Doctrine des Apôtres - Épitre de Barnabé/4
Texte établi par Hippolyte Hemmer et Gabriel Oger, A. Picard et fils, (p. ci-cxvi).
I. épître de barnabé[1]
Titre. « Lettre de Barnabé ». Telle est la suscription du codex Sinaïticus. Le Vaticanus porte : « Lettre de l’apôtre Barnabé compagnon du saint apôtre Paul. »
I, 1. « Salut à vous, fils et filles ». C’est dans les mêmes termes que saint Paul parle de ses chers Corinthiens et de son disciple Timothée (I Cor. iv, 14, 15, 17).
I, 2 : Θεοῦ δικαιωμάτων : les volontés divines. Δικαίωμα, de δικαιόω, rendre juste, estimer juste, est fréquemment employé dans les Septante comme synonyme de πρόσταγμα et de ἐντολή dans le sens de précepte, décret, chose qui a force de loi. Cf. Ps. civ, 45. cxviii, 5, 8, 112. Dans la langue du Nouveau Testament δικαίωμα est le terme concret de l’action exprimée par le mot δικαίωσις. Il sert à déclarer qu’une chose est juste, conforme à ce que la loi établit être bien (Rom. viii, 4), — de là encore le sens de précepte (Luc i, 6 ; Rom. ii, 26 ; Hébr. ix, 1, 10) ou qu’une personne est juste, non coupable de faute, Rom. v, 16. La Vulgate traduit presque uniformément par iustificatio ou iustitia. Force est bien d’interpréter un peu le mot et de préciser en traduisant. Harnack et Funk donnent au mot le sens de dessein de Dieu relativement au salut des hommes. G. Veil, dans Hennecke, s’inspire de Mich. vi, 8 et de Deut. x, 12, pour dire que le bien, le juste, l’objet du commandement est ce que Dieu demande, réclame de nous ; il traduit donc δικαιώματα non par commandement mais par exigence.
— πνεύμασιν. Πνεῦμα, dans le cas présent est la vie spirituelle, celle qui résulte de la χάρις dont il va être parlé. C’est dans le même sens qu’il est recommandé d’éprouver les esprits : δοκιμάζετε τὰ πνεύματα (I Joan. iv, 1) et que saint Paul expose la variété des esprits résultant des charismes divers (I Cor., xii).
— οὕτως, Funk, et L ; préférable à οὗ τὸ, ms. H, leçon acceptée par Gebhardt et Harnack. « Ἔμφυτον χάριν » Cf. S. Jacques, i, 21 : ἔμφυτον λόγον.
1, 3 : πηγῆς ; leçon de H, L. Le Sinaïticus porte ἀγάπης qui est peut-être préférable. Cf. Tite, iii, 5-6 : « Il nous a sauvés… par le Saint-Esprit qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur. »
1, 5 : Τελείαν τὴν γνῶσιν : Cf. I Clément, I, 2. Rom., i, 11-12. « J’ai un grand désir de vous voir pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis, je veux dire, afin de nous encourager ensemble au milieu de vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi ». La « science achevée », vu le contenu de la lettre, ne peut être que celle de l’économie et des préceptes de l’Ancien Testament. Cf. vi, 9 ; ix, 8 ; x, 1-12.
1, 6 : Τρία οὖν δόγματα. Verset d’authenticité douteuse ; il interrompt fàcheusement la suite des idées qui reprend, i, 7 avec ἐγνώρισεν γάρ ; la tradition manuscrite n’est point sûre : la version latine ne contient que la première moitié du verset, et S le contient avec des altérations graves (πιστις · ἐλπις · ἀρχη · και τελος ημων) qui le rendent inintelligible. On a supposé que le verset provient d’une glose marginale dans laquelle un lecteur, peut-être en souvenir d’Ignace (Eph., xiv, 1), aurait noté les impressions évoquées par les mentions précédentes de la foi, de l’espérance, de la charité. En tout cas la glose est fort ancienne puisqu’elle a pénétré dans nos manuscrits. — Le contenu du verset n’est plus rappelé dans le reste de la lettre bien que l’expression τρία δόγματα revienne à plusieurs reprises : ix, 7, x-1, 9, 10, avec le sens pour δόγματα de quelque maxime ou enseignement renfermant une doctrine mystérieuse.
I, 7. L’argument des prophéties est familier à l’ancienne littérature chrétienne. Cf. Justin, Apol. I, xii : « C’est pourquoi notre foi dans sa parole devient inébranlable, quand nous voyons s’accomplir tout ce qu’il a prédit d’avance. C’est le propre de Dieu d’annoncer l’avenir et de montrer réalisé en fait ce qu’il a annoncé. » Apol. I, lii : « Nous avons montré que tous les évènements accomplis dans le passé avaient été prédits d’avance par les prophètes. Il faut donc croire aussi que tout ce qui a été semblablement annoncé pour l’avenir ne peut manquer d’arriver ».
I, 8. Cf. I Joan. i, 4. « Nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit parfaite ».
