Discours aux confédérés catholiques/Édition Garnier

DISCOURS

��AUX CONFÉDÉRÉS CATHOLIQUES DE KAMIMECK EN POLOGNE

PAR LE MAJOR KAISERLIAG '

AU SERVICE DU ROI DE PRUSSE.

(1708)

��Braves Polonais, vous qui n'avez jamais plié sous le joug des Romains conquérants, voudriez-vous être aujourd'liui les esclaves et les satellites de Rome théologienne ?

Vous n'avez jusqu'ici pris les armes que pour votre liberté commune; faudra-t-il que vous combattiez pour rendre vos con- citoyens esclaves? Vous détestez l'oppression; vous ne voudrez pas, sans doute, opprimer vos frères.

Vous n'avez eu depuis longtemps que deux véritables ennemis, les Turcs et la cour de Rome. Les Turcs voulaient vous enlever vos frontières, et vous les avez toujours repousses; mais la cour de Rome vous enlève réellement le peu d'argent que vous tiriez de vos terres. Il faut payer à cette cour les annales des béné- fices, les dispenses, les indulgences. Vous avouez que si elle vous promet le paradis dans l'autre monde, elle vous dépouille dans celui-ci. Paradis signifie jardin. Jamais on n'acheta si cher un jardin dont on ne jouit pas encore. Les autres communions ^ous en promettent autant; mais du moins elles ne vous le font point payer. Par quelle fatalité voudriez-vous servir ceux qui vous rançonnent, et exterminer ceux qui vous donnent le jardin

��1. L'édition originale porto la date de 1768. Il est pai'lé de cet opnscule dans es Mémoifes secrets, du 24 juillet de cette année. Le major Kaiserling, sous le nom duquel Voltaire donna cet écrit, était mort en I7i9. (B.j

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gratis? La raison, sans doute, tous éclairera, et riiumanité vous touchera.

Vous êtes placés entre les Turcs, les Russes, les Suédois, les Da- nois, et les Prussiens. Les Turcs croient en un seul Dieu, et ne le mangent point; les Grecs le mangent, sans avoir encore décidé si c'est à la manière de la communion romaine : et d'ailleurs, en admettant trois personnes divines, ils ne croient point que la der- nière procède des deux autres. Les Suédois, les Danois, les Prussiens, mangent Dieu, à la vérité, mais d'une façon un peu dilTérente des Grecs : ils croient manger du pain et ])oire un coup de vin en mangeant Dieu,

Vous avez aussi sur vos frontières plusieurs églises de Prusse où Ion ne mange point Dieu, mais où Ton fait seulement un léger repas de pain et de vin en mémoire de lui; et aucune de ces reli- gions ne sait précisément comment la troisième personne procède. Vous êtes trop justes pour ne pas sentir dans le fond de votre cœur qu'après tout il n'y a là aucune cause légitime de répandre le sang des hommes. Chacun tâche d'aller au jardin parle chemin qu'il a choisi ; mais, en vérité, il ne faut pas les égorger sur la route.

D'ailleurs vous savez que ce ne fut que dans les pays chauds qu'on promit aux hommes un paradis, un jardin; et que si la reli- gion juive avait été instituée en Pologne, on vous aurait promis de bons poêles. Mais, soit qu'on doive se promener après sa mort, ou rester auprès d'un fourneau, je vous conjure de vivre paisibles dans le peu de temps que vous avez à jouir de la vie.

Rome est bien éloignée de vous, et elle est riche; vous êtes pauvres; envoyez-lui encore le peu d'argent que vous avez, en lettres de change tirées par les juifs. Dépouillez-vous pour l'Église romaine, vendez vos fourrures pour faire des présents à Notre- Dame de Lorette à plus de quinze cents milles de Kaminieck; mais n'inondez pas les environs de Kaminieck du sang de vos compatriotes : car nous pouvons vous assurer que Notre-Dame, qui vint autrefois de Jérusalem à la Marche d'Ancône par les airs, ne vous saura aucun gré d'avoir désolé votre patrie.

Soyez encore très-persuadés que son fils n'a jamais commandé, du mont des Olives et du torrent de Cédron, qu'on se massacrât pour lui sur les bords de la Vistule.

Votre rois que vous avez choisi d'une voix unanime, a cédé, dans une diète solennelle, aux instances des plus sages têtes de la

1. Stanislas: voyez la note 4, tome XXI, page 405.

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nation, qui ont demandé la tolérance. Une puissante impératrice^ le seconde dans cette entreprise, la plus humaine, la plus juste, la plus glorieuse dont l'esprit humain puisse jamais s'honorer. Ils sont les bienfaiteurs de l'humanité entière, n'en soyez pas les destructeurs. Voudriez-vous n'être que des homicides sangui- naires, sous prétexte que vous êtes catholiques ?

