Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Bêche

Définition

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Bèche ; instrument de fer dont on se sert pour remuer la terre.

Bêches angloises.

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BÊCHE ; instrument de fer quarré & tranchant, dont on se sert pour remuer la terre. (Voyez planche XXII, fig. 5.) La bêche se termine en un fer plat & battu, haut d'environ neuf pouces, & large de sept à huit. Ce fer a par en haut une douille pour y adapter un manche de bois droit et robuste. Le laboureur enfonce la bêche dans la rerre en pesant fortement avec le pied sur les angles saillans du fer. Il se sert du plat pour retourner & rejeter la terre qu'il a enlevée, & qu'il façonne ensuite en la remuant avec le taillant.

Comme il est très-important de connaître les différentes espèces de bêches qui servent à remuer la terre, nous allons en donner la description & les meilleures formes d'après le Manuel du Jardinier.

I. La bêche ordinaire.

Trois objets concourent à sa formation : 1°. la main ; 2°. le manche & la partie en bois de la pelle ; 3°. le fer ou tranchant qui forme avec le bois la pelle toute entière.

La longueur du manche est ordinairement de deux pieds quatre pouces. Il peut être raccourci d'un à deux pouces, ou allongé sur les mêmes proportions, relativement à la personne qui travaille. Ce manche a depuis douze jusqu'à treize lignes de diamètre. Il forme une même piece de bois.

La main est une autre pièce qu'on ajoute ensuite. Dans le milieu une mortoise est pratiquée pour recevoir l'extrémité du manche, coupée en proportion de la largeur & de la profondeur de la mortoise ; il faut que cette portion du manche, enfoncée dans la mortoise, soit de niveau & affleure la partie supérieure de la main, afin qu'il ne reste ni prééminence, ni creux, ce qui fatigueroit le dedans de la main de l'ouvrier. Une cheville d'un bois dur donne de la solidité, & fixe ensemble la main & le manche. Quelques personnes en mettent deux, & l’ouvrage est plus solide.

L'extrémité inférieure du manche, c'est-à-dire, Ce qui fait partie de la pelle, a depuis huit jusqu'à dix lignes d'épaisseur, sur une largeur de sept à huit pouces. Elle est lisse & platte sur les côtés, & taillée en coupant dans toute la partie inférieure, afin qu'elle puisse s'adapter juste à la rainure ou ente formée dans la tranche. La pelle de bois ainsi préparée, & entrée jusqu'au fond de la gorge ou rainure, on fixe le tranchant contre le bois, au moyen des clous plantés à un pouce près les uns des autres sur les bandes de fer. Ces bandes ont deux lignes d'épaisseur, & leur largeur suit celle du bois, de sorte que la bêche toute emmanchée présente une espèce de coin de huit à neuf pouces de largeur dans la partie supérieure, de sept à huit pouces dans l’inférieure, sur une hauteur de 10 à 12 pouces. L'épaisseur du bois, recouvert de la bande de fer, est d'un pouce, & le bois et le fer vont en diminuant insensiblement jusqu'à l’endroit où le fer n'a plus qu'une demi-ligne d'épaisseur.

II. La bêche poncins.

On l’appelle ainsi du nom de Poncins qui l’a fait exécuter, & s'en servait habituellement. C'est la même que la précédente, quant au fond, mais non pas pour les proportions. Afin de la distinguer de la suivante, nous l’appellerons petite poncins.

La petite poncins a sa pelle de dix-huit pouces de hauteur, sept pouces de large à son sommet, six pouces & demi de large à l’endroit où le bois est incrusté dans le fer ; enfin, de cinq pouces de large au bec de la bêche, ainsi que la petite bêche ; mais la différence essentielle est dans l'épaisseur du fer, dans les reins de la bêche, au-dessous du bois. A cet endroit, dans la bêche commune, le fer n'a pas tout-à-fait six lignes, tandis qu'à celle-ci il en a sept ; ensuite, en descendant jusqu'au bec, le fer doit se soutenir plus épais que dans l'autre bêche ; le bois de celle-ci doit être enté ou incrusté d'un pouce de profondeur dans le fer.

