Discussion:La Femme en blanc


Autre édition en ligne : [1] La Dame en blanc traduit par L. Lenoir en 1860

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Critique modifier

[2] Revue critique des livres nouveaux, rédigée par Joël Cherbuliez page 535

LA FEMME EN BLANC, par W. Collins, traduit par E -D. Forgues.

Paris, Jung-Treuttel ; 2 vol. in-12 : 6 fr.

M. Collins, frappé de l'intérêt si vif qu'éveillent certains drames judiciaires lorsqu'ils viennent se dérouler devant les tribunaux par l'organe du procureur général, par les dépositions des témoins, l’interrogatoire des accusés et les plaidoieries des avocats, a voulu faire l'application de ces mêmes ressources à la marche d'une intrigue romanesque. Dans la Femme en blanc, le récit est composé de plusieurs narrations. Chacun des principaux personnages raconte ce qu'il sait plus particulièrement des circonstances de l'action. C'est une trame fort compliquée. Il s'agit de faits qui pourraient donner matière à trois ou quatre procès criminels.

Faux en écriture publique, usurpation de titres, détention illégale d'une femme, manœuvres frauduleuses pour s'emparer d'un héritage, voilà le corps du délit autour duquel viennent se grouper beaucoup d'autres peccadilles accessoires. Mais tout se passe dans l'intérieur de la famille, parce que le coupable appartient ou du moins prétend appartenir à la caste aristocratique et sait profiter de sa position pour braver impunément les lois. La femme en blanc, renfermée dans une maison d'aliénés, parce qu'on craint qu'elle ne dénonce le premier de ces crimes dont elle fut par hasard témoin, réussit à s'échapper et devient le pivot de toute l'intrigue. Ses souvenirs, quoique fort troublés par les persécutions qu'elle a subies, amènent des découvertes importantes, grâce aux efforts d'un jeune homme, amoureux de l'héritière dont l'auteur de tant de méfaits demande la main pour s'emparer ensuite de sa fortune. Analyser cet imbroglio serait trop long et n'en donnerait d'ailleurs qu'une idée confuse. Il faut lire le roman qui, sauf des longueurs inévitables dans une histoire ainsi racontée par plusieurs personnes, captive au plus haut degré l'intérêt. La curiosité du lecteur est vivement excitée par les péripéties de ce drame mystérieux. M. Collins dispose avec habileté les matériaux de son enquête, et fait jaillir de sources très-différentes des lumières qui rendent le récit vraisemblable. La composition est fort ingénieuse.

On y rencontre de jolis détails, des scènes variées, des caractères originaux. Cependant la forme ne nous paraît pas heureuse, et le talent de M. Collins s'est imposé là des entraves qui gênent son essor, sans produire tous les résultats qu'il en attendait.

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