ΙΙ, 1 : Ἐνεργοῦντος. Le diable est désigné par un de ses attributs. Cf. Ephes. ii, 2 : « le prince de la puissance de l’air, le prince de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la désobéissance. » II Thessal. ii, 9. 11 : « l’apparition de cet impie se fera, selon la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers… C’est pourquoi Dieu leur envoie une puissance d’égarement qui les fera croire au mensonge. »
ΙΙ, 2 : ἐγκράτεια : la maîtrise de soi-même, surtout celle qui s’exerce sur la partie inférieure de l’ètre, la continence.
II, 4. Ici commence la recherche des δικαιώματα τοῦ κυρίου mentionnés plus hant.
II, 5. La citation d’Isaïe est faite presque littéralement d’après les Septante qui diffèrent par des détails du texte hébreu. H et L portent ὁλοκαυτωμάτων κριῶν comme les Septante. Passage souvent cité : Justin, I Apol. xxxvii. Clément d’Alexandrie, Pédag. III, xii, 90.
II, 6. « Il a donc abrogé tout cela ». Cf. Ephes., ii, 15 : « Ayant abrogé par l’immolation de sa chair la loi des ordonnances avec ses rigoureuses prescriptions. »
II, 7-8. Citation d’après les Septante un peu arrangée de façon à fondre les deux passages de Jérémie et de Zacharie. Texte de Zacharie dans les Septante : καὶ ἕκαστος τῆν κακίαν τοῦ πλησίον αὐτοῦ μὴ λογίζεσθε ἐν ταῖς καρδίαις ὑμῶν, καὶ ὅρκον ψευδή μὴ ἀγαπᾶτε (viii, 17).
ΙΙ, 9 : μὴ πλανωμένους. « Sans nous égarer comme ceux-là », comme les Juifs qui ne comprennent pas le sens des prescriptions divines concernant les sacrifices. La personne des Juifs se trouve introduite par les citations de l’Ancien Testament et par les reproches qu’il contient à leur adresse, mais l’auteur ne les nomme pas. Ils sont implicitement désignés par l’opposition de la loi nouvelle καινὸς νόμος, qui n’est pas un joug (Cf. Gal. v, 1 ; Actes xv, 19) mais une loi de liberté (Jac. i, 25). L’opposition se poursuivra entre « ceux-là » ἐκείνοις (11, 9) également visés iii, 6 ; iv, 6 ; viii, 7 ; ix, 6 etc. et « nous » ἡμῖν (ii, 10 ; iii, 6 etc.) qui sommes les enfants de la nouvelle loi.
ΙΙ, 10 : θυσία τῷ θεῷ S ; θυσίατῷ θεῷ πνεῦμα lxx. La seconde partie de la citation ὀσμή n’est pas de l’Écriture sainte qui a fourni la première. Une note marginale de H renvoie à l’Apocalypse d’Adam ; mais cet écrit est perdu ; la version latine a reproduit simplement tout le verset du psaume ; saint Irénée (Adv. haer., IV, xvii, 2) et Clément d’Alexandrie (Strom. II, xviii, 79 ; Paedag. III, xii, 90) connaissent le texte, mais peut-être le tiennent-ils de Barnabé.
ΙΙΙ, 4 : ἱμάτια S H L : ἰάματα lxx ; c’est la leçon de Septante qui traduit l’hébreu et la seule qui fournirait un sens plausible. Mais Justin, Dial. xv, Tertullien, De resurr. 27 ont la même lecture que Barnabé.
ΙΙΙ, 6 : ἐν ἀκεραιοσύνη, néologisme formé de ἀκέραιος, pur de tout mélange. La foi de la loi nouvelle n’admet aucun mélange des œuvres de la loi judaïque. — Ἐπήλυτοι S (Cf. Epiphane, Hébr. lxvi, 7) : προσήλυτοι Η L. Dans le N. T. c’est toujours προσήλυτοι qui s’applique aux païens ayant adhéré à la foi juive. Επήλυτοι a un sens plus général et peut englober les chrétiens qui se rallient de plus ou moins près au judaïsme. Voir le § vii de l’Introduction.
IV, 1-6. Voir le § ix de l’Introduction qui est le commentaire anticipé de ce passage (p. lxxix).
IV, 8. Cf. Hebr. viii, 7-13 : « En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. Car c’est bien un blâme que Dieu exprime, quand il dit à Israël : « Voici, dit le Seigneur, que les jours viennent où je contracterai une alliance nouvelle avec la maison d’Israël et la maison de Juda ; non pas une alliance comme celle que je fis avec leurs pères, le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d’Egypte. Puisqu’ils n’ont pas persévéré dans mon alliance, moi aussi je les ai délaissés, dit le Seigneur. Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël après ces jours-là, dit le Seigneur. Je mettrai mes lois dans leur esprit et je les écrirai dans leurs cœurs : et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Aucun d’eux n’enseignera plus son concitoyen, aucun n’enseignera son frère, disant : Connais le Seigneur ! car tous me connaîtront, depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand. Je pardonnerai leurs iniquités et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ». En disant : « Une alliance nouvelle », Dieu a déclaré la première ancienne ; or, ce qui est devenu ancien, ce qui est vieilli, est près de disparaître ». On lisait déjà dans Jérémie, xxxi, 33 : « Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël,
Après ces jours-là, dit Iahvé,
Je mettrai ma loi au-dedans d’eux,
Je l’écrirai dans leur cœur ;
Et je serai leur Dieu,
Et ils seront mon peuple, » etc.