La force dans les reins de cette bêche, & l’enture du bois d'un pouce dans le fer, sont deux précautions sans lesquelles on doit s'attendre à voir beaucoup de grandes bêches brisées, parce que le coup de levier de cet outil étant très-fort, il a besoin d'être plus solidement constitué ; enfin, le manche de cette grande bêche est plus long de deux pouces que celui de la petite.


Le rapport géométrique des surfaces des deux bêches, est, pour celle de dix-huit pouces, de cent dix pouces quarrés, & pour la surface de la bêche d'un pied, il est de quatre-vingt-cinq. Ainsi, en supposant que chaque bêche soulève en raison de sa surface, une tranche de terre de la même épaisseur & de la même pesanteur spécifique, la petite poncins se trouvera chargée, en poids absolu, d'un quart et quelque chose de plus que la bêche ordinaire. Il est prouvé qu'un pionnier de force ordinaire & bien exercé, ne peut soulever à chaque coup de bêche que cinquante livres de terre ; il résulte que c'est douze livres et demi de terre que la petite poncins soulèvera de plus que la bêche ordinaire.

Mais comme la bêche d'un pied pénètre plus facilement en terre que la petite bêche poncins, l’ouvrier coupe des blocs plus épais, & conséquemment soulève aussi pesant, & peut-être plus, que celui qui mène la grande bêche ; ce qui fait qu'à poids égal, la petite poncins est plus lente et pluspénible que l'autre. La raison en est que l’ouvrier est obligé à un coup de levier plus puissant lorsqu'il la ramène seulement d'un pied. Il faut encore qu'il monte la jambe plus haut pour placer le pied sur une si longue bêche ; d'où il suit que, moins les hommes seront grands, moins ils auront d'avantage.

Il paraît résulter de ces observations, que tout l’avantage est pour la bêche ordinaire, & le désavantage pour la petite poncins. Cependant l’inventeur de cette bêche s'est assuré, par une longue suite d'expériences, que le travail de la bêche de dix-huit pouces devance d'un cinquième de tems sur une tranchée celui de la bêche d'un pied, sur deux tranchées, lorsque l’on veut miner un terrain. Voici les raisons qu'il donne de cette différence.

« Le mouvement de la grande bêche n'est qu'à deux tems, & à chaque tems elle ne décrit que dix-huit pouces, en sorte que dans les deux tems elle ne décrit que trois pieds ; au contraire, dans la minée de la bêche d'un pied il y a trois tems, & dans ces trois tems la bêche décrit cinq pieds : ainsi, quelque preste que soit la petite bêche, & quelque lente que soit celle de dix-huit pouces, il n'y a pas plus à s'étonner de voir la grande bêche devancer la petite, que de voir dans la musique la mesure à deux tems plus rapide que la mesure à trois tems. »

III. Grande poncins de deux pieds de hauteur.

Elle pèse huit livres trois quarts, elle a six pouces et demi de large au sommet, cinq pou- ces neuf lignes à l’endroit où le manche est incrusté dans le fer ; enfin, quatre pouces cinq lignes de large au bec de la bêche. Sa superficie est de cent trente-un pouces quarrés, de sorte qu’elle a vingt-un pouces de plus en surface que la petite poncins, & quarante pouces de plus que la bêche d’un pied. Au sommet, joignant le manche, elle a quinze lignes d’épaisseur. Quant aux autres dimensions, & à la solidité depuis le sommet jusqu’aux reins, depuis les reins jusqu’au bec de la bêche, elles sont à-peu-près les mêmes que dans la petite poncins.

