Discours sur la nécessité d'admettre des étrangers dans les sociétés littéraires


Marquis d'Argenson
Discours sur la nécessité d'admettre des étrangers dans les sociétés littéraires


DISCOURS
SUR LA NECESSITÉ D’ADMETTRE
DES ETRANGERS DANS LES SOCIETÉS LITTERAIRES,
par Mr. le Marquis D’ARGENSON

Messieurs

Avant que de vous faire la lecture d’un Ouvrage que j’ai composé, sans savoir encore que j’aurois le bonheur d’etre admis dans votre Compagnie, permettez moi de vous remercier de cette faveur, qui me pénétre de la plus vive reconnoissance. L’estime du bienfait est la mesure des sentimens qu’il inspire. Jugez donc de ma sensibilité par mon admiration pour l’Academie, pour la forme qu’elle a reçu d’un grand Roi, pour la solidité & l’utilité des ouvrages qu’elle a dejà produit, & pour le merite de ses Membres, parmi lesquels elle compte les plus grands hommes. Cette admiration étoit d’abord en moi degagée de tout interêt personnel, je vous rendois la justice qui vous est duë, seulement parce qu’elle vous est duë, & si j’y sentois quelque plaisir, c’etois celui que mon gout pour les Sciences & les Lettres m’oblige de ressentir, quand je les vois etendre leur Empire, & se préparer par tout de nouveaux Triomphes. Mais vous m’avez imposé de nouvelles obligations, j’emporte dans ma patrie le titre de votre Associé, & sans rien perdre des sentimens d’estime & d’admiration que tout etranger vous doit, j’ose y joindre ceux de l’Academicien le plus attaché à sa compagnie, & vous assurer que je prendrai toujours l’interêt le plus sensible à la longue suite de succés, que vous promettent la sagesse de votre etablissement, la protection de votre Souverain, le merite si bien reconnu en tout genre de celui qu’il a mis à votre tête, & celui de tous ceux que vous avez jusqu’à present admis parmi vous. Oui, Messieurs, quelqu’eloigné que je sois de vous, on me reconnoitra toujours pour votre Confrere, à mon zele, si je ne puis esperer de me rendre digne de ce titre, par mes talens.


Un des effets les plus avantageux qu’ait produit dans l’Europe le progrés que l’esprit & les Lettres y ont fait depuis quelque tems, est d’en avoir absolument banni une mauvaise honte, & une fausse vanité, qui empechoient autrefois, que d’un coté on ne se communiquât, aussi librement qu’aujourdhuy, les découvertes & les progrés que l’on pouvoit faire en tout genre, & que de l’autre on n’adoptât volontiers ce qui venoit des etrangers, que nous regardions tous alors, ou comme des Rivaux dangereux, & envieux de notre gloire, ou comme peu capables d’ajouter à nos connoisances.

Heureusement ces prejugés sont totalement dissipés. L’Europe litteraire & savante ne fait plus, pour ainsi dire, qu’une seule societé, reünie par un objet commun, qui est le progrés des Sciences & des Lettres. Tous y travaillent avec la même ardeur, & ne font marcher la gloire particuliere de leur Nation, ou d’eux mêmes, que bien aprés l’utilité générale ; ou plutot, connoissant mieux a présent les interets de cette gloire, ils n’ont garde de la croire interessée à soutenir un préjugé, capable de relever les ruïnes de l’ignorance & de la barbarie.

N’est-il pas juste de tirer de ces heureuses dispositions tout le fruit que l’interêt des Lettres en peut esperer ? Et puisque le commerce des connoissances & des découvertes est ouvert à present par tout, n’est il pas tems de penser à ce qui peut favoriser ce commerce, l’etendre, & par là porter l’abondance dans tout l’Empire des Lettres en general, & reünir dans chacune de ses principales provinces, les tresors du monde entier ?