IV, 9 : περίψημα, pris absolument, signifie la « raclure de rebut » qui s’obtient par l’action de frotter, râcler, περιψάω. Dans la langue chrétienne primitive, il semble employé pour désigner le serviteur « à tout faire », le Cendrillon voué aux plus humbles tâches et qui demandent le plus d’oubli de soi. Tel est évidemment le sens chez Ignace, Ephésiens viii, 1 ; xviii, 1 ; Eusèbe, H. E. VII, xxii, 7 ; c’est aussi le sens qu’on pourrait donner ὰ περίψημα dans le fameux texte de saint Paul, I. Cor. iv, 13, en dépit de la traduction différente consacrée par l’usage. C’est le sens le plus convenable pour expliquer le génitif ὑμῶν qui suit. Tout ce verset 9 jusqu’à διό fait parenthèse et interrompt le fil du discours. Comparer Barnabé, iv, 9-10 avec la Didachè xvi, 2.
IV, 10 : ὁ μέλας, le diable désigné par un attribut physique (Cf. xx, 1. « Le chemin du Noir est plein de malédictions »). Macaire (P. G. xxxiv, 430) paraît avoir eu ce passage sous les yeux (Funk).
IV, 11 : πνευματικοί ; cf. Galates, vi, 1.
IV, 13. « Le mauvais prince : ὁ πονηρὸς ἄρχων ». Voir le § x de l’Introduction.
IV, 14 : ὅταν βλέπετε peut aussi bien se rapporter au passé (la destruction de Jérusalem par Titus) qu’à l’avenir.
V, 1. Cf. I Petri, i, 2 et Hébr. xii, 24 : « Jésus le médiateur de la nouvelle alliance et du sang de l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel. »
V, 3. Le « passé », remarque Funk, semble devoir s’entendre de la mort expiatoire du Christ, le « présent » de sa doctrine vivifiante, et l’ « avenir » du jugement que nous éviterons en observant ses commandements.
V, 4. « Le chemin des ténèbres » dans lequel ne marche point celui qui suit le Sauveur, ce sont les vaines observances d’une loi abrogée.
V, 5. « Faisons l’homme à notre image ». Presque tous les Pères voient dans ce pluriel l’indication d’un dialogue de Dieu le Père avec Dieu le Fils, Sérapion de Thmuis qui vivait au milieu du ive siècle cite ce passage dans son Sacramentaire
V, 9. « Des hommes coupables des pires péchés ». Cf. Matth. ix, 9, 13. Le milieu d’où sortaient les apôtres ne les recommandait pas tous à l’estime publique. M. Veil fait remarquer que cette manière peu flatteuse d’apprécier les apôtres nous rapproche de leur époque. On n’éprouve pas encore le besoin de les canoniser.
V. 11. Cf. Matth, xxiii, 31, 32 : « Ainsi vous rendez contre vous-mêmes ce témoignage que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. Comblez donc la mesure de vos pères ! » Cf. Luc, xi, 50.
V, 13. « En la manière que l’on sait », c’est-à-dire sur la croix.
VI, 1. « Lorsqu’il eut accompli son mandat » qui consistait à souffrir dans la chair.
VI, 3 : ἔθηκε ms., édition Funk ; ἔθηκα, corr. de l’édition J. Fell, Oxford (1685), conforme au texte d’Isaïe, L, 7, à l’emploi déjà fait de ce texte par Barnabé v, 14 et au sens général du contexte. Nous acceptons cette correction dans le texte grec.
VI, 8-16. Les critiques les plus autorisés paraissent avoir quelque peine à interpréter ce passage faute de presser assez la suite du raisonnement que l’auteur ne met pas en évidence. Voici la suite des pensées après la mention de la terre promise faite au verset 8 : Jésus se manifeste dans la chair ; or la chair qui est la nature humaine est une terre (création d’Adam) travaillée par Dieu, mais assujettie à la souffrance. Or Dieu a promis une autre terre, ruisselante de lait et de miel. Cette nouvelle terre sera l’objet d’une deuxième création opérée par le Christ dans la rémission des péchés. La beauté de cette régénération provoque le développement lyrique Εὐλογητός… sur la deuxième création par la rémission des péchés. — Au verset 13, nous adoptons, pour la traduction, la correction proposée par Veil, en restituant après πῶς, le mot ὡς qui a pu facilement tomber en raison de la consonance, et qui met un rapport intelligible entre les deux verbes λέγει et ἐποίησεν. L’obscurité du verset tient à l’incertitude quant au sujet de la phrase. Le Seigneur n’est autre que Dieu aux versets précédents 10-12 ; au verset 13, il semble que le Seigneur soit le Christ, si c’est une parole de Jésus que rappelle Barnabé. Cf. Resch, Agrapha, 1889, p. 261 (opinion contraire Ropes, Die Sprüche Jesu, 1896, p. 43, Texte und Untersuchungen, xiv, 2). La rencontre avec Matth., xix, 30 et xx, 16 ne serait alors que fortuite. Il arrive assez souvent chez Barnabé que Dieu et le Christ se présentent sur le même plan à la pensée. Voir au surplus l’Introduction page lxxvi (Hemmer).
