Discussion Auteur:Marthe Oulié

  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5524391v/f16.image
    • Marthe Oulié : Les Antilles, filles de France (Fasquelle, Paris, 1935 ; 12 francs). — La Martinique, la Guadeloupe, les Saintes, Saint-Martin, Saint-Thomas, Haïti, l'auteur nous promène dans toutes ces îles charmantes que les Français connaissent si mal. Marthe Oulié est un guide parfait qui sait nous montrer tout ce qu'il y a de beau, de gracieux, de gai, de touchant ou de tragique dans la vie de ces îles où la jeunesse courageuse qui ne sait que devenir en Europe pourrait se créer une belle vie et redonner à nos Antilles leur ancienne prospérité. M. T. G.
  • Une femme à travers le Sahara https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5567624h/f5.item

Il vient de paraître chez Flammarion un volume très intéressant dont nous ne pouvons qu'encourager la lecture aux coloniaux: » Bidon 5 ", par Marthe Oulié.

Depuis l'année glorieuse où l'automo- bile a vaincu le désert, est née toute une littérature touristique saharienne qui a connu certains succès mais sans lende- main.

Serait-ce donc que le grand mystère saharien était plus beau dans nos ima- ginations que dans les écrits de ceux qui ont eu l'âpre joie de le violer ?„. Peut-être.

En tout cas, Marthe Oulié a eu le mérite rare de voir ce qui s'offrait à ses

. yeux, de réfléchir à ce qui s'offrait à son esprit avisé. Son livre n'est pas conven- tionnel. Marthe Oulié n'a pas retrouvé un Sahara peint et animé dans le con-

j fort du cabinet quelques jours avant le départ. Non, elle l'a proprement décou- vert. Tout ce qu elle a trouvé à en dire

/ lui a paru nouveau et c'est aussi l'impres- sion du lecteur.

Le titre du livre est déjà une trouvaille : ■ "Bidon 5 » !

, C'est la conquête de l'automobile synthétisée par un mot et un chiffie ! C'est la huitième des vingt-deux étapes du parcours, Et quelle étape ?! En plein Tannesrouft, le pays de la soif et de la mort ; Bidon 5 ; c'est quatre tentes et quelques bidons d'essence perdus en un point du désert ; cela peut être à l'occasion, de l'eau et de l'essence pour le ravitaillement d'hommes et de mo- teurs altérés ; cela peut être aussi, hé- las ! un drame dé la folie..

On sent à la .lecture de ces pages troublantes que l'auteur aime là vie par l'obsédant symbole qui revient sans cos- se comme un thème triste ou joyeux, inquiet ou serein, héroïque ou tendre. Bidon 5 est simplement le signe de l'hos- tilité permanente du désert Non qu'il faille philosopher tristement et sans arrêt sur cette hostilité qui ne désarmera pas. mais Marthe Oulié l'a vivement ressenti. Au demeurant elle n'est pas tombée dans l'exagération : la gaité, l'entrain, la joie de vivre ont chez elle des droits souverains.

En DIUS de cette faculté de conserver sa bonne humeur dans les situations les plus désagréables, Marthe Oulié a celle d'observer et de juger. Maints passages de son livre montrent l'oeuvre française au Sahara avec tous les' humbles dé- vouements, tous les sacrifices qui, jour- nellement, font sa grandeur et assurent sa pérennité.

Marthe Oulié sait aussi récriminer, mais, avec le sourire.

Au reste, elle ne s'arrête pas outre mesure aux petites déceptions du rallye saharien : quelques pages, c'est tout. Plus nombreuses sont celles où, sensi- ble, admirative, tendre même, elle sait être ce que d'ordinaire un écrivain en jupons donne l'impression de n'être plus : une femme ! Ce titre n'est pas le moins beau lorsqu'il est porté sans défaillance à travers les sables brûlants du désert africain.

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