IV. Trident, ou triandine, ou truandine.

La bêche pleine ne peut être d’aucun usage dans les terrains pierreux & graveleux : celle-ci, avec ses trois dents de fer, supplée aux trois premières. Toute sa partie inférieure est en fer, sa longueur est de huit pouces, & sa hauteur est de douze pouces. La hauteur de la traverse en haut est d’un pouce, & son épaisseur de huit lignes : c’est la même épaisseur pour les trois branches qui composent le trident, ainsi que la même largeur dans le haut ; mais elles vont en diminuant, & finissent par n’avoir que trois lignes d’équarrissage. Ce trident est garni dans son milieu d’une douille qui fait corps avec lui, & cette douille reçoit le manche. La douille est percée d’un trou par lequel on passe un clou qui traverse le manche, et va répondre au trou pratiqué dans la douille & vis-à-vis ; de cette maniere le manche est solidement fixé.

V. La pelle bêche simple.

Le manche est de trois à quatre pieds de longueur. Plus ce levier est long, cependant proportion gardée, plus on a de force pour jeter au loin la terre qu’on soulève. La pelle est toute en fer, ainsique la douille, dont l’épaisseur va en diminuant. L’épaisseur de la pelle est dans le haut d’une ligne & demie jusqu’à deux lignes ; sa largeur est communément de huit pouces, sur neuf à dix de longueur. Le manche & la pelle sont assujettis ensemble par un clou qui traverse de part en part, & qui est rivé de chaque côté.

Un défaut de cette pelle-bêche, est d’être trop foible à l’endroit où cesse l’épaisseur de la continuation de la douille. C’est là que le fer se casse ordinairement, ou plie s’il est trop doux ; mais à force de plier et d’être redressé, il casse enfin.

Un second défaut de cet outil, c’est d’être trop mince dans la partie supérieure sur laquelle le pied repose, lorsqu’il s’agit de l’enfoncer dans la terre. Ce fer coupe la plante des pieds ; les souliers, même très-forts, ne garantissent pas d’une impression qui devient à la longue douloureuse. C’est pour parer à ces inconvéniens que les cultivateurs des environs de Toulouse, du Lauragais ont imaginé la bêche-pelle suivante.


VI. La bêche-pelle à hoche-pied mobile.

Elle ne diffère en rien de la précédente, sinon par un peu plus de grandeur et de largeur, et sur-tout par-son hoche-pied. La douille de la pelle de fer n’a qu’un seui côté de plein, le reste est vuide : le manche s’ajuste dans cette douille, & sert de côté opposé à la douille, de manière qu’adapté au manche & à la douille, il réunit si exactement l’un & l’autre, qu’ils forment un outil solide. Ce hoche-pied ou support a trois lignes d’épaisseur, un pouce de largeur. Tous les ouvriers ne bêchent pas du même pied ; mais pour parer à cet inconvénient, on peut le tourner à droite ou à gauche, alors il sert à l’un et à l’autre pied. Le même reproche que l’on fait à la bêche-pelle, s’applique à celle-ci : le fer est sujet à casser dans l’endroit où la douille finit ; mais elle a sur elle l’avantage de ne pas blesser la plante du pied de l’ouvrier qui travaille, parce qu’il l’appuie sur le hoche-pied, qui a plus d’un pouce de largeur, et même jusqu’à dix-huit lignes. L’ouvrier peut enfoncer cet outil dans la terre jusqu’à la hauteur du hoche-pied, de sorte qu’il remue la terre à la profondeur de douze à quinze pouces.

VII. La bêche-pelle de Luques.

Elle diffère de la précédente par la manière dont le hoche-pied est placé sur le manche. Quant à la pelle, ainsi que la douille, elles sont de fer. La pointe s’use en travaillant, & s’arrondit ainsi que les angles. La pelle de quelques-unes cependant a la forme des pelles.

VIII. La bêche-lichet simple.

Elle est en usage dans le comtat d’Avignon & dans le Bas-Languedoc. La pelle est composée de deux plaques de fer minces, tranchantes & réunies par le bas, ouvertes par le haut, pour y insinuer un manche contre lequel elles sont clouées. Ce manche, placé dans l’ouverture de la lame, en a toute la largeur ; et pour le reste, il est tout semblable aux autres manches ordinaires, c’est-à-dire, qu’il a environ trois pieds de longueur, & un pouce & demi de diamètre. La largeur de la pelle est de huit à neuf pouces dans le bas, & de douze pouces dans la hauteur. Dans le Bas-Languedoc, on nomme cet instrument lichet.

