cette même raifon il conviendroit auflî de faire l’opération du pôfage, » par la fufioî=i du verreblanc fur du verre noir » bafaltique dans des capfule& fermées, & da » fuivre le procédé pour la fufion de la porcelaine , afin d’éviter, psr ce moyen, que tout 5> le verre b !a.nc ne filt point expofé à l’cvaporation ciafieufe du ccmbtiflible. Ces eflais » finis , j’étois curieux de lavoir s’il n’étoit pas » pollible d’émailier avec ce verre blanc, d’autrès pierres d’un fondobfcur. Lgsefpecespyria teufes , quartzeufes & jafpeufes ne peuvent » pointfervir, parée que les deux premières efpeces s’attendriffent au feu , que l’autre chan*’ » getrop de couleur , & qu’aucune de ces ef- , » peces n’efl : iufceptible d’un beau poli. Je » choifis donc des pierres qui durcifl’ent au feu , » y confervent leur couleur , ou deviennent » blanches, & qui font bonnes à polir. Ces » propriétés fe rencontrent far tout dans le bafait , la fléatite ronge de Chine , & la fléatite n blanche de Bareith. Je couvris de verie d’émail des tablettes de bafalt taillé , Se j’obtins » par la f-.fion une cohéfion parfaire des deux >) fubilances. Plus le bafalt efl dur & compact, » & moins il s’y trouve de grains de fchorl, » mieux il convient à cette opération. Je réuffis » encore mieux en faifant fondre le verre blanc « d’émail fur les deux fufdites efpeces de fléatite que je fis durcir au feu , au point que, frappées dubriauet , il en fortit des étincelles ; la » cohéfion des deux fubftances devine encore » plys folide. Si ces deux efpeces de fléatite ne » renferment pointde particules martiales, elles » deviennent au feu blanches comme la porcelaine : dans les deux cas cependant elles prcnnent bien la polifuire. Crs derniers effais pa-’ ) roiffent indiquer que l’on pourroit aulli attacher le verre blanc fur les maffes de porce-laine ; mais on feroit obligé de leur faire » prendre une couleur , & c’eft-là précifément » où l’on rcncontreroit beaucoup de difficultés ; » car les chaux métalliques , qui rendroient » cette opération pofllble , produifent avec des « verres de terre d’autres couleurs qu’avec des » verres de pierre , & elles demandent , pour la » produâion de la couleur , un degré de feu » plus confidérable que ne pourroit iupporter » cette opération. L’alliage du verre blanc d’émail avec du cobalt , la mine de fer & la mann ganefe n’a point produit, dan^ mes effais, de » couleur bleue, brune ou noire, maisfeulemeac » un grisfale. Si ce verre d’émail ne paroiflbit pas » affez dur & affez-compad à l’artifle, on pourroit « y ajouter un peu de verre de plomb très-fin , » & le faire refroidir tout doucement. Je ne regarde mes elTais que comme les premiers pas foa

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_ faits pour retrouver dans toute fa perfeâîon » l’art des anciens, d’attacher, par la fufion , » deux diverfes efpeces de verre pour des ouvrages en bas-relief. »

OR EN COQUILLES. Le cuivre jaune battu en feuilles auffi minces que les feuilles d’or, eft ce qu’on appelle le clinquant ou l’auripeau. Lorlquc cet auripeau efl : pulvérifé , broyé &niis dans des coquilles, il prend le nom d’or en coquilles. Or-couleur : matière graffe & gluante , formée des reftes de couleurs broyées à l’huile , qui fe dépofent dans les piiiceliers ; on la broyé de nouveau , on la paffe par un linge, & on la eonferve au foleil dans un val’c vernifl’é , pendant une année entière. L’or-couleur devient toujours ^ plus onûueux , & par confécjuent meilleur ^n vieilliflant.

Autre or-couleur. Prenez du blanc de cérufe , de lalitharge , & un peu de terre d’ombre brojée à l’huile d’oeillet : détrempez, enfemble ces couleurs avec la même huile, dans une confiftance fort liquide , & expolez-les au foleil pendant le cours d’une année.

Or. Rehauts : Voyez RehauJJir.