Or comment peut-on mieux remplir cet objet, qu’en admettant dans chaque societé Litteraire un nombre d’etrangers, qui, y representant leur nation, y veillent à ses interêts, en lui faisant part de ce qui s’y passe, & portant, en même tems, dans cette même Societé le génie de leur patrie, & les connoissances litteraires & scientifiques qui lui sont propres, soient en ce genre le nœud commun de l’union des Nations.

Il semble que l’on ait dejà senti, du moins à un certain point, la nécessité de cet arrangement. La pluspart des Academies se sont choisi dans differentes parties de l’Europe, des correspondans parmi les gens de la plus grande réputation ; mais, outre qu’il s’en faut de beaucoup, que cette correspondance etablie soit bien reglée, puisqu’au contraire elle ne consiste souvent qu’en un vain titre ; quelle difference, de consulter dans ces cas pressans & singuliers, un Savant occupé dans sa patrie, & qui n’abandonne ses occupations journalieres, que dans les occasions qui lui paroissent de la derniere importance ; ou de trouver dans le sein même de la Societé, & pour ainsi dire, sous sa main, des Savans toujours prêts & destinés à eclaircir les moindres difficultés, sur lesquelles le genie de leur Nation, & leur education, les mettent en etat des porter un jugement plus sûr.

De quel prix ne seroit pas une pareille facilité ? Que de petites questions decidées journellement, sur le rapport général de toutes les nations ? Que cette foule de petits eclaircissement aideroit aux plus grandes découvertes ? Chaque Academie deviendroit une espece de Congrés, où les moindres choses qui peuvent interesser le bien géneral des Sciences se decideroint : un Tribunal, où les moindres contestations seroient jugées, sans qu’aucune des parties interessées pût se plaindre de n’avoir pas été entendue.

Mais, pourroit-on m’objecter, les Mémoires des differentes Academies, & les Livres que publient leurs Membres, ne sont-ils pas des sources ouvertes, où on peut trouver les sentimens de toutes les Nations savantes sur les principales matiéres, & reconnoître, dans leurs idées & dans les pensées, ou du moins, dans la façon de les rendre, de l’homme le plus au dessus des prejugés de l’education ? J’en conviens en general, mais je dis, que ces Mémoires & ces Livres ne peuvent embrasser toutes les matiéres, sur lesquelles on pourroit desirer de savoir le sentiment de chacun. Quand nous supposerions que toutes les principales matiéres y fussent agitées, que de choses resteroient encore à desirer ? Ce Phénomene à été découvert dans un certain tems, & pour un certain objet : le Philosophe qui a travaillé en consequence de cet objet, a craint de s’en ecarter de peur de le perdre : Cette Piece de litterature à été faite dans une occasion particuliére ; les circonstances sont differentes, & ce qui a été fait dans les premiéres, ne peut s’appliquer qu’en partie aux nouvelles. On est obligé alors de recourir à la source, mais si on n’en est pas tout à fait à portée, on la néglige, & cette négligence laisse souvent imparfaite une découverte, ou empeche d’etre complet, & totalement assuré, le jugement qu’on porte sur un objet litteraire. Les suites mêmes peuvent en être encore plus dangereuses, & ce qu’on a negligé comme une bagatelle, etant examiné, seroit peut-être capable de faire changer tout à fait de sentiment.

L’utilité dont il seroit d’admettre des Etrangers dans les Societés litteraires, etant une fois reconnuë en general, il ne doit pas être bien difficile de déterminer a peu prés, combien on devroit y en recevoir, & comment on devroit distribuer entr’eux le travail dont on jugeroit a propos de les charger. Les differences masquées, qui peuvent se trouver dans le génie des nations, ou dans les productions, & les Phénomenes physiques de leur païs, appliqués aux objets principaux de la Societé, où on voudroit les admettre, doivent être la régle de cette distribution, egalement utile, soit aux Sciences, soit aux Lettres ; puisque, dans le premier genre, on pourroit s’attendre à trouver dans un etranger instruit, quelqu’un de beaucoup mieux au fait des particularités physiques de son païs, qu’aucun des autres membres de l’Academie, & que dans le second, outre que l’etranger en question jouïroit encore du même avantage, quant aux ouvrages de ses compatriotes, il seroit peut-être lui même, pour l’Academie, un modele vivant, qui examiné avec soin, pourroit donner lieu à porter un jugement solide sur le caractere, & même sur les prejugés de sa Nation. Je m’explique.