IX. La bêche-lichet à pied.

Elle est en usage dans le Comtat. Elle diffère simplement de la précédente par le morceau de fer sur lequel l’ouvrier pose le pied pour enfoncer l’outil dans la terre.

Observations.

En général, la manière de se servir des bêches est la même, puisqu'il s'agit de couper une tranche de terre, de la soulever, de retourner le dessus dessous, & si la terre n'est pas émiettée, de la briser avec le plat de la bêche, après en avoir grossièrement séparé les parties par quelques coups du tranchant.

L'ouvrier, suivant la compacité du terrain, prend plus ou moins d'épaisseur dans ses branches ; il présente la partie inférieure sur la terre, en donnant un coup avec ce tranchant ; ensuite mettant le pied sur un des côtés de la partie supérieure de la pelle, tenant le manche des deux mains, il presse, & des mains & du pied, & fait entrer la bêche jusqu'à ce que son pied touche le sol ; la bêche alors est enfoncée à la profondeur de douze pouces. Pour y parvenir, si la terre est dure, sans déplacer son instrument, il le pousse en avant, le retire en arrière successivement, & cet instrument agit comme agiroit un coin ; il détache enfin la portion de terre qu'il veut enlever.

On doit voir, par ce détail, l’avantage réel des 4e, 5e & 6e bêches ci-dessus.

La main dont le manche est armé, sert de point d'appui aux deux bras de l'homme qui travaille. Son corps est porté presque totalement, suivant sa force & sa pesanteur, attendu qu'il ne touche la terre que par le pied opposé, de sorte que l’instrument entre plus facilement, puisque l’effort est plus grand ; au contraire, en se servant des autres bêches, un des points d'appui se trouve, il est vrai, sur le haut de la pelle, mais l'autre n'est pas au sommet du levier, puisque les deux mains de l’homme sont placées, l’une vers le milieu de la hauteur du manche, & l'autre près de son extrémité. Quand même l’une des deux mains seroit placée au sommet, elle n'auroit pas l’avantage qui résulte de la réunion des deux mains de l’homme sur la main ou manette du manche des bêches. On ne sauroit assez apprécier la grande différence occasionnée par cette simple addition.

La bêche, dite lichet-simple, a l’avantage d'avoir un manche plus long, & la grandeur du levier lui donne beaucoup de force pour soulever la terre, & plus de terre, avec facilité ; mais l’avantage de la longueur du levier n'équivaut pas à celui qu'on obtient pour enfoncer la bêche en terre, lorsque son manche est armé d'une main.

La bêche luquoise n'est pas enfoncée en terre presque perpendiculairement comme les précédentes, mais très-obliquement, ce qui est nécessité par la longueur de son manche, & par


la hauteur à laquelle est placé son hoche-pied. Avec les autres bêches, on se contente de retourner la terre, mais avec celle-ci, on la jette à quelques pieds de distance. On commence par ouvrir un fossé de la profondeur d'un pied, sur deux pieds de largeur, à la tête de l'étendue du terrain qu'on se propose de travailler. La terre qu'on retire de ce fossé est transportée sur les endroits les plus bas du champ, ou disséminée sur le champ même : alors, prenant tranches par tranches successives, la terre est jetée dans le fossé, le remplit insensiblement, et il en est ainsi pour toute la terre du champ. On ne peut disconvenir que ce labour ne soit excellent, & la terre parfaitement ameublie à une profondeur convenable.

Un autre avantage que les Luquois retirent de cet instrument, est la facilité pour creuser des fossés, et former des revêtemens ; ils jettent sans peine la terre à la hauteur de huit pieds, et forment avec cette terre un rehaussement sur le bord du fossé, semblable à un mur. C'est avec cet outil que ces cultivateurs laborieux ont rendu le sol de la république de Luques, un des plus productifs & des mieux cultivés de toute l’Italie.