VII, 2. « Le Fils de Dieu… juge futur des vivants et des morts ». Cf. II Clément, i, 1 ; Polycarpe, Phil. ii, 1.
VII, 3. Πεφανέρωκαν pour πεφανερώκασιν. « Il fut abreuvé de vinaigre et de fiel ». Cf. Mc. xv, 23. « Et ils lui donnèrent du vin mêlé de myrrhe ; mais il n’en prit pas ». Mt. xxvii, 34 : « Là on lui donna à boire du vin mêlé de fiel ; mais, l’ayant goûté, il ne voulut pas le boire ». Plus loin Mc. xv, 36 : « Et l’un d’eux courut remplir une éponge de vinaigre, et l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui donna à boire, en disant : Laissez ; voyons si Elie viendra le détacher de la croix ». Cf. Mt. xxvii, 48. Luc et Jean ne connaissent que ce second breuvage. Jean dont la pensée se reporte au passage du Psalmiste (lxix, 22) insiste sur la conscience qu’a le Sauveur d’une prophétie à réaliser. La réunion des deux breuvages paraît due, dans Barnabé aussi bien que dans l’Évangile de Pierre, à un rapprochement des versets 34 et 42 de Mt. xxvii, rapprochement singulièrement facilité par le souvenir du Psaume lxix.
VII, 5 : ἵνα δείξῃ ὅ τι δεῖ αὐτόν. Avec cette lecture on traduirait : « pour montrer ce qu’il doit souffrir par eux ».
VII, 3-10. La parenté de Barnabé avec l’épître aux Hébreux est visible. Cf. Hébr. v, 1 : « Tout grand-prêtre pris d’entre les hommes est établi pour les hommes en vue de leurs rapports avec Dieu, afin d’offrir des oblations pour le sacrifice et pour le péché ». ix, 11-14 : « Ayant paru comme grand-prêtre des biens à venir, le Christ a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de mains d’homme, c’est-à-dire qui n’appartient pas à cette création terrestre, et il est entré une fois pour toutes dans le saint des saints, non avec le sang des boucs et des taureaux, mais avec son propre sang, et il a obtenu une rédemption éternelle. Car si le sang des boucs et des taureaux, si la cendre d’une vache, dont on asperge ceux qui sont souillés, sanctifie de manière à procurer la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que nous servions le Dieu vivant. » ix, 24-28 : « Car ce n’est pas dans un sanctuaire fait de main d’homme, image du véritable, que le Christ est entré ; mais il est entré dans le ciel même, afin de se présenter maintenant pour nous devant la face de Dieu. Et ce n’est pas pour s’offrir lui même plusieurs fois qu’il y est entré comme le grand-prètre entre chaque année dans le sanctuaire avec un sang qui n’est pas le sien : autrement il aurait dù souffrir plusieurs fois depuis la création du monde ; mais il s’est montré une seule fois, à la fin des siècles, pour abolir le péché par son sacrifice. Et comme c’est la destinée de l’homme de mourir une seule fois, et qu’après cela suit le jugement, ainsi le Christ, après s’ètre offert une seule fois en sacrifice pour ôter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, pour donner le salut à ceux qui l’attendent. » Il faut se garder de confondre le bouc offert en sacrifice d’expiation et dont les prètres devaient manger les entrailles (Cf. Nombres xxix, 11 et Josèphe, Antiq. Jud., III, x, 3) avec les deux autres boucs dont il est question dans le Lévitique (xvi, 5 et suiv.). Il existe, à propos de la connaissance que Barnabé avait des rites juifs, un double courant d’opinion parmi les savants. Krüger se prononce pour son ignorance relative ; Braunsberger et le grand rabbin Güdemann admirent sa compétence. M. incline vers ce dernier jugement, sans aller jusqu’à y voir une preuve que Barnabé fût juif d’origine.
VII, 6. « Prenez deux boucs, beaux et semblables entre eux ». Les mots καλοὺς καὶ ὁμοίους manquent dans la sainte Écriture. Il est question dans la Mischna (traité Ioma VI, 1) de boucs « semblables d’aspect, de taille et de prix ». Cf. Justin, Dial. c. xl et Tertullien, Adv. Marc. III, vii.