C’est ordinairement par ce qui se passe dans son païs, & sous le Ciel où il est né, que le Philosophe commence ses rechercher, & c’est presque toûjours là aussi qu’il rapporte toutes les consequences qu’il peut tirer dans la suite, de l’etude de ce qui se passe ailleurs ; soit par un sentiment d’interet naturel, soit parceque les objets, au milieu desquels il est né, l’ont frappé les premiers, & ont été, avant tous les autres, en possession d’exciter sa curiosité. Il se sert de ce qui se passe chez lui, comme d’un terme moyen, auquel il ramene sans cesse, comme à leur centre, les découvertes qu’il fait de tous les cotés. Il a commencé à approfondir la Nature, dans le lieu où elle l’a placé elle même, il la poursuit ensuite partout où il croit decouvrir ses traces ; mais toûjours occupé de ses principes, & du lieu où il les a puisés, ce qu’il recueille ailleurs, loin de les lui faire oublier, les lui rapelle a chaque moment, parce qu’il compare & rapporte tout au premier objet de ses meditations.

Eh ! que savons nous, si les organes d’un homme, né dans un certain païs, & sous un certain climat, ne sont pas, par une espece d’afinité avec les autres ouvrages de la nature, dans ce païs, mieux disposés, à decouvrir la suite de ces opérations, dont les particularités se deroberoient peut-être plus aisément à d’autres ?

Rien de si varié que les ouvrages de la nature ; aucuns ne se ressemblent ; chacun porte un caractere particulier ; mais cette sage ordonnatrice a paru suivre dans ses variétés une espece de methode. Ce n’est pas au hazard qu’elle a semé dans l’univers ses divers ouvrages ; elle les a divisés en plusieurs classes, & il semble qu’elle ait assigné à chacune un païs en particulier, plus ou moins etendu, où tout porte la marque distinctive de sa division, indépendemment de son caractere propre & singulier. Cette marque distinctive se reconnoît dans tous les genres, dans la nature du terrain propre à produire plus ou moins abondamment de certaines plantes, ou de certains Mineraux, dans la temperature de l’air, dans la figure & dans l’abondance de certains animaux, dans la taille, la phisionomie & le temperament des habitants, enfin dans leur inclination & leur génie, & par une suite naturelle, dans les productions de leur esprit, & dans les préjugés de leur education. C’est au Physicien à la chercher dans les uns ; c’est au Litterateur à la reconnoître dans les autres, & ils peuvent egalement en tirer parti. L’Academie, qui embrasse tous les genres, est plus dans le cas, qu’aucune autre, de s’appliquer à cette recherche.

Elle trouvera dans les Etrangers qu’elle voudra bien admettre de quoi se satisfaire, ils se feront honneur de lui faire hommage de ce que l’etude de l’Histoire naturelle de leur païs leur a appris, ils soumettront volontiers à son jugement, & à ses reflexions, leur façon de penser, ou plutôt celle de leur Nation, & le reste de ses anciens préjugés ; restes que le Philosophe ne conserve qu’autant qu’ils echapent à son attention ; mais qu’il ne peut jamais se répondre de n’y pas laisser echaper. Il les réformera volontiers, dés qu’on lui en fera appercevoir ici le même service ? Pourquoi non ? Aucune Nation ne peut se répondre d’en être exemte ; mais le moien le plus sûr de les vaincre, est de les soumettre à l’examen du reste du monde, qui, pris en détail, est certainement plein d’erreurs & de fausses idées ; mais qui, en général, n’en doit avoir aucunes, puisque la verité seule a droit de se faire sentir universellement, au lieu que l’erreur, quelqu’etenduë qu’elle soit, doit trouver des bornes.

