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Mais reprenons. On s’est permis de plaisanter sur l’empire que la princesse Pauline avait pris à l’île d’Elbe sur le général Drouot, dont elle accueillait la cour assidue, en dépit de la différence de quelques années et de la sévérité de son visage. La princesse, disait-on, lui avait arraché le secret du départ huit jours d’avance1. Il avait renouvelé la faute de Turenne, et à cela l’Empereur disait : « Voilà bien les femmes et leur pouvoir dangereux ! » Sur quoi madame Bertrand s’est récriée que le grand maréchal n’en avait sûrement pas fait autant. « Madame, lui a répliqué vivement l’Empereur avec un sourire, c’est qu’il était votre mari. » Quelqu’un ayant dit ensuite que la princesse Pauline, étant à Nice, avait organisé un fourgon en poste qui arrivait chaque jour de Paris, chargé de modes et d’ajustements, l’Empereur disait : « Si je l’avais su, cela n’eût pas continué longtemps ; elle eût été grondée d’importance. Mais voilà ce qui arrive, quand on est Empereur, on ne sait jamais ces choses-là. »

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