VII, 7 : ἐπικατάρατος. Les Septante portent ἀποπομπαῖος, c’est-à-dire averruncus, un être malfaisant, un démon qu’on écarte loin de soi ; Vulg. « bouc émissaire ». L’hébreu précise et donne Azazel. C’est le prince des démons, opposé à Jéhovah, connu avant Moïse sous cette désignation, et nommé plus tard Satan (Crampon).
VII, 8. Nous lisons dans le traité déjà cité de la Mischna (Ioma VI, 4-6) : « Les Babyloniens (ou, d’après une correction du Talmud, les Alexandrins) arrachaient les poils au bouc en criant : Prends nos péchés et va-t’en ! Des notables de Jérusalem le conduisaient jusqu’à la première cabane. Or il y avait dix cabanes jusqu’au sommet de la montagne… Ceux qui étaient dans la cabane conduisaient le bouc à la cabane suivante et ainsi de suite jusqu’à la dernière, d’où personne ne l’accompagnait jusqu’au sommet ; mais on se tenait à l’écart regardant ce qu’il ferait. Celui qui en était chargé divisait une bande d’étoffe de couleur éclatante ; il attachait une moitié à la roche (c’est-à-dire au buisson épineux qui la recouvrait), et l’autre moitié entre les cornes du bouc et il le chassait. » Cf. Justin, Dial. c. xl. Tertullien, Adv. Marc. III, 7. Adv. Jud. xiv.
VII, 9. Cf. Sagesse, v, 3-5 : « Ils se diront les uns aux autres, pleins de regret et gémissant dans le serrement de leur cœur : Voilà donc celui qui était l’objet de nos moqueries, le but ordinaire de nos outrages ! Insensés que nous étions, nous regardions sa vie comme une folie, et sa fin comme un opprobre. Et le voilà compté parmi les enfants de Dieu, et sa part est parmi les saints ! »
VII, 11. Explication allégorique de la laine disposée au milieu des épines. « Ainsi, dit-il,… » On a voulu voir là une citation soit d’une maxime de l’Évangile (Mt. xvi, 24. xx, 22), soit d’une parole du Christ recueillie par la tradition orale, soit d’un apocryphe (IV Esdras, vii, 14). Funk pense que cette phrase n’est qu’une récapitulation de ce qui précède. Cf. Ropes, Die Sprüche Jesu, 1896, p. 17.
VIII, 1. Le traité Para (De la vache rousse) de la Mischna (iii, 1) raconte que le prêtre se purifiait sept jours avant l’holocauste de la vache rousse et le livre des Nombres (xix, 7-8) dit que « le prêtre lavera ses vêtements et baignera son corps dans l’eau ; puis il rentrera dans le camp et sera impur jusqu’au soir. Celui qui aura brûlé la vache lavera ses vêtements et baignera son corps dans l’eau, et il sera impur jusqu’au soir ». À en croire Barnabé ces hommes étaient déjà impurs auparavant. Mais c’est à dessein qu’il choisit ses expressions : il a voulu, observe Funk, parler non seulement de l’impureté lévitique, mais aussi des péchés des meurtriers de Jésus dont ces hommes étaient les figures. Il ne parle pas de l’aspersion avec le sang de la vache rousse que le prêtre seul pouvait faire (Nombres, xix, 4), mais de l’aspersion avec l’eau mêlée de cendre permise à tout homme pur (Nombres, xix, 19). VIII, 2. « Après cela, finis ces hommes ! finie la gloire des pécheurs ! » Nous devons avoir affaire ici, comme plus haut (1, 6), à une glose marginale écrite (avant 350) par un lecteur antisémite. Ces mots manquent dans la version latine.
VIII, 5. Cf. Justin, Dial. c. lxxiii. Tertullien, Adv. Marc. III, 19. Adv. Iud. c. x.
IX, 1. Cf. Altercatio Simonis et Theophili, v, 21, dans les Texte und Untersuchungen de Gebhardt et Harnack, I, 3.
IX, 2. Les mots ἀκοῆ etc. manquent dans le Psaume xxxiii ; Barnabé pense peut-être à Exode xv, 26 ou à Deutér. xv, 5.
IX, 4-5. Radicale négation de toute valeur à l’Ancien Testament, même de la circoncision de la chair prise à contresens par les Juifs. Cf. Lactance, Instit. div. IV, xvii, 8-17.
IX, 6. Le sceau à l’alliance divine ». Cf. Rom.iv, 11 :
ΙΧ, 6 : πᾶς Σύρος. Il est difficile d’admettre que tous les Syriens aient été circoncis (Josèphe, Antiq. viii, 10, 3). Y a-t-il dans nos manuscrits une faute de lecture ? Devrait-on lire avec M. Veil : Ἰδουμαῖος ? Ce n’est en tout cas qu’une supposition de critique érudit, car la lecture de notre texte est établie par les mss. La mention des Égyptiens serait mieux placée dans l’énumération de la ligne précédente. Provient-elle à cette place d’une glose marginale ? Les prètres égyptiens étaient circoncis.