Votre primat est catholique aussi. Ce mot veut dire universel-, quoique en effet la religion catholique ne compose pas la centième partie de l'univers. Mais ce sage primat a compris que la véri- table manière d'être universel est d'embrasser dans sa charité tous les peuples de la terre, et d'être surtout l'ami de tous ses concitoyens. Il a su que si un homme peut en quelque sorte, sans blasphème, ressemblera la Divinité, c'est en chérissant tous les hommes, dont Dieu est également le père. Il a senti qu'il était patriote polonais avant d'être serviteur du pape, qui est le ser- viteur des serviteurs de Dieu. Il s'est uni à plusieurs prélats qui, tout catholiques universels qu'ils sont, ont cru que l'on ne doit pas priver ses frères du droit de citoyens, sous prétexte qu'ils vont au jardin par une autre allée que vous.

Cette auguste impératrice, qui vient d'établir la tolérance pour la première de ses lois dans le plus vaste empire de la terre, se joint à votre roi, à votre primat, à vos principaux palatins, à vos plus dignes évêques, pour vous rendre humains et heureux. Au nom de Dieu et de la nature, ne vous obstinez pas à être bar- bares et infortunés.

Nous avouons qu'il y a parmi vous de très-savants moines qui prétendent que, Jésus ayant été supplicié à Jérusalem, la religion chrétienne ne doit être soutenue que par des bourreaux, et qu'ayant été vendu trente deniers par Judas tout chrétien doit les intérêts échus de cet argent à notre saint père le pape, suc- cesseur de Jésus.

Ils fondent ce droit sur des raisons, à la vérité, très-plausibles, et que nous respectons.

Premièrement, ils disent que l'assemblée étant fondée sur la pierre^ et Simon Barjone, paysan juif, né auprès d'un petit lac juif, ayant changé son nom en celui de Pierre, ses successeurs sont par conséquent la pierre fondamentale, et ont à leur ceinture les clefs du royaume des cieux et celles de tous les coffres-forts. C'est une vérité dont nous sommes bien loin de disconvenir,

1. Catherine II.

2. Voyez tome XVI, page 426.

3. Matthieu, xvi, 18.

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Secondement, ils disent que le Juif Simon Barjone La Pierre fut pape à Rome pendant vingt-cinq ans sous l'empire de Xéron, qui ne régna que treize années S ce qui est encore incon- testable.

Troisièmement, ils affirment, d'après les plus graves histo- riens chrétiens qui imprimèrent leurs livres dans ce temps-là, livres connus dans tout l'univers, publiés avec privilège, déposés dans la bibliothèque d'Apollon palatin, et loués dans tous les journaux ; ils affirment, dis-je, que Simon Barjone Cépha La Pierre arriva à Rome quelque temps après Simon Vertu de Dieu, ou Vertu-Dieu, le magicien; que Simon Vertu-Dieu enAoya d'abord un de ses chiens faire ses compliments à Simon Baijone, lequel lui envoya sur-le-champ un autre chien le saluer de sa part-; qu'ensuite les deux Simons disputèrent à qui ressusciterait un mort; que Simon Vertu-Dieu ne ressuscita le mort qu'à moitié; mais que Simon Barjone le ressuscita entièrement. Cependant, selon la maxime :

Dimidium facti, qui bene cœpit, liabct,

(^HOR., lib. I, ep. II, V. JO.)

Simon Vertu-Dieu, ayant opéré la moitié de la résurrection, pré- tendit que, le plus fort étant fait, Simon Barjone n'avait pas eu grande peine à faire le reste, et qu'ils devaient tous deux partagei* le prix. C'était au mort d'en juger; mais comme il ne parla point, la dispute restait indécise. Néron, pour en décider, proposa aux deux ressusciteurs un prix pour celui qui volerait le plus haut sans ailes. Simon Vertu-Dieu vola comme une hirondelle; Barjone La Pierre, qui n'en pouvait faire autant, pria le Christ ardem- ment de faire tomber Simon Vertu-Dieu, et de lui casser les jambes. Le Christ n'y manqua pas. Néron, indigné de cette super- cherie, fit crucifier La Pierre, la tête en bas. C'est ce que nous racontent Abdias, Marcellus et Égésippus, contemporains, les Thucydide et les Xénophon des chrétiens. C'est ce qui a été re- gardé comme voisin d'un article de foi, vicinns articido fidei, pen-

1. Au lieu de treize années, d;ins l'édition de Kehl on lisait vinyt années: c'est une faute que Voltaire ne pouvait avoir commise. En effet, l'édition origi- nale porte onze années : ce qui n'est pas tout à fait exact. Mais Voltaire lui-même, parlant des mêmes faits dans le chapitre m de son roman intitulé Histoire de Jenni, dit treize années (voyez tome XXI, page 530, et, ci-après, le paragraphe u des Droits des hommes). Je me suis donc permis ici de rectifier Voltaire par lui- même; mais, pour l'exactitude, j'ai dû en faire la remarque. (B.)