Or. Jl/aniere d’appliquer l’or fur l’émail Ou fur la porcelaine. Prenez un gros d’or pur , battu bien mince, ou d’or en feuilles. Mettez cet o/’ dans uncreufef , que vous placerez dans le feu pour le faire bien rougir, fans néanmoins que l’or entre en fufion. Vous mettrez pareilleinent dans un autre creufet , une once de mercure très-pur , ou révivifié du cinnabre, & vous ne ferez que le chauffer. Quand l’or fera bien rouge, vous verferez par-deffus le mercure chauffé ; vous remuerez bien le mélange avec une baguette de fer, & lorl’qu’il commencera à s’élever en fumée , vous jetterez promptement ce mélange dans un vaiffeau de terre vernifTé & rempli d’eau. Quand le mélange efl épaifïï , on décante l’eau , & on paffe le mélange à travers un chamois , pour en féparerle mercure. La matière reflée dans le chamois fe met dans un vafe verniffé & plat, ou dans une foucoupe de porcelaine , que l’on place fur un feu doux, mais cependant affez fort pour l’évaporation du mercure : par ce moyen l’or , réduit en une poudre très-fine , refiera fur la foucoupe. Quand on voudra dorer une pièce d’émail ou de porcelaine , on mêlera de cet or en poudre avec un peu ds borax bien pur & d’eau gommée, &, à Taide d’an pinceau, on tracera les lignes ou les figures que l’on voudra. Lorfque tout fera feché , on paffera la pièce à un feu qui n’aura qu’autant de force qu’il en faut pour fondre K

légèrement îa furface de la peïrt’turé on émaîf^ou la couverte de la porcelaine, & alors on éteindra le feu. En fortant du fourneau, l’or fera noirâtre ; pour lui rendre fon éclat , il fufEra de frotter les endroits dorés avec un peu de potée ou d’émeril. (^Extraie des mémoires de M. BB MoNTAilY. )

Or. Voyei Pourpre dtCaJJlus.

ORPIMENT ou ORPIN. (fubfl. mafc. ) Subflarce minérale , d’un jaune plus ou moins vif, tantôt verdâtre , tantôt jaunâtre , tantôt tirant fur le citron , divifée en feuillets luifans comme le talc, compofée d’arfenic & d’une quantité plus ou moins grande de foufïre. L’or-> piment donne fur le feu une légère fiamme d’un bleu blanchâtre , accompagnée d’une fumée fort épaiffe & d’une odeur fuffoquante de fouffre & d’ail.

L’orpiment ne doit pas être confondu avec l’arCenic jaune, ou l’orpiment Eiâice qui eft un produit de l’art. Il en diffère par la beauté de fa couleur & par fon lifTu en feuillets. Les peintres en font bien la difrérence , & donnent la préférence à l’orpiment naturel. Mais cette fubflance empoifonnée , malgré les charmes de fa couleur, devroit être bannie de la peinture, comme l’obferve M. Valmont de Bomare, non-feulement pour l’intérêt des artifles auxquels elle peut , même par fon odeur, caufer des accidens funefles , mais pour l’intérêt même de l’art , parce qu’il altère les couleurs auxquelles on hafarde de le mélanger. Ce qui a été dit , d’après un artifle , fur l’orpin brûlé , àl’arricle Couleur de ce di&ionnaire pratique, ne doit pas le faire adopter, quand il n’ofFriroit d’autre danger que celui qu’on court en le préparant.

Quand on réduit en poudre & qu’on porphyrife l’or^imfnf , & fur-tout l’or^i/ne/if naturel , il s’y rencontre fouvent des parties d’arfenic qui ne font point unies au fouffre , & qui peuvent devenir très-nuifibles à ceux qui opèrent fans prendre les plus grandes précautions. Rien n’eft plus fréquent que de voir les ouvriers qui s’occupent à broyer cette fubflance , attaqués de coliques violentes.

On rencontre différentes forte» à’orpins. Le plus eflimé efl celui qui efl d’un jaune doré, brillant, & difpofé par feuillets opaques. Les points blancs qu’on remarque quelquefois dans l’or» pin , font de l’arfenic qui fe montre à découvert. Ces fortes à’orpins font les plus dangereux pour les ouvriers, puifque l’arfenic n’y efl pas uni au foufFre.

