Discussion:Souvenirs d’une vieille femme
Critiques
modifier- 1839 Eusèbe G*****
SOUVENIRS D’UNE VIEILLE FEMME, in-8, 1834. — Les Souvenirs d’une vieille femme forment un recueil de contes plus ou moins moraux ou fantastiques. Il y a dans le premier chapitre, intitulé Mystère et Leçon, toute une histoire magnifique : un M. Alphonse, officier de la plus haute distinction, arrivant de l’armée, amoureux par lettres avant le jour où il vit danser l’auteur des Souvenirs, et qui court ensuite se faire tuer à je ne sais quelle bataille ! Cette histoire est si touchante que M. Gay lui-même en eut les larmes aux yeux lorsque sa femme lui en fit la confidence à son retour de Savoie. L’analyse des autres nouvelles nous entraînerait beaucoup trop loin. Nous voudrions seulement pouvoir raconter l’histoire de la princesse de Conti, dont le duc de Richelieu est le héros ; mais il n’y a que Mme Gay, en France, pour raconter si naïvement, et par suite si chastement, le marché onéreux auquel la vertueuse princesse dut se résigner pour recouvrer son portrait tombé dans les mains du terrible maréchal. Tout cela est présenté avec grâce ; le dialogue est plein d’esprit et de bon goût, et les Souvenirs d’une vieille femme ne pouvaient être terminés par une anecdote plus piquante.
- 1834 Le Ménestrel : journal de musique (12 octobre) [1]
SOUVENIRS DUNE VIEILLE FEMME,
par Me Sophie Gau
Ce livre nous est parvenu par hasard entre deux partitions musicales. Un peu de diversion nous plaît, et nous saisissons cette occasion pour rendre hommage à un véritable talent.
Les mémoires intéresseront toujours, surtout quand ceux qui les écrivent ont été à même, par leur vie intelligente et leur existence, de tracer des aventures pleines d’intérêt, où figurent des personnages marquans.
Puis dans ce genre il règne une vérité d’action qui attache beaucoup plus que les passions forcenées de ces héros construits à grand effort d’imagination.
À madame Sophie Gay, qui sait si bien le monde, qui a vécu dans une époque pleine d’événemens, il appartenait de nous donner ce charmant ouvrage qu’elle a nommé Souvenirs d’une vieille femme. Avec quel plaisir vous lirez ce livre ! quelle douce sensation vous éprouverez à sa lecture ! On reconnaît madame Gay jeune, jolie, parée de mille charmes dans le chapitre Mystère et Leçon ; tout y est dit avec une simplicité exquise, une délicate naïveté. Comme elle comprend bien le coeur d’une femme ! Toutes ces histoires, on ne doit pas les déflorer en les analysant ; il faut les lire, parce qu’elles sont attachantes. Anaïs et le Télescope surtout sont merveilleuses d’esprit et d’originalité ; dans la princesse de Cond on retrouve le charme de la duchesse de Châieauroux.
Que madame Gay nous donne bientôt un deuxième volume : c’est une promesse que l’auteur le plus à la mode doit tenir au public.
Un mot pour l’éditeur de cet ouvrage. — M. Abel Ledoux commence une série de romans qu’il publie à bon marché. — Il fait bien. — La littérature amusante n’était pas à la portée de tout le monde. Qui n’achètera maintenant le livre à la mode, lorsqu’il ne coûte que 3 fr. 75 cent. ? — Double succès pour l’auteur et bénéfice et plaisir pour le public.
- 1834 Le panorama litteraire de l'Europe - Page 360
BULLETIN LITTÉRAIRE, SOUVENIRS D'UNE VIEILLE FEMME, UN VOLUME. PRIX : 3 FR. 75 c. Le libraire Abel Ledoux ne pouvait mieux commencer la publication de ses romans nouveaux, à moitié prix, que par les Souvenirs d’une vieille Femme. Il était important pour lui de prouver que le mérite des ouvrages ne serait pas réduit en proportion des prix. Vendre 3 fr. 75 c. un volume ne serait pas une heureuse innovation si le volume ne valait rien : mais, indépendamment de la recommandation que donnerait aux Souvenirs d’une vieille Femme le nom de madame Sophie Gay, nous devons dire que trois des nouvelles contenues dans ce volume sont des plus jolies qui se soient faites de nos jours, où on en a tant fait. Le Télescope me semble surtout fort remarquable par l’originalité du sujet et le talent de l’exécution. La fable est pleine d’intérêt, et la narration est semée de charmants détails. Si M. Ledoux veut que son entreprise réussisse, nous l’engageons à nous offrir beaucoup de nouvelles comme le Télescope. Nous souhaitons qu'il en trouve.