2. Voyez dans le Dictionnaire philosophique, l'article Voyage de Saint Pierre a Rome, tome XX, pages 592 et suiv.

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dant plusieurs siècles, ce que les balayeurs de l'Église de Saint- Pierre nous disent encore, ce que les révérends pères capucins annoncent dans leurs missions, ce qu'on croit sans doute à Ka- minieck.

Un jésuite de Tliorn m'alléguait avant-hier que c'est le saint usage de l'Église chrétienne, « et que Jésus-Dieu, la seconde per- sonne de Dieu, a dit charitablement : Je suis venu apporter le glaive et non la paix ; je suis venu pour diviser le fds et le père, la fille et la mère S etc. Qui n'écoute pas l'assemblée- soit comme un païen ou un receveur des deniers publics ». Llmpératrice de Russie, le roi de Pologne, le prince primat, n'écoutent pas rassem- blée : donc on doit sacrifier le sang de l'impératrice, du roi, et du primat, au sang de Jésus répandu pour extirper de la terre le péché qui la couvre encore de toutes parts.

Ce bon jésuite fortifia cette apologie en m'apprenant qu'ils eurent, en 172^, la consolation de faire pendre, décapiter, rouer, brûler, à Thorn, un très-grand nombre de citoyens, parce que déjeunes écoliers avaient pris chez eux une image de la Vierge, mère de Dieu, et qu'ils l'avaient laissée tomber dans la boue.

Je lui dis que ce crime était horrible ; mais que le châtiment était un peu dur, et que j'y aurais désiré plus de proportion. « Ah! s'écria-t-il avec enthousiasme, on ne peut trop venger la famille du Dieu des vengeances; il ne saurait se faire justice lui- même, il faut bien que nous l'aidions. Ce fut un spectacle admi- rable, tout était plein ; nous donnâmes, au sortir du théâtre, un grand souper aux juges, aux bourreaux, aux geôliers, aux déla- teurs, et à tous ceux qui avaient coopéré à ce saint œuvre. Vous ne pouvez vous faire une idée de la joie avec laquelle tous ces messieurs racontaient leurs exploits ; comme ils se vantaient, l'un, d'avoir dénoncé un de ses parents dont il était héritier; l'autre, d'avoir fait revenir les juges à son opinion quand 11 conclut à la mort; un troisième et un quatrième, d'avoir tourmenté un patient plus longtemps qu'il n'était ordonné. Tous nos pères étaient du souper ; il y eut de très-bonnes plaisanteries ; nous citions tous les passages des psaumes qui ont rapport à ces exécutions : « Le « Seigneur juste coupera leurs têtes ^.. Heureux celui qui éven- « trera leurs petits enfants encore à la mamelle, et qui les écra- (( sera contre la pierre, etc. M »

1. Matt., X, 34, 35.

2. Ibid.; XVIII, 17.

3. Ps. cxxviii, 4 (Xote de Voltaire.) i. Ps. cxxwi, 9. (M.)

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Il m'en cita une trentaine de cette force; après quoi il ajouta :

« Je n'ai qu'un regret, c'est de n'avoir pas été inquisiteur; il me semble que j'aurais été bien plus utile à l'Église.

— Ah ! mon révérend père, lui répondis-je, il y a une place encore plus digne de vous, c'est celle de maître des hautes- œuvres : ces deux charges ne sont pas incompatibles, et je vous conseille d'y penser, »

Il me répliqua que tout bon chrétien est tenu d'exercer ces deux emplois, quand il s'agit de la vierge Marie ; il cita plusieurs exemples dans ce siècle même, dans ce siècle philosophique, de jeunes gens appliqués à la torture, mutilés, décollés, brûlés, rompus vifs, expirants sur la roue, pour n'avoir pas assez révéré les portraits parfaitement ressemblants de la sainte Vierge, ou pour avoir parlé d'elle avec inconsidération ^

Mes chers Polonais, ne frémissez-vous pas d'horreur à ce récit? Voilà donc la religion dont vous prenez la défense!

Le roi mon maître- a fait répandre le sang, il est vrai; mais ce fut dans les batailles, ce fut en exposant toujours le sien ; jamais il n'a fait mourir, jamais il n'a persécuté personne pour la vierge Marie. Luthériens, calvinistes, hernoutres ^, piétistes, ana- baptistes, mennonites, millénaires, méthodistes, tartares, lamistes, turcs omaristes, persans alistes, papistes même, tout lui est bon, pourvu qu'on soit un brave homme. Imitez ce grand exemple ; soyons tous bons amis, et ne nous battons que contre les Turcs, quand ils voudront s'emparer de Kaminieck.