On donne le nom à’orpin rouge ou de réal» gar à de l’arfenic minéralifé par une plus grande

quantité de foufFre. XI y entre environ cinqpaç»
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tïes deTouffi-e, contre une d’arfenîc : îl eft quelquefois demi-tranlparent.

Vorpin & le réaîgar faélices que l’on trouve dans ie commerce , fe préparent artificiellement en faifant fubiimer enfemble de l’arfenic &.un dixième de fouffre pour l’orpiment ; de l’arfenic & cinq parties de IbuiFre pour le réalgar.

-Les orpins Se les réalgars ne font pas ficcatîfs, on eft obligé de les employer avec de l’huile g rafle.

Le réalgar eft d’un grand ufage à la Chine. On en fair dUTtrentes ligures , Se des vafes qui fervent à-purger.

C’eft peut-être ce réalgar quî eft nommé orpin de Chine , dans une petite note que j’ai trouvée enti-e les papiers de M. Waîelet. Cet amateur y dit que Vorpin de Chine eft excellent , qu’il fe broyé aulïï facilemeut que le blanc de plomb , au lieu que le nôtre laiffe toujours des parcelles écailleufes. Malgré l’autorité de notre amateur , je n’oferois confeiller aux arriftes l'ufage d'aucun or/>in, même de celui de Chine j je crois qu’il elt beaucoup plus fage de s’en tenir à l’avis prudent de M. de Bomare , & à celui de l’auteur du traité de la peinture au paftel qui dit : » Cette drogue eft horriblement » dangcreufe, & la couleur nen vaut rien, » de quelque nuance qu’elle foit , & quelque » nom qu’elle porte «. Il eft certain que tous les orpimens noircilTent à l’huile & à la détrempe, foit qu’on les employé purs ou rompus : OSTÉOLOGIE. ( fubft. fém. ) Science des os. Cette fcience peut être nommée le fondement du deffin , piiilque le fyftême oiTeux forme la charpente du corps, Se que la forme &r les proportions de cette charpente règlent celles des parties qui la couvrent. Il ne l’uffit pas d’étudier l’ojîéologie fur des figures gravées ; il faut auffi étudier des fq’. :eleîes naturels, & même deiïiner les principaux offemens & fur-tout les os de la tête.

Le fqnelète fe divife en trois parties ; la tête , le tron ; & les exirémitës. Les mâchoires & le col font compris dans les parties de la tête. Le tronc fe divife aufli en trois parties ; l’épine, le thorax , & l’os fans nom. L’épine contient tout ce qui eft depuis la première vertèbre jufqii’au coccix : elle eft compofée de plufieursos pour la facilité du mouvement. On petit remarquer qu’elle fe recourbe en dedans à fes Jeux extrémité :; ; favoir , au coi & au coccix. Aux vertèbres du des ,’ elle forme une éminence en-dehors ; aux lombes elle éprouve un renfoncement , & redevientéminente à l’os facrum Les difterens os qui la composent fe nomment vertèbns. L’épine fe partage en quatre parties ; coi , dos , lombes & os lacrum. O S T

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La féconde partie du tronc , appelles thorax ^ eft bornée en haut par les clavicules, & en bas par le cartilage xiphoïde & les fauffe« côtes, La forme des clavicules eft inégale & trace à-peu-près la figure d’une S. Les clavicule» s’articulent par-dêvanc avec le fternum , & par-derrière avec l’omoplate : le nom qu’elles portent fignifie peints cltfi , & leur a été donné parce qu’elles irrvent Je clefs au thorax. Le corps humain a , de chaque côté , douze cô’es qui partent des vsrtebres. Seji ibnt nommées vraies ; parce qu’elies s’articulent au fteri num , & qu’ainii elles paroiflent être entièrei & parfaites. Les cinq autres , nommées faufles, s’arrêtant dans leur route & ne parvenant pas jufqu’au fternum , femblent imparfaites & tronquées : elles diminuent de longueur depuii la plus haute, c’eft-à-dire la plus voifine du fternum j jufqu’à la plus balTe , ou la dernière. On peut rapporter au thorax , l’épaule ou l’omoplate, puifqu’elle eft faite en partie pour fa défenfe & pour l’articulation. îl faut remarquer , en l’omoplate, plufieurs chofes néceffaires pour l’intelligence’ des mul’cles : favoir, la bafe , qui regarde l’épine du dos ; la côte inférieure , la côte fupérieure , l’angle fupérieur, l’angle inférieur, la partie cave ou intérieure, la partie gibbe, c’eft-à-dire, boffue , ou extérieure , l’épine & l’extrémité de l’épine, ap». pellée acromioB.

