IX[1]


Tout bon, tout bel, tout assouvi en grace,
Lequel bon loz tesmoigne tout parfaiz,
Duc de Bourbon, jeune, sage et qui passe,
Selon l’âge, mains vaillans en tous fais,
Vous soiez le trés bien venu
Du hault voyage, ou estes avenu
A ce a quoy désir d’onneur vous chace.
La merci Dieu, si en doit souvenir
A tout homme qui vaillance pourchace.
De bien en mieulx vous puist il avenir !

Mais de voz fais louez en toute place
S’ilz sont vaillans et qu’en pouez vous mais ?
Ce fait Amours, de qui vient toute grace,
Qui vous y duit et repaist de ses maits ;
Pour ce ne pourries estre nu
Des bons désirs et faiz qu’ont maintenu[2]
Ceulx qui suivent des trés meilleurs la trace,
Qu’il prent et duit par plaisant souvenir ;
De ce vous vient tout boneur a grant mace.
De bien en mieulx vous puist il avenir ?

Dont ne croy pas que celle qui enlace
Vo gentil cuer en s’amour, quant le faiz
Du hault labour, qui nul temps ne vous lasse,
Ot raconter, que se souffrist jamais
De vous amer, quoy que tenu

Vous soyez loings, maiz souvent et menu
D’or en avant verrez sa doulce face,
Pour au plaisir honorable avenir
Que dame peut donner sanz que mefface.
De bien en mieulx vous puist il avenir !
 
Prince gentil, en qui bonté s’amasse,
En armes Dieux vous vueille maintenir
Aussi d’amours qui jamais ne defface.
De bien en mieulx vous puist il avenir !

  1. IX. — Entre le rondeau précédent et la ballade IX il y a dans le ms. Harley deux folios blancs qui portent les nos 51 et 52.
  2. — 16 A2 que o.