IX, 7-8 : « L’enseignement contenu dans trois lettres », savoir ι, η, τ dont la somme des valeurs numériques égale le nombre des serviteurs d’Abraham. Barnabé fond ensemble Genèse xvii, 23-27 et xiv, 14. Clément d’Alexandrie interprète de même les 318 serviteurs d’Abraham (Stromates, VI, xi, 84). Le Pseudo-Cyprien (De pascha comp. c. x, xviii, xx, xxii) a les mêmes supputations.
X. Le Pseudo-Aristée, 142-171 (traduction allemande de A. Wendland, dans Kautzsch, Apokryphen und Pseudepigraphen des A. T., ii, p. 17-19), exposait déjà allégoriquement les préceptes des aliments. Cf. Lactance, Instit. div. IV, xvii, 18-21 ; xvii ; Altercatio Simonis et Theophli vii, 28. Théophile, ad Autol. II, 16-17 ; Lévitique, xi, 10 : « Vous aurez en abomination tout ce qui n’a pas nageoires et écailles, dans les mers et dans les rivières, parmi tous les animaux qui se meuvent dans les eaux et parmi tous les ètres vivants qui s’y trouvent. » Barnabé précise la prohibition en indiquant des exemples.
Χ, 6. « Tu ne seras pas un corrupteur d’enfants ». Ainsi l’entend Clément d’Alexandrie (Pédag, II, 10, 81-83).
X, 6. Sur le lièvre, Elien (H. N. II, xii ; XIII, xii), Varron (De Re rustica III, 12), Pline l’Ancien (H. N. VIII, 55), Clément d’Alexandrie, le prétendu Clément de Rome (Recogn. VIII, 25), Novat (De cibis jud. c. iii), rapportent des bizarreries analogues.
X, 7. La hyène n’est pas mentionnée spécialement dans l’Écriture parmi les animaux immondes. La fable du changement de sexe était très répandue chez les anciens, malgré les démentis apportés par Aristote (H. N. VI, 32) et d’autres savants.
X, 11. « La portée exacte », διάσταλμα. Ce mot est donné par Funk comme un ἅπαξ λεγόμενον. Le dictionnaire grec de Bailly (3e éd. 1899) renvoie à Clément d’Alexandrie (677, éd. de Potter, 1757), et attribue au mot la valeur de : « distinction, définition exacte ».
X, 11. « Vous mangerez du ruminant qui a le pied fourchu ». Origène n’est pas moins ingénieux que Barnabé : « Celui qui a le pied fourchu c’est celui qui se gouverne pieusement en ce siècle et qui se hâte d’aller vers lui dans le siècle futur. » (Selecta in Leviticum, ed. Bened. ii, 182).
ΧΙ, 1 : ἀλλ’ ἑαυτοῖς οἰκοδομήσουσιν. Barnabé fait allusion aux nombreuses ablutions et purifications des Juifs.
XI, 6. Barnabé indique ici les graces abondantes qui nous viennent et du baptême et de la croix (Héfélé).
XI, 9. « Le pays de Jacob était loué en comparaison de tous les autres. Cela signifie que Dieu glorifie le vase renfermant son Esprit. » La meilleure illustration de ce passage difficile est certainement un autre passage plus explicite du même auteur (vi, 8-16). On y voit que la terre promise par serment à Abraham, Isaac et Jacob est, selon la connaissance de gnose, « Jésus qui doit se révéler dans la chair » pour venir habiter en nous et étendre son règne par l’action divine de sa vertu sanctifiante. Barnabé, selon son habitude, accommode aux besoins de sa thèse le texte de Sophonie (iii, 19).
XII. Toute l’exégèse de ce chapitre rappelle l’exégèse assez semblable d’anciens écrivains chrétiens. Cf. Justin, Dial. c. xlviii et suiv., lxxxix-cxiv ; I Apol. xxxv, lx ; Tertullien, Adv. Iud. c. ix-x ; Adv. Marc. III, 16, 18. Cyprien, Testim., II, 21 ; De exhort. mart. c. viii.
XII, 1. Cf. IV Esdras, iv, 33 ; v, 5, traduction allemande par Gunckel, dans Kautzsch, Apokryphen und Pseudepigraphen des A. T., 11, p. 331 et suiv. On ignore où Barnabé a pris le commencement de sa citation : « Lorsque le bois aura été étendu par terre puis redressé ». Veil conjecture que l’auteur a eu sous les yeux un exemplaire du 4e livre d’Esdras retouché par une main chrétienne. La liberté que Barnabé prend avec les textes ne rend peut-être pas cette supposition nécessaire.
XII, 2. L’épisode de Moïse levant les mains et celui du serpent d’airain dressé en forme de croix est déjà dans la Mischna (Güdemann).
XII, 4. Cf. Jean III, 14. 15 : « Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut de même que le fils de l’homme soit élevé, afin que[2] tout homme qui croit en lui [ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » Les mots que Crampon met entre crochets manquent dans les meilleurs manuscrits grecs.