La bafe du tronc eft un grand os , qui dans fa totalité, n’a pas de nom particulier, & quî en a trois diiférens, confideré dans trois de l’es parties : Par devant , il s’appelle os pubis ; fur les côtés, os des îles ; par derrière , os ifchion. Véfale l’a nommé le grand os, & il eft en effet le plus grand du corps humain. Les autres parties du fquelete, fe nomment extrémités : l’une elt compofée du bras & de la main ; l’autre de la cuiife , de la jambe & du pied.

Ce qu’on appelle le bras dans la langue commune, fe divife dans la langue de l’art, en bras, & avant-bras ; l’avant-bras eftla partie à laquelle eft attachée la main.

Le bras n’a qu’un os nommé humérus ; il eft grand & gros. Il a deux têtes dans la partie inr ferieure, & s’y termine en façon de poulie, pour s’articuler à l’os du coude. L’avant-bras eft compofë de deux os ; l’un eft l’os du coude ou le cubitus, plus gros que l’autre en fa partie fupérieure : l’autre eft le rayon , ou radius, qui eft plus gros que le cubitus en fa partie inférieure. Le mouvement propre de l’os du coude eft la flexion & l’extenfion ; le mouvement du rayon, eft de tourner la main. L’os de la cuiffe , appelle fémur., eft le plus long de tout le corps. Il eft voûté ou convexe par-devanr ; enfoncé ou concave par-derrierel La tête fupcrieure de cet os fe courbe avtic fon 704- O S T col du côté de l’os ifchion , où elle va s’emboîter. Il a dans fa partie fupérieure, deux apophyfes ou éminences , appellées ttocanters : le grand tfocanter eft extérieur ; le petit eft intérieur. En fa partie inférieure l’os de la cuifle eft fort gros ; il a deux têtes comme l’humérus, pour s’articuler au tibia, comme l’autre s’articuieau cubitus. Entre l’os de la cuifle & la jambe , il fe voit un os rond, appelle rotule ; il empêche que les îûmbes ne fléchiffent en avant. La jambe , de même que l’avant-bras , a deux os : le plus grand fe nomme tibia, ou os de la jambe ; il répond au cubitus : le plus petit s’appelle péroné ; il répond au radius. Le tibia & le péroné ont chacun , à leur extrémité inférieure , une tête ou éminence qu’on appelle malléole , & vulgairement cheville. Comme l’os du talon n’eft point articulé avec la jambe j il fe lâche & s’abbat un peu, quand il ne pofe pas à terre. PLANCHE I. Sqiieletç vu par-devant, d’après Vé Sa le, a. L’os frontal ou coronal, l’os du front. i>. Le pariétal. c. .Le temporal. d. Os de 1j pomette. «. Os maxillaire , ou os de la mâchoire fupérieure. f. Mâchoire inférieure. g. cinquième vertèbre. A. B. C. D. Ces lettres montrent l’étendue des vertèbres. La lettre A