Discussion Auteur:Marie-Anne de Bovet

Marie Anne de Bovet

Un jour du mois de juillet dernier, M. Georges Andrieux vit entrer dans sa galerie du boulevard Malesherbes une dame très âgée, fort distinguée, qui se présenta comme étant la marquise de Bois-Hébert. Elle venait de céder une vieille et belle demeure qu'elle avait près de Gien, et, ayant mis son mobilier, son argenterie, sa bibliothèque au garde-meuble, elle se proposait de les vendre. Elle venait demander le concours de M. Andrieux pour ce qui concernait les livres.

M. Andrieux fit avec l'octogénaire le voyage de Gien, et examina sa bibliothèque. Elle se composait principalement d'éditions originales et de grands papiers, tous dédicacés chaleureusement et parfois tendrement à la même personne: Marie-Anne de Bovet.

Marie-Anne de Bovet ! La grande découverte de Paul Bourget, la coqueluche des salons littéraires d'environ 1890, la confidente et l'amie des Barrès, des Gabriele d'Annunzio, des Pierre Loti, des Sâr Péladan ! La jeune femme de lettres qui avait écrit à Sarcey, à la suite d'un article, une lettre de reproches véhéments qu'il eut l'esprit de publier !

Comment ! dit M. Andrieux, c'est vous, madame, qui avez hérité la bibliothèque de Mlle de Bovet ?

Mais non, dit la vieille marquise de Bois-Hébert en souriant : Marie-Anne de Bovet, c'est mon nom de jeune fille.

Et c'est ainsi que les deux derniers dimanches d'août verront disperser, à Gien, les vestiges d'une renommée révolue et d'un temps, hélas ! si lointain : livres précieux, meubles anciens, bijoux et diamants, souvenirs de voyage et de chasse de la vieille amie de Bourget.

    • sur la vente et ses débuts littéraires

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6452296r/f8.item

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