Voici la construction d'une nouvelle bêche, qui réunit de très-grands avantages, car le jardinier peut, à l’aide de cet instrument, faire beaucoup plus d'ouvrage, avec moins de fatigue, & elle peut être sur-tout très-utile, & soulager les vieillards qui, quoique courbés sous les années, cultivent la terre avec plus de courage que de force.

Un agriculteur instruit, considérant le travail pénible des pauvres malheureux qui bêchent la terre, fit réflexion que, dans ce travail, les bras font l’office d'un levier dont les reins sont le point d'appui. Dès ce moment, il imagina de transporter ce point d'appui dansle manche même de la bêche, afin d'épargner à l’ouvrier une peine qu'il ne peut long-temps soutenir, & dont il se ressent toujours, lorsqu'il commence à avancer en âge.

On construit un manche de bêche, dont la partie qui touche au fer, à la longueur de dix à douze pouces, doit être équarrie & percée de trous à un pouce de distance les uns des autres, afin de pouvoir y ajuster un morceau de bois léger, comme de saule, de sapin, ou de tilleul, de la longueur de huit pouces, taillé en mortoise, qu'on assujettira avec une petite clavette de fer ou de bois, & qui servira de support : la partie de ce support qui touche la terre doit avoir trois pouces de large, afin de ne point s'enfoncer en terre, lorsqu'on viendra à peser sur la bêche.

On sent combien cette bêche évite de fatigue ; lorsqu'on l’a enfoncée en terre avec le pied ; il ne s'agit plus que de peser sur le manche de la bêche, dont le support devient alors le point d'appui ; la bêche se lève par ce moyen, sans que les reins fatiguent tant ; & par le maniement ordinaire de la poignée, on jette la terre dans la place où on le juge à propos ; ainsi, le travail est infiniment plus doux, et on peut le soutenir plus long-temps.

A l’aide des trous qu'on a pratiqués au manche de la bêche, on approche ou l’on éloigne le support du fer de la bêche, suivant qu'on sent plus d'aisance, & suivant la grandeur de la personne qui travaille. En se conformant à cette méthode, on peut fabriquer des bêches plus longues, plus larges qu'à l’ordinaire.

Bêche angloise. Instrument très-commode pour fouir les graviers durs, les glaises fortes ou les terres à craies.

On donne seize pouces de long au fer de cet instrument, & quatre ou cinq de large avec une épaisseur proportionnelle. Le manche doit en être très-fort. Voici la manière de s'en servir : commencez par creuser une petite tranchée de dix ou douze pouces de profondeur, & enfoncez à deux ou trois pieds de-là l’instrument dans la terre avec une hie ou massue ; après quoi, deux hommes pèseront sur l'extrémité du manche, & lèveront la terre jusqu'à l’endroit où l’on a creusé la tranchée. Ce moyen est puissant & très-expéditif.

Bêche de la province de Lincoln en Angleterre. On se sert de cette bêche dans les marais de la province de Lincoln : ses bords sont aussi tranchans qu'un couteau, & par conséquent très-propres pour couper les racines des mauvaises herbes, sur-tout dans les endroits où il n'y a pas de pierres. Quelques-unes ont un de leurs côtés tourné, de façon qu'en donnant un coup dans la terre, la tourbe se trouve coupée comme elle doit l’être, de sorte que, lorsque le terrain est marécageux & mou, un homme fait autant d'ouvrage en un jour avec cette bêche, que deux autres avec une bêche ordinaire.

Bêche du comté d'Essex. On se sert dans le comté d'Essex, en Angleterre, d'une bêche dont le fer est très-large ; le manche est enchassé dans une douille où il y a une espèce de fer, pour poser le pied dessus, & que l’on tourne du côté qu'on veut. C'est une des meilleurs dont on puisse se servir pour bêcher les glaises dures et pesantes ; mais elle est trop petite pour les terres légères.

Bêche de la province de Hertforden, en Angleterre. Cette bêche, extrêmement tranchante, a son fer qui se relève en forme de croissant. On


s'en sert particulièrement pour détruire les fourmilières.