Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Chariot

Définition

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Chariot ; espèce d’échelle portée sur quatre roues.

Chariot ; c’est aussi une voiture pour le transport des arbres en caisse.

Chariot ; machine composée de deux cylindres pour applanir les chemins.

Article

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CHARIOT, instrument de jardinage. (Voyez. pl. XXIII, fig. 14.) C’est une espèce d’échelle portée sur quatre roues, & ayant des repos ou des paliers saillans sur lesquels se place le jardinier élagueur d’arbres. On monte sur le chariot par une échelle simple qui y est adaptée. Le chariot est entretenu par de fortes traverses, en sorte que son écartement est toujours le même ; on le roule à mesure que l’élagueur avance son ouvrage, sans qu’il soit obligé de descendre. Cette sorte de chariot a d’ordinaire quarante pieds de haut.

Chariot, autre instrument de jardinier, est une voiture qui sert pour le transport des orangers & des arbres en caisse. Cette voiture a un avant-train, & elle est élevée sur deux sortes roues, dont l'essieu passe sous les brancards, & s'unit à une forte barre de fer placée par devant. Chaque extrémité du chariot offre un moulinet d'où pendent des chaînes terminées par des agraffes. Le moulinet de devant n'a qu'une chaîne, & celui de derrière en a deux. Ce dernier moulinet s'ôte pour que le chariot reçoive la caisse. On le charge par devant, après que l'agraffe qui l'embrasse, a été placée sous la caisse, & on tourne avec une barre de fer de trois pieds le moulinet, afin d'y dévider la chaîne, jusqu'à ce que la caisse soit élevée de terre de six à sept pouces. On laisse ensuite dans un des trous du moulinet la barre de fer qui l'arrête, et on attele le limonier.

La même opération se fait sur le derrière de la caisse, qui, élevée perpendiculairement au milieu du chariot, sans y toucher, part pour la serre où la caisse doit être déposée. Ici on la met à sa place. Après avoir dételé les chevaux, on ôte successivement les deux barres de fer restées dans les trous des moulinets, en commençant par celle de devant ; alors la caisse descend du chariot sans secousse.

Ce chariot est de l'invention de Laurent, célèbre mécanicien, mort en 1773.

Chariot pour applanir & entretenir les chemins. (Planche XII.)

Ce chariot porte sur deux rouleaux posés de front, & parallèlement l'un à l'autre, qui tournent sur deux pivots comme la roue d'une brouette.

Ces rouleaux sont de fer fondu, & ont deux pieds seize pouces de diamètre ; ils sont creux, & garnis par dedans de fortes planches ; ils sont traversés par un fuseau de fer, sur l'extrémité duquel portent les quatre planches qui soutiennent le corps de la charette, & quoiqu'elles n'aient que deux pouces d'épaisseur, elles sont si bien emboîtées, qu'on peut mettre dessus tel fardeau qu'on veut. Les bouts des pivots tournent dans une crapaudine quarrée, de manière qu'on peut les graisser aisément ; mais il faut le faire souvent, sur-tout à l'égard des pivots, intérieurs, qui sont ceux qui travaillent le plus. Ces rouleaux facilitent le mouvement de la charette, lorsque le terrain est ferme & uni, & applanissent & affermissent les chemins par lesquels ils passent, de même que les ornières. Il est vrai que ces rouleaux sont bas, mais la petitesse des pivots diminue le frottement, ce qui est un avantage considérable.

Il y a derrière chaque rouleau un coûtre, dont l'usage est d'en détacher l'argille qui peut s'y être attachée.

Le corps de la charette n'étant élevé que de deux pieds six pouces au-dessus de la terre, devient plus aisé à charger, & d'ailleurs il tient moins de place dans les rues.

Les rouleaux, en y comprenant les pivots, ne pèsent guère plus de la moitié des roues ordinaires ; c'est pour s'en servir avec un seul timon & les employer à differens usages, en faisant quelque léger changement au corps de la charette.