Il est un genre particulier, & qui fait, pour ainsi dire, à lui seul une classe distinguée de celles dont nous venons de parler, & dans lequel le secours des etrangers me paroit aussi necessaire ; c’est l’etude & la perfection des langues vivantes. Si l’objet de ce Discours trouve des contradicteurs, cette derniére proposition doit leur paroître un vrai paradoxe. Quoi, dira-t-on, admettre dans une Academie instituée pour maintenir la pureté du langage, des gens qui ne peuvent avec beaucoup d’etude, que parvenir tout au plus à en savoir autant qu’un enfant sans raisonnement, & sans application, en a appris de sa nourrice ; de tells gens, loin de la conserver, seroient capables de l’alterer, en y admettant des expressions, ou des phrases etrangeres, tirées ou de leur langue maternelle, ou de ces langues savantes, dont le mélange ne peut que donner à la notre un air pédantesque, dont heureusement elle est preservée. Si l’on vous accorde ce que vous avanciez tout à l’heure, que nul ne peut connoître bien un païs, s’il n’y est né, etendez donc cette proposition jusqu’au langage, & convenez que personne ne le possedant mieux, que ceux qui l’ont pratiqué dés leur pureté, ni à le perfectionner. C’est sur ce dernier mot que j’arrête mes censeurs. Oui : je conviens, qu’il faut que les gens du païs veillent à la pureté de leur langage, j’accorderai même qu’ils sont seuls en etat de le faire ; mais suffit-il de le retenir dans les bornes où il est aujourd’hui ? Quelque poli quil soit, quelqu’abondant qu’il paroisse, peut-on ainsi lui fixer des limites ? Non : la langue s’appauvrit bientot, si on ne travaille sans cesse à son enrichissement : de nouvelles inventions demandent de nouveaux mots. Une idée neuve exige quelquefois une nouvelle tournure de phrases ; cette expression perfectionnée, en devenant plus eclairée & plus brillante, exige que celles qui la suivent, ou la precedent, le soient aussi. Il faut inventer alors, ou du moins puiser dans les tresors de ses voisins, & y trouver ce dont on a besoin. Mais connoissez vous bien toute la richesse de ces voisins, à qui vous avez recours ; c’est dans ce moment que je retourne contre mes contradicteurs les armes, dont ils viennent de se servir contre moi. Nul ne peut posseder parfaitement une langue, s’il n’est né au milieu de ceux qui la parlent purement, & s’il n’en a fait lui meme usage toute sa vie. Cette verité est ici d’autant plus appliquable, que ce n’est pas ordinairement par rapport aux expressions, & aux phrases les plus communes, que l’Academie se trouve dans le cas de travailler à reformer, ou à eten dre la langue, mais dans des occasions rares, & où le trés grand usage est nécessaire, pour determiner au juste le sens de la phrase, ou de l’expression, qu’on voudroit emprunter d’une langue etrangere.

Les etrangeres admis dans l’Academie pourroient rendre ce service, ils offriroient à chaque occasion à notre langue le secours de la leur, ils reverroient avec soin les Ouvrages que l’on voudroit transporter dans notre langue, & nous assureroient de la fidelité de ces traductions, enfin ce commerce mutuel de richesses, qui ne seroient jamais prises que pour leur veritable valeur, enrichiroit toutes les langues à la fois.