Vous dites pour vos raisons que si vous souffrez parmi vous des gens qui communient avec du pain et du vin, et qui ne croient pas que le Paraclet procède du Père et du Fils, bientôt vous aurez des nestoriens qui appellent Marie mère de Jésus, et non mère de Dieu, titre que les anciens Grecs donnaient à Cybèle;

1. Voltaire veut rappeler l'aventuro du chevalier de La Barre; voyez tome XXV, page 501.

2. Frédéric II.

3. Hernhutes ou Hernhuters, secte d'enthousiastes introduite de nos jours en Moravie, en Vétéravie, en Hollande et en Angleterre. Ses partisans sont encore connus sous le nom de frères moraves : mais il ne faut pas les confondre avec les frères de Moravie, ou les Huttérites, qui étaient une branche d'anabaptistes... Les Hernhutes sont aussi nommés Zinzendorflens par quelques auteurs. En effet, le hernhutisme doit son origine et ses progrès au comte Nicolas-Louis de Zinzer- dorf, né en 1700, et élevé à Hall, sur les principes du quiétisme... La mon- tagne de Hutberg leur donna lieu d'appeler leur habitation Hut-der-hern, et dans la suite Hernhut, nom qui peut signifier la garde ou la protection du Seigneur. C'est de là que toute la secte a pris le sien. (Note extraite de l'Encyclopédie méthodique, Théologie.) (B.)

��I

�� � vous craignez surtout de voir renaître les sociniens, ces impies qui s’en tiennent à l’Évangile, et qui n’y ont jamais vu que Jésus s’appelât Dieu, ni qu’il ait parlé de la Trinité, ni qu’il ait rien annoncé de ce qu’on enseigne aujourd’hui à Rome ; ces monstres enfin qui, avec saint Paul, ne croient qu’en Jésus, et non en Bellarmin et en Baronius.

Eh bien ! ni le roi ni le prince primat n’ont envoyé chez vous de colonie socinienne ; mais quand vous en auriez une, quel grand mal en résulterait-il ? Un bon tailleur, un bon fourreur, un bon fourbisseur, un maçon habile, un excellent cuisinier, ne vous rendraient-ils pas service s’ils étaient sociniens, autant pour le moins que s’ils étaient jansénistes ou hernoutres ? N’est-il pas même évident qu’un cuisinier socinien doit être meilleur que tous les cuisiniers du pape ? car si vous ordonnez à un rôtisseur papiste de vous mettre trois pigeons romains à la broche, il sera tenté d’en manger deux, et de ne vous en donner qu’un, en disant que trois et un font la même chose ; mais le rôtisseur socinien vous fera servir certainement vos trois pigeons. De même un tailleur de cette secte ne fera jamais votre habit que d’une aune quand vous lui en donnerez trois à employer.

Vous êtes forcés d’avouer l’utilité des sociniens ; mais vous vous plaignez que l’impératrice de Russie ait envoyé trente mille hommes dans votre pays. Vous demandez de quel droit. Je vous réponds que c’est du droit dont un voisin apporte de l’eau à la maison de son voisin qui brûle ; c’est du droit de l’amitié, du droit de l’estime, du droit de faire du bien quand on le peut.

Vous avez tiré fort imprudemment sur de petits détachements de soldats qui n’étaient envoyés que pour protéger la liberté et la paix. Sachez que les Russes tirent mieux que vous ; n’obligez pas vos protecteurs à vous détruire ; ils sont venus établir la tolérance en Pologne, mais ils puniront les intolérants qui les reçoivent à coups de fusil.

Vous savez que Catherine II la tolérante est la protectrice du genre humain : elle protégera ses soldats, et vous serez les victimes de la plus haute folie qui soit jamais entrée dans la tête des hommes, c’est celle de ne pas souffrir que les autres délirent autrement que vous. Cette folie n’est digne que de la Sorbonne, des petites-maisons, et de Kaminieck.

Vous dites que l’impératrice n’est pas votre amie ; que ses bienfaits, qui s’étendent aux extrémités de l’hémisphère, n’ont point été répandus sur vous ; vous vous plaignez que, ne vous ayant rien donné, elle ait acheté cinquante mille francs la bibliothèque de M. Diderot, à Paris, rue Taranne, et lui en ait laissé la jouissance, sans même exiger de lui une de ces dédicaces qui font bâiller le protecteur et rire le public. Hé ! mes amis, commencez par savoir lire, et alors on vous achètera vos bibliothèques…

Cætera desunt.



fin du discours aux confédérés.