indique les dernières des lept vertèbres du col. Depuis les vertèbres du col jufqu’à B, font les vertèbres du dos, au nombre de douze. Depuis la lettre B , jufqu’à C , font celles des reins au nombre de cinq. Depuis C, jufqu’à D, font celles de l’os faerum au nombre de fix ; & du coxis, au nombre de quatre. E, F. G. Marquent le fternum, qu’on ap-’ pelle auîli bréchet. E eft la pièce fupérieure qui eft toujours feparée de celle qui fuit. F eft la partie moyenne, qui , dans la jeuncife , eft compofée de cinq à fix pièces, & qui n’en forme qu’une dans l’âge adulte. G , eft le cartilage xiphoïde, qu’on nomme quelquefois fourchette. h. la clavicule. /. k. Depuis i jufqu’à k , font les fept côtes vraies. l. Depuis k exclufivement jufqu’à l , font les cinq fauffes côtes. tn. L’os facrum, n. L’omoplate. o. .L’umerus ou osdubtas. p. Le cubitus ou os du coude , formant, avec .le radius, ce qu’on nomme l’avant-bras. O S T ij. Le radius ou rayon. r. Le carpe ou poignet. s. Le métacarpe , ou la main.’ t. Les doigts dont chacun eft compofé de trois os , nommés phalanges. La dernière phalange eft plus courte que les autres. Il, X. y. L’os innominé ou fans nom , ou le grand os, fuivant Véfale. A la partie j<, il fe nomme os des îles, os ileum : À l& partie «j os pubis ; à la partiey , os ifchium ou ifchion , ce qui fignifie l’os fort , nom qu’il mérite pat fa force réelle, & parce qu’il foutient toutls poids de l’homme affis. . Le fémur , ou os de la cuiffe. _. . Tête du fémur’, . Col du fémur. J. Grand trocanter. . Périt trocanter. . Le condyle interne, . Le condyle externe : c’efi par ces deux* condyles ou têtes que le fémur s’articule au tibia. . La rotule, . Le tibia. . Le péroné. îo. Malléole ou cheville interne. . Malléole ou cheville externe. . Le tarfe ; qu’on nomme vulgairement le cou-de-pied. . Le métatarfe, ou le pied. . Les dôigcs ou orteils , compofés chacun de trois phalanges , comme les doigts de» mains. PLANCHE II. Squelète vu de côct , d’après Vé salm^ a. Le frontal ou coronal. h. Le pariétal. c. L’occipital. d. Le carpe. e. Le métacarpe. f. Les doigts. g. Le cubitus. A. Le radius. i. L’humérus : k. La tête du radius, L La tête de l’humérus. m. n. o. p, q. r. s. L’omoplate, m. La fofld fous-épineufe. n. La folTe fur-épineufe. o. L’acromion. p. L’angle poftérieur fupérieur. q» L’épine de l’omoplate, r. L’angle poftérieut inférieur, s. Le col de l’omoplate. t. La clavicule, u. Le fternum. X. Le cartilage xiphoïde. A. B, C. D. Étendue des vertèbres. Voyez la. planche J, mêmes lettres. y, i- I. Os innominé, dont la partie y Ce