XII, 7. Barnabé use, ici encore, de la plus grande liberté avec les textes qu’il allègue. Au livre des Nombres c’est Dieu et non Moïse qui parle et il le fait beaucoup plus brièvement (xxi, 8.9) : « Jéhovah lui dit : Fais-toi un serpent brûlant et place-le sur un poteau ; quiconque aura été mordu et le regardera conservera la vie. »
XII, 8. Jésus, fils de Navé, est Josué appelé auparavant Osée (Nombres xiii, 17). Barnabé l’appelle Jésus pour en faire une figure du Sauveur. Justin (Dial. c. cxiii) et Tertullien (Adv. Marc. III, 16) agissent de même.
XII, 9. Le texte cité (Exode, xvii, 14) porte : « Jéhovah dit à Moïse : Écris cela en souvenir dans le livre, et déclare à Josué que j’effacerai la mémoire d’Amalec de dessous le ciel. Barnabé ajoute de son chef la mention du Fils de Dieu. C’est le procédé des citations arbitraires déjà signalé. Müller note à ce propos qu’au temps de Barnabé, Amalec était regardé par les Juifs comme le premier et l’éternel ennemi et comme la souche de l’antique serpent. Cf. Justin, Dial. c. xlix.
XII, 11. Isaïe (xlv, 1) porte le nom de : Κύρῳ au lieu de κυρίῳ. La même substitution se rencontre dans Tertullien (Adv. Iud. c. vi. Adv. Prax. c. xi), Cyprien (Testim. 1, 21), Novat (De trinit. c. XXI).
XIII, 5. Cf. Altercatio Simonis et Theophili, v. 20. viii, 29.
XIV, 4. « Moïse l’avait reçue à titre de serviteur. » Cf. Hébr. iii, 5, 6 : « Tandis que Moïse a été fidèle dans toute la maison de Dieu, en qualité de serviteur, pour communiquer ce qui devait être dit à cette maison, le Christ a été fidèle comme fils, à la tête de sa propre maison, et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions fermes jusqu’à la fin notre confiance et l’espérance qui fait notre gloire. » Cf. I Clément iv, 12 ; xliii, 1 ; li, 3. 5 ; liii, 5.
XIV, 6-9. Sorte de dialogue où Dieu le Père parle à son Fils, et Dieu le Fils à son Père par la bouche du prophète.
XV, 1-2. Barnabé a complété le précepte sans doute à l’aide du Psaume xxiv (Vulgate, xxiii), 4 : « Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur », pour montrer ce que c’était que sanctifier le sabbat, c’est-à-dire s’abstenir de tout travail. « Si vous m’écoutez, dit Jéhovah (Jérémie, xvii, 24), si vous n’introduisez point de fardeau par les portes de cette ville le jour du sabbat ; si vous sanctifiez le jour du sabbat, et ne faites aucun ouvrage ce jour-là. » Les termes du Psalmiste ont dû être suggérés par une association d’idée avec la main-d’œuvre défendue le jour du sabbat dans Jérémie.
XV, 3. Barnabé cite d’après l’hébreu. Dans les Septante, la création est achevée le sixième jour et non le septième. XV, 4. Le psalmiste avait dit (xc, Vulg. lxxxix, 4) : « Mille ans sont à tes yeux comme le jour d’hier, quand il passe et comme une veille de la nuit », et saint Pierre (IIe épître, iii, 8) : « Pour le Seigneur un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour ». Barnabé a combiné les deux données : « Voici, un jour du Seigneur sera comme mille ans. » Peut-être ce texte était déjà constitué par la tradition judaïque. Cf. Irénée (Adv. haer. v, 23, 2. 28, 3) et Hippolyte (In Dan. iv, 23). Barnabé énonce ici la conception millénariste d’un monde qui doit durer six mille ans, d’après les six jours de la création qui sont le symbole de cette durée.
XV, 5. Cf. Apoc. xx, 6 : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils règneront avec lui pendant mille ans. »
XV, 7. Cf. Altercatio Simonis et Theophili, vii, 28.
XV, 9. Il n’est pas certain que Barnabé place le même dimanche la résurrection et l’ascension du Sauveur ; il semble plutôt reporter l’ascension au dimanche suivant.
XVI, 1. « Dans un édifice comme s’il eût été la maison de Dieu ». Irénée (Adv. haeres, I, 26, 2) rapporte que les Ébionites adoraient Jérusalem comme la maison de Dieu.
XVI, 4 : γίνεται ne peut être qu’une glose, et nous la notons comme telle dans le texte grec. On ne trouve ce mot que dans G et dans L. Il manque dans les deux meilleurs manuscrits, S et H.
XVI, 4 : καὶ αὐτοι οἱ. Le Sinaïtique porte : καὶ αὐτοὶ καὶ οἱ… qui suppose une participation des Juifs à l’entreprise. De toute façon il ne s’agit pas du temple de Jupiter Capitolin. Voir § iii de l’Introduction.
