Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Bœuf

Définition

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Bœuf ; animal propre au labour.

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BŒUF. Voyez Animaux propres au labour.

Voyez aussi Accoupler les bœufs.

Bœuf. Cet animal peut être considéré comme un des instrumens de labour. Un bon bœuf pour la charrue doit être jeune, ni trop gras, ni trop maigre ; avoir la tête courte & ramassée, de grandes oreilles bien velues & très-unies, les cornes de moyenne grandeur, mais fortes & luisantes, le front large, les yeux gros & noirs, le mufle gros & camus, les naseaux bien ouverts, les dents blanches & égales, les lèvres noires, le cou charnu, de grosses & pesantes épaules, la poitrine large, le fanon pendant jusques sur les genoux, les reins fort larges, le ventre spacieux & tombant, les flancs grands, les hanches longues, la croupe épaisse, les jambes & les cuisses grosses & nerveuses, le dos droit & plein, la queue pendante jusqu’à terre & garnie de poils fins & touffus ; les pieds fermes, le cuir épais & souple, les muscles élevés, l’ongle court & large.

Il faut qu’il soit sensible à l’aiguillon, obéissant à la voix & bien dressé.

Si l’on achète des bœufs qui soient accoutumés à la charrue, on s’épargnera la peine de les y réduire ; mais ce n’est que peu-à-peu, & en s’apprenant prenant de bonne heure, qu'on les accoutume à porter volontiers le joug & se laisser conduire aisément. Dès l'âge de deux ans & demi, ou trois ans au plus tard, il faut commencer à les apprivoiser & subjuguer. Si l'en attend davantage, ils deviennent indociles & souvent indomptables. La patience, la douceur, les caresses mêmes sont les seuls moyens qu'il faille employer. La force & les mauvais traitemens ne serviroient qu'à rebuter pour toujours cet animal. Il faut donc lui frotter le corps, le flatter, lui donner de tems en tems de l'orge bouilli, des fèves concassées, & d'autres nourritures semblables, dont il est le plus friand, & toujours avec du sel qu'il aime beaucoup. En même tems, on lui liera souvent les cornes ; quelques jours après on lui mettra le joug ; une autre fois on l’attachera à la charrue avec un autre bœuf de même taille & qui sera tout dressé ; on les attachera ensemble à la mangeoire ; on les mènera de même au pâturage, afin qu'ils se connoissent & s'habituent à n'avoir que des mouvemens communs. On n'emploiera jamais l’aiguillon dans les commencemens ; il ne servirait qu'à rendre le bœuf plus intraitable. Il faudra aussi le ménager, & ne le faire travailler qu'à petites reprises, car il fatigue beaucoup jusqu'à ce qu'il soit entièrement dressé ; & par cette même raison, on doit lui donner alors plus à manger que dans les autres tems.

Ce que l’on dit ici des bœufs doit pareillement s'entendre des vaches qu'on veut accoutumer à la charrue, car il n'y a de force que du plus au moins ; pour le reste, c'est la même nature qu'on a à gouverner, la même taille & les mêmes poils qu'on doit choisir.

Il faut assortir la vache autant qu'il est possible avec un bœuf de sa taille & de sa force, ou avec une autre vache, pour conserver l’égalité du trait & maintenir le soc en équilibre.

En été, c'est-à-dire depuis le mois de mai jusqu'en septembre, les bœufs vont deux fois par jour à la charrue. Comme la grande chaleur les incommode, il faut les conduire au travail dès la pointe du jour, jusqu'à neuf heures du matin qu'on les ramènera à l'étable pour les faire repaître & prendre du repos ; ou bien on les laissera pâturer à l’ombre jusques vers les deux heures qu'on les ramené à la maison pour leur donner du son ou de l’avoine. Puis on retourne à la charrue jusqu'à sept heures au printems ; en hiver & dans l’automne, on peut les faire travailler sans interruption depuis huit ou neuf heures du matin jusqu'à cinq ou six du soir.

Dans le tems où le bœuf ne travaills pas, il suffit de le nourrir de paille & d'un peu de foin ; mais quand il travaille, on doit lui donner beaucoup plus de foin que de paille. En été, si on


manque de foin, on le nourrira d'herbe fraîchement coupée.