nomnt ;
OUT OUT 705


«omme o. ? des îles ; la partie {, os pubîs ; la partie i , ilchion.

. La tête da fémur, qui s’emboîte dans l’os ifchion.

. Le grand trocanter.

. Le fémur , ou os de la culiTe. . La rotule.

gi , 6. Le tibia,

r .7,- Le péroné.

, S. Le calcaneum, ou os du talon. ’ OUTREMER (fubft. mafc.) La bafe de dette couleur bleue , cfl : q Lapis laulï , pierre prrcieufe : c’eft ce qui la rend fort chèie, indépendamment des opérations nécelfaires pour en tirer le bleu qui nelaiflentpas d’être longues & pénibles.

. Pour connoître fi le lipis laiull àont on veut tirer la couleur, efi d’une bonneqùalité, & propre à donner un beau bleu, il faut en mettre des piorceaux fur des charbons ardens & les y faire rougir. S’ils ne fe caffent point par la calcination , & fi après les avoir bien laiffé refroidir , U ne perdent rien de l’éclat de leur couleur, c’ell une preuve de leur bonté. On peut encore les éprouver d’une autre façon ; c’eit en faifant rougir dés morceaux de lapis fur une plaque 4e fer, & les jettant enfuite tout rouges dans du viîlaigre blanc très-fort. Si la pierre eft d’une bonne efpèce , cette opération ne lui fera rien perdre de fa couleur. Après t’êrre afluré de ja bonté du lapis, voici comme il faut le préparer ^our en tirer le hci &Qiurcmer. On le fait rougir plufieurs fois , & on réteint chaque fois dans l’eau, ou dans de fort vinaigre ; ce qui vaut encore mieux. Plus on réitère cette Opération , plus il eft facile de le réduire en poudre. Cela fait, on çominence par piier les morceaux de lapis : on les broyé fur un porphyre, en les humedanc avec de l’eau , du vinaigre, ou de l’efprit de vin ; on continue à broyer, jufqu’à ce que tout foit réduit en une poudre impalpable ; car cela eft très-efTentiel : on fait fécher enfujte cet^e poudre après l’avoir lavée dans, l’eau , & on la met à l’abri dp la pouffière pour en faire l’ufage qu’on va dire. On fait ane pâte avec une livre d’huile Je lin bien pure ; de cire jaune, de çolophone , & de poix-réfine, de chacune une livre ; de maftic blanc , deux onces. On fait chauffer doucement l’huile delinj on y mêle lesautres matières, en remuant le mélange qu’on fait bouillir pendant une derni-hieure ; après quoi, on paffe ce mélange à travers yn linge , (Sj on le lailTe refroidir. Sur huit onces de cette pâte, on mettra quatre orjces de la poudre de lapislaiuli indiquée ci-deffus. On paîtrirâ longtemps & avec Ijïip cette maffe. (^uapd la poudre O U T ^oy

y fera b’en Incorporée , en verfera de l’eau chaude par-deffus, & on la paîtrirâ de nouveau dans cette eau , qui fe chargera d’une couleur bleue : on la laiffinra repofer queiques jours, jufqu’à ce que la couleur foie tombée au fond du va !e : enfuite de quoi , on décantera l’eau , & en laifl’ant fécher la poudre , on aura du bleu d’outremer.

Il y a bien des manières de faire la pâte dont nous venons do parler : mais nous nous contenterons d’indiquer encore celle-ci. Poixrcfine , térébenthine, cire-vierge, & maftic, de chacun fix onces •. Encens, Se iiuile de lin , deux onces , qu’on fera fondre dans un plat verniffé. Le refte > comjne dans l’opération précç-» dente.

Voici la méthode que Kunehel dit avoir fuivie avec fuccès pour faire le bleu d’p :ztr«-. m :r. ^ _ , "^

Après avoir eaffé le Icpis-Iaiu’i en petit» morceaux de la groffeur d’un poix, on le fait calciner , Se on l’éteint à plufieurs reprifes dan* du vinaigre diftillé. Enfuite on le réduit ea. une poudre extrêmement déliés ; on prend d«  la cire-vierge & de la co’ophdne , chacune de ces fubftances en quantité égale, & failant en^ ferable le même poids que le lapis réduit en poudre. On les fait fondre dans une poêle oit plat dd terre verniffée ; on y jette peu à peu la poudre , en remuant & mêlant avec loin les matières. On mêle le mélange ainfi fonda dans de l’eau claire , & on l’y laifle pendant huit jours. Au bout da ce temps, on remplit de grands vafes de terre, d’eau auffi chaude que la main puiffe la fouffrir : on prend un linge bien propre , on paîtrit la mafTe , & lorfque cette première eau fera bien colorée, on retirera la malTe pour la mettre dans de nouvelle eau chaude : on procédera de la même fiiçon ju& qu’à ce que toute la couleur foit expamée. C’eft cependant la couleur qui s’eft déchargée dans la première eau, qui eft la plus pcé^ cieufe. On laiffe enfuite repofer l’eau colorée pendant trois ou quatre jours , au bout desquels on voit que la couleur s’eft précioitce au fond du yafe. LTne même maffe fournit trois ou quatre fortes de bleu à’outnmer -^ maison n’en retire que fort peu de la plus belle Il y a encore bien des manières de tirer le bleu d’outremer : mais comme leur différence ne confifte que dans la pâte à laquelle on mêle le lapis pul’/érifé, on a cru inutile d’en dire davantage. On reconnoît It le bleu d’ou^ tremer a t’t- falfifié, non-feulement au poids qui eft moindre que celui du véritable ; mais encore parce qu’il perd fa couleur au feu ( Le baron i)Hqi,baqh , d-’"^ l’flnçienns En.-» çyclopéile,)

’Ëeaux’Âns. Tome IL

V Y V F