XVI, 7. Cf. ICor. iii, 16, 17 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes vous-mèmes. »
VI, 19 : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ». II Cor. vi, 16 : « Quelle entente y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? car nous sommes le temple de Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » Actes xvii, 24 : « Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qu’il renferme, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme. »
XVIII — XX. Cf. le § x de l’Introduction.
XVIII, 1. Cf. I Jean. i, 5, 7 : « La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons à notre tour, c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a point en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de tout péché. » II Pierre ii, 15 : « Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Boson, qui aima le salaire de l’iniquité. » L’Ancien Testament connaissait aussi les deux voies. Prov. iv, 18, 19 : « Le sentier des justes est comme la brillante lumière du matin, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour. La voie des méchants est comme les ténèbres ; ils n’aperçoivent pas ce qui les fera tomber ». Cf. Prov. xi, 20. xii, 28. Ps. cxxxix (Vulg. cxxxviii) 24 : « Regarde si je suis sur la voie du mal, et conduis-moi dans la voie éternelle. »
XIX, 1. Cf. Didachè i, 2.
XIX, 2. Cf. Didachè, i, 2. iv, 12, 13. « Celui qui t’a façonné » Cf. Isaïe, xxvii, 11. xliv, 21. xlix, 5.
XIX, 3. Cf. Didachè iii, 9. ii, 6. « Humble en tout ». Cf. I Petri iii, 8. v, 5.
XIX, 4. Cf. Didachè ii, 2. iv, 3. iii, 7, 8. ii, 3.
XIX, 5. Cf. Didachè, iv, 4. ii, 7. ii, 2. iv, 9.
XIX, 6. Cf. Didachè ii, 2, 6. iii, 9, 10.
XIX, 7. Cf. Didachè ii, 4. iv, 10, 11.
XIX, 8. Cf. Didachè ii, 8. « Ne sois pas bavard ». Cf. Prov. xviii, 21 : « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue ». « Pour le bien de ton âme ». Cf. II Cor. xii, 15. Telle est la leçon de SH. Veil préfère la leçon de V : ὑπὲρ τὴν ψυχήν « plus que ta vie ».
XIX, 9. Cf. Didachè iv, 1, 5.
XIX, 10. Cf. Didachè, iv, 1, 2, 6.
ΧΙΧ, 9, 10. Cf.I Pierre iv, 7, 11 : « La fin de toutes choses est proche. Soyez donc prudents et sobres pour vaquer à la prière. Mais surtout ayez un ardent amour les uns pour les autres ; car l’amour couvre une multitude de péchés. Exercez entre vous l’hospitalité sans murmurer. Que chacun mette le don spirituel qu’il a reçu au service des autres, comme de bons dispensateurs de la grâce de Dieu, laquelle est variée dans ses dons. Si quelqu’un parle, qu’il parle selon les oracles de Dieu ; si quelqu’un exerce un ministère, qu’il le fasse comme usant d’une force que Dieu dispense, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, Dieu à qui appartiennent la gloire et la puissance aux siècles des siècles. Amen ! »
XIX, 11. Cf. Didachè iv, 7. xiii, 3.
XIX, 12. Cf. Didachè iv, 3, 14.
XX, 2. Cf. Didachè v, 2. « Qui ne se dévouent pas à la veuve et à l’orphelin ». Cf. Jac., i, 27 : « La religion pure et sans tache devant Dieu, notre Père, consiste à prendre soin des orphelins et des veuves dans leur malheur, et à se préserver pur des souillures de ce monde. »
XXI, 2. « Vous avez auprès de vous à qui faire du bien ». Cf. Jean xii, 8. Galates vi, 9. II Thessal. iii, 13.
XXI, 3. « Le jour est proche ». Cf. Phil. iv, 5. Jac. v, 9. Apoc. i, 3. xxii, 10. « Le Seigneur est proche ainsi que sa récompense ». Cf. I Clém. xxxiv, 3.
XXI, 5, 6. Cf. Clément d’Alexandrie, Strom. II, 18, 84.
XXI, 6. « Soyez les dociles apprentis de Dieu. Cf. Is. liv, 13. « Tous tes fils seront disciples de Jéhovah ». I Thessal. iv, 9 : « Pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive, car vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres ». Jean, vi, 45 : « Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et appris de Lui, vient à moi ». Tatien, Or. c. xxix. Athenagore, Leg. c. xi, 32. Clément d’Alexandrie, Paedag. I, v, 37 ; Stromates, I, xx, 98.
XXI, 6. « Faites en sorte d’être trouvés dignes ». Cf. iv, 14 et Ignace, Trall. ii, 2. XXI, 9. Cf. Clément d’Alexandrie, Stromates II, xviii, 84. « Que le Seigneur de gloire et de toute grâce soit avec votre esprit ». Cf. Gal. vi, 18. Phil. iv, 23. ii Tim. iv, 22. Philem. 25.
- ↑ S : ms. Sinaïtique ; H : ms. de Jérusalem ; L : ancienne version latine. Cf. p. xlii et s.
- ↑ Corrigé d’après La Sainte Bible éd. Crampon