E. D. – Le marbre animé/7

Aux dépens de la compagnie (Bruxelles) (p. 46-52).

CHAPITRE VII



LA „BERGÈRE” EN TOILETTE
DE SOIRÉE




Malgré mes insuccès réitérés, je ne veux point abandonner la partie, tant que j’aurai une corde à mon arc. Je veux épuiser la série des épreuves, ne fût-ce que pour le plaisir que j’y prends, bien que le bonheur qu’on ne fait pas partager ne soit pas un bonheur enviable. Ce soir, poussé par un nouveau caprice, j’ordonne à la princesse, qui m’attend toute nue, comme d’habitude, de revêtir sa plus belle toilette ; je veux la posséder habillée. Aussitôt, les camérières, accourues au coup de sonnette, s’empressent de parer leur maîtresse, comme pour une soirée à l’ambassade, laissant à découvert, dans leur nid décolleté de dentelles, les jolies pommes d’amour, que j’aime à voir trembloter sous ma lèvre. Ces atours vont me gêner sans doute, pour les préliminaires habituels, mais cette difficulté est un piment de plus ; et déjà je froisse les malines sous la jupe, en venant saluer, le nez perdu dans les combles, le bouton d’amour dans sa niche. Agenouillé, la tête entre les cuisses, je baise et je rebaise les portes closes du divin séjour ; et dès qu’elles s’entr’ouvrent sous mes lèvres, je dis bonjour au petit dieu qui loge là, pendant que je m’accroche des deux mains aux fesses que je patine. Puis délaissant le devant pour le pays voisin, je me relève, m’agenouille derrière, et troussant la belle, je me glisse sous ses jupes, fripant et froissant ce qui s’oppose à mon ascension vers les monts blancs de l’opulente mappemonde. Après avoir mis une guirlande de baisers sur les blancs hémisphères, je viens larder entre les fesses la petite tache noire qui s’y cache, enfonçant la langue dans le trou, piquant, pointant, poussant, jusqu’à ce que la pointe y pénètre, tandis qu’appuyés sur le bijou voisin, deux doigts agiles le branlotent. Je conduis ensuite ma belle princesse vers le lit ; et là, courbée en deux, la face tournée vers le bas, le derrière élevé, quand elle étale la lune dans son plein, je viens la trousser brusquement, relevant tout, la jupe, le jupon, la chemise ; et quand j’arrache le pantalon qui oppose un dernier obstacle à mes vœux, et que je vois jaillir la splendide croupe, qui émerge large, grasse, arrondie, épanouie, aux chairs blanches et fermes, appétissantes, invitant la lèvre et la main à s’y reposer, je reste extasié devant l’adorable merveille, qui jamais, dans la complète nudité de ma plantureuse beauté, ne m’était apparue ainsi dans toute sa splendeur. La posture qui fait ressortir ces opulents reliefs, dans leur isolement des autres appas, augmente le charme de ce ravissant spectacle, qui me retient à genoux, immobile et ravi. Des deux mains j’empoigne tout ce que je puis prendre de ces fesses, je serre cette chair pleine, à la peau tendue, y laissant, quand je la quitte, des empreintes rouges, qui reblanchissent aussitôt, et je recommence mes douces caresses sur la magnifique mappemonde, ne pouvant me lasser de voir et de toucher, de retoucher et de revoir. Il n’est pas jusqu’au petit point noir, perdu dans les chairs, qui n’ait sa part de mon admiration et de mes baisers, quand j’écarte les contre-forts, pour le mettre en lumière. Mon priape excité, est depuis longtemps en état de livrer bataille. Je viens donc me coller contre la chair nue, la verge au vent. La tête de la mignonne reposant sur le lit, fait que la croupe plus élevée, rend facile l’entrée dans la carrière. En effet, d’une main passée sous le ventre, j’aide mon engin à gagner l’ouverture, et dès que le gland a fait à l’hôte qu’il visite, le salut d’usage, il gagne promptement l’intérieur du temple, tandis que mes mains s’en vont retrouver les jolis jumeaux dans leur nid de dentelles, fripant le haut du corsage qui les emprisonne. Je fouille cependant d’un mouvement égal et régulier l’aimable sanctuaire, faisant claquer à chaque poussée, mon ventre contre la chair nue des fesses, dont la rondeur élastique me repousse chaque fois, toujours accroché aux tétons, pour ne pas perdre l’équilibre, j’achève brillamment l’escarmouche, par quelques coups de reins précipités… Quand Nijni se retourne, la figure empourprée, je crois à mon triomphe ; mais le calme de ses yeux modère mon élan, et je vois bien que la pourpre de son visage, est une rougeur naturelle, due à la posture fatigante qu’elle occupait.

Après un repos d’une demi-heure, Nijni, sur mon ordre, a repris sa place au bord du lit, toujours dans la même posture, penchée sur la couche, et présentant sa belle face postérieure, superbement étalée dans toute sa magnificence. Elle tient, relevés très haut sur ses reins, ses vêtements retroussés, et je me reprends à admirer ces splendides appas, que je palpe et que je baise mille fois, puisant dans ce spectacle et dans ce contact délicieux, les désirs les plus fous. Ma main va et vient du haut au bas du ravin, qui sépare les monts jumeaux, puis ma langue, prenant sa place, descend de la chute des reins à la grotte d’amour, et remonte en s’arrêtant toujours au centre, je recommence longtemps l’aimable promenade, cessant pour admirer, ou prendre à pleines mains cette chair serrée, qu’on voudrait tordre, ou pour la dévorer de caresses intimes. Je reprends enfin ma place auprès de la belle, et accroché à mon doux point d’appui du haut du corsage, je répète la manœuvre de tout à l’heure, qui a la même issue pour moi, et hélas ! pour elle aussi.

À dix heures, je laissais la froide Russe surprise peut-être de ma vigueur, mais point de mon talent.