Tels sont les fruits que peut produire l’admission des Etrangers dans une Société litteraire. Qui peut mieux les sentir que l’auguste Restituteur de cette Academie ? Au courage & aux succés du plus grand Heros, il joint les vertus du meilleur Roi ; & à la plus parfaite connoissance des interets de sa Couronne & de son État, les connoissances les plus etendues dans les Sciences, les Lettres & les Arts. Rien de ce qui peut assurer leur gloire & leur avancement, peut-il lui echapper, & qui peut mieux que lui enrichir cette Academie de tous les trésors du monde litteraire ? Qui peut aussi, Messieurs, en profiter mieux que vous ? Votre assemblée, composée de sujets distingués en tous les genres, les embrasse tous. Aucun des objets dignes de l’attention du Philosophe, & de l’Homme de Lettres, ne vous est etranger ; vous portez, enfin, le caractere de votre Souverain.



RÉPONSE de M. de MAUPERTUIS

Personne, Mr. n’etoit si capable que vous de prouver la verité que vous venez d’etablir : mais, quelque solides que soient les raisons dont vous vous etes servi, elles tirent leur plus grande force de vous même. S’il est avantageus pour une Société savante, d’admettre un certain nombre d’Etrangers, dont chacun peut lui faire part des richesses de sa Nation, l’avantage est bien plus grand, lorsque l’Etranger vient d’un païs fertile, & est fort riche dans son païs.

Tel est l’Academicien que nous acquerons. Né dans la patrie des Sciences & des Beaux Arts, il est encor distingué dans ce païs, où il est si difficile de se distinguer.

Nous ne bornons donc pas nos prétentions avec vous à ce que nous pourrions attendre d’un autre : nous exigeons plus de lumieres & plus de secours. La Dissertation que vous venes de lire vous engage à nous etre utile, & nous fait voir, combien vous le pouvez.

Quand j’ai parlé, Mr. des distinctions dans lesquelles vous vivez en France, je ne pensois qu’à celles que votre esprit & vos talens vous ont acquises, & ce sont celles qui nous frappent le plus : j’oubliois celles du Rang & de la Naissance. Vos Ancêtres, qui furent tous guerriers, dans les tems où la Noblesse Françoise ne connoissoit d’autre gloire que celle des Armes, se sont trouvés les premiers Magistrats, lorsqu’on a connu l’importance de la Magistrature, & ont honoré de leurs noms les Fastes des Academies, dés que le gout des Lettres s’est répandu. Vous etes né d’un sang également illustre dans tous les genres.

Comment pourrois-je oublier de vous parler ici d’un de ces grands hommes qui en sont sortis ? Comment pourrois-je oublier ce que je lui dois ? J’eus le bonheur d’etre connu de lui, dès mon entrée dans une Academie, à laquelle il presidoit. Depuis ce moment, il ne s’est gueres passe de jour, où je n’aye receu quelque marque de ses bontés. Amour de la Patrie, traits gravés si profondément dans nous cœurs, avec quelle force ne vous faites vous pas sentir, lorsque vous nous rappellez de tels Amis !

Quoique M. le Comte D’Argenson remplit dés lors les premieres places, la superiorité de son génie, & l’activité de son esprit, lui laissoient nécessairement quelque loisir. Ces heures de délassement, qu’il seroit permis à ceux qui sont chargés de grands travaux, de donner à des amusemens frivoles, il les donnoit aux Lettres : un nombre choisi dans les trois Academies s’assembloit chés lui, un jour marqué de chaque semaine : son amitié me fit l’honneur de m’y admettre, & me donna la confiance de m’y trouver.

Quel plaisir n’eus-je pas dans cette Societé, & quel fruit n’aurois-je pas dû en retirer ! On ne vit pas plus d’esprit, mais sûrement, il y eut moins de goût & de connoissances, dans ces Banquets fameux dont l’Antiquité nous a conservé la mémoire.

Le besoin de l’État vint troubler notre bonheur, & retrancher d’une vie déja si remplie, quelques momens qui lui restoient. La situation des affaires demanda M. D’Argenson dans le Ministere de tous le plus important : il ne vêcut plus que pour son Maître. Le Roi le plus sage & le plus hereux que la France ait eu, devoit avoir un tel Ministre.